Louis X,
fils aîné de Philippe IV, était né en 1289. Il monta sur le trône de France
à la mort de son père, tout en étant déjà roi de Navarre grâce à sa mère,
Jeanne.
Le sacre de Louis X, par Jean Fouquet, enluminure issue de l'ouvrage
Grandes chroniques de France,
Paris, France, XV°siècle.
Ce souverain fut surnommé le Hutin, ce qui
signifie ‘querelleur’. Cependant, l’on peut douter du bien fondé d’un tel
surnom, sachant que Louis X, au cours de son règne, fut sous la coupe de son
oncle, Charles de Valois (frère de Philippe IV.).
Buste de Louis X, château de Fontainebleau, Fontainebleau.
Louis X, qui avait eu Marguerite de Bourgogne
comme première épouse (ils s’étaient mariés en 1305.), se remaria suite à
l’affaire de la tour de Nesle.
Le roi épousa alors en secondes noces Clémence de Hongrie, nièce de
Charles de Valois (le mariage fut célébré en 1315, date à laquelle
Marguerite fut retrouvée morte étouffée, sans doute sur ordre du roi…).
Le nouveau souverain, dès le début de son règne,
se retrouva face aux problèmes engendrés par la politique fiscale de son
père. En outre, une crise de subsistance éclata en 1315, touchant toute la
France et faisant de nombreux mécontents.
Face aux revendications du peuple, Louis X décida
de négocier. Il octroya une série de chartes provinciales, dans lesquelles
il conserva toutefois ses prérogatives de roi.
Par contre, les hostilités émanant des grands du
royaume furent plus difficiles à mater. En effet, ces derniers contestaient
non seulement la politique fiscale de Philippe IV, mais aussi sa volonté
centralisatrice.
Le premier à souffrir de cette hostilité fut
Enguerrand de Marigny, qui avait été fait chancelier par Philippe IV.
Outre dévaluer la monnaie, les deux hommes avaient décidé une augmentation
des impôts lors des Etats Généraux de 1314 (afin de soutenir la guerre de
Flandre.).
Charles de Valois, leader du parti féodal, parvint
à convaincre Louis X d’arrêter Enguerrand. Accusé de corruption, l’on ne
trouva cependant pas de charges contre lui. Le roi décida alors d’être
magnanime, et de l’exiler sur l’île de Chypre. Cependant, Charles de Valois
décida de contre-attaquer, accusant Enguerrand de sorcellerie.
L'exécution d'Enguerrand de Marigny, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.
Cette fois ci, l’accusé ne parvint pas à échapper
à son sort, et fut pendu en avril 1315 (à noter que Louis X autorisa les
enfants du défunt à récupérer l’héritage de leur père. En outre, Charles de
Valois, peu de temps avant sa mort, éprouva du regret à avoir fait exécuter
Enguerrand.).
Gisant de Charles de Valois, premier tiers du XIV° siècle, église saint Denis.
Cependant, le roi ne vécut pas assez longtemps
pour pouvoir récolter les fruits de son travail. En effet, il mourut en juin
1316 à Vincennes (selon les sources de l’époque, il aurait bu de l’eau
glacée après avoir beaucoup transpiré, ce qui aurait causé ses fièvres.).
Gisant de Louis X le Hutin, vers 1327, église saint Denis.
Mort à l’âge de 25 ans, Louis X ne laissait
derrière lui qu’une femme enceinte. Cette dernière accoucha d’un fils, Jean
I°, en novembre 1316.
Cependant, l’enfant ne survécut que cinq jour (il
fut de ce fait surnomme le Posthume.).
Gisant de Jean I° le Posthume, premier tiers du XIV° siècle, église saint
Denis.
Pour la première fois, un souverain capétien ne
laissait pas d’héritier.
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