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Mythologie
 
 

 

 

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Histoire de la Rome antique

 

CHAPITRE TROISIÈME : La république romaine (VI° - I° siècle avant Jésus Christ)

 

I: Rome contre ses cités voisines

           

            Rome, une fois débarrassée de la tutelle royale, se retrouva dans la même situation qu’auparavant : située sur un petit territoire et encerclée de cités parfois aussi importantes qu’elle.

Au V° siècle avant Jésus Christ, l’objectif de Rome n’était pas d’étendre sa sphère d’influence sur l’ensemble de l’Italie, mais simplement de survivre. Aucun romain, à cette époque, n’aurait pu imaginer que 500 ans plus tard, leur cité aurait conquis l’ensemble des terres bordant la mer méditerranée.

 

1° Troubles externes, troubles internes – En fait, la mise en place de la république ne bouleversa pas la géopolitique du latium. Les cités rivales et les cités alliées furent les mêmes que du temps des rois.

Un des premiers conflits que la jeune république dut mener fut contre les Sabins. Rome fut victorieuse, mais la lutte contre ce peuple devait durer encore longtemps.

Les peuples d'Italie centrale au V° siècle avant Jésus Christ.

L’année suivante, en 503 avant Jésus Christ, les Romains s’attaquèrent aux Aurunces, une peuplade vivant dans les montagnes à l’est du Tibre. Les cités alliées aux Aurunces décidèrent de faire leur soumission à Rome, apprenant que l’ennemi approchait, mais les militaires romains ne les épargnèrent pas. Beaucoup d’habitants de ces villes furent tués ou réduits à l’esclavage. Rome venait de porter un rude coup aux Aurunces, mais la lutte contre ces derniers ne s’acheva que quelques siècles plus tard.

En 499 avant Jésus Christ (496 selon certaines sources.), Rome dut lutter contre les Latins. C’est dans ce contexte politique inquiétant que fut créée la charge de dictateur. Le premier d’entre eux, Aulus Postumius Albinus, vainquit ses ennemis à la bataille du lac Régille. Par la suite, en 493 avant Jésus Christ, Rome imposa une alliance à ses anciens ennemis, créant la Ligue latine (Rome dirigea cette dernière, bien que des cités comme Lavinium ou Tusculum contestèrent cette domination.).

Temple de Castor et Pollux, V° siècle avant Jésus Christ, Rome (cet édifice fut érigé suite à la bataille du lac Régille, combat au cours duquel les deux héros mythologiques seraient apparus afin de porter secours aux Romains.).

           

En 494 avant Jésus Christ, de graves troubles civils ébranlèrent Rome. En effet, les plébéiens décidèrent de se révolter, et ce pour plusieurs raisons. Causes politiques d’une part, la plèbe étant scandalisée par la mainmise patricienne sur les institutions de la ville ; causes économiques d’autre part, les plébéiens étant accablés de dettes (certains étaient réduits en esclavage.) et n’ayant pas la possibilité d’acquérir de terres (qui appartenaient aux patriciens.). Ils se retirèrent alors sur l’Aventin (une des sept collines de Rome.), annonçant leur volonté de quitter Rome afin de partir créer une nouvelle cité. Les patriciens décidèrent alors de faire un geste en faveur des plébéiens : leurs dettes furent effacées, et il fut alors créées les charges de tribun de la plèbe et d’édile plébéien[1].

 

2° Coriolanus, figure légendaire – Gaius Marcius Coriolanus était un patricien renommé à Rome, qui s’était emparé de la cité volsque de Corioles, en 493 avant Jésus Christ (d’où son surnom de Coriolanus.).

Cependant, ce dernier ne parvint pas à se faire élire consul, et se retourna alors contre les plébéiens, qu’il accusa de tous les maux. Ces derniers l’exilèrent, en 491 avant Jésus Christ, et Coriolanus décida alors de rejoindre les Volsques, et de ce mettre à leur service. Il se déguisa alors et se rendit chez l’aristocrate voslque Tullus Aufidius, lui demandant de l’aide.

Par la suite, les deux hommes convainquirent les Volsques de rompre l’alliance passée avec Rome, et les dirigeants confièrent une armée à Coriolanus. Ce dernier, approchant alors de Rome, reçut la visite de sa femme et de son épouse, qui le supplièrent de ne pas avancer plus loin.

La famille de Coriolan venant le fléchir et le détourner d'assiéger Rome, par Joseph-Marie VIEN, vers 1771, musée Fabre, Montpellier.

Coriolanus décida alors de faire rebrousse chemin, se retirant chez Aufidius.

Le romain fut mis en accusation par les Volsques, et il mourut peu de temps après (à noter que Coriolanus reste un personnage qui se rapproche plus de la fiction que de la réalité, comme l'indique le titre de ce paragraphe.). 

