Car un pays sans passé est un pays sans avenir...

 
Mythologie
 
 

 

 

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Histoire de la Rome antique

 

CHAPITRE TROISIÈME : La république romaine (VI° - I° siècle avant Jésus Christ)

 

III: Impérialisme Romain en Méditerranée

           

            1° Relations entre Rome et Carthage – Les relations entre Rome et Carthage furent longtemps amicales. En effet, les deux cités signèrent de nombreux traités au fil des siècles (le premier datant de la fondation de la république, en 509 avant Jésus Christ.), dont les objectifs furent de sauvegarder les intérêts des deux cités (en 348, Carthage interdit aux Romains de commercer dans la cité ; en 279 avant Jésus Christ, les Carthaginois envoyèrent une flotte contre Pyrrhus.).

Cette bonne entente persista jusqu’au milieu du III° siècle avant Jésus Christ. En effet, à cette époque, les Grecs ne pouvaient plus s’assurer la domination de la Méditerranée, laissant Rome et Carthage face à face.

Les Carthaginois représentaient un réel danger pour les Romains : en effet, Carthage possédait une bonne partie des rivages de l’Afrique du Nord et de l’Espagne, ainsi que de nombreuses îles de Méditerranée (La Corse, la Sardaigne, les Baléares, et une partie de la Sicile.). Les Romains, effrayés que Carthage puisse passer facilement en Italie du sud, devaient faire en sorte d’écarter cette rivale dangereuse.

De l’autre côté, les Carthaginois n’étaient pas non plus enchantés de voir Rome prospérer à ce point. En effet, cette cité, qui au départ, ne représentait aucun danger (V° siècle avant Jésus Christ.), s’était finalement emparée, au fil des siècles, de l’ensemble de la botte italienne.

Rome et les États de Méditerranée, 267 avant Jésus Christ (vous pouvez faire un "clic droit" sur la carte afin de faire un zoom).

 

2° Histoire de Carthage – Selon la légende, Carthage fut fondée par la légendaire Didon. Cette dernière était originaire de Tyr, où elle avait épousé Sychée, un riche marchand phénicien. Cependant, ce dernier fut tué par le roi Pygmalion, le frère de la jeune femme, jaloux de ses richesses. Didon décida alors de s’enfuir, avec ses compagnons et l’argent de son mari. Elle se rendit alors sur la côte libyenne, où elle fonda Carthage.

Didon construisant Carthage, par William TURNER, 1815, National gallery, londres.

Par la suite, Didon rencontra Énée (l’ancêtre des fondateurs de Rome.), et tomba amoureux de ce dernier. Ce dernier, préférant suivre sa destinée, quitta Carthage, et Didon, ivre de douleur, décida de se suicider[1] (elle se jeta dans un bûcher après s'être poignardée.).

Le suicide de Didon, par Boccace, enluminure issue de l'ouvrage de casibus, France, XV° siècle.

L’histoire de Didon n’est qu’une légende, mais elle se base sur des faits réels. En fait, Carthage était une colonie de Tyr, fondée par les Phéniciens (Ils se partageaient la Méditerranée avec les Grecs, au début du premier millénaire avant notre ère.).

Les Phéniciens étaient de remarquables marins et commerçants, et parvinrent à amasser de colossales sommes d’argent au fil des siècles (ils avaient la réputation d’être aussi riches que les Perses, ce qui n’est pas peu dire.). Au début, ces derniers furent influencés par la culture égyptienne, puis, par la suite, s’imprégnèrent de culture grecque (vers le IV° siècle avant Jésus Christ.). Ce sont les phéniciens qui firent redécouvrir l’écriture au Grecs, au cours du VIII° siècle avant Jésus Christ (l’alphabet phénicien, ne comportant que des consonnes, fut amélioré par les Grecs, qui y ajoutèrent des voyelles.). La redécouverte de l’écriture apporta un grand nombre de changements en Grèce (transcription de lois, poésies, mythes, etc.).

Peu à peu, la langue phénicienne s’implanta dans tous les territoires conquis (Afrique, Espagne, etc.).

Les Carthaginois, quant à eux, payèrent un tribu à Tyr jusqu’au VII° siècle avant Jésus Christ, cette cité ne pouvant alors plus s’opposer à la progression des Grecs. Puis, au fils des siècles, Carthage étendit sa domination sur les territoires phéniciens.

La grande spécialité des artisans carthaginois était la fabrication de masques en verre peint, et en exportaient partout sur les côtes de la mer Méditerranée. 

Masques carthaginois en verre peint.

Au final, au milieu du III° siècle avant Jésus Christ, les Carthaginois se retrouvèrent à la tête d’un important empire.

 

3° La première guerre punique (264 à 241 avant Jésus Christ) – Bien que la guerre soit inévitable à plus ou moins long terme, Rome ne pouvait se permettre de s’en prendre à Carthage sans raisons. En effet, comme à chaque fois, les Romains devaient obligatoirement mener une bellum justum, une guerre juste (sans quoi ils n’auraient pas l’aval des dieux.). Heureusement pour eux, un évènement aller leur donner un bon prétexte pour attaquer.

 

a) Les causes de la première guerre punique : En 289 avant Jésus Christ, Agathoclès, tyran puis roi de Syracuse, mourut. Cependant, il laissait sans activité de nombreux mercenaires, surnommés les Mamertins (en effet, ils étaient originaires de Mammertum, dans le Bruttium.). Ces derniers avaient été recrutés par Agathoclès, alors que ce dernier, tentant de s’emparer de toute la Sicile, s’était attiré les foudres de Carthage. Les Mamertins luttèrent donc contre les troupes carthaginoises débarquées en Sicile, et le conflit s’acheva finalement sur un statu quo (en 306 avant Jésus Christ.). Par la suite, Agathoclès épousa Théoxène, une fille de Ptolémée I° (le roi d’Égypte[2].), et de leur union naquit Lanassa, qui épousa plus tard Pyrrhus d’Épire.

