Car un pays sans passé est un pays sans avenir...

 
Mythologie
 
 

 

 

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Histoire de l'Egypte antique

CHAPITRE NEUVIÈME : La Basse époque

(VIII° - I° siècle avant Jésus Christ)

 

III : Les souverains de la XXVII° dynastie, la première domination perse

(VI° siècle à V° siècle avant Jésus Christ)

           

            Suite à la victoire de Cambyse II sur les armées de Psammétique III, vers 525 avant Jésus Christ, l’Egypte se retrouva dès lors sous domination perse.

Dans un sens, la situation du pays à cette époque n’était certainement pas inédite. En effet, au cours des siècles précédent, l’Egypte avait été envahie et asservie par des peuples étrangers à plusieurs reprises (comme les Hyksos, les Libyens ou les Assyriens[1].).

Toutefois, ces souverains d’origine étrangère avaient toujours adopté les us et coutumes égyptiens, et résidaient dans le pays.

Au contraire, les souverains perses, bien qu’adoptant une titulature royale, ne résidèrent pas en Egypte. De ce fait, les achéménides décidèrent de rabaisser le pays au rang de simple satrapie[2], et, pour la première fois depuis plusieurs millénaires, l’Egypte perdit toute autonomie.

 

Les souverains perses qui se succédèrent au pouvoir pendant près d’un siècle formèrent la XXVII° dynastie (à noter que cette époque est parfois appelée première période perse.).      

 

1° Cambyse II (vers 529 à 522 avant Jésus Christ)  – Cambyse II, comme nous l’avons vu précédemment, monta sur le trône de Perse vers 529 avant Jésus Christ, suite à la mort de son père Cyrus II (vers 529 avant Jésus Christ.).

A noter que l’identité de la mère de Cambyse II reste aujourd’hui nimbée de mystères, car plusieurs traditions exposent des données différentes. Selon Hérodote, Cyrus II aurait demandé une des filles du pharaon Ahmosis II, mais ce dernier lui aurait envoyé Nitetis, fille de son prédécesseur, Apriès.

Au contraire, selon les sources perses, Nitetis aurait épousé Cambyse II, et non le père de ce dernier.

A noter que dans les deux cas, Ninetis aurait invité le souverain perse à déclarer la guerre à Ahmosis II, l’usurpateur ayant chassé Apriès du trône.

 

a) La conquête de l’Egypte : à cette époque, l’Egypte était gouvernée par le pharaon Ahmosis II, qui avait réussi à étendre sa domination jusqu’aux royaumes du Proche Orient. Fort de cette prépondérance sur la scène internationale, ce souverain avait noué de riches relations diplomatiques avec ses voisins, dans le but de s’unir contre la Perse, ce royaume se faisant de plus en plus menaçants.

Toutefois, Cyrus II avait vaincu les alliés d’Ahmosis II les uns après et autres, et le pharaon, au crépuscule de sa vie, acheva son règne sans alliés à ses côtés.

 

Lorsque Psammétique III, fils du défunt pharaon, s’empara du pouvoir, Cambyse II, qui entretemps avait succédé à son père Cyrus II, décida d’attaquer l’Egypte.

Comme nous l’avons vu au cours du chapitre précédent, la victoire perse fut éclatante (ces derniers surent exploiter les superstitions des Egyptiens pour vaincre leurs adversaires plus facilement.), et Cambyse II se fit couronner pharaon vers 525 avant Jésus Christ[3] (pour l’occasion, il adopta un nom d’Horus, Semataoui, ce qui signifie « celui qui unifie le double pays. »).

Par ailleurs, afin de s’attirer le soutien du peuple, Cambyse II se présenta très vite comme un homme juste, punissant Psammétique III, fils de l’usurpateur Ahmosis II qui avait chassé son rival Apriès du trône d’Egypte.

 

b) Politique extérieure de l’Egypte sous Cambyse II : peu de temps après sa prise de pouvoir, Cambyse II décida de poursuivre les projets de conquête des précédents pharaons d’Egypte, s’attaquant aux royaumes de Napata et de Méroé. Cependant, l’expédition fut un échec, les Perses accusant de nombreuses pertes humaines suite aux traversées des déserts de la région.

 

Cambyse II décida alors de lancer une offensive contre la Libye, qui fut elle aussi un échec. Enfin, l’expédition contre Carthage tourna court elle aussi, les mercenaires phéniciens composant l’armée perse refusant de s’attaquer à la cité (en effet, la ville avait été fondée par des phéniciens[4].).

 

c) Cambyse II, la légende noire : Cambyse II resta dans les mémoires comme un souverain cruel et tyrannique.

Hérodote, qui consigna dans ses écrits ce que lui racontèrent les Egyptiens qu’il croisa, dresse un portrait accablant de ce souverain. En effet, Cyrus II aurait pillé et détruit un grand nombre de temples, tué le taureau sacré Apis, aurait procédé à des purges au sein de l’élite égyptienne, etc.

Toutefois, il convient aujourd’hui de nuancer ces propos recueillis à une époque où le ressentiment à l’encontre des Perses était encore fort. De prime abord, les Perses se sont effectivement livrés à des opérations de pillage des lieux sacrés (les tombes de souverains de la XXVI° dynastie, dépouillées de leurs richesses mais aussi de leurs momies, sont là pour en témoigner.). Cependant, si les exactions menées par Cyrus II sont elles aussi non négligeables, il faut toutefois rappeler qu’elles faisaient partie intégrante des mœurs perses de l’époque.

 

Vers 522 avant Jésus Christ, Cambyse II était toujours en Egypte lorsqu’il apprit l’usurpation de son frère Bardiya. Prenant immédiatement le chemin vers la Perse, le pharaon mourut toutefois en cours de route, au cours de l’été 522 avant Jésus Christ.

