7°
L’accentuation de l’instabilité ministérielle perturbe le bon fonctionnement
de la troisième république (décembre 1932 à janvier 1934) –
Suite au renvoi d’Herriot, Lebrun décida de confier la charge de
président du conseil à Joseph Paul-Boncour (18 décembre 1932.).
a)
Le ministère Paul-Boncour (décembre 1932 à janvier 1933) : ce
dernier, socialiste indépendant, décida de composer un ministère très
semblable au précédent.
Récupérant les Affaire étrangères, Paul-Boncour nomma Daladier au ministère
de la Guerre. Par ailleurs, Chautemps fut confirmé à l’Intérieur ; Sarraut
aux Colonies ; Leygues à la Marine ; Painlevé à l’Air.
Dès sa nomination à la charge de président du conseil, Paul-Boncour décida
de constituer un comité d’experts financiers, chargés de présenter un plan
de redressement économique.
Le
projet, présenté au gouvernement le 4 janvier 1933, prévoyait cinq milliards
d’économies (obtenues par un prélèvement sur les salaires des fonctionnaires
et la mise à la retraite de plusieurs milliers d’officiers.) et cinq
milliards de recettes (grâce à l’établissement d’un nouvel impôt.).
Cependant, alors que les syndicats manifestaient leur désapprobation au plan
de redressement, le gouvernement Paul-Boncour fut renversé le 25 janvier.
De
ce fait, Lebrun décida de remplacer Paul-Boncour par Daladier.
b)
Le ministère Daladier (janvier à octobre 1933) : recevant la charge
de président du conseil, Edouard Daladier décida de former un nouveau
gouvernement similaire au précédent.
Ainsi, conservant le ministère de la Guerre, Daladier confirma Paul-Boncour
aux Affaires étrangères, Chautemps à l’Intérieur, Sarraut aux Colonies, et
Leygues à la Marine.
Le ministère Daladier.
Sur le plan national, le gouvernement Daladier fut l’instigateur de deux
évènements d’importance.
De
prime abord, la loterie nationale fut créée en février 1933. La
résurrection de ce jeu de hasard très populaire, supprimé pendant la
Révolution française, avait comme objectif de faire rentrer d’importantes
sommes d’argent dans les caisses de l’Etat.
Le
premier vainqueur de la loterie nationale, un coiffeur de Tarascon nommé
Paul Bonhoure, remporta la somme de cinq millions de francs en novembre
1933. Les grosses sommes d’argent mises en jeu incitèrent donc de nombreux
Français à participer à la loterie.
Quelques jours plus tard, une première émission officielle de télévision fut
diffusée sur Radiovision-PTT.
Cette dernière présentait la réception organisée en l’honneur d’Edouard
Branly,
inventeur de la radioconduction, nommé officier de la Légion d’honneur.
A
noter toutefois que les émissions de télévision ne furent continues qu’à
partir d’avril 1935 ;
cependant, les téléviseurs coûtant très cher à l’époque,
il fallut attendre le début des années 50 pour que la télévision fasse son
entrée au sein des ménages français.
Poste récepteur de télévision "Grammont" 180 lignes, 1936, musée des Arts &
Métiers, Paris.
Toutefois, le ministère Daladier fut victime d’un nouvel épisode de la crise
économique. En février 1933, la France comptait 400 000 chômeurs ; en avril,
les Etats-Unis procédèrent à une dévaluation du dollar, ce qui rendit les
exportations françaises 30% plus chères que le prix mondial ; en mai, il fut
décidé de procéder à un nouvel emprunt.
Afin de faire face à un déficit budgétaire aggravé, Daladier proposa le 24
octobre 1933 la mise en place d’un nouveau prélèvement de 6% sur les
traitements et les pensions.
Le
projet de loi fut cependant rejeté par la Chambre des députés, ce qui
provoqua la chute du gouvernement.
c)
Le ministère Sarraut (octobre à novembre 1933) : Sarraut, nommé
président du conseil par Lebrun suite au renvoi de Daladier, décida de
former un ministère à tendance radicale, très similaire au précédent.
Ainsi, récupérant le ministère de la Marine, Sarraut confirma Daladier à la
Guerre, Paul-Boncour aux Affaires étrangères, et Chautemps à l’Intérieur.
Suite à sa nomination Sarraut reprit en partie les projets de son
prédécesseur : la mise en place d’un nouveau prélèvement de 4% sur les
traitements et les pensions (le dispositif fut toutefois amendé dans un sens
plus favorable aux petits fonctionnaires.).
Malgré tout, le gouvernement Sarraut fit long feu, étant renversé le 23
novembre 1933.
d)
Le second ministère Chautemps (novembre 1933 à janvier 1934) : suite
à l’échec de Sarraut, ce fut Camille Chautemps qui reçut la charge de
président du conseil.
Ce
dernier, s’arrogeant le ministère de l’Intérieur, composa un ministère une
fois encore à tendance radicale, confirmant Daladier à la Guerre,
Paul-Boncour aux Affaires étrangères ; Sarraut à la Marine.
