Car un pays sans passé est un pays sans avenir...

 
Mythologie
 
 

 

 

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Histoire de la Grèce antique


CHAPITRE QUATRIÈME : L'époque hellénistique (IV° - I° siècles avant Jésus Christ)

 

VIII : Les Antigonides (III° - I° siècles avant Jésus Christ)

           

            1° Le règne d’Antigone II Gonatas – À la mort de son père, Démétrios I° Poliorcète, Antigone II se trouvait dans une situation délicate. Dans un premier temps, il parvint à contenir les attaques menées par Pyrrhus et Lysimaque. Puis lorsque ce dernier mourut, il s’empara de la Macédoine.

Ne désirant pas reconstituer l’Empire d’Alexandre, Antigone II préféra s’occuper de son territoire. Il transféra la capitale à Pella, qui était le centre de la Macédoine à l’époque d’Alexandre (au cours des années précédentes, la capitale avait été transférée à Cassandréis, puis à Démétrias.). 

 

- La menace de Pyrrhus : par la suite, Pyrrhus, qui s’était rendu en Grande Grèce pour sauver la cité de Tarente de l’invasion romaine (il avait subi un cuisant échec.), rentra en Epire. Il décida alors de s’attaquer à la Macédoine, un territoire qu’il avait occupé quelques années auparavant.

Dans un premier temps, Antigone II dut se retirer, mais Pyrrhus ne sut exploiter son avantage. Ce dernier, après avoir en vain assiégé Sparte, décida de s’en prendre à la cité d’Argos. Il mourut au cours du siège, en 272 avant Jésus Christ, une vieille femme lui ayant jeté une brique du haut des murailles (ce fut son fils Alexandre II qui lui succéda, mais ce dernier dut abandonner ses prétentions sur la Macédoine.).

La mort de Pyrrhus, par Boccace, enluminure issue de l'ouvrage de casibus, France, XV° siècle.

 

- La guerre Chrémonidéenne : en 268 après Jésus Christ, un orateur athénien, Chrémonidès, s’insurgea contre la domination macédonienne. Ces derniers, s’alliant avec Sparte et Ptolémée II Philadelphe, recueillirent de nombreux soutiens partout en Grèce : Mantinée, Élis, la Ligue achéenne, etc.

Les opérations commencent par le siège de Corinthe, alors entre les mains de Cratère, le demi frère d’Antigone (cette cité était en effet une position stratégique en Grèce.). Les Spartiates assiégèrent la ville à trois reprises, entre 267 et 265 avant Jésus Christ, mais sans parvenir à leurs fins.

Antigone décida alors de marcher contre les cités coalisées et descendit vers le sud, assiégeant Athènes.

C’est alors qu’Alexandre II, le fils de Pyrrhus, en profita pour pénétrer en Macédoine. L’Antigonide dut alors rebrousser chemin, puis affronta son adversaire peu après (ce dernier fut écrasé, en 262 avant Jésus Christ.).    

Par la suite, Antigone retourna à Athènes, qu’il assiégea de nouveau. La ville fit sa soumission en 261 avant Jésus Christ. Chrémonidès s’enfuit alors en Égypte, et une nouvelle garnison fut installée au sein de la cité.

 

- La seconde guerre syrienne et troisième guerre syrienne : en 255 avant Jésus Christ, la seconde guerre syrienne éclata (la première guerre s’était soldée par l’échec d’Antiochos, qui avait dû céder la Phénicie et la Cilicie à Ptolémée II[1].). Antigone II, allié à Antiochos II Théos (‘dieu’.), fils d’Antiochos (ce dernier étant mort en 261 avant Jésus Christ.), luttèrent contre Ptolémée II. Au cours de ces années de guerre, les trois camps connurent victoires et défaites, mais au final, le Séleucide parvint à récupérer la Phénicie et la Cilicie (cependant, les Parthes envahirent le sud de la mer Caspienne en 259 avant Jésus Christ, créant la Parthie.).

Tétradrachmes à l'effigie d'Antiochos II, III° siècle avant Jésus Christ, Altes museum, Berlin.

En 246, la troisième guerre syrienne éclata. Une des raisons de cette guerre était que Ptolémée III Evergète (‘le bienfaiteur’.), fils de Ptolémée II, désirait venger la mort de sa sœur Bérénice. En effet, cette dernière avait épousé Antiochos II, qui avait donc dû répudier sa première épouse, Laodice. Cependant, le Séleucide changea plus tard d’avis, répudiant Bérénice et rappelant Laodice (cette dernière fit alors assassiner Antiochos II et Bérénice.).