Une fois encore, de nombreuses traditions se contredisent quant à la mort de ce souverain. Selon ces différents écrits, Cambyse se suicida constatant qu’il ne pourrait remporter la victoire ; fut assassiné par des tueurs mandatés par son rival ; ou bien mourut par accident.

Par contre, si le lieu de sa mort n’est pas non plus connu avec exactitude, l’emplacement de sa tombe nous est connu, cette dernière ayant été retrouvée très récemment.

 

2° Bardiya (vers 522 avant Jésus Christ)  – Bardiya, frère de Cambyse II, était donc lui aussi le fils de Cyrus II. Ce dernier, peu de temps avant sa mort, préféra transmettre le trône à son fils cadet, Cambyse II, se contentant de confier la satrapie d’Asie à son aîné, Bardiya.

Nous ne connaissons pas aujourd’hui les raisons de ce choix, mais il est clair qu’il entraîna une grande rivalité entre les deux frères.

 

Au printemps 522 avant Jésus Christ, soit près de sept ans après la prise de pouvoir de son cadet, Bardiya souleva les cités de Perses contre Cambyse II.

Ce dernier, apprenant la nouvelle, décida alors de rentrer en Perse, mais mourut en cours de route pendant l’été. De ce fait, Bardiya se retrouva les mains libres, et fut rapidement couronné Grand Roi[5].

 

Toutefois, le nouveau souverain ne tarda guère à s’attirer les foudres de la noblesse de Perse, et le général Otanès décida de renverser Bardiya. S’entourant de plusieurs confrères, les sept conjurés ne tardèrent pas à éliminer le roi, au cours du mois de septembre 522 avant Jésus Christ (selon certains récits, Bardiya fut assassiné dans son lit ; selon d’autres, une véritable guerre civile éclata entre les deux partis.).

L’un des conjurés, Darius I°[6], monta alors sur le trône (selon Hérodote, les généraux décidèrent de choisir celui dont le cheval hennirait le premier. Mais il semble plus probable que Darius I° fut choisi suite à un consensus entre les généraux.).

 

A noter qu’une fois de plus, ce récit reste aujourd’hui nimbé de mystères.

De prime abord, pourquoi Bardiya aurait il attendu sept années avant de se révolter contre son frère, si la décision de Cyrus II ne lui convenait pas ?

Par ailleurs, Hérodote, ainsi que plusieurs auteurs grecs[7] et Darius I° lui-même, affirment que le frère aîné de Cambyse II aurait été assassiné par le mage Gaumata[8] (fut il tué à l’instigation de ce dernier ou bien sous les ordres de Cambyse II ?) avant les évènements.

Par la suite, Gaumata, profitant de sa ressemblance avec Bardiya, en aurait alors profité pour lancer une insurrection contre Cambyse II.

 

Toutefois, il convient une fois de plus de nuancer de tels propos. En effet, il était dans l’intérêt de Darius I° d’affirmer que sa prise de pouvoir était juste, et que Gaumata était un assassin perfide ayant lâchement éliminé Bardiya, héritier légitime.

Si, au contraire, Darius I° avait ouvertement déclaré avoir usurpé le trône à un fils de Cyrus II, nul doute qu’il n’aurait pas été soutenu par son peuple.

 

3° Darius I° (vers 522 à 486 avant Jésus Christ)  – Suite à l’assassinat de Bardiya, les généraux révoltés se rassemblèrent et décidèrent de confier le trône de Perse à Darius I°.

Comme nous l’avons vu précédemment, le nouveau souverain s’empressa de se présenter comme un héritier des Achéménides (la dynastie royale perse.), ayant légalement détrôné l’usurpateur Gaumata.

Par la suite, comme cela se pratiquait aussi en Egypte, Darius I° épousa les femmes de la famille royale afin de légitimer son accession au trône. Ainsi, le nouveau souverain épousa Atossa, veuve de Cambyse II ; Artystonè, une petite fille de Cyrus II ; ainsi que Phaidimè, veuve de Bardiya et fille du général Otanès (à noter que Darius I° eut au total sept épouses.).

 

a) Un début de règne difficile : le nouveau souverain, bien qu’adoptant un nom d’Horus, Menekhib (ce qui signifie « Horus rend le cœur efficient. »), ne s’intéressa guère aux affaires de l’Egypte.

Amulette en forme de contrepoids de collier au nom de Darius I°, VI° siècle avant Jésus Christ, musée du Louvre, Paris.

En effet, dès le début de son règne, Darius I° fut confronté à une insurrection des provinces du royaume (Elam, Babylonie, Médie, Assyrie, Parthie, Margiane, Egypte, etc.).

Toutefois, Darius I° et ses généraux firent face, et, selon les sources de l’époque, les révoltes locales furent réprimées en moins d’une année.

A noter par ailleurs qu’un nouveau Bardiya se fit connaitre parmi les rangs des insurgés, mais il fut rapidement vaincu.

 

Ces soulèvements nous permettent aujourd’hui de constater que la prise de pouvoir de Darius I° ne faisait certes pas l’unanimité au sein du royaume. En outre, ces multiples révoltes nous montrent aussi le royaume perse était loin de former un Etat uni et cohérent.

Enfin, il convient de noter que les insurrections qui éclatèrent au cours des années 522 et 521 avant Jésus Christ furent principalement le fait de la noblesse locale, et non des populations indigènes (ce qui semble constituer une preuve selon laquelle la domination perse était plus ou moins bien acceptée.).

 

b) La poursuite de l’expansionnisme perse : peu de temps après avoir maté les insurrections locales, Darius I° décida de poursuivre la politique de ses prédécesseurs, tentant de repousser plus à l’ouest les frontières du royaume.

