À Rome, les magistratures, étaient nombreuses.
Elles pouvaient être réservées aux patriciens ou à la plèbe, ou bien être
accessibles aux deux (souvent, elles furent à l’origine réservées aux
patriciens, puis, au fil des siècles, les plébéiens purent y accéder.).
1° Les magistratures supérieures – Il
existait à Rome de nombreuses magistratures, considérées comme mineures. Par
contre, les charges les plus prestigieuses se comptaient sur les doigts de
la main, et composaient le cursus honorum.
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Les tribuns de la plèbe : à l’origine, cette magistrature ne faisait
pas partie du cursus honorum, car composée uniquement de plébéiens.
Elle n’y fut rattachée qu’au II° siècle avant Jésus Christ.
Les tribuns de la plèbe furent reconnus par le sénat en 494 avant Jésus
Christ. En effet, à cette époque, les plébéiens, avaient annoncé leur
intention de quitter Rome et de fonder une nouvelle cité, afin de dénoncer
la mainmise patricienne sur les institutions de la ville.
A
l’origine, les tribuns étaient deux, en opposition aux deux consuls. Puis,
au fil des siècles, leur nombre s’éleva à dix, et les tribuns obtinrent plus
de pouvoir.
Les tribuns étaient sacro-saints (quiconque s’en prenait à une personne ou
une institution sacro-sainte était maudit, et chaque citoyen avait le devoir
de débarrasser la cité de cette ‘souillure’.), il pouvait venir en aide à la
plèbe (cette action porte le nom d’auxilium.) en bloquant les
décisions d’un magistrat grâce à l’intercessio (que nous appelons
aujourd’hui ‘droit de veto’.). Ils pouvaient aussi convoquer le sénat. Par
contre, les tribuns de la plèbe ne disposent pas de l’imperium, et ne
peuvent prendre les augures.
La
tâche première des tribuns de la plèbe était cependant de rendre la justice,
punissant particulièrement ceux qui s’étaient rendus coupables du crime de
perduellio (il s’agissait d’un crime militaire perpétré contre l’Etat,
assimilé à de la haute trahison, et puni de mort. Étaient concernés les
consuls ayant menée une guerre à titre privé, qui avaient fui devant
l’ennemi, n’avaient pas ou mal partagé le butin, etc.).
Mais cette charge dégénéra, au cours du II° siècle avant Jésus Christ, les
tribuns utilisant à outrance leur fameux droit de veto. Au final, l’intercessio
leur fut enlevée, et il fut déclaré que les tribuns, à l’issue de leur
mandat, ne pouvaient plus exercer d’autres magistratures.
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Les questeurs : La charge de questeur était la première du cursus
honorum (donc la plus basse.).
Ces derniers étaient chargés de veiller sur les ressources de Rome (gérant
les finances du territoire romain et de l’armée.). Lors de la création de
cette charge, en 447 avant Jésus Christ, les questeurs n’étaient que deux,
puis leur nombre évolua au fil des siècles (ils furent 40 à la fin de la
république.). Cette charge n’étaient ouvertes qu’aux citoyens ayant fait dix
ans de stipendia (le service militaire romain.), et ayant un certain
âge (28 ans pour les patriciens, 30 pour les plébéiens.).
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Les édiles : l’édilité était la deuxième magistrature du cursus
honorum, et était était composée de deux édilités différentes (le terme
‘édile’ provient du mot latin aedes, qui signifie ‘temple’. En effet,
la première tâche des édiles était d’entretenir les bâtiments sacrés.). Tout
prétendant à l’édilité devait avoir 31 ans minimum, et avoir occupé une
magistrature précédemment. Les édiles étaient sacro-saints et étaient
accompagnés de licteurs (les ancêtres de la garde prétorienne.).
Deux licteurs, XVI° siècle, musée du
Louvre, Paris.
A
l’origine, il n’existait que les édiles plébéiens, crées en 494 avant Jésus
Christ (alors que les plébéiens menaçaient de quitter Rome et d’aller fonder
une nouvelle cité.). Les édiles plébéiens (au nombre de deux.) avaient une
tâche de première importance, étant chargé de l’entretien de la cité : en
effet, ces derniers devaient veiller au bon approvisionnement en eau de la
ville, gérer les ventes de blé à la plèbe, gérer l’entretien des routes,
surveiller l’utilisation des terres publiques (l’ager publicus.),
surveillaient les marchés, et enfin devaient maintenir la paix publique.
Leur tâche était aussi religieuse, les édiles devaient entretenir les lieux
de culte et contrôler l’arrivée des nouvelles divinités à Rome.
Les édiles curules, quant à eux, furent crées par les sénat en 365
avant Jésus Christ. L’objectif ici était de diminuer le pouvoir des édiles
plébéiens, les édiles curules (aussi au nombre de deux.) étant des
patriciens (élus par les comices tributes.). Les édiles curules avaient donc
la prépondérance sur leurs homologues plébéiens.
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Les préteurs : A l’origine, il n’y avait qu’un seul préteur à Rome,
chargé de s’occuper de la justice au sein de la cité. Ce n’est que plus tard
qu’apparut le préteur pérégrin, chargé de s’occuper des cas des
étrangers vivant à Rome. Le nombre de préteurs évolua au fil du temps, et
ils furent 16 à la fin de la république.
Les candidats à la charge de préteur devaient avoir 34 ans au minimum, et
étaient élus par les comices centuriates. Ils disposaient de l’imperium
(ils pouvaient remplacer les consuls en cas de vacance du pouvoir.),
pouvaient prendre les augures, et étaient accompagnés de licteurs.