Le
12 décembre 1933, Chautemps fit adopter par la Chambre des députés une série
de mesures financières, notamment un prélèvement modéré sur les traitements.
Toutefois, ce nouveau gouvernement fut lui aussi éphémère, étant renversé au
bout de deux mois par l’affaire Stavisky.
8° L’affaire Stavisky et ses
suites menacent la III° république (décembre 1933 à février 1934)
– Serge Alexandre Stavisky était issu d’une famille de
confession juive, originaire de Pologne. Naturalisé français en 1910, il
participa à plusieurs escroqueries avant d’être arrêté et incarcéré en 1926
(il fut toutefois rapidement libéré pour raisons de santé.).
Serge Alexandre Stavisky.
a)
L’affaire Stavisky (décembre 1933 à janvier 1934) : par la suite,
Stavisky fonda un organisme de crédit à Bayonne, mettant en place une
chaine de Ponzi
afin d’attirer la clientèle. Toutefois,
si dans un premier temps les clients du crédit municipal
bénéficièrent d’importants revenus, la chaîne se brisa en fin d’année 1933,
ruinant de nombreux participants.
Afin de renflouer son affaire, Stavisky chargea Gustave Tissier,
directeur du crédit municipal, de diffuser de faux bons au porteur pour un
montant de 235 millions de francs.
Cependant, Tissier fut arrêté et incarcéré pour Fraude. Très rapidement,
l’affaire fit scandale, d’autant plus que Stavisky collaborait avec
Dominique-Joseph Garat,
député-maire de Bayonne (ce dernier fut condamné à deux années de prison
pour fabrication de faux.).
L’affaire ayant été éventée, Stavisky, poursuivi par la police, décida de
prendre la fuite. Quittant Bayonne, il se réfugia à Chamonix en janvier
1934.
Toutefois, les forces de l’ordre poursuivirent l’escroc, mais le
retrouvèrent mort dans son chalet.
La
mort de Stavisky fit énormément de bruit, car le défunt avait tissé
d’importants liens avec le monde politique. S’était t’il donc donné la mort
ou l’avait t’on « suicidé » ?
A
ce sujet, l’hebdomadaire Le canard enchaîné titra « Stavisky s’est
suicidé d’une balle tirée à trois mètres. Voila ce que c’est que d’avoir le
bras long. »
b)
Les remous de l’affaire Stavisky (janvier 1934) : l’affaire Stavisky
fut le scandale financier le plus important depuis celui de Panama.
Ainsi, plusieurs ministres et députés furent mis en cause, l’enquête ayant
démontré que Stavisky avait bénéficié pendant plusieurs années de la
complicité de plusieurs ministres et députés.
Chautemps, président du conseil, fut contraint de démissionner à la fin du
mois de janvier 1934, car son beau-frère, procureur général, avait contribué
en 1927 à reporter indéfiniment le procès de Stavisky.
A
droite, de nombreux députés montèrent au créneau pour attaquer cette gauche
corrompue. Ainsi, Tardieu publia une liste fictive de députés radicaux ayant
été financés par Stavisky.
Dans la rue, de nombreux militants d’extrême-droite affirmèrent leur
antiparlementarisme, critiquant vivement le régime. A ces protestations
hostiles à la II° république s’ajoutait un fort antisémitisme, Stavisky
étant originaire d’une famille de confession juive.
Le
12 janvier, malgré une violente intervention d’André Tardieu, la Chambre des
députés refusa de constituer une commission d’enquête ; jusqu’à la fin du
mois, de nombreuses bagarres éclatèrent aux abords du palais-Bourbon et de
l’Hôtel de ville, déclenchées par les ligues d’extrême-droite ou les
communistes.
En
raison de ce climat de tensions, Chautemps décida de démissionner le 27
janvier 1934.
c)
La crise du 6 février 1934 : suite à la démission du président du
conseil, Lebrun décida de faire appel à Daladier.
Ce
dernier, récupérant les Affaires étrangères, composa un ministère une fois
encore à tendance radicale.
Afin de remettre de l’ordre dans la capitale, Daladier décida de révoquer
Adrien Bonnefoy-Sibour,
préfet de Seine-et-Oise ; Jean Chiappe, préfet de police de Paris
(réputé proche de l’extrême-droite,
ce dernier avait réprimé des manifestations communistes à plusieurs
reprises.) ; et Émile Fabre,
administrateur de la Comédie-Française, sous prétexte que la pièce
Coriolan
provoquait chaque soir des
manifestations contre le gouvernement.
Toutefois, la décision de renvoyer Chiappe fit scandale à droite, et il fut
donc décidé d’organiser une manifestation de grande ampleur le 6 février
1934.
Si
plus d’une dizaine de manifestations avaient été organisées à Paris depuis
le mois de janvier, la marche du 6 février fut la plus importante depuis le
début de l’affaire Stavisky.