Dans un premier temps, le roi de Macédoine Amyntas I° reconnut la suzeraineté de Darius I° (513 avant Jésus Christ.). Puis, en 512 avant Jésus Christ, le roi de Perse s’empara de la Thrace, remontant jusqu’au Danube ; en 508 avant Jésus Christ, il s’empara de l’île de Samothrace.

Toutefois, Darius I° échoua face aux Scythes, en 514 avant Jésus Christ (ces derniers, installés en Russie méridionale, commerçaient activement avec les Grecs, leur fournissant or, bois et ravitaillement. L’objectif de Darius I°, qui avait des vues sur la Grèce, était de mettre fin à ces échanges commerciaux.).

 

c) La révolte de l’Ionie (499 à 493 avant Jésus Christ) : toutefois, malgré ces récentes victoires, Darius I° dut faire face à une nouvelle menace, la révolte des cités d’Ionie.

Les cités ioniennes, situées sur les côtes de l’Asie mineure, avaient été conquises par Cyrus II au cours du VI° siècle avant Jésus Christ.

Milet, la plus prospère des cités d’Ionie, voyait cependant d’un mauvais œil cette domination (cette cité n’avait pas été prise par les Perses, parvenant à assurer son autonomie en échange d’un important tribut.). En effet, suite à la prise de la Thrace par Darius I°, ce dernier décida d’interdire aux Ioniens de commercer avec les royaumes du Pont Euxin[9].

 

En 499 avant Jésus Christ, sous la houlette d’Aristagoras, tyran de Milet, les cités d’Ionie se révoltent (Ephèse, Phocée, Clazomènes, Colophon, Priène, Téos, Chios, Samos, Erythrée, Myonte, Lébédos.), tout comme les cités d’Eolide (une région située au nord de l’Ionie.).

En effet, les conjurés pensaient être capables de rivaliser contre les Perses, ces derniers ayant subi un important revers face aux Scythes, en 514 avant Jésus Christ.

 

Aristagoras décida alors de se rendre en Grèce, afin de demander de l’aide. Il se rendit tout d’abord à Sparte, mais la cité souffrait alors de l’opposition des deux rois, Cléomène I° et Démarate. Aristagoras ne reçut rien d’eux. Puis, il s’adressa à Athènes, qui accepta de lui prêter une petite flotte de 20 navires. La cité d’Erétrie, quant à elle, ne put lui en fournir que 5 (les deux flottes rassemblaient 2 000 hommes au total.).

Au printemps de l’année 498 avant Jésus Christ, Aristagoras lança un raid contre Sardes, pillant la ville après l’avoir prise. Les Perses et les Libyens qui peuplaient la cité s’enfuirent alors.

A la fin de l’été 498 avant Jésus Christ, les flottes d’Athènes et d’Erétrie rentrèrent dans leurs cités respectives, laissant les Ioniens seuls face aux armées de Darius I°.

 

Cependant, bien que les flottes alliées aient fait défection, le mouvement de révolte prit de l’ampleur à l’automne 498 avant Jésus Christ, touchant Chypre, l’Hellespont, la Carie (une région d’Asie mineure, située au sud de l’Ionie.).

C’est alors que Darius I° décida de reprendre les choses en main. Levant une importante armée, il mata en 497 avant Jésus Christ la révolte à Chypre et dans l’Hellespont. Les Cariens, quant à eux, opposèrent une résistance plus farouche : ils furent vaincus par deux fois, mais parvinrent ensuite à battre les Perses. Les Cariens ne déposèrent leurs armes qu’après plusieurs années de lutte, en 494 avant Jésus Christ.

A cette date, Milet se retrouva seule (Aristagoras, le tyran de la ville, avait été tué dans un combat en 497 avant Jésus Christ.). La cité fut alors assiégée sur terre et sur mer par les armées perses. Un dernier combat eut lieu près de l’île de Ladè, au cours duquel les 300 navires grecs furent submergés par une flotte ennemie supérieure en nombre (600 navires perses, phéniciens et chypriotes.).    

Une fois la flotte grecque anéantie, la ville fut prise. Ses habitants furent massacrés et déportés sur les rives du Tigre.

Enfin, en 493 avant Jésus Christ, les Perses achevèrent de mater la rébellion, s’emparant des îles de Chios, Lesbos et Ténédos. 

 

c) Les débuts de la première guerre médique (491 avant Jésus Christ) : suite à ces victoires contre les cités d’Ionie, Darius I° décida de s’attaquer à la Grèce (à noter que le roi de Perse, en 492 avant Jésus Christ, avait confié une flotte à son neveu Mardonios, afin que ce dernier punisse Athènes d’avoir prêté main forte à Aristagoras. Toutefois, l’expédition fut un échec car la flotte, prise dans une violente tempête, sombra corps et biens[10].).

 

Suite à cet échec, Darius I° ne se découragea pas, et prépara une nouvelle expédition contre la Grèce au cours de l’année 491 avant Jésus Christ. Par ailleurs, il envoya de nombreux ambassadeurs auprès des cités grecques, leur demandant de se soumettre. 

Une fois l’armée prête, Darius I° en confia le commandement à deux généraux : ses neveux Artapherne (armée de terre.) et Datis (marine.). L’on estime aujourd’hui que la flotte perse rassemblait 600 trières, soit entre 30 000 et 50 000 hommes.

En 490 avant Jésus Christ, les Perses, reprenant la tactique employée contre les Ioniens, traversèrent la mer Egée, s’emparant de Naxos, Délos, Carystos (qui refusait d’ouvrir ses portes.) et Erétrie (la cité fut détruite, ses habitants déportés.).

A noter que les Perses étaient conseillés par Hippias, le fils de l’ancien tyran d’Athènes, Pisistrate[11].

