En septembre 1919, le caporal Adolf Hitler, rentré du front l'année précédente, reçut l'ordre de surveiller un groupuscule nationaliste, le DAP. Ce dernier, se rendant à une réunion organisée dans une brasserie de Munich, prit la parole pour vilipender un intervenant qui s'était montré favorable à une scission de la Bavière avec l'Allemagne.

Hitler, découvrant ses talents d'orateur, fut remarqué par Anton Drexler, qui lui proposa d'adhérer au DAP. Après avoir quelque peu hésité, le jeune homme décida finalement d'accepter, quittant l'armée à la fin septembre 1919[3].

Les meetings rassemblant toujours plus de monde, Hitler présenta un programme en 25 points[4], en janvier 1920 ; décida de rebaptiser le parti ouvrier allemand en parti national-socialiste des travailleurs allemands (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei ou NSDAP[5].), en août 1920 ; puis écarta finalement Drexler, en juillet 1921[6]. La même année, il élabora un drapeau arborant une croix gammée, symbole de chance dans la mythologie hindoue, qui devint l'emblème officiel du parti.

Drapeau nazi, musée des Invalides, Paris.

Concentrant tous les pouvoirs entre ses mains, Hitler s'entoura de fidèles, donnant naissance aux Sturmabteilung[7] (abrégé en SA.), véritable service d'ordre du NSDAP (1921.) ; il se fit appeler le Führer[8] (1922.) ; puis tenta un coup d'Etat en Bavière[9] (1923.). A cette date, le parti nazi comptait près de 55 000 membres, contre quelques centaines trois années plus tôt.