Ainsi, participèrent à cet évènement de nombreuses ligues de droite et
d’extrême-droite, oscillant entre le royalisme et le fascisme.
Parmi les organisations les plus extrémistes, l’on retrouvait Action
française, mouvement monarchiste, antiparlementaire et antisémite, fondé
en 1898 lors de l’affaire Dreyfus.
Cette ligue, forte de 60 000 membres, bénéficiait du soutien des Camelots
du roi, branche militante d’Action française.
Le
Parti franciste, créé en 1933, était une organisation de taille plus
réduite, ne comptabilisant que 5 000 membres en 1934. L’objectif des
francistes était l’établissement d’un fascisme à la française.
La
Solidarité française était une ligue fondée par le parfumeur
François Coty en 1933. Ouvertement fasciste (port de l’uniforme, culte
du chef, salut « à l’antique », etc.) ce mouvement comptait une dizaine de
milliers de membres.
Les Jeunesses patriotes comptabilisaient près de 90 000 membres.
Fondée en 1924, cette ligue anticommuniste et patriote restait républicaine,
bien qu’étant favorable à la mise en place d’un pouvoir fort.
Cependant, outre les ligues d’extrême-droite, l’on retrouvait plusieurs
mouvements d’anciens combattants, plus fidèles aux institutions de la III°
république.
L’association des Croix de feu était un mouvement créé en novembre
1927. Présidé par le colonel François de
La Roque,
cette ligue républicaine comptait 150 000 membres.
Les liens de ce mouvement avec le fascisme sont encore discutés aujourd’hui
en raison de certaines caractéristique des Croix de feu (nationalisme,
anticommunisme, recrutement des jeunes,
stricte discipline, etc.).
Enfin, l’on retrouvait l’Union nationale des combattants, fondée au
lendemain de la première guerre mondiale par Georges Clémenceau ; ainsi que
l’Association républicaine des anciens
combattants,
organisation proche du parti communiste (promotion des idéaux républicains,
lutte contre le colonialisme et le fascisme, etc.).
Les manifestants, au nombre de 30 000, se réunirent sur les Champs-Elysées
et dans le jardin des Tuileries, les stations de Métro « Chambre des
députés
» et « Concorde » ayant été
fermée par le ministère de l’Intérieur.
Défilé du 6 février 1934 sur les
Champs-Elysées.
Aux cris de « à bas les voleurs ! Assassins ! », les manifestants, marchant
vers le palais-Bourbon,
entendaient bien manifester leur mécontentement.
Au
même moment, les Jeunesses patriotes s’installèrent sur la place de l’Hôtel
de ville, espérant que les tractations menées par les conseillers municipaux
entraîneraient la mise en place d’un nouveau régime. Plusieurs camelots du
roi furent chargés d’opérer la liaison entre la Concorde et l’Hôtel de
ville.
Dans la soirée, aucun coup de force n’ayant été tenté, les manifestants se
dispersèrent dans le calme.
Malgré la dispersion de la majorité des manifestants, les membres de
Solidarité française, de l’UNC et de l’ARAC décidèrent d’engager la lutte.
Après avoir brûlé un autobus qui passait par là, les émeutiers attaquèrent
les cordons de police qui barraient la route vers la place de la Concorde.
L'autobus incendié au soir du 6 février
1934.
Daladier, qui présentait ce soir là la composition de son gouvernement à la
Chambre des députés, entendit que les forces de l’ordre avaient ouvert le
feu. Malgré la vive désapprobation d’une partie des députés, la chambre vota
néanmoins en faveur du nouveau ministère.
Mais dehors, la manifestation s’était transformée en combats de rues, et les
forces de l’ordre furent chargées de disperser les émeutiers.
Les combats, violents, se poursuivirent pendant la nuit, faisant seize tués
(quinze manifestants et un policier.) et près de 1 500 blessés.
Les émeutes du 6 février 1934.
Le
lendemain, Daladier apprit la défection de plusieurs de ses ministres, et
décida donc de présenter sa démission à Lebrun.
"Une" de l'hebdomadaire Le Populaire, journal officiel de la SFIO, 7 février
1936 (la légende indique : "Le coup de force fasciste a échoué.).
Ce
dernier, suivant les conseils de Laval, décida de contacter Gaston
Doumergue, qui s’était retiré de la vie politique. L’ancien président de la
république acceptant de former un nouveau gouvernement, se rendit à Paris le
8 février. Une foule nombreuse l’acclama lors de son arrivée à la gare
d’Orsay.
d)
La constitution du gouvernement d’union nationale de Gaston Doumergue
(février 1934) : suite à son arrivée dans la capitale, Doumergue décida
d’élaborer un ministère d’union nationale, composé d’hommes du PRRRS, de
l’AD, mais aussi de socialistes et radicaux indépendants.