 

d) La bataille de Marathon, un épisode de la première guerre médique (septembre 490 avant Jésus Christ) : en septembre 490 avant Jésus Christ, l’armée perse débarqua sur la côte qui longe la plaine de Marathon, située à une quarantaine de kilomètres d’Athènes.

Les Athéniens, conduits par le stratège Miltiade, décidèrent alors d’affronter l’armée perse. Recevant l’appui de la cité de Platée, les Grecs purent ainsi aligner près de 10 000 soldats sur le champ de bataille.

C’est alors que les Perses mirent un plan à exécution : une partie de leur troupes, situées à Marathon, rembarqua dans les navires, afin d’ensuite débarquer à Athènes (et prendre aisément la ville, alors non défendue.). Le reste des troupes se mit en mouvement, faisant en sorte d’empêcher les Athéniens de porter secours à leur cité.

Mis devant le fait accompli, les Grecs se devaient de réagir. Les Spartiates avaient été contactés, mais ils n’étaient toujours pas arrivés. Il fallait donc battre les Perses rapidement, pour pouvoir ensuite porter secours à Athènes. 

Miltiade, qui avait combattu au côté des Perses pendant la guerre contre les Scythes, connaissait les faiblesses de l’ennemi : tout d’abord, l’armée perse était un regroupement d’hommes d’origines différentes, ne parlant pas tous la même langue[12]. En outre, leur équipement était composé de piques courtes et de boucliers en osier (les hoplites grecs, quant à eux, portaient de lourdes protections, et étaient armés de longues piques.).

Miltiade décida alors d’étendre la ligne des soldats grecs, et renforça les ailes au détriment du centre.

Les deux camps se rencontrèrent finalement, et les Perses tombèrent dans le piège. Le centre grec fit mine de céder, et les Perses s’enfoncèrent dans la faille. Toutefois, les hoplites parvinrent à encercler l’ennemi et à le tailler en pièces. Les troupes auxiliaires se débandèrent en premier, bientôt suivies du reste de l’armée. Les Perses se retirèrent alors dans leurs navires.

6 400 Perses furent tués, contre seulement 194 Grecs (selon les sources de l’époque, à prendre au conditionnel, évidemment.).

 

A noter que c’est à l’occasion du combat de Marathon que naquit l’histoire de l’épreuve du marathon : peu avant l’affrontement, le hoplite Philippidès (ou Phidippidès.) fut envoyé par Miltiade prévenir les spartiates de l’imminence du combat (soit une distance d’environ 220 kilomètres.). Une fois sa tâche accomplie, il rejoignit l’armée grecque.

La légende la plus connue raconte que Philippidès fut envoyé à Athènes par Miltiade, suite à la victoire de Marathon. Après avoir parcouru les 42 kilomètres le séparant de la cité, il aurait alors crié nenikekamen ! (‘victoire !’), puis serait mort de fatigue.  

 

e) Suite et fin de la première guerre médique (491 avant Jésus Christ) : suite à cet affrontement, les Athéniens purent porter assistance à leur cité, et les Perses, voyant que leur plan avait échoué, décidèrent de se retirer.

 

Mais qui avait remporté la guerre ? D’un point de vue grec, les Perses avaient subi une large défaite à Marathon, et s’étaient avérés incapables de prendre Athènes.

Toutefois, les Perses avaient certes été vaincus par les Grecs, mais s’étaient emparés de Naxos, Délos, Erétrie, etc. Au final, si les Athéniens étaient parvenus à sauver leur ville, ils n’avaient pas empêché Darius I° d’étendre sa sphère d’influence en Grèce.

 

Suite à cette victoire en demi-teinte, le roi voulut lancer une nouvelle expédition contre la Grèce. Toutefois, ce projet n’aboutit finalement pas, car Darius I° dut tout d’abord mater une révolte qui avait éclaté en Egypte (486 avant Jésus Christ.).

Le roi de Perse s’éteignit la même année, et fut inhumé dans son tombeau de Naqsh e Rostam.

Tombe de Darius I°.

 

4° Xerxès I° (vers 486 à 465 avant Jésus Christ)  – Xerxès I°, fils de Darius I° et de son épouse Atossa, monta sur le trône suite au décès de son père.

A noter que le nouveau souverain n’était que le fils cadet de Darius I°, son frère aîné Artobarzanès ayant été écarté de la succession.

 

a) Révoltes de début de règne, commencement de la deuxième guerre médique (484 à 480 avant Jésus Christ) : dès le début de son règne, Xerxès I° décida de poursuivre la politique de son père et de conquérir la Grèce. Toutefois, le nouveau souverain dut remettre ses projets à plus tard, des insurrections ayant éclaté en Egypte (484 avant Jésus Christ) et à Babylone (482 avant Jésus Christ.).

Après avoir mis fin à ces rébellions, Xerxès I° reprit ses préparatifs en vue d’une nouvelle expédition contre la Grèce (vers 480 avant Jésus Christ.). Les préparatifs en vue de cette nouvelle expédition furent très longs, et rien ne fut laissé au hasard. En outre, Xerxès I° fit alliance avec les Carthaginois, qui reçurent l’ordre d’attaquer les Grecs résidant en Grande Grèce (Sicile et Italie du sud.). Ainsi, les habitants de cette région ne pourraient pas prêter main forte à leurs compatriotes vivant en Grèce.

Les Perses savaient qu’ils pouvaient aussi compter sur les habitants des territoires qu’ils avaient conquis, comme les Thraces et les Ioniens. Xerxès I° reçut en outre l’aide de cités grecques continentales (en Locride et en Béotie.), la plus importante étant Thèbes.