Séleucos II Callinicos (‘le grand vainqueur’.) monta alors sur le trône de son père. Ce dernier se fit écraser par Ptolémée III, qui parvint à remonter en Asie jusqu’aux bouches du Tigre.

Les trois royaumes firent alors la paix en 241 avant Jésus Christ. Ptolémée III remporta la Syrie, toute la côte de l’Asie mineure, ainsi que la Thrace (prise à Antigone.).

Par la suite, le frère de Séleucos, Antiochos Hiérax (‘l’épervier’.), se révolta contre son frère, et s’empara de l’Asie mineure.

Tétradrachmes à l'effigie d'Antiochos Hiérax, III° siècle avant Jésus Christ, Altes museum, Berlin.

 

- Les dernières années de règne : en 249 avant Jésus Christ, la cité de Corinthe échappa à Antigone II. En effet, le fils de Cratère, Alexandre, décida de se révolter, entraînant avec lui les cités d’Eubée. En fait, Antigone ne fit rien contre le jeune homme, et la paix ne revint qu’en 245 avant Jésus Christ, lorsque ce dernier mourut. Antigone maria alors son fils Démétrios II avec la veuve d’Alexandre, et les cités d’Eubée abandonnèrent la lutte.

Cette même année, la Ligue achéenne, dirigée par Aratos, parvint à s’emparer de Corinthe, et les villes de Mégare et de Trézène décidèrent de rejoindre cette entité politique. Antigone n’eut pas de réaction, se contentant de s’allier avec la Ligue étolienne, afin que cette dernière affronte les Achéens.

Il mourut en 239 avant Jésus Christ, et ce fut son fils Démétrios II qui monta sur le trône.

 

            2° Le règne de Démétrios II de Macédoine – Démétrios II était déjà âgé lorsqu’il succéda à son père.

 

- Nouveau souverain, nouvelles alliances : au début de son règne, le roi se trouvait dans une situation difficile. En effet, Démétrios II ne contrôlait qu’une partie de la Grèce, à savoir la Macédoine, la Thessalie, l’Eubée et l’Attique.

Au cours des années précédentes, les Antigonides avaient perdu les Thermopyles et la Béotie (alors sous domination étolienne.), ainsi que la Thrace (dont s’étaient emparés les Lagides suite à la troisième guerre syrienne.).

En outre, en 240 avant Jésus Christ, les deux Ligues avaient fait la paix. Démétrios II se devait donc de trouver des alliés. Il se tourna alors vers l’Epire, épousant Phtia, fille d’Alexandre II et Olympias (régente du royaume depuis la mort de son mari.), donc petite fille de Pyrrhus.   

 

- La guerre contre les Ligues : Démétrios II déclara alors la guerre aux deux Ligues, en 239 avant Jésus Christ. En 236 avant Jésus Christ, il commença par enlever la Béotie au contrôle des Etoliens.

Aratos, à la tête de la Ligue achéenne, tenta de s’emparer d’Argos en vain, puis décida ensuite de s'attaquer à Mégalopolis. En 235 avant Jésus Christ, le tyran de la ville préféra abdiquer, et la cité intégra la Ligue. Par la suite, Aratos parvint à faire rentrer de nombreuses cités de Grèce centrale dans la Ligue achéenne (Mantinée, Tégée, etc.).

En 233, Démétrios II parvint à vaincre Aratos à Phylakia, près de la cité de Tégée.

C’est alors que la Ligue étolienne commença à s’écarter des Achéens. En outre, en 229 avant Jésus Christ, les cités prises par Aratos décidèrent de rejoindre Sparte, alliée traditionnelle des Lagides.

Au cours des années suivantes, les principaux affrontements opposèrent la Ligue achéenne à Sparte (menée par le roi Cléomène III.).

 

- La succession d’Epire : à la mort d’Olympias, en 233 avant Jésus Christ, ses fils, Pyrrhus et Ptolémée, montèrent sur le trône. Cependant, ils moururent rapidement, plongeant le pays dans une crise de succession.

La république fut alors proclamée, mais tous les Épirotes ne furent pas satisfaits. Une partie du pays fit sécession et décida de rejoindre la Ligue étolienne. Cette dernière attaqua l’Acarnanie par la suite, qui fit appel à Démétrios II.

