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La piraterie dans l'Antiquité

Chapitre XVI.2 : Conquête des îles Baléares.

 

Rome avait purgé la mer Adriatique, mais à l'occident, la piraterie s'exerçait en pleine liberté et s'était installée comme en un dangereux repaire dans les îles Baléares.

Ces îles étaient d'une grande fertilité; les habitants passaient pour des gens pacifiques, mais la présence parmi eux de quelques scélérats qui avaient fait alliance avec les pirates de la mer intérieure suffit pour les compromettre tous. Ils avaient acquis, en repoussant les fréquentes agressions auxquelles les exposaient leurs richesses, la réputation de frondeurs les plus adroits qu'il y ait au monde. Leur supériorité dans le maniement de la fronde remontait à l'époque où les Phéniciens et les Carthaginois occupèrent ces îles. Ils marchaient nus au combat, ne gardant qu'un bouclier passé dans leur bras gauche, tandis que leur main droite brandissait une javeline durcie au feu et quelquefois armée d'une petite pointe de fer. Ils portaient en outre, ceintes autour de la tête, trois frondes faites de mélancranis[1], de crin ou de boyau, une longue pour atteindre l'ennemi de loin, une courte pour le frapper de près, et une moyenne pour l'attaquer quand il était placé à une distance médiocre. Dès l'enfance on les exerçait à manier la fronde, et, à cet effet, les parents ne donnaient à leurs enfants le pain dont ils avaient besoin qu'après que ceux-ci avec leurs frondes l'avaient atteint comme une cible.

[1] Le schœnus mucronatus, suivant Sprengel; mais plus vraisemblablement, suivant Fraas, les schœnus nigricans.

A l'époque des désastres de Carthage, les insulaires des Baléares profitèrent de leur indépendance pour infester la mer de leur piraterie forcenée. Montés sur de frêles bateaux, ces hommes farouches et sauvages étaient devenus, par leurs attaques soudaines, la terreur de ceux qui naviguaient près de leurs îles. Le Sénat résolut de mettre fin à leurs brigandages et envoya contre eux Métellus.

Dès qu'ils aperçurent la flotte romaine qui, de la haute mer, cinglait vers eux, les insulaires la regardèrent comme une proie et poussèrent l'audace jusqu'à l'assaillir. Métellus connaissant leur adresse, fit tendre des peaux au-dessus du pont de chaque navire pour abriter ses hommes. Cette précaution garantit les Romains d'une grêle de pierres. Quand on en vint à combattre de près, et que les insulaires eurent fait l'expérience des éperons et des javelots romains, ils poussèrent un grand cri et s'enfuirent vers leurs rivages. Métellus les poursuivit jusque dans les montagnes et les détruisit. Il peupla les îles de trois mille colons. Dès lors un commerce actif et prospère se fit avec l'Espagne. Ces îles fertiles, bien situées et douées d'un climat agréable, furent une heureuse acquisition pour Rome, une escale précieuse pour elle lorsque ses navires se rendaient en Espagne. Métellus reçut, en l'honneur de son expédition, le surnom de Baléarique (123 av. J.-C.)[1].

Vers la même époque les Romains achevèrent de consolider leur domination dans le bassin occidental de la Méditerranée en fondant, après des luttes incessantes, des établissements florissants dans l'île d'Elbe, riche en minerais, dans la Corse et dans la Sardaigne, couvertes de forêts. Cependant un grand nombre de montagnards de ces îles sauvages conservèrent leur indépendance et passèrent toujours aux yeux des Romains pour des brigands[2].

[1] Strabon, III, V;—Florus, III, IX, Bellum Balearicum.

[2] Tacite, Annales, II, 85.

 
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