Xerxès I° décida de suivre les plans d’invasion de son cousin Mardonios[13]. Ce dernier s’inspira des plans de l’expédition ratée de 492 avant Jésus Christ. Son projet était de transporter jusqu’à Athènes une armée de terre par l’Hellespont, puis passant par la Thrace et la Macédoine ; alors que la flotte suivrait par mer un chemin parallèle. Athènes serait le point de jonction des deux armées.

Xerxès I° fit alors ancrer dans le détroit de l’Hellespont des centaines de navires, qui formèrent deux ponts (l’un comptait 360 embarcations, l’autre 314.). Après avoir été ancrés, ils furent liés entre eux par des cordes. Les Perses y posèrent ensuite des planches, entourées de barrière de bois (afin que les animaux ne soient pas effrayés par la mer.).

Le roi de Perse fit aussi creuser un canal dans l’isthme d’Acté, afin que ne se reproduise pas la mésaventure de 492 avant Jésus Christ.

 

Au printemps 480 avant Jésus Christ, Xerxès I° lança l’offensive. Son armée franchit les deux ponts de navires, alors que les Carthaginois partirent attaquer les Grecs de Sicile (ils furent cependant vaincus à Himère, par Gélon de Syracuse. Cependant, ce dernier ne vint pas au secours de ces compatriotes par la suite.).

Quels étaient les effectifs de l’armée perse ? Hérodote raconte que Xerxès I° avait sous ces ordres 1 700 000 soldats, chiffre qui semble largement exagéré. Aujourd’hui, l’on estime que le roi de Perse avait une armée d’environ 300 000 hommes (composée de nombreux peuples : Perses, Mèdes, Assyriens, Indiens, Caspiens, Ethiopiens, Libyens, Ioniens, etc.), et que sa flotte se composait de 1 200 navires (en provenance d’Egypte, Phénicie, Perse, etc.).

 

b) La réaction des Grecs (481 à 480 avant Jésus Christ) : les Grecs, quant à eux, avaient vu avec appréhension l’armée perse se préparer à l’invasion. A l’automne 481 avant Jésus Christ, les cités de Grèce se réunirent à un congrès qui eut lieu à Corinthe, et décidèrent de s’unir et de lever des troupes. L’armée de terre serait dirigée par le roi de Sparte, Léonidas ; la marine serait confiée à Eurybiade, un autre Spartiate (à noter que ce fut toutefois Athènes qui fournit le plus grand nombre de navires, commandés par le stratège Thémistocle.).   

Les Grecs de la Ligue de Corinthe n’opposaient donc aux Perses qu’une armée composée de 20 000 hommes environ, ainsi que de 350 navires.

Cependant, au cours de l’hiver 481 à 480 avant Jésus Christ, les Grecs coalisés ne parvinrent pas à s’entendre sur la mise en place d’un plan de bataille : ils ne purent donc pas empêcher l’invasion de la Thessalie par les Perses.

Il fallut attendre le mois d’août 480 pour que les Grecs mettent un plan au point : ils choisirent d’occuper les Thermopyles, une position défensive donnant accès à la Béotie et à la Grèce centrale. La flotte grecque, de son côté, s’installa au nord de l’Eubée, à l’Artémision (les Perses ne pourraient donc prendre à revers les Grecs placés aux Thermopyles.).

Ainsi, les Perses, s’ils voulaient conserver leur contacts avec la flotte, étaient obligés de passer par le défilé des Thermopyles : un chemin zigzagant, large d’une dizaine de mètres.

 

c) La bataille des Thermopyles : après être passées par la Thessalie, les soldats perses descendirent vers le sud. La flotte, quant à elle, attendit pendant une dizaine de jours afin que la jonction entre les troupes terrestres et maritimes puisse avoir lieu au bon moment. 

Eurybiade, voyant arriver cette imposante escadre, préféra quitta l’Artémision, longeant le canal d’Eubée jusqu’à Chalcis, où il prit position.

Voyant le repli de leur adversaire, la flotte perse décida de descendre plus vers le sud. Cependant, une violente tempête s’abattit sur les Perses, qui perdirent en quelques jours plusieurs centaines de navires (entre 300 et 400.).

Apprenant la nouvelle, Eurybiade décida de reprendre sa position à l’Artémision. C’est alors qu’Achéménès, l’amiral de la flotte perse (il était un fils de Darius I°.), décida de faire diversion. Il envoya 200 navires contourner l’Eubée par le sud, mais ces derniers furent pris dans une nouvelle tempête, et sombrèrent tous.

En août 480 avant Jésus Christ, les Perses décidèrent alors de s’attaquer aux Thermopyles. Cependant, bien que disposant d’une armée supérieure en nombre, les Perses ne parvinrent pas à prendre le défilé, vaillamment défendu par Léonidas.

C’est alors que les Grecs furent trahis par un citoyen de Malia nommé Ephialtès. Ce dernier révéla aux Perses qu’il existait un sentier qui leur permettrait de prendre Léonidas et ses troupes à revers.

Léonidas, se rendant compte de la manœuvre des Perses, renvoya ses alliés grecs. Il décida de rester sur place, seulement accompagné de 300 Spartiates, afin que l’armée grecque puisse se retirer en bon ordre et se réorganiser.

 

Les troupes de Xerxès I°, ayant réussi à encercler les Spartiates, les tuèrent tous, jusqu’au dernier.

Plus tard, un mausolée fut érigé en ce lieu, portant l’inscription suivante : Passant, va dire à Sparte qu'ici ses fils sont morts pour obéir à ses lois

 

d) Le sac d’Athènes : suite à la bataille, les Perses continuèrent d’avancer vers Athènes, s’emparant de plusieurs villes de Béotie (dont Thèbes, qui se rendit sans combattre.).