Ce dernier fit alors appel aux Illyriens, afin qu’ils s’attaquent à la Ligue étolienne. Cependant, les Illyriens ne surent pas s’arrêter, et attaquèrent les Épirotes qu’ils étaient censés protéger.

Finalement, menacés sur leur frontière par une invasion dardanienne, les Illyriens durent se retirer, après avoir obligés les Épirotes à mettre fin à l’alliance qu’ils avaient passée avec les Étoliens et les Achéens.

En 229 avant Jésus Christ, les Illyriens firent un nouveau raid contre l’Épire, s’attaquant au passage aux Achéens et aux Etoliens (en 228 avant Jésus Christ, au cours de la première guerre illyrienne, Rome écrasa les Illyriens, jugés trop dangereux.)

Cependant, l’invasion dardanienne toucha aussi la Macédoine, et Démétrios II, en 229 avant Jésus Christ, mourut au cours d’une bataille.

Son fils Philippe V étant encore un enfant, ce fut Antigone III Doson, demi-frère d’Antigone II, qui lui succéda.

Tétradrachmes à l'effigie d'Antigone III, vers 220 avant Jésus Christ, Altes museum, Berlin.

 

            3° Le règne d’Antigone III Doson – Antigone III, dès son élection par les Macédoniens, épousa Phtia, la veuve de Démétrios II, et adopta Philippe V (il reçut aussi la charge de régent.). En 229 avant Jésus Christ, la situation n’était guère brillante pour la Macédoine, qui devait faire face à l’hostilité de la Ligue étolienne et achéenne.

A cette époque, cette dernière était en pleine croissance. Deux nouvelle ligues avaient vu le jour récemment (Ligue de Phocide et Ligue de Béotie.), et s’étaient alliées aux Achéens. En outre, Athènes aussi se rapprochait de la Ligue achéenne.

La situation devenait risquée pour la Ligue étolienne, qui décida de faire la paix avec Antigone III et de se rapprocher de Sparte (ils décidèrent d’accompagner Cléomène III dans sa lutte contre la Ligue achéenne.).

Les Spartiates, soutenus par Ptolémée III Evergète, vainquirent les Étoliens en 227 avant Jésus Christ à Mégalopolis, puis parvinrent à s’emparer de nombreuses cités, au cours des années suivantes (Corinthe, Argos, etc.).

Aratos décida alors, en 224 avant Jésus Christ, de se rapprocher d’Antigone III. Ce dernier accepta, et commença à lutter contre Sparte. L’armée macédonienne s’empara de Corinthe, de Mantinée et de Sicyone, forçant Cléomène III et ses hommes à reculer.

Par la suite, Antigone III créa la Ligue des alliés, regroupant la Macédoine, la Ligue Achéenne, la Béotie, la Thessalie et l’Arcananie : toutefois, la Macédoine n’avait pas un statut supérieur aux autres, tous les membres de l’alliance étant égaux.

Au cours de l’hiver 223, Cléomène profita du fait que les troupes d’Antigone soient parties hiverner en Macédoine pour prendre Mégalopolis et l’Argolide.

En 222 avant Jésus Christ, Antigone III et ses troupes redescendirent au sud de la Grèce, et affrontèrent les Spartiates au cours de la bataille de Sellasia.

Sparte alignait ce jour là 20 000 soldats, contre 30 000 pour les Macédoniens. Cependant, Cléomène décida de lancer l’offensive : il envoya la cavalerie s’attaquer à l’infanterie adverse, mais cette tentative se solda par un échec. Par la suite, les hoplites spartiates ne parvinrent pas à battre leurs ennemis, et Cléomène dut se résoudre à prendre la fuite (il partit se réfugier en Égypte auprès de Ptolémée III.).    

Antigone III força ensuite Sparte à rejoindre la Ligue des alliés, puis rebaptisa du nom d’Antigoneia la cité de Mantinée.

Cependant, une invasion illyrienne obligea le roi de Macédoine à rentrer chez lui, où il mourut peu après (221 avant Jésus Christ.).

 

            4° Le règne de Philippe V de Macédoine – À la mort d’Antigone III, Philippe V monta sur le trône.

Buste de Philippe V, II° siècle après Jésus Christ (copie romaine d'après l'antique), musée national de Rome, Rome.