 

            3° Guerres contre les Etrusques et les Sabins – En 486 avant Jésus Christ, Rome passa un accord avec les Herniques, qui à l’époque étaient encore un peuple puissant, les Romains les traitant comme des égaux (Rome ne parvint à dominer les Herniques que quelques siècles plus tard.).

 

En 482 avant Jésus Christ, Rome se retrouva une nouvelle fois en conflit avec la cité étrusque de Véies (Les Romains conclurent alors une alliance avec une autre cité étrusque, Caere.). Le consul Fabius Vibulanus fut chargé de vaincre l’ennemi. Ce conflit resta dans l’Histoire sous le nom de guerre des Fabii, car le consul fit participer au conflit tous les hommes de sa gens (près de 300 au total.), ainsi que toute sa clientèle[2] (s’élevant à plusieurs milliers d’hommes.). Ensemble, ils remportèrent contre les Véiens quelques victoires, au cours de l’année 477 avant Jésus Christ. Cependant, ils finirent par tomber dans une embuscade, au cours de la bataille de la Crémère, et furent tous tués.

Par la suite, les Véiens parvinrent à occuper le Janicule (considérée comme la huitième colline de Rome.), mais l’armée romaine les en délogea rapidement. En 474 avant Jésus Christ, ils durent se résigner à conclure une trêve de 40 ans avec les Romains.

 

Un nouveau conflit opposa à nouveau Romains et Sabins, en 468 avant Jésus Christ, et ne s’acheva qu’au bout de 20 années de guerre (au cours de ces affrontements, les Sabins firent plusieurs fois le siège de Rome, et parvinrent même à s’emparer du capitole, en 460 avant Jésus Christ.).

La guerre s’acheva en 448 par la victoire de Rome. Cependant, ceci ne fut pas le dernier affrontement à opposer Romains et Sabins.

 

            4° Cincinnatus, un modèle romain – Lucius Quinctius Cincinnatus avait été élu consul en 460 avant Jésus Christ, et, une fois son mandat expiré, était retourné à son premier métier, celui d’agriculteur.

Cependant, en 458 avant Jésus Christ, Rome était menacée par les Eques et les Volsques (des peuples situés à l’est de la cité.). Les sénateurs se rendirent alors auprès de Cincinnatus, lui demandant d’accepter la charge de dictateur. Ce dernier accepta, bien qu’il eut quelques réticences (en effet, si la guerre durait trop longtemps, sa famille se retrouverait sans ressources.).

Cincinnatus prit alors la tête des armées de Rome, et vainquit les Eques à la bataille du mont Algido : en 16 jours, la guerre était terminée. Après avoir célébré un triomphe[3] dans les rues de Rome, Cincinnatus abdiqua de sa charge, et retourna cultiver ses terres.  

Statue de Cincinnatus (Ohio, États Unis). De sa main droite, le romain porte la hache entourée de faisceaux, symbole de pouvoir; alors que sa main gauche est posée sur sa charrue, symbole de son attachement à la terre.

En 451 avant Jésus Christ, les plébéiens firent à nouveau part de leur mécontentement. En effet, ces derniers demandèrent à ce que les lois de Rome furent mises par écrit, afin de limiter les abus de pouvoir.   

Un collège de dix anciens magistrats (tous des patriciens.), les decemviri, furent alors chargés de rédiger ces lois. Pendant, ce temps, toutes les autres magistratures furent suspendues. Les nouveaux magistrats furent élus pour un an et dotés de l’imperium. Ils se rendirent en Grande Grèce (Italie du Sud.), afin de connaître les lois régissant les cités de cette région. L’année suivante, une nouvelle élection de decemviri eut lieu, et finalement, douze tables de lois furent rédigées.

La loi des XII tables, plus inspirée par les lois de Dracon et Solon que par les lois romaines de l’époque, s’appliquait à tous les Romains, qu’ils soient patriciens où plébéiens.

Cependant, une fois la loi des XII tables publiée, les decemviri ne voulurent pas rendre leur pouvoir, et commencèrent à exercer leur despotisme. En 449 avant Jésus Christ, les Romains finirent par se révolter, et emprisonnèrent les decemviri.

Au cours des années suivantes, les plébéiens acquirent de nouveaux droits : en 445 avant Jésus Christ, les plébéiens purent épouser des patriciens ; en 444 ils purent être élus consuls.

Néanmoins, une nouvelle révolte plébéienne éclata en 439 avant Jésus Christ. Cette dernière fut matée par Cincinnatus, une nouvelle fois encouragé par les sénateurs à prendre la charge de dictateur. Une fois la révolte matée, Cincinnatus abandonna ses pouvoirs. Il resta pendant longtemps un modèle romain, les sénateurs mettant en exergue son détachement et son dévouement à la cité.