Les Athéniens, quant à eux, se retrouvaient alors dans une situation délicate. En effet, la ville ne possédait pas de remparts, et les troupes étaient trop peu nombreuses pour rivaliser avec les Perses.

Thémistocle décida alors d’évacuer la population vers les cités environnantes. Seule une poignée d’habitants de la ville, désireux d’en découdre avec les Perses, décidèrent de rester. Ils furent massacrés par les hommes de Xerxès I°, qui pillèrent ensuite la cité.

 

e) La bataille de Salamine : la flotte grecque était à l’Artémision quand eut lieu la bataille des Thermopyles. Les chefs décidèrent alors de se retirer vers le sud.

La situation, en août 480 avant Jésus Christ, était désastreuse pour les Grecs : le défilé des Thermopyles été tombé, la Béotie avait été prise, Athènes avait été pillée. Le frère de Léonidas, le roi de Sparte Cléombrote I°, décida de concentrer ses efforts sur la protection du Péloponnèse, décidant de construire un mur sur l’Isthme de Corinthe. La flotte grecque, quant à elle, abandonna l’Attique et se réfugia à Salamine.

Xerxès I° décida alors de les y attaquer, persuadé que la supériorité numérique de la marine perse lui donnerait l’avantage. En effet, les Perses possédaient entre 500 et 600 navires (Hérodote avance le chiffre de 1 200 navires, ce qui correspondait à l’effectif de la marine perse au début du conflit.), alors que les Grecs ne pouvaient en aligner que 350 environ.

Le commandant de la flotte grecque, Eurybiade, préférait se retirer vers le Péloponnèse, afin de se rapprocher des forces terrestres. Thémistocle, pour sa part, lui demanda de rester à Salamine. Ce dernier pensait, à juste titre, que les navires ennemis ne pourraient que se gêner mutuellement en s’engageant dans le détroit, et seraient alors des proies faciles pour la flotte grecque.

Au matin du 29 septembre 480 avant Jésus Christ, les Perses engagèrent le combat. Ils progressèrent dans le défilé, à la poursuite de la flotte grecque. C’est alors que cette dernière apparut, et fondit sur l’ennemi. Les navires perses, trop nombreux, ne purent manœuvrer dans cet étroit passage : les trirèmes grecques, plus rapides et mieux dirigées les éperonnèrent alors de flanc.   

Le plan de Thémistocle fonctionna à merveille, et, bien que les Perses et leurs auxiliaires luttèrent avec courage, ils connurent à Salamine une sanglante défaite (ils perdirent environ 200 navires.). Après douze heures de lutte, les Perses se retirèrent en désordre, se repliant sur Phalère.

Thémistocle décida toutefois de ne pas poursuivre la flotte Perse, craignant une hypothétique contre attaque de leur part (les Grecs avaient perdu une quarantaine de navires, et ne se sentaient pas en position dominante face à leur ennemi.).

 

f) La bataille de Platées : suite à la bataille de Salamine, Xerxès I°, qui avait participé en personne à l’expédition (ce qui n’avait pas été le cas de Darius I°.), décida de rentrer en Perse, confiant ses troupes à son cousin Mardonios (l’armée comptait alors plus de 100 000 soldats.). Les Perses hivernèrent donc en Grèce continentale, en Thessalie.

Thémistocle, voyant que les Perses étaient inactifs, proposa de partir à l’assaut, mais Eurybiade préféra rester sur la défensive.

Au cours de l’hiver, des ambassades en provenance de Perse se rendirent dans les cités grecques, leur demandant de s’allier avec Xerxès I°. Ces dernières furent partout rejetées.

 

Finalement, au printemps de l’année 479, Mardonios et ses troupes se remirent en mouvement. Ils ré-envahirent l’Attique, occupèrent Athènes à nouveau, et s’installèrent en Béotie.

A la même époque, les Grecs levèrent une armée, commandée par Pausanias, régent de Sparte et neveu de Léonidas (l’on y trouvait des Spartiates et des Athéniens en majorité, ainsi que des soldats issus de différentes petites cités de Grèce.). Au total, l’on estime aujourd’hui que les effectifs grecs étaient de l’ordre de 40 000 soldats environ.

L’armée grecque franchit alors l’isthme de Corinthe, progressant vers la Béotie. Mardonios, quant à lui, installa ses hommes près de la cité de Platées.

 

Les deux armées se retrouvèrent alors face à face. Le 27 août 479 avant Jésus Christ, Mardonios décida de lancer l’assaut. Les Perses se heurtèrent alors à une farouche résistance de la part des Grecs, en particulier des Spartiates, et Mardonios trouva la mort au cours du combat.

C’est alors que les Perses, pourtant bien supérieurs en nombre, décidèrent de se retirer, en direction de l’Hellespont. Les Grecs victorieux s’emparèrent alors d’un important butin dans le camp de Mardonios.

Par la suite, l’armée grecque s’empara de Thèbes, qui avait collaboré avec les Perses, et les dirigeants de la ville furent exécutés.

 

f) La bataille du cap Mycale : la victoire grecque fut complétée par la destruction de la flotte perse au cap Mycale, à l’automne 479 avant Jésus Christ : en effet, les navires qui avaient été épargnés lors de la bataille de Salamine avaient été tirés à terre près du cap Mycale. Les Grecs avaient ensuite incendié ces navires, suite à une attaque surprise.

Cet évènement est traditionnellement considéré comme la fin de la seconde guerre médique.

 

Cependant, d’autres affrontements eurent lieu peu après : les Grecs (principalement des Athéniens, dirigés par le srtatège Cimon, le fils de Miltiade.) s’attaquèrent aux possessions perses de l’Hellespont et des îles de la mer Egée.