Si ce dernier n’accomplit rien de spécial au cours de ses premières années de règne (il soutint la Ligue achéenne qui fut vaincue par la Ligue étolienne en 220.), par contre, en 215 avant Jésus Christ, il s’allia avec le Carthaginois Hannibal contre Rome. C’est ainsi qu’éclata la première guerre macédonienne, un conflit en marge de la deuxième guerre punique.

 

- La première guerre macédonienne : Rappelons qu’en 215, Hannibal était à deux doigts de s’emparer de Rome : ses troupes avaient déjà vaincus les Romains à deux reprises, à Trasimène et à Cannes (cette bataille fut une victoire totale pour Hannibal, qui écrasa l’armée romaine, alors supérieure en nombre.). Mais, par la suite, le Carthaginois, indécis, préféra ne pas faire le siège de Rome et s’installa à Capoue. C’est alors qu’il décida de s’allier avec Philippe V.

Cependant, le roi de Macédoine ne put rien faire contre les Romains : il ne put pas débarquer en Italie, Rome ayant installé une flotte à Brindisi (à la point est de l’Italie.) ; et il ne put pas non plus s’emparer des positions romaines en Illyrie (Dyrrachium et Apollonia.).

En outre, les Romains passèrent une alliance avec la Ligue étolienne, Sparte et le royaume de Pergame (212, 211 et 209 avant Jésus Christ.), qui attaquèrent Philippe V sur ses arrières, l’empêchant de pouvoir s’en prendre à Rome.

Au final, Philippe V signa la paix avec les Romains, une fois qu’Hannibal n’eut plus la moindre chance de l’emporter (205 avant Jésus Christ.).

 

- La seconde guerre macédonienne : ce conflit éclata suite à la prise de l’île de Chios par Philippe V, en 201 avant Jésus Christ. L’année suivante, Pergame, inquiets de la montée en puissance des Macédoniens dans la mer Egée, décida de faire appel à Rome.

En 197 avant Jésus Christ, les Romains et Macédoniens s’affrontèrent à Cynocéphales.

L’armée romaine, commandée par le consul Titus Quinctius Flamininus, comptait en ses rangs près de 30 000 soldats, ainsi que quelques milliers de troupes auxiliaires (archers de Crète, cavaliers numides, etc.).

De son côté, Philippe V alignait la fameuse phalange macédonienne, rassemblant plus de 20 000 soldats.

En effet, le roi de Macédoine était en infériorité numérique, mais ce n’est pas ça qui fut la cause de son échec. En fait, lorsque l’assaut fut alors lancé, les Romains attaquèrent les Macédoniens sur ses flancs. La phalange, difficile à manoeuvrer, ne pouvait se retourner et combattre. En outre, les actions individuelles étaient prescrites, les soldats devaient tenir le rang et ne jamais ne battre seuls.

Au final, la légion romaine, n’attaquant pas de front, finit par écraser l’armée de Philippe V.

Ce jour là, les Romains battirent les Macédoniens pour la première fois au cours d’une bataille rangée. Le temps de la phalange était révolu. Ce système avait fait ses preuves contre des ennemis supérieurs en nombre mais disposant de protections sommaires (par exemple, au cours des guerres médiques, les Perses ne portaient qu’une armure légère et n’avaient que des boucliers en osier.), où lors d’affrontements entre deux phalanges. A Cynocéphales, ce système montra ses limites, se révélant totalement inefficace face à la légion romaine. Cette dernière était bien plus légère (les hoplites portaient de lourdes armures.), bien plus flexible, et donc bien plus efficace.

Philippe V dut se retirer, laissant aux Romains 8 000 morts et 5 000 prisonniers. Les légionnaires, quant à eux, avaient perdu moins d’un millier d’hommes.

Peu de temps après, le roi de Macédoine dut faire la paix avec Rome. En 196 avant Jésus Christ, Philippe V signa le traité de Tempé avec Flamininus : le roi perdit toutes ses possessions en Grèce et en Asie mineure ; paya une indemnité de 1 000 talents ; livra la quasi-totalité de sa flotte aux Romains ; et devint allié de Rome. Cette dernière décida cependant de laisser son royaume à Philippe V, car la Macédoine était un État tampon entre l’Illyrie et la Grèce.

La situation politique suite à la bataille de Cynocéphales, 197 avant Jésus Christ (vous pouvez faire un "clic droit" sur la carte afin de faire un zoom).

En 196 avant Jésus Christ, Flamininus déclara l’indépendance des cités grecques au cours des Jeux Isthmiques (ils se déroulaient en effet dans l’isthme de Corinthe.). Mais en réalité, les cités grecques passèrent simplement d’une domination macédonienne à une domination romaine...