- Les consuls : le consulat était la charge la plus prestigieuse du
cursus honorum. Les consuls devaient avoir au moins 42 ans, et avoir
précédemment occupé la charge d’édile et de préteur (à noter que les consuls
s’appelèrent les préteurs jusqu’en 305 avant Jésus Christ.).
Au nombre de deux, les consuls étaient élus par les comices centuriates, et
bénéficiaient de pouvoirs importants (ils étaient en quelque sorte les
successeurs des rois de Rome.). Les consuls présidaient le sénat, les
comices curiates et centuriates, commandaient les armées, donnaient leur nom
à l’année, bénéficiaient de l’imperium, et étaient accompagnés de 12
licteurs. Les consuls étaient supérieurs à tous les autres magistrats de
Rome, sauf aux tribuns de la plèbe (ces derniers pouvaient bloquer les
décisions des consuls grâce à leur droit de veto.).
Sous l’Empire, il va sans dire que le consulat tomba en désuétude,
l’Empereur s’accaparant de toutes les prérogatives de cette magistrature.
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Les censeurs : la censure était une charge prestigieuse, mais
cependant en dehors du cursus honorum. Ne pouvaient accéder à cette fonction
que les citoyens de plus de 44 ans et anciens consuls. Les censeurs, au
nombre de deux, étaient élus tous les cinq ans par les comices, pour une
durée de 18 mois (ces derniers ne pouvaient pas être réélus, une fois leur
mandat expiré.).
La
tâche des censeurs était de recenser la population de Rome en fonction de la
fortune de ses habitants (un système qui fut, selon les sources, instauré
par le roi Servius Tullius.). Ils avaient aussi pour fonction de gérer l’album,
le registre des citoyens admis au sénat (les sénateurs, rappelons le,
étaient tous d’anciens magistrats.).Les censeurs pouvaient rayer de cette
liste les sénateurs qu’ils considéraient comme indigne de cette tâche.
Mais les censeurs avaient aussi un rôle économique important : ils
surveillaient la collecte des impôts organisée par les publicains
(les collecteurs des impôts de l’époque.), et lançaient des politiques de
grands travaux (construction de routes ou de bâtiments.).
Le temple de Saturne (à gauche.), Rome
(cet édifice, lors de l'Antiquité, abritait le trésor public, ainsi que les
lois et les décrets du sénat.).
Avec l’Empire, la charge de censeur perdit de son importance et finit par
disparaître, l’Empereur s’emparant de ses pouvoirs.
2° Les promagistratures – Les promagistratures étaient
alors au nombre de deux : il s’agissait de la charge de proconsul et
de propréteur (cette dernière ne fut instaurée que sous l’Empire,
nous ne nous y attarderons donc pas.).
Les proconsuls étaient les gouverneurs des provinces romaines, et recevaient
parfois la mission d’achever une conquête. Le pouvoir qu’ils possédaient
était de type consulaire, et les proconsuls étaient choisis parmi d’anciens
consuls ou d’anciens préteurs. A la fin de la république, afin d’éviter les
dérives, il fut décidé qu’un laps de temps de cinq ans était nécessaire
entre l’attribution de la charge de consul et celle de proconsul.
3° Les magistratures extraordinaires – En cas de crise,
les consuls pouvaient faire appel à deux magistrats, le dictateur et
le maître de cavalerie.
La
charge de dictateur était une magistrature exceptionnelle, instaurée à la
fin du VI° siècle avant Jésus Christ. La dictature n’était pas un terme
péjoratif, à l’époque. En effet, le dictateur ne s’emparait pas du pouvoir
par la force, mais était nommé en cas de troubles graves par l’un des deux
consuls, pour une durée de six mois. Les pouvoirs liés à cette charge
étaient très importants : le dictateur recevait les pleins pouvoirs, et
toutes les autres magistratures étaient suspendues (excepté les tribuns de
la plèbe.).
Le
dictateur nommait alors un maître de cavalerie (l’équivalent de nos chefs
d’état major contemporains.), et ce pour une durée de six mois.
Au
fil des siècles, la charge de dictateur tomba en désuétude, les sénateurs
préférant renforcer les pouvoirs des consuls que de faire appel à ces
magistratures exceptionnelles. Cette charge revint sur le devant de la scène
lorsque Sylla, puis César, devinrent dictateurs à vie. Sous l’Empire, la
dictature disparut, l’Empereur s’emparant de ses prérogatives.
La
fonction de maître de cavalerie, quant à elle, disparut jusqu’au III° siècle
après Jésus Christ. A cette date, l’Empereur décida de lui donner plus de
pouvoir, afin de lutter contre les attaques barbares.
Il
existait cependant d’autres magistratures exeptionnelles : l’interrex
assurait l’intérim lorsqu’un consul quittait sa charge et que son successeur
n’était pas encore rentré en fonction.
4° Le Vigintisexvirat – Le vigintisexvirat était
composé de plusieurs petites magistratures, et permettait aux jeunes
citoyens romains de se préparer à l’exercice des charges du cursus
honorum.
L’on y trouvait plusieurs collèges : les decemviri slitibus iudicandis,
un collège de dix juges chargés de petits procès ; les tresviri monetales,
un collège de trois hommes surveillant la frappe des monnaies ; les
tresviri capitales, un collège de trois hommes ayant en charge la police
nocturne de Rome ; les quatuorviri viis in urbe purgandis collège de
quatre hommes chargés de l'entretien des rues de Rome ; les duoviri viis
ex urbe purgandis, un collège de deux hommes chargés de l'entretien des
routes situées à l’extérieur de Rome ; et les quatuorviri iure dicundo,
un collège de quatre juges chargés des procès dans les villes de Campanie.
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