A la mort d’Agathoclès, les Mamertins décidèrent donc de s’emparer de Messine, et s’y installèrent.

Cependant, en 269 avant Jésus Christ, les Mamertins furent chassés de la ville par Hiéron II, le nouveau roi de Sicile (ce dernier, arrivé au pouvoir l’année précédente, comptait sur un coup d’éclat pour asseoir son autorité sur l’île.).

Les Mamertins firent alors appel à Rome. Cependant, les Romains furent moins prompts que les Carthaginois. En effet, lorsque le consul Appius Claudius Caudex parvint à Rhegium (une cité du sud de l’Italie, très proche de Messine, située en Sicile.), il se rendit compte que Messine avait été prise par les Carthaginois.

Les Mamertins parvinrent néanmoins à reprendre la ville, qui fut alors assiégée par Carthage au cours de l’hiver 264 – 263 avant Jésus Christ. Les Carthaginois s’emparèrent alors à nouveau de Messine, mais en furent peu après chassés par les Romains, alliés aux Mamertins.

C’est ainsi qu’éclata la première guerre punique. A noter que ‘punique’ provient du latin punici, qui signifie ‘phénicien’ (les phéniciens avaient été baptisés ainsi car ils exportaient la couleur pourpre, appelée phoinix, en grec.).

      

b) Succès romains : après avoir été chassés de Messine, les Carthaginois décidèrent de regrouper leurs forces à Agrigente. Cependant, cette cité fut prise en 261 avant Jésus Christ par les consuls Appius Claudius Caudex et Marcus Valerius Messala, après plusieurs mois de siège. Les troupes romaines pillèrent alors Agrigente, et réduisirent la population en esclavage. La cité de Segeste connut un sort similaire.

Les Romains, fiers de leurs succès, décidèrent de chasser les Carthaginois de Sicile, et entreprirent alors la construction d’une imposante marine de guerre (en effet, Rome avait jusqu’ici livré des combats terrestres uniquement, contrairement aux Carthaginois qui étaient des marins réputés.).

En 260 avant Jésus Christ, la marine romaine était prête à en découdre avec les Carthaginois. Finalement, naviguant près de la côte nord de la Sicile, les Romains rencontrèrent leurs ennemis. Les deux adversaires s’affrontèrent donc, au cours de la bataille de Mylae.

Les Romains, menés par le consul Caius Duilius Nepos, étaient à la tête d’environ 130 vaisseaux de guerre (ces derniers avaient été construits en se servant d’un navire carthaginois capturé comme modèle.). Les Romains, bien que disposant d’une flotte conséquente, savaient qu’ils n’avaient pas l’expérience maritime des Carthaginois. Caius Duilius Nepos inventa alors le système du corbeau : il s’agissait d’une passerelle munie d’un croc, censée faciliter considérablement l’abordage.

La bataille de Mylae, par Vincentius BELLOVACENSIS, enluminure issue de l'ouvrage Speculum historiale, France, XV° siècle.

Finalement, les Romains transformèrent ce combat naval en une succession de batailles d’infanterie. Ainsi, forts de leurs expériences passées, ils parvinrent à vaincre les Carthaginois, qui perdirent plus d’une quarantaine de navires dans la bataille (alors que ces derniers avaient une flotte aussi importante que les Romains au début du combat.).

La bataille de Mylae fut la première victoire maritime de Rome.

Cependant, alors que les Romains parvenaient à les vaincre sur mer, les Carthaginois l’emportaient sur terre. En 259 avant Jésus Christ, ils vainquirent Rome et les Mamertins à Enna, Camarina et Therma.

Cependant, les Romains remportèrent de nouvelles victoires maritimes contre Carthage (bataille de Tyndaris en 257, bataille d’Ecnome en 256 avant Jésus Christ.). Ainsi, ils parvinrent à isoler les troupes carthaginoises implantées en Sicile.

 

c) Succès carthaginois : les Romains, qui s’étaient pratiquement rendus maîtres de la situation en Sicile, décidèrent de s’attaquer directement à leur cité rivale, Carthage. En 256 avant Jésus Christ, les Romains débarquèrent en Afrique. Le consul qui commandait les troupes romaines, Marcus Atilius Regulus, était un homme d’expérience (il avait été nommé une première fois consul en 267 avant Jésus Christ, et s’était emparé de Brindisi, dernière cité indépendante du sud de l’Italie[3].).

Cependant, en 255 avant Jésus Christ, le général Xanthippe (un mercenaire spartiate à la tête de l’armée carthaginoise.) écrasa les troupes romaines au cours de la bataille d’Utique. La défaite romaine fut totale, et nombre d’entre eux (dont Regulus.) furent faits prisonniers.

Les Carthaginois proposèrent alors un marché à Regulus. Ils lui proposèrent de se rendre à Rome, afin de négocier la paix entre les deux cités (et lui demandèrent de revenir à Carthage s’il échouait.). Regulus accepta, et rentra à Rome. Lorsqu’il s’adressa au sénat, il plaida contre toute attente en faveur de la continuation de la guerre contre Carthage. Une fois ceci fait, respectueux de la parole donnée, il retourna se livrer aux Carthaginois. Ces derniers, ayant eu vent du double jeu auquel s’était livré Regulus, s’emparèrent de lui. Le Romain fut alors torturé[4] et mis à mort.

Le supplice de Regulus, par Boucicaut, enluminure datant de 1415, France.

Regulus devint alors pour nombre de ses compatriotes un modèle de vertu, de respect de la parole donnée (la Fides, la bonne foi, était une notion particulièrement importante à Rome, tant et si bien qu’elle était divinisée[5].).  