En 478 avant Jésus Christ, la prise de Sestos, à l’entrée des détroits, marqua la fin de la menace perse et le début d’une nouvelle politique athénienne d’expansion maritime

A noter toutefois que la deuxième guerre médique ne prit fin qu’en 449 avant Jésus Christ, suite à la signature de la paix de Callias.

 

g) Fin de règne de Xerxès I° : suite à l’échec de son expédition en Grèce, Xerxès I° décida de retourner en Perse et se consacra des lors à d’autres activités, menant une politique de grands travaux.

Les dernières années de son règne nous sont aujourd’hui méconnues. En 465 avant Jésus Christ, il fut assassiné par son ministre Artaban.

Tombe de Xerxès I° (à droite.).

 

5° Artaxerxès I° (vers 465 à 424 avant Jésus Christ)  – Suite à la mort de Xerxès I°, son assassin, Artaban, décida de rejeter le crime sur un des fils du défunt. Toutefois, Artaxerxès I°, fils de Xerxès I° et de son épouse Amestris, se rendit compte de la duplicité du régicide, et le fit exécuter.

 

a) Les séditions d’Egypte : le nouveau souverain, surnommé Makrocheir (ce qui signifie « Longue Main », car il en avait une plus longue que l’autre.), dut faire face à une nouvelle insurrection en Egypte, dès le début de son règne.   

Les Egyptiens ayant été soumis récemment, ils étaient alors les sujets plus remuants du royaume perse. La rébellion, bien que particulièrement longue, fut finalement matée par Artaxerxès, vers 460 avant Jésus Christ.

 

Toutefois, Inaros, roi de Cyrène (les sources d’époque le présentent comme un Libyen, fils de Psammétique III.), décida d’accueillir à sa cour les Egyptiens partisans de l’indépendance.

Puis, se sentant suffisamment puissant, il se déclara roi d’Egypte (vers 459 avant Jésus Christ.), et demanda de l’aide aux Athéniens.

Athènes, alors en guerre contre les Perses (rappelons que la deuxième guerre médique ne prit fin qu’en 449 avant Jésus Christ.), acceptèrent d’envoyer une petite flotte en renfort.

Les Grecs furent rapidement confrontés à une armée perse, commandée par Achéménès, fils de Darius I°. Le stratège athénien Cimon[14], à la tête d’une importante flotte, parvint lui aussi à vaincre l’ennemi. Les Perses, ayant perdu Achéménès lors de ces affrontements, décidèrent alors de se replier vers Memphis, ancienne capitale de l’Egypte.

 

Toutefois, la victoire fut de courte durée. En effet, Inaros fut blessé alors qu’il se rendait à Byblos, accompagné par ses alliés athéniens. Les Grecs étant assiégés dans la cité par Mégabaze (un général perse ayant participé à la bataille de Salamine.), Athènes, voyant la situation se dégrader, décida alors d’envoyer une flotte en renfort. Toutefois, celle-ci fut interceptée et détruite par une flotte phénicienne.

Finalement, après 18 mois de siège, les Grecs encore en vie furent contraints de se rendre. Inaros, déporté à Suse, fut finalement exécuté après plusieurs années de captivité, vers 454 avant Jésus Christ.

 

L’intervention athénienne était un échec. D’une part, les Egyptiens n’avaient pas réussi à chasser les Perses ; d’autre part, les Grecs avaient perdu plusieurs milliers d’hommes, à une époque ou la deuxième guerre médique était encore loin d’être terminée.

 

b) Fin de la deuxième guerre médique, fin de règne d’Artaxerxès I° : en 450 avant Jésus Christ, les Athéniens parvinrent à s’emparer de Chypre (à noter que Cimon y trouva la mort.).

Artaxerxès I° décida alors de mettre en place un processus de paix, négociant avec le stratège athénien Périclès[15]. La paix de Callias (du nom du négociateur grec.), signée en 449 avant Jésus Christ, mit officiellement un terme à la deuxième guerre médique.

Artaxerxès I° renonçait dès lors à sa domination sur les cités grecques d’Ionie, mais conservait toutes ses possessions, dont l’Egypte.

 

Suite à la signature de cet accord, le calme revint entre les deux pays, mais en Grèce, la paix ne dura guère. En effet, les cités rivales, débarrassées de leur ennemi commun, purent à nouveau se faire la guerre...

 

La fin de règne d’Artaxerxès reste aussi méconnue que celle de son père. Ce souverain mourut finalement vers 424 avant Jésus Christ.

Tombes d'Artaxerxès (à droite.).

 

 5° Xerxès II (vers 424 avant Jésus Christ)  – A la mort d’Artaxerxès I°, ce fut son fils Xerxès II (qu’il avait eu avec son épouse Damaspia.) qui monta sur le trône.

Toutefois, le pouvoir fut rapidement réclamé par les deux demi-frères du nouveau souverain, Sogdianos et Darius II.

Finalement, après quelques dizaines de jours de règne, Xerxès II fut assassiné suite à un complot fomenté ses adversaires…

 

6° Sogdianos (vers 424 avant Jésus Christ)  – Après avoir éliminé son demi-frère Xerxès II, Sogdianos (fils d’Artaxerxès I° et de sa concubine Alogune.) décida de s’emparer du pouvoir.

Toutefois, son règne fut de courte durée, car, six mois après son couronnement, son demi-frère Ochos se souleva contre lui.

Rapidement vaincu, Sogdianos fut finalement assassiné par un proche d’Ochos.

 

7° Darius II (vers 424 à 404 avant Jésus Christ)  – Suite à la disparition de son demi-frère, Ochos (il était le fils d’Artaxerxès I° et de sa concubine Cosmartidene[16].) monta sur le trône, se rebaptisant Darius II.