Ainsi, Herriot et Tardieu étaient nommés
ministres d’Etat ;
le maréchal Pétain recevait le ministère de la Guerre ;
Louis Barthou (AD.) eut le portefeuille des Affaires étrangères ; Sarraut
(PRRRS.) reçut l’Intérieur ; Flandin (AD.) eut les Travaux publics ; enfin,
Laval (sans étiquette.) fut nommé ministre des Colonies.
A
noter que de nouvelles manifestations, organisées les 8 et 9 février à
l’initiative du parti communiste, furent violemment réprimées par les forces
de l’ordre.
Par ailleurs, plusieurs grèves furent organisées à compter du 12 février, à
l’appel de la CGT et de la CGTU.
e)
Derniers remous provoqués par l’affaire Stavisky (fin février 1934) :
l’affaire Stavisky se conclut sur un triste épilogue, qui survint à la fin
février 1934.
Le
16 février, deux commissions furent constituées pour enquêter sur les
évènements du 6 février et les évènements qui les avaient causés.
Toutefois, furent découverts le 20 février, sur la voie ferrée Paris-Dijon,
les restes déchiquetés d’Albert Prince, chef de la section financière
du parquet de Paris.
Le
défunt devait déposer devant une des commissions d’enquête, au sujet de
l’affaire Stavisky.
Toutefois, malgré plusieurs éléments troublants (dépouille de Prince
attachée à la voie ferrée, disparation de son rapport sur Stavisky, etc.),
les inspecteurs chargés de l’enquête conclurent au suicide.
9° Le gouvernement d’union
nationale de Gaston Doumergue (février à novembre 1934) –
Le ministère Doumergue, composé suite aux émeutes de février 1934, rencontra
bien des difficultés d’ici la fin de l’année.
a)
L’échec du pacte oriental (1934) : comme nous l’avons vu
précédemment, l’Allemagne, lors de la signature des accords de Locarno,
avait reconnu sa frontière occidentale (cession de l’Alsace-Lorraine à la
France et d’Eupen-Malmedy à la Belgique.). Toutefois, dix années après,
l’Allemagne refusait de faire de même avec sa frontière orientale, d’autant
plus qu’Hitler
affichait une politique de plus en plus agressive.
Afin de faire face à se regain d’hostilité allemand, le gouvernement
français, par l’intermédiaire de Barthou, décida alors de se rapprocher de
l’URSS.
Ce
rapprochement n’était pas pour déplaire à
Joseph Staline,
secrétaire général du parti communiste de l’Union soviétique, car
l’Allemagne avait abandonné le traité de Rapallo, signé en avril 1922.
C’est ainsi que la France et l’URSS travaillèrent à l’élaboration d’un
pacte oriental, destiné à fixer définitivement les frontières de
l’Europe. Par ailleurs, les signataires devaient s’engager à prêter
assistance à un voisin agressé par un pays ennemi.
Toutefois, si l’Angleterre, la Tchécoslovaquie, et les pays baltes
acceptèrent de participer au pacte oriental, l’Allemagne et surtout la
Pologne y furent opposées.
En
effet, Varsovie avait signé un pacte de non-agression avec le
gouvernement allemand en janvier 1934 ; par ailleurs, rappelons que la
Russie soviétique avait tenté d’envahir la Pologne entre 1919 et 1920.
Ainsi, malgré l’entrée de l’URSS à la SDN en septembre 1934, le projet se
solda sur un échec.
C’est ainsi que fut signé le traité franco-soviétique d'assistance
mutuelle en mai 1935, prévoyant une alliance militaire entre la France
et la Russie. Le texte, ratifié au printemps 1936, ne fut toutefois jamais
appliqué.
La signature du pacte franco-soviétique, 1935 (l'on peut voir Staline, à
gauche, discuter avec Laval, à droite).
b)
L’assassinat de Louis Barthou et d’Alexandre I° de Yougoslavie (9 octobre
1934) : en octobre 1934, Alexandre
I°,
roi de Yougoslavie, était en visite officielle à Marseille.
Accompagné par Louis Barthou, ministre des Affaires étrangères, l’objectif
du souverain yougoslave était de resserrer les liens avec la France, son
Etat étant menacé par l’Allemagne nazie, mais aussi par l’Italie fasciste.
Il était prévu qu’Alexandre I°, arrivant à Marseille, dépose un gerbe devant
le monument aux morts de l’armée
d’Orient,
avant de se rendre à Paris.
Alexandre I° et Louis Barthou.
Toutefois, alors que le cortège royal traversait les rues de la cité
phocéenne, un terroriste bulgare nommé Velitchko Dimitrov Kerin
s’approcha d’Alexandre I° et tira plusieurs coups de feu en sa direction.
Dans la précipitation, les forces de l’ordre tentèrent tant bien que mal de
maitriser le forcené, et Barthou, bien qu’épargné par l’attentat, fut
malencontreusement frappé par la balle d’un policier. Par ailleurs, cette
riposte brouillonne de la police fit vingt victimes parmi la foule, dont
quatre blessées mortellement.