 

            5° Dernière guerre contre les Etrusques – A partir de 437, un nouveau conflit opposa Rome à la cité étrusque de Véies, concernant la domination de Fidènes (rappelons que les deux rivales s’étaient déjà opposées, au cours de la guerre des Fabii, en 477 avant Jésus Christ[4].).  

En effet, en 438 avant Jésus Christ, les habitants de Fidènes avaient expulsé les colons romains vivant au sein de la ville. Véies décida alors immédiatement de placer Fidènes sous sa protection.

La guerre éclata alors. Le conflit s’étendit cependant sur une longue durée, car les Véiens ne furent vaincus qu’en 428, et Fidènes ne tomba aux mains des Romains qu’en 426 avant Jésus Christ. Rome décida alors d’y installer de nouveaux colons. Véies fut une nouvelle fois contrainte de faire la paix, se résignant à conclure une trêve de 20 ans avec Rome, en 425 avant Jésus Christ.

Cependant, 20 ans après, rien n’empêcha plus les deux cités rivales de refaire la guerre à nouveau. Et, en effet, en 406 avant Jésus Christ, la guerre reprit en Rome et Véies. Les Romains mirent le siège devant la cité ennemie, mais ne parvinrent pas à s’en emparer. Les conditions étaient pourtant favorables aux assaillants, vu que la plupart des autres cités étrusques avaient décidé de s’allier avec Rome et de ne pas aider Véies.

En 398 avant Jésus Christ, le général romain Marcus Furius Camillus (francisé en Camille.) reçut la tâche de poursuivre le siège de Véies, remplaçant les officiers qui jusque là avaient échoué. Ce dernier vainquit alors les habitants des cités de Faléries et de Capènes, qui avaient tenté de venir en aide aux Véiens. Puis, en 396 avant Jésus Christ, Camille s’empara finalement de Véies.

En rentrant à Rome, un triomphe fut célébré en l’honneur du général vainqueur, qui peu de temps après, repartit s’emparer de Faléries et de Capènes (par la suite, Camille du s’exiler, car il ne répartit pas le butin de manière conforme.).

Par la suite, un conflit opposa Rome à d’autres cités étrusques (Volsinies et Tarquinies.), et la paix ne fut signée qu’en 390 avant Jésus Christ.

 

            6° Les invasions gauloises – En 390 avant Jésus Christ, les Gaulois Sénons pénétrèrent en Italie, progressant jusqu’à la ville étrusque de Clusium (il s’agissait d’une ville alliée à Rome.). Les Romains décidèrent alors d’envoyer une ambassade auprès de ces Gaulois, afin d’entamer des pourparlers. Seulement, les ambassadeurs romains ne respectèrent pas la neutralité de leur fonction, et attaquèrent alors les Gaulois. Ces derniers, s’estimant lésés, demandèrent réparation à Rome. Puis, comme le sénat refusa de les entendre, ils décidèrent de marcher sur la ville.

L’armée romaine fut alors envoyée à leur rencontre. Les deux camps se rencontrèrent près de Véies, non loin du fleuve Allia. Les Romains furent alors face à face aux Gaulois, dont l’objectif, avant chaque bataille, était d’effrayer l’adversaire. En effet, ces derniers combattaient souvent nus, et peinturlurés de la tête aux pieds. En outre, ils étaient plus grands que les Romains, et n’avaient pas pour habitude de se raser régulièrement. Ainsi accoutrés, ils poussaient des hurlements, l’arme à la main. 

Finalement, les Gaulois impressionnèrent tant les Romains que ces derniers décidèrent de prendre la fuite. Dès lors, les envahisseurs progressèrent jusqu’à Rome sans coup férir.

Les Romains, voyant l’ennemi arriver, décidèrent de se mettre à l’abri, se réfugiant sur le capitole (qui était la colline la mieux défendue de Rome.). Les Gaulois, pénétrant dans la ville, massacrèrent les Romains qui s’y trouvaient encore (beaucoup d’enfants et de vieillards.), et incendièrent temples et habitations.

Les Gaulois, menés par leur chef, Brennus, décidèrent alors d’assiéger le capitole. Pendant plus de six mois, les Romains parvinrent tant bien que mal à repousser les assauts de leurs ennemis.

C’est alors qu’une nuit, les Gaulois tentèrent d’escalader les murs de la citadelle. Ils parvinrent à mettre pied à un endroit moins protégé que les autres, près du temple de Junon. Cependant, ce dernier abritait des dizaines d’oies sacrées, qui se mirent alors à criailler. Elles attirèrent l’attention d’un ancien consul, Manlius Capitolinus, qui s’empressa d’avertir ses compatriotes. Les Gaulois furent alors rejetés en bas des murailles.