Après avoir été anéantis sur terre, les Romains le furent aussi sur mer : la même année, en 255 avant Jésus Christ, leur flotte fut détruite lors d’une violente tempête. Malgré ce, ils parvinrent tant bien que mal à reconstituer une nouvelle flotte et à s’emparer de la quasi-totalité  de la Sicile.

Cependant, les Carthaginois remportèrent sur le Romains la bataille navale de Drepanum, en 249 avant Jésus Christ. En outre, les derniers navires de la flotte romaine ayant survécu à la bataille sombrèrent peu de temps après, au cours d’une violente tempête.

En 248 avant Jésus Christ, les Carthaginois profitèrent de leur succès pour débarquer sur la côte nord ouest de la Sicile, dirigés par le général Hamilcar Barca.

Buste à l'effigie d'Hamilcar Barca (comme nous l'avons mentionné plus haut, les Carthaginois étaient très influencés par l'art grec. En effet, cette statue ressemble à s'y méprendre à celle du stratège grec Périclès, que vous pouvez voir ici).

Ce dernier, accompagné d’une troupe de mercenaires, s’empara du mont Heirktê, près de Palerme. Sa stratégie fut bonne car son positionnement rendait très difficile toute attaque ennemie. Ainsi, Hamilcar put commencer sa conquête de la Sicile dans de bonnes conditions.

Entre 248 et 241 avant Jésus Christ, Hamilcar s’empara d’une bonne partie de l’île (en 244 avant Jésus Christ il transféra ses forces sur les pentes du mont Eryx, d’où il put soutenir une garnison carthaginoise, assiégée dans Drepanum.

 

d) Les dernières années du conflit : cependant, Rome ne baissa pas les bras, et décida de reconstruire une nouvelle flotte de guerre, en 243 avant Jésus Christ. Une fois prête, les Romains livrèrent contre les Carthaginois quelques batailles navales de moindre importance, au cours de l’année 242 avant Jésus Christ. 

En 241 avant Jésus Christ, les Romains affrontèrent une nouvelle fois les Carthaginois. Au cours de la bataille des îles Aegates, ils écrasèrent ces derniers, qui durent se résoudre à mettre un terme à ce conflit.

Les Carthaginois signèrent alors la paix de Lutatius, s’engageant à abandonner la Sicile (les troupes d’Hamilcar se retirèrent invaincues.), à restituer à Rome tous les prisonniers de guerre, et à verser une indemnité de 3 200 talents d’or en guise de dédommagement.   

La Sicile devint alors la première province romaine, et Syracuse, bien qu’alliée de Rome, conserva son autonomie. La flotte romaine devint ainsi une puissance prépondérante en Méditerranée (par la suite, en 238 avant Jésus Christ, les Romains parvinrent aussi à s’emparer de la Corse et de la Sardaigne, ce qui constitua la deuxième province romaine.).

 

            4° Rome suite à la première guerre punique – Rome, après s’être assuré la domination du sud de la botte italienne, décida de livrer bataille au nord. Les Romains commencèrent par vaincre les Gaulois en Étrurie, au cours de la bataille de Télamon, en 225 avant Jésus Christ. Par la suite, de nouveaux affrontements eurent lieu dans la plaine du Pô, jusqu’en 221 avant Jésus Christ. Les Gaulois furent alors à nouveau vaincus par les Romains, qui soumirent la Gaule cisalpine, et s’emparèrent de Mediolanum (Milan.). 

Rome dut aussi livrer deux guerres navales, contre les pirates Illyriens (ces derniers attaquaient les navires romains, qui prospéraient depuis la disparition de la puissance maritime grecque.). La première guerre Illyrienne se déroula entre 229 et 228 avant Jésus Christ, à l’issue de laquelle les Romains furent vainqueurs. Ces derniers s’emparèrent alors de la cité de Dyrrachium, située au nord de l’Épire (une deuxième guerre opposa Rome aux pirates Illyriens, de 221 à 219 avant Jésus Christ. Les Romains l’emportèrent une nouvelle fois).

A Rome, les nouvelles conquêtes entraînèrent un certain changement. Tout d’abord, il fut crée les promagistratures, en 227 avant Jésus Christ (à l’origine, il n’existait que le poste de proconsul ; les charges de propréteurs et de procurateurs furent crées bien plus tardivement.). Les proconsuls étaient les gouverneurs des provinces romaines, et recevaient parfois la mission d’achever une conquête. Le pouvoir qu’ils possédaient était de type consulaire, et les proconsuls étaient choisis parmi d’anciens consuls ou d’anciens préteurs.

En outre, en 219 avant Jésus Christ, la Lex Claudia fit en sorte que les sénateurs ne puissent plus se livrer à des activités commerciales ou industrielles. Ainsi, la classe des chevaliers fit à Rome une montée en puissance spectaculaire.

 

            5° Carthage suite à la première guerre punique – Carthage sortit vaincue du conflit qui l’avait opposée à Rome, devant abandonner la Sicile et faire de nombreuses concessions. Cet échec provoqua le ressentiment de nombreux Carthaginois, car Hamilcar Barca, qui s’était emparé d’une bonne partie de la Sicile, avait été forcé de rentrer en Afrique, invaincu.

Mais Carthage dut livrer un nouveau conflit, cette fois ci contre ses propres mercenaires révoltés.

 

a) La guerre des mercenaires (241 à 237 avant Jésus Christ) : en fait, les Carthaginois, contrairement aux Romains, employaient de nombreux mercenaires (rappelons que Xanthippe, le général qui écrasa les troupes de Regulus à la bataille d’Utique, était un Spartiate.). Toutefois, les mercenaires furent de tout temps une arme à double tranchant, ces derniers ne se battant pas pour défendre leur cité, mais uniquement pour gagner de l’argent. Ainsi, les mercenaires impayés et sans emplois employés par Carthage ne tardèrent guère à poser problème.