L'attentat de Marseille, 9 octobre 1934.
Malgré les soins qui leur furent prodigués, Alexandre I° et le ministre des
Affaires étrangères succombèrent rapidement à leurs blessures.
Kerin, né en 1897, était un Bulgare originaire de Macédoine, hostile à la
monarchie yougoslave. Il s’était engagé au sein de l’Organisation
révolutionnaire intérieure macédonienne
au début des années 1920, commetant
plusieurs attentats pour le compte de ce mouvement.
Arrêté par les forces de l’ordre suite
à l’attentat, Kerin, grièvement blessé, mourut dans la soirée.
A Paris, l’attentat fit grand bruit.
Ainsi, non seulement Doumergue perdait Barthou, mais en plus il était
contraint de se séparer de Sarraut, ministre de l’Intérieur.
Le 13 octobre, le président du conseil
fut donc contraint de procéder à une léger remaniement ministériel (Laval
fut nommé aux Affaires étrangères.).
c)
L’échec de la réforme constitutionnelle (novembre 1934) : un mois à
peine après le double assassinat de Marseille, Doumergue présenta un projet
de réforme constitutionnelle devant la Chambre des députés.
Le
texte, rédigé par Tardieu, prévoyait la possibilité de pouvoir dissoudre la
chambre par le chef de l’Etat, sans recevoir l’aval du Sénat ; possibilité
de recourir au référendum ; interdiction aux députés de proposer de
nouvelles dépenses.
Toutefois, le projet fut rejeté, et Doumergue fut contraint de présenter sa
démission le 3 novembre 1934.
10° La France impassible face à la
menace allemande (novembre 1934 à juin 1935) – Suite au
départ de Doumergue, le chef de l’Etat décida de nommer Pierre-Etienne
Flandin au poste de président du conseil.
Ce
dernier, membre de l’AD, décida de conserver un ministère d’union nationale.
Ainsi, l’on retrouvait au sein de ce gouvernement plusieurs personnalités
politiques issues de partis différents (PRRRS, AD, FR, radicaux
indépendants, etc.).
Herriot conservait son poste de ministre d’Etat ; Laval conservait les
Affaires étrangères.
a)
La république de Weimar bascule à droite, les élections présidentielles
allemandes de 1925 (mars à avril 1925) : alors qu’Herriot venait
d’ordonner l’évacuation de la Ruhr, Friedrich Ebert, président du Reich,
mourut en février 1925.
Il
fut donc organisé de nouvelles élections présidentielles, cette fois-ci au
scrutin universel.
Au
premier tour, l’on retrouvait tout l’échiquier politique allemand : Karl
Jarres pour le DVP ;
Otto Braun pour le SPD
; Wilhelm Marx pour le Zentrum ;
Ernst Thälmann pour le KPD ;
ainsi que plusieurs petits partis.
Comme aucun des candidats ne parvint à obtenir la majorité des voix, il fut
décidé de procéder à un second tour.
Karl Jarres, arrivé en tête avec 39% des suffrages, décida de se retirer en
faveur du maréchal Paul von Hindenburg ;
le SPD, arrivé second avec 29% des voix, décida de se retirer en faveur du
Zentrum ; Thälmann, n’ayant obtenu que 7% des suffrages, décida toutefois de
participer au second tour.
Finalement, ce fut Paul von Hindenburg qui fut élu président du Reich avec
48% des voix (Wilhem Marx obtenait 45% des suffrages, Thälmann 6%.).
b)
Le krach de 1929 et ses répercussions en Allemagne (1925 à 1932) : bien qu’ayant connu une hyperinflation au début des années 1920, la
situation économique allemande s’était considérablement améliorée en
l’espace de quelques années.
Ainsi, le chancelier Stresemann avait mis en place une série de mesures afin
de sortir de la crise : augmentation des impôts ; diminution des dépenses de
l’Etat ; création du Rentenmark, la nouvelle monnaie allemande.
Toutefois, l’économie allemande restait fragile. Ainsi, le déficit
budgétaire s’élevait à 6.5 milliards de dollars ; en outre, l’Allemagne
était une puissance exportatrice,
ce qui la rendait vulnérable en cas de crise mondiale.
La
crise de 1929 eut d’importantes répercussions en Allemagne : les
exportations diminuèrent de 25% entre 1929 et 1932 ; la production
industrielle chuta de 20% ; plusieurs banques firent faillite à cause des
retraits d’argent massifs opérés par les épargnants ; le nombre de chômeurs
passa à six millions en 1932.
Afin de sortir de la crise, les différents chanceliers du Reich décidèrent
de mettre en place une politique déflationniste, à l’instar de la France
(baisse des salaires, baisse des prix, réduction des allocations sociales,
etc.).
Toutefois, cette politique fut un échec, et fit de nombreux mécontents.