Reconnu comme pharaon en Egypte, le nouveau souverain adopta un nom de Nesout Bity, Meriamonrê (ce qui signifie « l’aimé d’Amon et de Râ. »).

 

Epousant sa demi-sœur Parysatis (elle était la fille d’Artaxerxès I° et de sa concubine Andia.), Darius II Nothos (ce qui signifie « bâtard » en grec, ce souverain n’étant pas le fils de la première épouse de son père.) eut un règne plutôt méconnu.

A noter que les auteurs grecs peignirent un tableau plutôt sombre de Darius II, faisant de lui un souverain faible et dominé par son épouse Parysatis.

 

A cette époque, les guerres médiques n’étaient plus qu’un lointain souvenir, et les Grecs, qui avaient perdu leur cohésion contre l’ennemi commun, se déchiraient depuis près de dix ans. La guerre du Péloponnèse, qui fut déclenchée en 431 avant Jésus Christ suite à un désaccord entre Athènes et Sparte, changea considérablement les relations diplomatiques entre la Grèce et le royaume perse[17].

 

Pendant plusieurs années, les deux années cités rivales ne parvinrent pas à remporter l’avantage, et Darius II, prudent, préféra ne pas intervenir. Toutefois, lorsque la défaite d’Athènes commença à se faire sentir, ce souverain décida de profiter de la situation et se rapprocha de Sparte.

Darius II envoya alors son fils Cyrus le Jeune auprès des Spartiates, leur versant d’importantes sommes d’argent en échange de la domination des cités d’Ionie.

A noter toutefois que les motivations du jeune homme étaient loin d’être innocentes. En effet, Cyrus était le fils cadet de Darius II, et ce dernier souhaitait que son fils aîné, Artaxerxès II, lui succède. L’objectif de Cyrus était donc de se faire des alliés, en prévision de son futur combat contre son frère. C’est ainsi que le jeune homme se lia d’amitié avec le navarque Lysandre, commandant de la flotte de Sparte (407 avant Jésus Christ.).

A l’issue d’un mandat d’une année et non reconductible, Lysandre fut remplacé par son compatriote Callicratidas. Toutefois, ce dernier ne plut guère à Cyrus, qui cessa de verser de l’argent aux Spartiates. Toutefois, le nouveau navarque trouva la mort suite à la bataille des Arginuses (406 avant Jésus Christ.), où la flotte athénienne remporta la victoire.

Les Spartiates, soucieux de se concilier les bonnes grâces de Cyrus, confièrent la charge de navarque à leur compatriote Aracos, et firent de Lysandre son second (mais officieusement, ce fut lui qui commanda la flotte.).

En 405 avant Jésus Christ, un dernier combat naval scella le sort d’Athènes. En effet, suite à la bataille d’Aigos Potamos, la flotte spartiate détruisit celle de sa rivale. Les Athéniens, privés de leurs navires, et soumis à un blocus par Sparte, furent finalement contraints de déposer les armes, en 404 avant Jésus Christ.

 

Sparte sortait victorieuse de la guerre du Péloponnèse, un conflit qui avait duré près de trente ans. Toutefois, l’affrontement avait été dévastateur : l’Attique était en ruines, et l’or perse avait entraîné une dévaluation de la monnaie.

 

Darius II s’éteignit au même moment que l’âge d’or d’Athènes, en 404 avant Jésus Christ.
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[1] Pour en savoir plus sur les invasions hyksos, cliquez ici ; pour en savoir plus sur les Libyens, cliquez ici ; pour en savoir plus sur la menace assyrienne, cliquez ici.

[2] Les satrapies étaient les régions administratives du royaume perse.

[3] Pour plus de détails sur la conquête perse, voir le 6, section II, chapitre neuvième, Histoire de l’Egypte antique.

[4] Pour en savoir plus sur la légende de la création de Carthage, voir le 5, section I, chapitre premier, Histoire de la Rome antique.

[5] Les souverains de perse étaient couronnés Grand Rois lorsqu’ils étaient rois de Perse, de Babylone et de Médie.

[6] A noter que Darius I° était le descendant d’Ariaramne, frère de Cambyse I° (ce dernier était l’arrière grand père de Cambyse II et Bardiya.). 

[7] A noter que Bardiya fut renommé à de nombreuses reprises par les auteurs grecs. Ces derniers lui attribuèrent en effet les noms de Smerdis, Tanyoxarces, etc.

[8] Le mage Gaumata reçut lui aussi divers noms de la part des auteurs grecs, comme Oropaste ou Sphendadates.

[9] C’est ainsi qu’était baptisée la mer noire au cours de l’antiquité.

[10] Pour en savoir plus sur cette expédition ratée de 492 avant Jésus Christ, voir le 1, section III, chapitre troisième, Histoire de la Grèce antique.

[11] Pour en savoir plus sur Pisistrate, tyran d’Athènes, voir le 3, section II, chapitre deuxième, Histoire de l’Egypte antique.

[12] Dans l’administration, les ordres étaient donnés par le roi en araméen, puis par la suite étaient traduits dans le dialecte local.

[13] Pour en savoir plus sur l’expédition ratée de 492 avant Jésus Christ, voir le c), 3, section III, chapitre neuvième, Histoire de l’Egypte antique.

[14] Pour en savoir plus sur les combats livrés par Cimon, voir le 2, section V, chapitre troisième, Histoire de la Grèce antique.

[15] Pour plus de renseignements sur Périclès, référez vous au 3, section V, chapitre troisième, Histoire de la Grèce antique.

[16] Cosmartidene est aussi appelée Esther selon certaines sources.

[17] Pour plus de renseignements sur la guerre du Péloponnèse, voir la section VI, chapitre troisième, Histoire de la Grèce antique.

 
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