En effet, ces derniers se révoltèrent en 241 avant Jésus Christ, car Carthage, qui devait payer une indemnité de guerre de 3 200 talents d’or à Rome, ne pouvait plus payer ses mercenaires. C’est ainsi que se déclencha la guerre des mercenaires, ces derniers se révoltant et pillant le pays.

Les insurgés étaient dirigés par trois hommes : le Libyen Matho (mercenaire, il avait participé à la première guerre punique, en Sicile.), le Gaulois Autarite (il avait combattu les Romains à Agrigente.), et l’esclave campanien Spendios (il s’était enfui de chez son maître, un Romain.). Au départ uniquement composée de mercenaires, l’armée des insurgés furent bientôt rejoints par les paysans libyens asservis (Matho, de par ses origines, parvint à convaincre ces derniers de le rejoindre.), mais aussi par des brigands, qui voyaient dans cette révolte un bon moyen de s’enrichir.

En 239 avant Jésus Christ, Matho commença par s’emparer d’Hippo Acra, puis il parvint ensuite à prendre Tunis (il y installa son poste de commandement.). Par la suite, il décida d’aller mettre le siège devant Carthage. Cependant, les mercenaires assiégèrent au même moment d’autres cités, comme Utique et Bizerte.

Les Carthaginois assiégés firent alors appel à Hamilcar Barca, le plus réputé de leurs généraux (rappelons qu’il avait été forcé de quitter la Sicile sans avoir été battu par les Romains.). Ce dernier mit alors en place une petite armée, de nouveaux mercenaires étant recrutés par le gouvernement (à noter que certains mercenaires étaient restés fidèles à Carthage.). En outre, Rome accepta de libérer certains prisonniers de guerre carthaginois, de peur que les rebelles ne parviennent à prendre Carthage.

Accompagné d’une dizaine de milliers d’hommes et d’environ 70 éléphants de guerre, Hamilcar parvint à briser le siège de Carthage, puis chassa les troupes de Spendios et d’Autarite, qui assiégeaient Utique. En outre, Hamilcar reçut l’appui du prince numide Naravas et de ses 2 000 cavaliers (ce dernier était un fervent admirateur du général carthaginois.). Ensemble, ils parvinrent à vaincre les troupes de Spendios une nouvelle fois.

Par la suite, les Carthaginois décidèrent de négocier avec les rebelles. Un noble de la cité, Giscon, fut alors envoyé auprès d’eux en tant qu’ambassadeur. Spendios et Autarite, de peur que leurs mercenaires ne se rendent, décidèrent de jeter Giscon vivant dans une fosse, après lui avoir coupé les pieds et les mains.

Hamilcar, en représailles, fit écraser par ses éléphants les prisonniers qu’il détenait. Par les atrocités qui avaient été commises, le conflit se transforma en guerre inexpiable.

Spendios et Autarite continuèrent alors à piller les campagnes d’Afrique, multipliant les exactions à l’égard des populations civiles fidèles à Carthage. Finalement, Hamilcar parvint à encercler l’armée des deux hommes dans le défilé de la scie, en 238 avant Jésus Christ. Acculés, privés de vivres, les mercenaires durent se résoudre à manger de la chair humaine, tant la faim les tenaillaient.

Hamilcar demanda alors à rencontrer les généraux de l’armée rebelle. Spendios et Autarite acceptèrent, et les Carthaginois s’emparèrent alors d’eux. Les insurgés, ne voyant pas leurs chefs revenir, pensant que ces derniers les avaient trahis, décidèrent de supplicier les généraux restants.

Hamilcar partit ensuite mettre le siège devant Tunis, cité détenue par Matho et ses hommes. Spendios et Autarite furent alors crucifiés sous les murs de la ville.

Matho décida alors de quitter la ville, sachant qu’il n’avait pas les moyens de soutenir un siège. Il parvint alors à s’enfuir, accompagné par ses hommes, brisant le siège du général carthaginois Hannibal.

Par la suite, il parcourut la campagne, se lançant dans une guérilla sans pitié. Finalement, il dut se résoudre à affronter Hamilcar, en 237 avant Jésus Christ. A l’issue de la bataille de Leptis Parva, les insurgés furent vaincus à plate couture. Matho fut capturé, emmené à Carthage, puis torturé à mort.

 

b) Hamilcar, maître de Carthage : suite à la guerre des mercenaires, Hamilcar s’imposa comme le seul maître de la ville, bénéficiant d’un fort courant de sympathie de la part de ses compatriotes.

Après avoir mis en place une nouvelle armée, Hamilcar décida de mettre le cap sur l’Hispanie (l’actuelle Espagne.), en 236 avant Jésus Christ (l’objectif étant de compenser la perte de la Sicile, de la Sardaigne et de la Corse.). Les Carthaginois, négociant ou combattant les Ibères, parvinrent à faire main basse sur de vastes étendues de territoires (la zone sud est du pays.). Cependant, Hamilcar mourut lors du siège d’Hélikè (Elche.), au cours de l’hiver 229 – 228 avant Jésus Christ.

 

            6° La deuxième guerre punique (219 à 202 avant Jésus Christ) – Suite à la sanglante guerre des mercenaires, Carthage parvint malgré tout à se relever. En effet, outre son activité commerciale florissante, la cité reçut une aide primordiale de la part d’Hamilcar, parti s’emparer de l’Hispanie. En effet, ce dernier y trouva des mines d’argent et d’étain, ce qui permit de rétablir la situation économique de Carthage.