Philippe V mourut en 179 avant Jésus Christ. Son fils Persée monta alors sur le trône.

 

            5° Le règne de Persée de Macédoine – Persée n’appréciait pas la tutelle romaine. Tout au long de son règne, il tenta de monter des alliances contre Rome, afin de contrebalancer leur domination toujours plus pesante.

Tétradrachmes à l'effigie de Persée, vers 170 avant Jésus Christ, Altes museum, Berlin.

En 174 avant Jésus Christ, Persée se rapprocha de la Ligue achéenne et de la Béotie (toujours en prenant soin de ne pas rompre le traité de 197, que nous avons mentionné au point précédent.).

Mais au final, la troisième guerre macédonienne éclata en 172 avant Jésus Christ, suite à une plainte déposée devant le sénat romain par Eumène II, roi de Pergame. 

Le conflit commença mal pour les Romains. Les cités grecques ne voulurent pas les aider, tout comme l’Epire et l’Illyrie. En outre, Eumène II devant faire face à une insurrection galate, il ne put pas aider ses alliés romains.

Au point de vue militaire, Persée parvint à repousser les légions romaines, s’établissant par la suite sur le fleuve Elpeus, à la frontière de la Thessalie et de la Macédoine.

En 168 avant Jésus Christ, le sénat romain envoya alors le consul Lucius Aemilius Paulus (appelé aussi Paul Émile.) prendre la relève. Il envoya alors une partie de son armée vers la côte, pour faire croire à une manœuvre de débordement. Puis, avec le reste de ses hommes, il passa par les montagnes de Macédoine afin de prendre Persée à revers.

Le roi, apprenant la manœuvre romaine, envoya un contingent de 10 000 hommes à leur rencontre. Ces derniers, se faisant battre par la légion, se replièrent, et Persée fut donc obligé de changer de position. Il se dirigea vers le nord, puis décida d’établir le campement près de la cité de Pydna.    

Au matin de la bataille, les deux forces en présence étaient de taille équivalente. Les Romains avaient une armée de 40 000 hommes, les Macédoniens, quant à eux, étaient 45 000.

L’assaut fut donné dans l’après midi. Au départ, le terrain étant favorable, les phalanges macédoniennes enfoncèrent les lignes romaines. Ces derniers laissèrent alors progresser leurs ennemis, puis les attaquèrent sur les flancs. Tout comme à Pydna (que nous avons évoqué au point précédent.), les soldats macédoniens ne purent résister aux légionnaires. La phalange montrait définitivement son infériorité à la légion romaine. L’échec était sanglant pour les Macédoniens, qui perdirent ce jour là à Pydna près de 30 000 hommes (20 000 tués et 10 000 prisonniers.).

Par la suite, Persée se réfugia à Amphipolis, où il tenta en vain de lever de nouvelles troupes. Puis, il se réfugia sur l’île de Samothrace, qui fut soumise à un blocus par les Romains. Persée et son fils Philippe se rendirent contre la promesse qu’ils auraient la vie sauve.

L’année suivante, en 167 avant Jésus Christ, la monarchie macédonienne fut abolie ; le royaume de Macédoine fut divisé en quatre districts autonomes (sous domination romaine, évidemment.). La dynastie des Antigonides était morte.

 

            6° Dernière tentative macédonienne contre Rome – En 152 avant Jésus Christ, un Grec nommé Andriscus se fit passer pour Philippe VI de Macédoine, le fils de Persée. Parvenant ainsi à réunir des milliers de soldats autour de lui, il décida d’en découdre avec les Romain. Le sénat décida alors de monter une expédition contre l’usurpateur, qui fut vaincu à Pydna par le consul Metellus, en 148 avant Jésus Christ.

Suite à cette expédition, la Macédoine devint une province romaine.

 

            7° La progression des Romains en Asie mineure – Rome ne s’arrêta pas en si bon chemin dans ses plans de conquêtes.

 

- Le royaume de Pergame et de Cilicie : en 133 avant Jésus Christ, Attale III, roi de Pergame, n’avait pas d’enfants. A sa mort, il légua son royaume à Rome.

Les Romains, après avoir maté la révolte menée par un demi frère d’Attale III nommé Stratonicos (ce dernier fut vaincu par le consul Perpena à Stratonicée.), firent de l’Asie mineure une province romaine.