C’est à cette époque que le NSDAP
d’Adolf Hitler, autrefois parti politique mineur, devint en 1931 la deuxième
formation politique d’Allemagne.
c)
Les élections présidentielles allemandes de 1932, la montée du nazisme
(mars 1932 à janvier 1933) : le mandat d’Hindenburg arrivant à son
terme, de nouvelles élections présidentielles furent organisées en mars
1932.
A
noter toutefois que peu de candidats se présentèrent à ce scrutin. Ainsi,
l’on retrouvait le président sortant ; Adolf Hitler pour le NSDAP ; et Ernst
Thälmann pour le KPD.
A
l’issue du premier tour, Hindenburg arrivait en tête, mais n’obtenait pas la
majorité absolue des suffrages. Ainsi, il fut décidé d’organiser un second
tour en avril 1932.
Ce
dernier, bien que très similaire au précédent, consacra la victoire du
maréchal.
Ainsi, Hindenburg récoltait 43% des voix ; Hitler, 36% ; Thälmann 10%.
Suite à son élection, Hindenburg nomma Franz von Papen au poste de
chancelier du Reich.
Le
nouveau venu, ayant quitté le Zentrum, se rapprocha d’Hitler afin d’obtenir
le soutien du NSDAP.
A
l’été 1932, Papen décida de dissoudre le Reichstag, le parlement
allemand.
Suite aux élections législatives organisées le 31 juillet, le NSDAP y obtint
230 sièges,
devenant ainsi la première formation politique allemande. Le SPD, quant à
lui, récupérait 133 sièges ; le KPD, 89 ; le Zentrum, 75.
En
raison de ses bons résultats lors du dernier scrutin, Hitler réclama à
Hindenburg la charge de chancelier du Reich. Toutefois, le maréchal, préféra
lui offrir un ministère au sein du gouvernement Papen, ce que le président
du NSDAP refusa.
Le
Reichstag étant ingouvernable, Papen décida de le dissoudre à nouveau le 4
septembre 1932, et de nouvelles élections furent organisées le 6 novembre.
Ces dernières ne firent que confirmer les forces en présence sur l’échiquier
politique, accordant 196 sièges au NSDAP (121 pour le SDP, 100 pour le KPD,
70 pour le Zentrum.).
Afin de trouver une issue à la crise politique qui menaçait de s’aggraver,
Hindenburg nomma à contrecœur Hitler au poste de chancelier du Reich (30
janvier 1933.).
d)
L’arrivée d’Hitler au pouvoir (janvier 1933 à avril 1934) : dès son
arrivée au pouvoir, Hitler reçut l’autorisation de dissoudre à nouveau le
Reichstag, puis, début février, l’administration et la police furent
épurées.
A
la fin du mois, le Reichstag fut incendié par Marinus van der Lubbe,
un jeune communiste néerlandais. Cette affaire fit grand bruit en Allemagne,
car Hitler présenta l’incendie comme la première phase d’une grande
révolution communiste.
Ainsi, malgré les protestations d’Ernst Thälmann, qui avança la thèse selon
laquelle les nazis auraient mis eux même le feu au Reichstag,
4 000 membres du KPD furent arrêtés et incarcérés, ainsi que plusieurs
milliers d’intellectuels de gauche.
Van der Lubbe, condamné à la peine de mort, fut exécuté en janvier 1934.
Peu de temps après cet évènement, Hindenburg autorisa la promulgation du
Reichstagsbrandverordnung
(ou décret de l'incendie du Reichstag.), qui posait la
première pierre de la dictature nazie : suspension des libertés (liberté
d’expression, de presse, des personnes, confidentialité des postes et
téléphones, droit des associations, etc.) ; transfert de certaines
compétences des Länder
au gouvernement allemand ;
établissement de la peine de mort pour les incendiaires ; etc.
L’application du
Reichstagsbrandverordnung ne fut toutefois pas la même
partout. Ainsi, dans les Länder n’étant pas sous domination nazie, il fut
décidé d’interdire la presse communiste, ainsi que les membres les plus
influents du KPD (c’est ainsi que Thälmann lui-même fut écroué.).
Les élections législatives de mars 1933, organisées alors que les
communistes étaient montrés du doigt par l’opinion publique, furent un
véritable succès pour le NSDAP.
Ainsi, le parti nazi récupérait 288 sièges, loin devant le SPD (120
sièges.), le KPD (81 sièges.) et le Zentrum (74 sièges.).
Affiche de propagande anti-nazie (la légende indique "Madame Démocratie et
le faux-frère"), vers 1933, musée des Invalides, Paris.
Bien que ne détenant pas la majorité absolue au Reichstag,
Hitler demanda aux députés d’adopter la loi allemande des pleins pouvoirs.
Prenant la parole devant une grande bannière arborant le
svastika,
le chancelier obtint finalement les pleins pouvoirs en mars 1933.
Désormais, les lois pouvaient être promulguées directement par le
gouvernement (ces dernières pouvaient même déroger à la constitution.) ; les
accords internationaux n’étaient soumis à aucune validation du Reichstag ;
toutefois, la loi ne devait durer que quatre années.