 

a) Les causes de la deuxième guerre punique : Hamilcar avait emmené avec lui en Hispanie son fils Hannibal, alors âgé de 9 ans (il était né en 246 avant Jésus Christ.). Ce dernier fut éduqué par le Spartiate Sosylos, qui lui apprit les lettres grecques, l’histoire d’Alexandre, et l’art de la guerre (rappelons qu’à l’époque, les Carthaginois étaient très influencés par la culture grecque.). 

Lorsque Hamilcar mourut, en 229 avant Jésus Christ, ce fut le beau frère d’Hannibal, Hasdrubal le beau, qui prit le commandement.

Pièce de monnaie à l'effigie d'Hasdrubal le beau.

En 226 avant Jésus Christ, il signa un traité avec les Romains : l’Èbre fut choisie comme frontière séparant la zone d’influence des deux cités. Puis, en 221 avant Jésus Christ, il fonda Carthagène (Carthago Nova signifiant ‘Nouvelle Carthage’.). La même année, Hasdrubal fut tué par un esclave gaulois dont il avait tué le maître.

Hannibal prit alors le commandement de l’armée.

Buste d'Hannibal.

Tout d’abord, il décida d’étendre la domination carthaginoise sur le centre de l’Hispanie. En 220 avant Jésus Christ, il assiégea Sagonte, qui s’empressa de demander une alliance avec Rome.

Les Romains voyaient évidemment d’un mauvais œil cette nouvelle montée en puissance des Carthaginois. Ces derniers étaient alors en train de mettre la main sur de vastes vallées fertiles, des mines d’argent et d’étain, et pouvaient en outre compter sur l’appui des combattants Ibères soumis à Carthage. Rome se devait de faire quelque chose pour empêcher cette expansion, mais devait cependant respecter la pax deorum (la paix des dieux.), et ne se lancer que dans une bellum justum (une guerre juste.).

Des ambassadeurs romains furent alors envoyés en Hispanie, et demandèrent audience à Hannibal. Ces derniers argumentèrent que les Carthaginois ne pouvaient pas s’emparer de la ville, car le traité de 241 avant Jésus Christ (signé à la fin de la première guerre punique.) stipulait que Carthage ne devait pas s’attaquer à une cité alliée de Rome. Hannibal, de son côté, s’appuya sur le traité de 226 avant Jésus Christ, qui lui reconnaissait une complète souveraineté sur tout le territoire situé au sud de l’Èbre (Sagonte était située dans cette zone.).

Les négociations aboutirent à une impasse, et Hannibal passa outre les imprécations des ambassadeurs romains. En 219, il s’empara de Sagonte, déclenchant ainsi la deuxième guerre punique.

Rome et les États de Méditerranée, 218 avant Jésus Christ (vous pouvez faire un "clic droit" sur la carte afin de faire un zoom).

 

b) Victoires d’Hannibal en Italie : Hannibal savait que sa flotte était de loin inférieure à celle des Romains, et que ces derniers comptaient attaquer l’Hispanie et l’Afrique. Rassemblant sous ses ordres une armée comptant environ 50 000 fantassins, 10 000 cavaliers et 40 éléphants, il décida de porter la guerre en territoire romain, en passant par les Alpes. Au même moment, il envoya des guerriers ibères en Afrique, afin de défendre Carthage ; de même, de Libyens vinrent assurer les possessions carthaginoises en Afrique (ainsi, Hannibal faisait en sorte d’éviter tout risque d’insurrection dans ses territoires.).

Au printemps 218 avant Jésus Christ, Hannibal commença sa longue marche, franchissant les Pyrénées. Dans le sud de la Gaule, les tribus réagirent de différentes façons à l’approche de l’armée carthaginoise. Jusqu’à la vallée du Rhône, il trouva des tribus neutres, voire parfois qui s’allièrent à Hannibal (avant son départ, le Carthaginois avait envoyé des émissaires auprès de ces tribus gauloises.). Cependant, lorsque Hannibal et ses hommes franchirent le Rhône, ils rencontrèrent des tribus qui leur furent hostiles (au cours des affrontements qui eurent lieu, les Carthaginois perdirent plus d’une dizaine de milliers d’hommes, ainsi qu’un millier de cavaliers.).

A la mi-octobre 218 avant Jésus Christ, Hannibal et ses hommes commencèrent à gravir les pentes des Alpes, harcelés par les tribus autochtones. Les éléphants d’Hannibal ne purent supporter le froid des premières neiges, et moururent presque tous avant que l’armée carthaginoise ne pénètre en Italie.

Hannibal franchissant les Alpes, gravure de Nicolas Henri TARDIEU et d'Antoine DIEU, XVIII° siècle.

La marche depuis l’Hispanie avait été éprouvante. En effet, après le passage des Alpes, l’armée d’Hannibal ne rassemblait plus que 20 000 fantassins et 5 000 cavaliers environ. Heureusement pour ces derniers, ils furent bien accueillis par les Gaulois Boïens, récemment soumis par les Romains.

 

Au même moment, Rome décidait de diviser ses forces en deux. Un premier corps expéditionnaire, dirigé par le consul Tiberius Sempronius Longus, devait se rendre en Afrique et attaquer Carthage. Le second, sous le commandement du consul Publius Cornelius Scipio (francisé en Scipion.), devait débarquer en Gaule, afin d’empêcher à Hannibal de pénétrer en Italie.

Cependant, la révolte des Gaulois Boïens empêcha la mise en application de ce plan. Sempronius et ses hommes, alors en Sicile, firent rebrousse chemin, tout comme les troupes de Scipion, stationnées à Marseille (à noter qu’une partie de ces troupes partit pour l’Espagne, sous le commandement de Gnaeus Cornelius Scipio Calvus, le frère de Scipion.).

Scipion et ses hommes débarquèrent ensuite en Italie, et marchèrent contre l’armée d’Hannibal (ce dernier s’était emparé de Turin.). Franchissant le Pô, puis le Tessin, Scipion fit monter le camp, puis partit en reconnaissance avec sa cavalerie. C’est alors qu’ils rencontrèrent Hannibal et sa cavalerie, eux aussi en reconnaissance (décembre 218 avant Jésus Christ.).