Manlius Capitolinus sauvant le Capitole, par Boccace, enluminure issue de l'ouvrage de casibus, France, XV° siècle.

Cependant, malgré ce coup d’éclat, les Romains durent se rendre, accablés par la famine.

La prise de Rome par les Gaulois en 390 avant Jésus Christ, enluminure issue de l'ouvrage Sanctus Augustinus, De civitate Dei (traduction Raoul de Presles), Paris, France, XV°siècle.

Le tribun Sulpicius accepta de verser un tribut de 1 000 livres d’or à Brennus, à condition que ce dernier quitte la ville. Le Gaulois accepta, et la transaction eut lieu hors des murs de la cité. Brennus posa ses poids sur la balance, et les Romains versèrent leur or de l’autre côté. C’est alors que Sulpicius s’aperçut que les poids étaient faux, et il s’en plaignit à Brennus. Ce dernier, furieux, jeta son épée sur la balance en criant « vae victis ! » (‘Malheur aux vaincus ! »)

Brennus posant son épée sur la balance, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

C’est alors que seraient arrivées des troupes de renfort (menées par Camille, qui avait été nommé dictateur peu de temps auparavant.), qui se jetèrent sur les Gaulois et en massacrèrent un grand nombre[5].

Camille et Brennus, par Sebastiano RICCI, XV° siècle.

 

            7° Les cités latines profitent de l’affaiblissement de Rome – Suite à la prise de Rome, les habitants de la ville, dépités, eurent la tentation de partir s’installer à Véies, plutôt que de tout reconstruire. Cependant, Camille fit tout son possible pour convaincre les Romains de rester et de se mettre au travail.

Mais la guerre contre les Gaulois eut aussi d’autres répercussions, et de bien plus grande ampleur. En effet, les cités latines, voyant que Rome avait été ainsi dominée par les Gaulois, décidèrent donc de se rebeller.

En 386 avant Jésus Christ, les Romains commencèrent par envahir l’Étrurie du sud, où ils établirent des colonies. Puis, l’année d’après, Camille, élu dictateur une troisième fois, fut chargé de lutter contre les Volsques et les Eques (il parvint à vaincre ces derniers.). Puis, en 380 avant Jésus Christ, les Romains parvinrent à s’emparer de la cité latine de Tusculum.

A cette même époque, Rome acheva ses travaux de restauration des temples et habitations incendiées par les Gaulois. En outre, la ville se dota d’une nouvelle muraille.

Au cours de ces quelques années, Rome fit tout son possible pour retrouver son prestige d’antan. En 378 avant Jésus Christ, les Romains acceptèrent de s’allier avec les latins et les Herniques, afin de se protéger contre le bellicisme de certaines cités rivales (cette alliance fut renouvelée vingt ans plus tard, en 358 avant Jésus Christ.).

Camille retrouva une dernière fois la charge de dictateur en 367 avant Jésus Christ, alors que des Gaulois avaient envahi à nouveau l’Italie (il les combattit et les vainquit à Albanum.). Par la suite, de nouvelles invasions gauloises eurent lieu, à nouveau repoussées par les Romains.

Au cours de cette année 367 avant Jésus Christ, il fut décidé que les plébéiens pourraient accéder à la charge de consul. Cette même année, il fut aussi instauré les charges de préteur et d’édile curule (fonctions réservées aux patriciens.). Au cours des années suivantes, les plébéiens accédèrent à ces charges qui leur étaient à l’origine interdites (premier plébéien dictateur en 356 avant Jésus Christ, premier plébéien censeur en 351 avant Jésus Christ.).

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[1] Pour plus de renseignements sur ces deux magistratures, voir le 1, section II, chapitre deuxième, histoire de la Rome antique.

[2] On appelait clientèle les personnes qui vivaient sous la protection d’un homme puissant, le patron. Les clients étaient de différentes sortes : commerçants, paysans, anciens esclaves, etc.              

[3] A Rome, l’on célébrait la cérémonie du triomphe en l’honneur de généraux romains qui avaient remporté une victoire contre l’ennemi (le général défilait alors dans les rues de Rome à la tête de ses troupes.). Lors du triomphe, les soldats avaient le droit de railler leur général (l’objectif étant d’appeler le vainqueur à la modestie.). Par contre, lorsque toutes les conditions n’étaient pas requises, les généraux devaient se contenter d’une ovatio (ce terme provient du mot ovin, car c’était ce type d’animal qui était sacrifié lors de la cérémonie.).

[4] A ce sujet, voir le 3, section I, chapitre troisième, histoire de la Rome antique.

[5] A noter que cette intervention de Camille semble être un peu trop idéale, aux yeux  de nombreux historiens (sans doute que les Romains, une fois de plus, préférèrent enjoliver leur histoire en racontant que Brennus avait été finalement vaincu.).

 
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