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Mythologie
 
 

 

 

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Les Capétiens

 

CHAPITRE HUITIÈME : Les derniers Capétiens (1314 - 1328)

 

III : Charles IV le Bel (1322 - 1328)

           

            Charles IV, dernier héritier mâle de Philippe IV, monta sur le trône en février 1322, peu de temps après la mort de son frère Philippe V. Il fut surnommé le Bel, tout comme son père, en raison de sa beauté.

Buste de Charles IV, château de Fontainebleau, Fontainebleau.

1° Politique intérieure – Dès son arrivée au pouvoir, Charles IV, tout en respectant les chartes signées par ses défunts frères, décida de réformer la chambre des comptes, le parlement, la chancellerie, etc. L’objectif étant ici de diminuer les coûts et les risques de fraudes.

Cependant, le trésor royal était vide, le précédent souverain n’ayant pas réussi à assainir les finances de l’Etat.

Charles IV décida alors de se livrer à une importante recherche de moyens financiers : il s’attaqua aux banquiers lombards, aux seigneurs qui s’étaient livrés à des détournements de fonds, leva de nouveaux impôts, demanda l’autorisation au pape de lever une dîme (Charles IV parvint à obtenir son accord en prétendant frauduleusement vouloir se lancer dans une nouvelle croisade.), etc.

Cependant, à la mort du roi, la question financière n’était toujours pas complètement réglée.

 

2° Politique extérieure – Si les relations avec le roi d’Angleterre Edouard II avaient été amicales avec Philippe V, ce ne fut pas le cas sous Charles IV. En effet, le souverain anglais refusa de prêter hommage au nouveau souverain, pour le duché de Guyenne, Ponthieu et Montreuil.

En 1324, Charles IV n’ayant toujours pas reçu l’hommage d’Edouard II, il décida de lui confisquer la Guyenne. Edouard II, quant à lui, décida alors de s’allier avec des seigneurs gascons.

En septembre de la même année, le roi envoya une armée en Guyenne, commandée par Charles de Valois[1]. Quelques affrontements eurent lieu, à l’issue desquels les Français mirent la main sur toute l’Aquitaine, excepté Bordeaux, Bayonne et Saint Sever.

Français et Anglais décidèrent alors de parlementer, afin de trouver une issue pacifique au conflit. En effet, Charles IV refusait de céder les territoires conquis par son oncle Charles de Valois, au grand dam d’Edouard II.

Cependant, en 1327, le roi d’Angleterre mourut, et Isabelle de France (qui était la sœur de Charles IV.), décida de signer un traité de paix très désavantageux pour l’Angleterre. En effet, non seulement le roi de France conservait une partie de l’Aquitaine, mais en outre le nouveau souverain anglais devait payer de fortes indemnités de guerre (il fut aussi précisé que les Français occuperaient ses possessions jusqu’au règlement de la dette.).

Cependant, la mort de Charles IV entraina une remise en question de ce traité.

 

            3° La succession de Charles IV – Charles IV avait été marié en 1308 avec Blanche de Bourgogne, fille du comte de Bourgogne Othon IV et de Mahaut d’Artois. Cependant, cette première épouse, fut compromise dans le scandale de la tour de Nesle, en avril 1314[2]. Charles IV demanda alors le divorce, et le pape Jean XXII annula le mariage pour cause de consanguinité (à noter que le couple avait toutefois eu deux enfants, Philippe et Jeanne, tous deux morts en bas âge).

Gisants des deux enfants de Charles IV, début du XIV° siècle, musée de Cluny, Paris.

En septembre 1322, le roi épousa alors Marie de Luxembourg, fille de l’Empereur romain germanique Henri VII de Luxembourg.

Mariage de Charles IV et de Marie de Luxembourg, par Jean Fouquet, enluminure issue de l'ouvrage Grandes chroniques de France, Paris, France, XV°siècle.

Comble de malchance, cette dernière, enceinte d’un petit garçon, mourut au cours d’un accident de voiture en 1324.

Charles IV, en 1325, épousa alors sa cousine germaine Jeanne d’Evreux en troisième noces (cette dernière était la fille de Louis d’Evreux, demi-frère de Philippe IV.). Le roi ne parvint cependant pas à avoir d’héritier mâle avec cette nouvelle épouse.

Gisant de Charles IV le Bel et de Jeanne d'Evreux, vers 1327, église saint Denis, Saint Denis.

Au final, lorsque Charles IV mourut, en février 1328, il ne laissait pas d’héritiers mâles derrière lui. Son épouse Jeanne d’Evreux était alors enceinte, mais elle accoucha finalement d’une fille, Blanche, en avril 1328.

 

Une nouvelle crise successorale éclata alors. Qui allait donc monter sur le trône de France ? Immédiatement, et conformément aux dispositions prises en 1317, les femmes furent écartées de la succession (Isabelle de France, fille de Philippe IV, ainsi que les filles de Louis X, Philippe V et Charles IV.).

Cependant, si les femmes ne pouvaient devenir reines, pouvaient elles cependant transmettre l’héritage royal ? Si oui, de nouveaux postulants pouvaient apparaitre : le roi d’Angleterre Edouard III, petit fils de Philippe IV par sa mère Isabelle de France ; et Philippe d’Evreux, fils de Louis d’Evreux (demi-frère de Philippe IV.).

 

Cependant, les barons ne pouvaient se résoudre à mettre un souverain anglais sur le trône de France, et éliminèrent donc la possibilité de transmission de l’héritage royal par les femmes.

En outre, la reconnaissance d’Edouard III comme roi de France aurait entrainé des contestations de la part des filles de Louis X, Philippe V et Charles IV, qui elles aussi avaient mis au monde des héritiers mâles.

Philippe d’Evreux se retrouva de fait sur la sellette, mais les barons décidèrent néanmoins de le dédommager. Ayant épousé Jeanne II (la fille que Louis X avait eu avec eu avec Marguerite de Bourgogne.), il reçut alors la Navarre, qui fut détachée du royaume de France[3].

 

Les barons décidèrent alors de choisir Philippe VI de Valois, fils de Charles de Valois (frère de Philippe IV.).

Ce choix fut lourd de conséquences, mettant fin à la dynastie des Capétiens, et annonçant le début de la terrible guerre de cent ans.

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[1] Ce dernier mourut peu de temps après, en janvier 1325.

[2] Pour en savoir plus sur l’affaire de la tour de Nesle, voir le 1, section IV, chapitre sixième, les Capétiens.

[3] La Navarre ne fut à nouveau rattachée à la France que bien plus tard, sous le règne d’Henri IV.

 
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