1° Etienne de
Blois –
Si beaucoup
de seigneurs avaient juré fidélité à Mathilde, un grand nombre d'entre
eux l'avaient fait à contre cœur, considérant qu’il était honteux d’obéir à une femme.
Etienne de Blois,
neveu d'Henri I° et petit fils de Guillaume le Conquérant, réclama le
trône (l'usurpateur était le fils d'Adèle, fille du Conquérant et
sœur d'Henri I°.). Un parti fort se regroupa autour de ce dernier, et Mathilde fut
obligée de se réfugier avec son fils sur le continent. La Normandie lui
resta cependant fidèle.
Les débuts du règne d’Etienne
furent positifs, ce dernier distribuant à ses vassaux les richesses dont
s’étaient emparés ses prédécesseurs, Guillaume le Conquérant et ses
fils.
Mais il arriva un moment où
Etienne cessa de donner, et alors les esprits s’échauffèrent. En 1137,
les partisans de Mathilde en appelèrent alors aux armes.
2° La guerre
civile – Les hostilités reprirent avant même que Mathilde ne soit
revenue sur l’île. Cette dernière trouva même un allié précieux en la
personne de son oncle, le roi d’Ecosse David I° (ce dernier était
le frère d'Edith, épouse d'Henri I° Beauclerc et mère de
Mathilde.). A noter toutefois que David I° avait décidé d'aider sa nièce
car il avait sans doute des vues sur la couronne d'Angleterre.
Il rencontra en 1138 les
troupes normandes dans les environs de York, au cours de la bataille de
l’Etendard. Les hommes du roi David I° chargèrent leurs ennemis en
hurlant, mais leur attaque fut stoppée par les lourds cavaliers
normands, alors que les archers saxons leurs envoyaient une volée de
flèches. Le roi écossais dut donner la retraite, et il ne s’attaqua dès
lors plus au roi d’Angleterre.
Etienne de Blois fit subir une nouvelle défaite aux partisans de Mathilde au
cours de la bataille d’Ely.
Cependant, ces derniers
prirent leur revanche à la bataille de Lincoln, où Etienne fut battu et pris.
Après l’avoir enfermé au donjon de Bristol, Mathilde fit en 1140 une
entrée triomphale à Winchester, où elle fut reçue par l’évêque de la
ville.
L'Impératrice Mathilde, chroniques de
l'abbaye de Saint Albans.
Mais Mathilde
accumula les maladresses, ce qui eut pour effet d’accroître le nombre
des partisans d’Etienne, alors que tout le monde le pensait perdu.
Une fois proclamée reine,
Mathilde devint arrogante et dédaigneuse, levant de nouveaux impôts à
Londres. Les bourgeois de la ville tentèrent de lui faire entendre
raison, lui expliquant que les dévastations d’Etienne leur avaient causé
beaucoup de torts, mais rien n’y fit. La reine se montra méprisante à
l’égard des bourgeois, mal lui en prit. Ces derniers se retirèrent en
silence.
Puis tout à coup, les cloches
de la ville retentirent, des gens armés sortirent des maisons, poussant
des clameurs menaçantes.
Mathilde n’eut que le temps de
sauter à cheval et de s’enfuir avec quelques barons, dont quelques uns
l’abandonnèrent en route.
L’émeute de 1140 rendit son
trône à Etienne.
3° La paix
– Mais la guerre ne s’acheva pas à ce moment là. Elle dura encore douze
ans, mais ne fut pas vigoureuse. Certes, il y avait des pillages de part
et d’autre, des dévastations, qui achevaient de ruiner le pays, mais pas
de batailles rangées.
Etienne, ayant perdu
son fils Eustache, proposa en 1152 un accord à Mathilde. Il fut décidé
qu’Etienne régnerait en paix sur le pays jusqu’à sa mort, et qu’ensuite
la couronne serait transmise à Henri II Plantagenêt, le fils de Mathilde.
Etienne mourut en 1154, et
le petit fils d'Henri I° monta finalement sur le trône.