Il est facile d’oublier que derrière la beauté des façades baroques
d’Innsbruck, il y a une histoire tiraillée entre empires durant le
20° siècle.
La chapelle de Sainte Bartlmä, XIX° siècle
.
Entre décembre 1943 et avril 1945, les alliés ont bombardé Innsbruck afin de
détruire le réseau ferroviaire réapprovisionnant l’Italie de Mussolini[1]. Il est
estimé que 60 % des bâtiments de la ville furent détruits ou sérieusement
endommagés durant cette période.
La chapelle de Bartholomée (St. Bartlmä) était avant le début des hostilités le
plus ancien édifice d’Innsbruck, datant du 13° siècle. Cette chapelle était
très connue de par la simplicité de ses lignes, et les magnifiques vues que l’on
pouvait admirer depuis sa toiture.Cette chapelle fut détruite par les bombardements alliés, tout comme le
monastère Servitenkloster (1614–1616), le vieux parlement fédéral (1724), la
cathédrale (1717–1724), le monastère Stift Wilten (1651–1667) et l’église
jésuite (1627–1637).
La quasi-totalité des bâtiments détruits durant la seconde guerre mondiale, y
compris la chapelle de Bartholomé, ont été reconstruits à l’identique après la
guerre. On pourrait dire qu’une espèce de volonté collective de la part des
habitants de la ville de gommer une partie douloureuse de l’histoire récente du
Tyrol.
La chapelle de Sainte Bartlmä aujourd'hui
.
Peut-on cependant vraiment dire que les bâtiments anciens d’Innsbruck continuent
d’exister de par leur reconstruction, ou bien est-ce que ces bâtiments doivent
être considérés comme ayant bel et bien disparus et désormais remplacés par des
copies?
Innsbruck, que l’on peut accéder facilement depuis l’ensemble du
Tyrol, offre
une occasion unique de se pencher sur la question de l’authenticité du
patrimoine historique lorsque la guerre a fini de ravager un pays.