Peu de temps après, les principaux partis politiques furent éliminés un à
un : le DVP et le Zentrum furent dissous début juillet 1933 ; le SPD et le
KPD furent interdits à la mi-juillet. De ce fait, le NSDAP devenait le parti
unique d’Allemagne.
Les élections législatives, organisées le 12 novembre 1933, furent un
véritable succès pour le parti nazi (faute de concurrence.), qui obtint 95%
des suffrages.
Le
14 octobre 1933, l’Allemagne quitta la SDN ; en janvier 1934, Hitler décida
de supprimer les assemblées dans les Länder, faisant de ces régions non plus
des Etats fédérés, mais de simples organismes administratifs du Reich.
f)
La naissance du troisième Reich (avril à août 1934) : tombant malade
en avril 1934, Hindenburg fut contraint de quitter Berlin, se retirant dans
sa propriété de Neudeck,
en Prusse.
Le
maréchal, recevant la visite d’Hitler, lui fit des remontrances sur sa
gestion de la Sturmabteilung,
une des milices armées du NSDAP.
La
SA avait été formée par Hitler en 1921, peu de temps avant le putsch raté de
la brasserie.
Composée à l’origine d’anciens combattants et d’officiers mécontents, cette
organisation paramilitaire était dirigée par
Ernst Röhm.
Comptant quatre millions d’hommes en 1934, la SA était cependant
difficilement contrôlable, d’autant que Röhm souhaitait incorporer les
membres de la Reichswehr.
Hitler, après avoir concerté Einrich
Himmler,
chef de la Schutzstaffel
(la SS étant une autre milice du NSDAP, fondée en 1925.), décida donc de se
débarrasser des SA.
Tenue de SA (à gauche) et de SS (à droite), Imperial war museum, Londres.
Se
préparant à la purge, Himmler composa un dossier composé de toutes pièces,
accusant Röhm d’être un homosexuel payé par la France pour renverser Hitler.
Furent aussi rédigées des listes de proscription,
car outre les SA, les nazis avaient prévu d’éliminer plusieurs personnalités
politiques.
Le
30 juin, Röhm fut arrêté et assassiné ; plusieurs dirigeant SA fusillés ; et
plusieurs opposants politiques furent tués (soit au total une centaine de
personnes.).
La
nuit des longs couteaux fut saluée par Hindenburg, qui remercia
Hitler d’avoir mis un terme à l’agitation révolutionnaire des SA ; mais elle
fut aussi accueillie favorablement par la presse allemande et une majorité
de la population. La nuit des longs couteaux fut toutefois unanimement
critiquée par la presse étrangère et les gouvernements occidentaux.
Suite à ces évènements, la SS obtint son indépendance de la SA, cette
dernière devenant une milice de second ordre.
Début août 1934, à la veille du décès d’Hindenburg, Hitler décréta la fusion
des fonctions de président et de chancelier. Ce dernier adopta alors le
titre de Fürher,
consacrant officieusement
la création du troisième Reich
(un référendum, organisé en août 1934,
consacra par 90% des voix la prise de pouvoir d’Hitler.).
Affiche de propagande nazie (la légende indique "un peuple, un pays, un chef
!"), musée des Invalides, Paris.
A
noter qu’à la mort d’Hindenburg, survenue le 2 août 1934, le Führer eut les
mains libres pour appliquer une politique antisémite de grande ampleur, ce à
quoi le président défunt avait tenté de s’opposer. Ainsi, alors que depuis
avril 1933 les commerces juifs étaient boycottés, et les Allemands de
confession juive exclus de la fonction publique, les lois de Nuremberg,
résolument antisémites, furent adoptées en septembre 1935.
Dès lors, fut établi un « classement racial », différenciant les jude
(« juifs. »), mischling (« métis. »)
et deutschblütiger (« sangs-purs. »). Les relations sexuelles ou le
mariage entre juifs et Allemands était interdit ; les juifs étaient privés
de leur citoyenneté allemande et de leurs droits civiques.
L’objectif de cette politique antisémite était de contraindre les Allemands
de confession juive à quitter le territoire au plus tôt.
g)
Vers l’anschluss ? (juillet 1934) : une des premières cibles des
nazis fut l’Autriche, Etat qui avait été morcelé suite à la signature du
traité de Saint-Germain-en-Laye
(septembre 1919.).
Hitler, lui-même originaire d’Autriche,
considérait que tout territoire germanophone devait être rattaché au Reich
(via un anschluss.),
afin de donner naissance au Großdeutsches Reich.
Le
parti nazi autrichien, financé par l’Allemagne, avait connu une forte
progression électorale au début des années 1930, n’hésitant pas à recourir à
la violence contre leurs adversaires politiques.
En
mars 1933, afin de faire face à la crise, le chancelier autrichien
Engelbert Dollfuß,
résolument hostile à l’anschluss, décida d’instaurer un régime
catholico-dictatorial, l’austrofascisme. En mai, le parti communiste
autrichien fut dissous, ainsi que le NSDAP en juin.
