1°
L’agrandissement du domaine royal –
Philippe III, qui s’appuya sur la plupart des conseillers de son père, ainsi
que sur son grand chambellan, Pierre de la Broce, suivit une politique
intérieure très semblable à celle de ses prédécesseurs.
Tout d’abord, le roi incorpora au domaine royal
les terres de son oncle Alphonse de Poitiers, décédé en 1271. Philippe III
parvint ainsi à recevoir le comté de Toulouse, le Poitou et une partie de
l’Auvergne. Cependant, il dut céder l’Agenais, la Saintonge et le Ponthieu
au roi d’Angleterre Edouard I° (qui avait succédé à Henri III
en 1272.). Cet accord fut entériné en 1279 par la signature du traité
d’Amiens.
Edouard I°, gravure issue de l'ouvrage Histoire de l'Angleterre, par
David HUME.
En outre, Philippe III décida en 1274 de céder le
comtat Venaissin à la papauté, qui faisait partie de l’héritage
d’Alphonse de Poitiers (ce territoire resta propriété de Rome jusqu’à la
révolution française.).
En 1272, Philippe III dut s’attaquer aux comtes de
Foix et d’Armagnac, qui s’opposaient à l’autorité royale. Vaincus et
emprisonnés, les deux rebelles furent privés de leur Etats.
Par ailleurs, le roi dépensa de fortes sommes
d’argent afin d’acquérir les comtés de Nemours et de Chartres (1274 et
1284.), ainsi que plusieurs villes, dont Harfleur.
En 1283, Philippe III s’empara aussi de l’héritage
de son frère cadet Pierre, décédé alors qu'il se trouvait en Sicile
(ce dernier s'était rendu sur l'île afin de porter assistance à son oncle
Charles d'Anjou.). Le roi de France récupéra ainsi le comté de Perche et le comté
d’Alençon.
Pierre, comte d'Alençon, par FLATTERS, château de Versailles, Versailles.
En outre, le roi de
France tenta de s’emparer de nouveaux territoires en mettant en place une
politique maritale, qui fut plutôt réussie.
En 1274, Philippe III épousa Marie de Brabant,
fille d’Henri III, duc de Brabant
(Pierre de La Broce, voyant en cette nouvelle rivale un obstacle à son
influence sur le roi, rentra en conflit avec elle. Finalement, Philippe III
fit exécuter son grand chambellan en 1278.).
En 1284, il maria son fils Philippe (le futur roi
Philippe IV le Bel.) à Jeanne de Navarre, la fille du défunt roi
Henri I° de Navarre. Ainsi, cette province passa sous le contrôle de la
France.
Par la suite, Philippe III décida de resserrer les
liens avec la Bourgogne (qui était alors terre impériale, sous la domination
des Empereur germaniques.). Ainsi, en 1291, il donna sa cousine Mahaut
d’Artois en mariage à Othon IV de
Bourgogne.
2° Mise en place de nouvelles lois
– Philippe III ne passa pas tout son règne à tenter de s’emparer de
nouveaux territoires. En effet, il promulgua un certain nombre de lois, qui
eurent des effets souvent positifs.
Tout d’abord, il décida de diminuer le rôle des
justices seigneuriales, créant de nombreux tribunaux royaux dans les Etats
appartenant à la couronne de France.
Le roi institua par la suite un impôt sur la
transmission de fiefs, et imposa de lourdes amendes aux seigneurs ne
répondant pas aux convocations de l’ost royal.
Enfin, Philippe III institua la majorité des rois
de France à 14 ans.
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