Suzanne Orts, née Pic, naquit à Sète
le 12 avril 1927.
Suzanne Orts.
Son père était contrôleur des impôts, sa mère
femme au foyer. Son frère, de cinq ans son aîné, joua un rôle
essentiel dans ses choix politiques.
En 1943, encore lycéenne, elle s’engagea dans la
Résistance gaulliste. Agent de renseignements du réseau «
Marco-Polo », elle s'occupait avec l’aide de sa mère (elle
aussi membre du réseau.) de recueillir des informations sur les
positions des défenses allemandes dans le Sud de la France.
Le 21 mai 1944, Suzanne fut arrêtée sur
dénonciation, et internée dans la citadelle de Perpignan.
Quelques jours plus tard, elle fut rejointe par sa mère et son
frère. Elle est fut déportée avec sa mère parmi un groupe d’une
soixantaine de femmes, tout d’abord à Neue Bremm, un camp
de concentration près de Sarrebrück, puis à
Ravensbrück. Le 20 juillet, les SS l’envoyèrent dans le
Kommando de Hasag -Leipzig, un camp extérieur de
Buchenwald.
Suzanne y travaillait douze heures d’affilée, en
équipe de nuit, dans un atelier fabricant des obus. Un jour, se
prenant les cheveux dans une rotative, elle fut très gravement
scalpée.
Le 13 avril 1945, les SS vidèrent le camp et
jetèrent les femmes sur les routes d’une terrible marche de la
mort. Suzanne tint le coup jusqu’au 22 avril. A Cavertiz,
en Saxe (près de Oschatz), sa mère et elle, ainsi que
quelques camarades s’arrêtèrent et trouvèrent de l’aide auprès
d’un groupe de prisonniers de guerre français.
Le 25 avril, les troupes soviétiques franchirent
l’endroit où elles se trouvaient. Par la suite, les femmes
passèrent en zone d’occupation américaine, puis, le 18 mai 1945,
Suzanne et sa mère furent rapatriées par avion à Paris,
accompagnées d'un important groupe de
Français libérés.
En 1946, elle épousa Guy de Swetschin, un
camarade de résistance du réseau « Marco-Polo »,
déporté à Dachau.
La même année naquit leur fille, Nicole. Cependant, Guy de
Swetschin s’engagea en Indochine, où il trouva la mort.
En 1947, Suzanne fut atteinte de tuberculose
pulmonaire, et l'année d'après les médecins diagnostiquèrent
également une tuberculose osseuse. Malgré les traitements,
Suzanne ne se remit jamais tout à fait, et n’eut pas la force de
poursuivre ses études.
En 1951, elle épousa Élie Orts. Depuis
1976, Suzanne est très active au sein de différentes
associations et amicales de Français déportés. Ses témoignages
auprès d’élèves ainsi que leurs questions la conduisirent, en
1990, à entreprendre l’écriture de ses mémoires de déportation.
Suzanne Orts vit aujourd'hui à Saint Clément de
Rivière.
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