Mais ce faisant, Dollfuß s’attira l’inimitié d’Hitler, la propagande du
troisième Reich accusant le dictateur autrichien d’être « à moitié juif. »
Le
25 juillet 1934, des nazis autrichiens tentèrent de prendre en otage le
gouvernement, mais Dollfuß, averti du complot, tenta de s’enfuir de la
chancellerie. Cependant, mortellement blessé par les nazis, il succomba plus
tard dans la journée.
L’affaire, provoquant une vive émotion en Autriche, fit grand bruit dans les
capitales européennes. Mussolini, qui était proche de Dollfuß et résolument
hostile à l’anschluss, mobilisa une partie de son armée à la frontière,
menaçant d’attaquer l’Allemagne si l’Autriche était envahie.
Portrait de Benito Mussolini, Imperial war museum, Londres.
Hitler, n’étant pas à cette date en position de force, décida de jouer la
carte de l’apaisement. En mai 1935, il déclara devant le Reichstag qu’il
n’avait pas l’intention d’annexer l’Autriche.
Toutefois, France et Angleterre ne s’étant guère manifestées, le Führer
n’hésita pas à contraindre Kurt von
Schuschnigg,
le nouveau chancelier autrichien, à adopter une politique pro-germanique.
h)
Le regain militariste allemand (août 1934 à avril 1935) : à compter
de l’été 1934, Hitler, possédant désormais une mainmise totale sur
l’Allemagne, décida d’adopter une politique militariste de grande ampleur.
Comme nous l’avons vu plus tôt, le traité de Versailles,
signé en juin 1919, contraignait l’Allemagne à respecter une série de
clauses militaires draconiennes
Ainsi, l’armée allemande était limitée à 100 000 hommes ; il lui était
interdit d’utiliser les gaz de combats, l’artillerie, les tanks et
l’aviation militaire ; le service militaire fut aboli ; enfin, la rive
gauche du Rhin devait être démilitarisée (plus Coblence, Mayence et
Cologne.).
Si
pendant plusieurs décennies, ces clauses avaient été plutôt respectées par
le gouvernement allemand, Hitler décida de passer outre (d’autant plus que
France et Angleterre n’émirent que des protestations de principe,
encourageant le Führer à poursuivre sa politique de réarmement.).
En
juillet 1934, la production des premiers chars
Panzer I
fut enclenchée ; puis,
le 16 mars 1935, le service militaire fut rétabli (l’armée allemande fut
agrandie à 500 000 hommes.).
Cette politique militaire agressive s’accompagnait d’une volonté visant à
rendre le Reich maître de toute l’Allemagne.
Le
référendum de la Sarre, organisé le 13 janvier 1935, devait
déterminer si la région souhaitait être rattachée ou non à l’Allemagne
(rappelons que la Sarre avait été placée sous mandat de la SDN, confié à la
France, suite à la signature du traité de Versailles.).
A
la suite d’une intense propagande nazie, les Sarrois se prononcèrent à 93%
en faveur d’un rattachement au troisième Reich.
Entrée des troupes allemandes dans la Sarre (la banderole indique : "La
Sarre est libre, vive le führer !").
Toutefois, près de 20 000 Sarrois ayant voté en faveur de la nationalité
française, décidèrent d'émigrer en France.
Sarrois quittant la région pour
s'installer en France.
i)
La conférence de Stresa et le traité naval germano-britannique (avril à
juin 1935) : afin de riposter face à la menace allemande, France,
Angleterre et Italie décidèrent de se rencontrer lors de la conférence de
Stresa, le 11 avril 1935.
Participèrent à la conférence Pierre Laval, ministre des Affaires
étrangères ; Mussolini ; et Ramsay
MacDonald,
premier ministre britannique.
L’objectif de la rencontre était de pérenniser les accords de Locarno,
signés en octobre 1925, mais aussi d’assurer l’indépendance autrichienne.
Mais au final, si les participants réaffirmèrent leur volonté de protéger
les clauses du traité de Versailles, ils ne prirent aucun engagement d’ordre
militaire.
Mais peu de temps après, le 18 juin 1935, l’Angleterre signa avec le
troisième Reich un traité naval germano-britannique.
L’Angleterre, sans concerter ses alliés européens, accordait à l’Allemagne
nazie la possibilité de se doter d’une flotte de guerre (restant toutefois
limitée à 33% du tonnage de la Royal
Navy ;
45% pour les sous-marins.).
Cet accord bilatéral ne fit qu’affaiblir le front de Stresa, Hitler
recréant officiellement la Luftwaffe
et la
Kriegsmarine
en juin 1935.
Par ailleurs, le Führer promulgua le
plan Z,
prévoyant la construction de quatre porte-avions,
six cuirassiers,
une vingtaine de croiseurs, et six destroyers
(au même moment furent produits les premiers
U-Boote.).
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