Le combat du Tessin, tapisserie composée vers 1688, musée du Louvre, Paris.

Les jaculatores de Scipion (les ‘lanceurs de javelots’.), surpris par la présence de l’armée carthaginoise, préférèrent se réfugier derrière la cavalerie romaine. Hannibal décida alors d’encercler l’ennemi, écrasant ainsi les jaculatores. Scipion et ses hommes, se voyant cernés, décidèrent donc de fuir.

La bataille du Tessin, bien que s’apparentant plus à une simple escarmouche, fut néanmoins la première victoire qu’Hannibal remporta sur les Romains.

 

Suite à cet échec, Scipion décida de reculer. Il se réfugia au bord du fleuve Trébie, attendant de faire la jonction avec les troupes de l’autre consul, Tiberius Sempronius Longus, revenu de Sicile. Les deux armées se rejoignirent peu après, en décembre 218 avant Jésus Christ.

Hannibal, voyant que les Romains ne l’attaquaient pas (ils comptaient sur une division des soldats faisant partie de l’armée carthaginoise.), décida de prendre l’initiative. Le 25 décembre 218 avant Jésus Christ, il ordonna à son frère Magon de se placer en embuscade, accompagné de 1 000 fantassins et de 1 000 cavaliers. Au petit matin, alors qu’il régnait dans la plaine un froid glacial, Hannibal donna l’ordre à ses cavaliers numides de franchir le fleuve. Sempronius, n’acceptant pas d’être ainsi nargué par l’ennemi, ordonna à ses hommes de poursuivre les cavaliers ennemis, bien que la brume ne permette pas d’avoir un bon champ de vision. Les Romains durent donc traverser le fleuve, glacial à cette époque de l’année, et se rendirent compte, une fois sur l’autre rive, que les Carthaginois les y attendaient.

Hannibal et Sempronius placèrent leurs troupes de la même manière : l’infanterie au centre, la cavalerie sur les flancs. Cependant, bien que les Romains soient supérieurs en nombre (45 000 contre 30 000.), ils ne parvinrent à l’emporter. Tout d’abord, leur cavalerie fit défection, laissant leur infanterie sans protection. Les Carthaginois s’engouffrèrent donc dans la brèche, infligeant de lourdes pertes aux Romains. En outre, Magon et ses hommes sortirent de leur cachette, et attaquèrent les arrières de l’infanterie romaine. C’est alors que plutôt de reculer et de retraverser la rivière glacée, les Romains décidèrent de percer l’infanterie carthaginoise, au prix de lourdes pertes (certains parvinrent ainsi à rejoindre Plaisance.).

La bataille de la Trébie fut une nouvelle victoire pour Hannibal (selon certaines sources, c’est au cours de cet affrontement que moururent les derniers éléphants de guerre.), mais la première d’une aussi grande importance. En effet, les Romains perdirent 20 000 hommes, tués ou capturés par l’ennemi ; les Carthaginois eurent de leur côté des pertes très limitées.

 

            Suite à la bataille de la Trébie, Hannibal partit hiverner à Bologne, où il reçut l’appui de nombreuses tribus gauloises. Puis, en juin 217 avant Jésus Christ, il décida de marcher sur l’Étrurie (C'est alors qu'il progressait à travers les marais étrusques qu'Hannibal perdit un oeil, à cause de l'humidité et des variations de température trop importantes.).

Hannibal sur la route de Rome, gravure d'Henri Motte, 1878.

Le sénat décida alors de mettre sur pied une nouvelle armée, commandée par le consul Caius Flaminius Nepos (environ 20 000 fantassins et 3 000 cavaliers.). Les soldats romains partirent donc à la poursuite d’Hannibal. Au soir du 20 juin 217 avant Jésus Christ, après plusieurs jours de marche, l’armée établit son camp dans le vallon du lac Trasimène. Au petit matin, les Romains se mirent en marche. Comme d’habitude, les chariots de vivres furent placés au milieu, les soldats sur les côtés, les gradés à l’avant du convoi.

C’est alors qu’Hannibal et ses soldats (environ 30 000 hommes et 10 000 cavaliers.), qui s’étaient dissimulés sur les hauteurs à l’abri du brouillard, derrière les collines entourant le vallon, se ruèrent sur les Romains. Flaminius et les gradés furent tués les premiers, ce qui eut pour effet de désorganiser totalement le reste de l’armée. Certains moururent sur place, alors que d’autres tentèrent de fuir en passant par le lac (de nombreux Romains moururent noyés, du fait de leur équipement.).

Le Numide Maharbal, commandant de la cavalerie d'Hannibal, poursuivit alors les Romains qui tentaient de s'échapper. Rattrapés par leurs ennemis, les fuyards acceptèrent de se rendre, à condition qu'ils aient la vie sauve.

Suite à la bataille du lac Trasimène (qui s’apparente cependant plus à une embuscade.), les Romains qui avaient été faits prisonniers furent en grande partie exécutés, mais Hannibal relâcha les alliés de Rome (espérant que ces derniers se rallient à lui à l’avenir.). Au final, l’armée romaine perdit 15 000 hommes, alors que les Carthaginois n’eurent qu’un millier de tués (principalement des Gaulois, qui étaient les moins disciplinés des auxiliaires d’Hannibal.).