Rome s’empara par la suite du royaume de Cilicie, qui fut lui aussi transformé en province romaine.

 

- Guerres contre Mithridate VI : Mithridate VI Eupator (‘bien né’.) monta sur le trône du Pont en 111 avant Jésus Christ. A cette époque, l’Asie mineure avait échappé au contrôle des Antigonides et des Séleucides, et était divisée en une multitude de petits royaumes.

Buste de Mithridate VI, musée du Louvre, Paris.

Roi conquérant, Mithridate VI, avec l’aide de Tigrane II le Grand (un prince arménien.), s’empara de la Cappadoce, de la Paphlagonie, de la Bithynie, etc. Les Romains, voyant cette montée en puissance d’un mauvais œil (ils rétablirent le roi de Bithynie sur son trône.), décidèrent finalement d’intervenir suite aux massacres de 88 avant Jésus Christ. En effet, Mithridate VI fit à cette date exécuter tous les Romains présents en Asie mineure (près de 20 000 personnes auraient été tuées au cours de ces évènements.).  

Les armées de Mithridate passèrent alors en Grèce, où elles furent bien accueillies. C’est alors que le sénat envoya ses légions pour en découdre, ce fut le début de la première guerre mithridatique. Le Romain Sylla, à la tête des armées, s’empara d’Athènes, puis vainquit les soldats de Mithridate VI à Chéronée et Orchomène (86 et 85 avant Jésus Christ.).

Buste de Sylla, Glyptothèque de Munich.

Ce dernier signa alors la paix de Dardanos, en 85 avant Jésus Christ. Mithridate dut renoncer à toutes ses conquêtes, mais, bien que vaincu, il restait à la tête de son royaume, et avait toujours une grande liberté d’action.

La seconde guerre mithridatique éclata en 83 avant Jésus Christ, car Mithridate mettait un peu trop de temps, au goût des Romains, pour se retirer de Cappadoce.

Lorsque le roi de Bithynie mourut, en 74 avant Jésus Christ, ce dernier léga son royaume aux Romains. Mithridate utilisa ce prétexte pour leur déclarer la guerre, argumentant que leur présence aux frontières du Pont était dangereuse pour lui. C’est ainsi que débuta la troisième guerre mithridatique

Envahissant alors la Bithynie, il parvint à battre le consul Cotta en Chalcédoine, puis alla assiéger Cyzique. C’est alors qu’un autre consul, Lucullus, assiégea l’armée de Mithridate. Ce dernier eut à subir de lourdes pertes, et décida de se retirer. Par la suite, le roi du Pont ne connut que des revers. Les Romains s’emparèrent de sa flotte, et, parvenant à vaincre Mithridate VI à plusieurs reprises, ce dernier décida de se réfugier en Arménie auprès de son allié Tigrane II. Ce dernier refusa alors de livrer son allié aux Romains.

Par la suite, en 69 avant Jésus Christ, Lucullus parvint à s’emparer de la capitale de Tigrane, Tigranocerte. L’année suivante, le Romain recréa artificiellement le royaume séleucide[2], afin de punir Tigrane d’avoir participé à cette guerre.

Par la suite, en 66 avant Jésus Christ, le général romain Pompée reprit le flambeau (ce dernier avait la confiance du sénat, car il venait de vaincre les pirates de Méditerranée.). Il assiégea alors Mithridate VI en Crimée, et attendit que la population, privée d’approvisionnement, se révolte contre ce dernier. Une révolte éclata en 63 avant Jésus Christ, menée par Pharnace, le fils de Mithridate VI. Ce dernier se tua peu après.

Le sénat romain s’empara donc du royaume du Pont, et en fit une province (il en fut de même pour la Bithynie.). Quant à Pharnace, il reçut la Crimée. Pompée annexa aussi la Syrie, destituant le dernier roi Séleucide. 

Une dernière tentative de soulèvement fut organisée par Pharnace, qui avait réussi à s’asseoir sur le trône du Pont. Le général romain Jules César, qui venait de vaincre son ennemi Pompée, fut envoyé pour mettre fin à cette rébellion. En 47 avant Jésus Christ, il écrasa Pharnace en trois jours. C’est à cette occasion qu’il écrivit ces mots au sénat : « veni, vidi, vici » (je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu.).

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[1] Nous reviendrons sur ces évènements en section IX, chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique.

[2] Plus de détails sur la fin du royaume Séleucide en 7, section IX, chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique.

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