 

            Rome, qui venait de subir trois sanglantes défaites coup sur coup, n’avait plus les moyens, pour le moment, de lever une nouvelle armée. Le sénat nomma donc un dictateur pour tenter d’arranger la situation. Ils choisirent Fabius Maximus Verrucosus Quintus, dit Cunctator (‘le temporisateur’.). En effet, ce dernier se lança dans des opérations de guérilla, refusant à Hannibal de l’affronter en bataille rangée. Cependant, le sénat n’apprécia guère les méthodes du Cunctator, jugées trop humiliantes. Les sénateurs firent donc en sorte qu’il soit accompagné d’un maître de cavalerie (qui était une sorte de général en chef du dictateur[6].), Minucius Rufus, qui était un de ses opposants politiques. A cause de cela, les plans du Cunctator ne se déroulèrent parfois pas comme prévu.

Cette même année 217 avant Jésus Christ, Gnaeus Cornelius Scipio Calvus détruisit les réserves d’Hannibal en Hispanie.

 

            En 216 avant Jésus Christ, deux nouveaux consuls romains furent élus : Caius Terentius Varro (francisé en Varron.) et Lucius Aemillius Paullus (francisé en Paul Émile. Ce dernier, déjà consul en 219 avant Jésus Christ, s’était illustré au cours de la deuxième guerre illyrienne.). 

Hannibal, affaibli par les actions intentées contre lui par le Cunctator, souhaitait affronter les Romains au cours d’une bataille rangée. Marchant sur l’Apulie, Hannibal espère bien affronter et vaincre les Romains une nouvelle fois.

Le consul Paul Emile, un patricien, était d’avis de continuer la lutte d’harcèlement à l’encontre des troupes d’Hannibal, à l’instar du Cunctator. Son confrère Varron, un plébéien, voulait quant à lui affronter les hommes du Carthaginois une bonne fois pour toute (l’armée romaine était composée de 86 000 hommes et de 9 000 cavaliers, contre 55 000 hommes et 10 000 cavaliers pour les troupes d’Hannibal.).

Le 2 août 216 avant Jésus Christ, le consul Varron et ses hommes affrontèrent les troupes d’Hannibal, au cours de la bataille de Cannes[7]

La bataille de Cannes, par François Nicolas CHIFFLART, 1863, Petit palais, Paris.

A cette époque, l’armée romaine n’était pas encore professionnelle, les soldats étaient tous des citoyens qui s’étaient engagés pour défendre leurs biens. La formation des manipules et l’équipement dépendaient de l’âge et des revenus des soldats : les plus jeunes étaient placés à l’avant, les plus riches étaient équipés de lourdes cuirasses (les plus fortunés avaient les moyens d’entretenir un cheval, et abandonnaient l’infanterie pour rejoindre les rangs de la cavalerie.). 

Varron, comme c’était l’usage, disposa l’infanterie au centre, les troupes auxiliaires sur les côtés, et la cavalerie sur les ailes.

Hannibal, qui se savait en position d’infériorité numérique, fit une nouvelle fois preuve de son génie militaire : il envoya sa cavalerie s’attaquer à la cavalerie romaine. Puis, il disposa son infanterie en ligne (beaucoup plus longue que le rectangle formé par les Romains.).

Varron fit sonner l’assaut, et l’infanterie chargea les Carthaginois. Hannibal fit alors reculer le centre de sa ligne de front, faisant en sorte que les ailes de cette dernière prennent les Romains en tenaille.

En outre, comme les cavaliers carthaginois parvinrent à l’emporter sur les cavaliers romains, ils vinrent prêter main forte au reste de l’armée d’Hannibal. L’armée romaine, encerclée, fut massacrée.

Au final, si Varron parvint à s’échapper, Paul Émile perdit la vie au cours de l’affrontement, tout comme environ 50 000 Romains (10 000 autres furent capturés.). De leur côté, les Carthaginois n’avaient perdu que 6 000 hommes environ (une nouvelle fois, beaucoup de Gaulois furent tués.).

La bataille de Cannes reste dans l’Histoire comme un chef d’œuvre tactique, mais aussi comme une des plus sanglantes défaites de Rome.

Le soir de la victoire, les hommes d'Hannibal félicitèrent leur chef. Maharbal proposa alors au Carthaginois de marcher sur Rome. Cependant, sans que l'on ne sache trop pourquoi, Hannibal déclina la proposition de son allié. Maharbal lui répondit alors "les dieux n'ont pas tout donné au même homme; tu sais vaincre, Hannibal, mais tu ne sais pas profiter de la victoire."

Hannibal comptant les anneaux des chevaliers romains tués à la bataille de Cannes, par Sébastien SLODTZ, vers 1688, musée du Louvre, Paris.

 

c) Enlisement en Italie : suite à cette brillante victoire, Hannibal ne marcha pas sur Rome, mais sur Capoue, qui lui ouvrit ses portes. Apprenant la nouvelle de la défaite romaine, de nombreux peuples firent défection, dans le Samnium, le Bruttium, en Lucanie et en Apulie.

Aujourd’hui, l’on ne sait pas exactement pourquoi Hannibal préféra il s’installer à Capoue plutôt que de prendre Rome. Selon la tradition, le Carthaginois n’aurait pas su exploiter sa victoire, tout comme Pyrrhus quelques décennies auparavant. Mais la réalité n’est elle pas plus complexe ? Comme nous l’avons vu au cours des affrontements précédents, Hannibal avait toujours fait en sorte de s’attirer la sympathies des alliés de Rome (libération des prisonniers, etc.). Le Carthaginois souhaitait sans doute faire en sorte que les Romains perdent tous leurs alliés, et se retrouvent seuls et impuissants face à Carthage.

A noter cependant que si Hannibal l’avait emporté sur les Romains sur terre, ces derniers lui restaient bien supérieurs sur mer. De cette manière, les Carthaginois ne pouvaient pas compter sur des renforts, et durent se débrouiller par eux même (c’est pour cette raison qu’Hannibal ne s’empara pas de Brindisi, de Naples ou de Rhegium.).

Hannibal passa donc quelques mois dans la ville (c’est l’épisode que l’on appelle les délices de Capoue.), attendant des renforts et tentant de nouer des alliances.

 

            En 215 avant Jésus Christ, Hannibal ne reçut qu’un faible renfort de la part de son frère Magon. En effet, quelques mois auparavant, ce dernier était parti enrôler de nouveaux soldats en Hispanie, et avait décidé de s’emparer de la Sardaigne, avant d’accoster en Italie. Seulement, les autochtones vivant dans l’île se montrèrent très hostiles aux Carthaginois. Magon perdit de nombreux hommes, et dut se résoudre à rejoindre son frère avec un effectif réduit.

 

Au printemps 215 avant Jésus Christ, Hannibal s’allia avec Philippe V de Macédoine. C’est ainsi que débuta la première guerre de Macédoine[8]. Cependant, cette alliance ne fut pas des plus heureuses.

Buste de Philippe V, II° siècle après Jésus Christ (copie romaine d'après l'antique), musée national de Rome, Rome.

En effet, le roi de Macédoine ne put rien faire contre les Romains. D’une part, il ne put débarquer en Italie, Rome ayant installé une flotte à Brindisi ; d’autre part, il ne parvint pas à s’emparer des positions romaines en Illyrie (Dyrrachium et Apollonia.).

Afin de mettre fin à la menace, Rome fit en sorte d’attaquer Philippe V sur ses arrières. Ils s’allièrent ainsi à des ennemis de la Macédoine : la Ligue étolienne en 212, Sparte en 211, le royaume de Pergame en 209 avant Jésus Christ.

Au final, Philippe V signa la paix avec les Romains en 205 avant Jésus Christ, une fois qu’Hannibal n’eut plus la moindre chance de l’emporter.

 

            Toujours en 215 avant Jésus Christ, Hiéron II, tyran de Syracuse, mourut. Son petit fils Hiéronyme prit alors le pouvoir, renouvelant l’alliance avec Rome. Cependant, de graves troubles agitèrent la ville, peu après l’accession du nouveau roi au trône. Hiéronyme décida alors de quitter l’alliance romaine, mais cela ne calma pas la population. En 214 avant Jésus Christ, le roi et la famille royale furent massacrés.

L'assassinat de Hiéronyme, par Boccace, enluminure issue de l'ouvrage de casibus, France, XV° siècle.

Hannibal profita de la situation et s’empara alors de la ville. De là, il put échafauder tranquillement ses plans de conquête de la Sicile.   Proclamant la liberté des cités grecques[9], le Carthaginois se présenta comme un conquérant imprégné d’hellénisme, reléguant les Romains au rang de barbares. D’ailleurs, ce discours fonctionna, car de nombreuses cités grecques de Sicile ou d’Italie du sud décidèrent de le rejoindre (comme Tarente, Crotone et Thurioi, en 212 avant Jésus Christ.).

 

            De leur côté, les Romains élurent consul le Cunctator, en 215 et en 214 avant Jésus Christ. Ce dernier, s’appuyant sur l’Étrurie, l’Ombrie et le Latium restés fidèles, recommença à harceler les troupes d’Hannibal. Cette stratégie porta ses fruits, et les difficultés du carthaginois se firent de plus en plus importantes.

En 213 avant Jésus Christ, le consul Marcus Claudius Marcellus, après avoir tenté de faire revenir Syracuse dans l’alliance romaine, décida de faire le siège de la ville. Les Romains durent alors se battre contre une armée de 25 000 hommes en provenance de Carthage, dirigée par Himilcon. Défait par Marcellus, le Carthaginois dut reculer, et partit occuper Agrigente.

Le siège de Syracuse fut long, la cité étant continuellement ravitaillée par les navires carthaginois. Cependant, ces derniers, inférieurs au Romains, ne purent apporter aucune aide militaire à la ville.

En 211 avant Jésus Christ, Marcellus parvint à s’emparer de Syracuse, et les Romains pillèrent la ville. C’est au cours du sac de la ville que le savant Archimède, qui était en train de tracer des figures géométriques dans le sable, fut tué par un soldat romain.

La mort d'Archimède, gravure du XVIII° siècle (d'après le tableau de Pier Francesco Mola, XVI° siècle).

Les Romains parvinrent aussi à reprendre pied en Italie. Profitant du fait qu’Hannibal soit occupé à Tarente (la cité lui avait ouvert ses portes, mais la garnison romaine n’avait pas déposé les armes.), ils assiégèrent Capoue en 212 avant Jésus Christ. Bien qu’Hannibal les obligea à abandonner le siège de la cité, les Romains revinrent à la charge en 211 avant Jésus Christ. Le Carthaginois décida de faire diversion et de marcher sur Rome. Cependant, les Romains refusèrent de l’affronter, tirant les leçons de leurs erreurs passées. Hannibal, sans disposer de machines de siège, décida de se retirer dans le sud de l’Italie.

En 211 avant Jésus Christ, Capoue tomba, tout comme Tarente, en 209 avant Jésus Christ (30 000 habitants furent réduits à l’esclavage, pour avoir soutenu Carthage.).

Par la suite, les Romains vainquirent Hannibal par deux fois, à Salapia (208 avant Jésus Christ.), et à Grumentum (207 avant Jésus Christ.).

 

d) Offensive des Scipion en Hispanie : cependant, il ne faut pas oublier que les Romains se battirent aussi en Hispanie. Publius Cornelius Scipio et son frère, Gnaeus Cornelius Scipio Calvus, s’y battaient depuis 218 avant Jésus Christ.

En 215 avant Jésus Christ, ils soutinrent en Hispanie la révolte du roi Numide Syphax, ce qui empêcha les Carthaginois d’envoyer des renforts à Hannibal en Italie. Cependant, ce dernier fit la paix avec Carthage en 212 avant Jésus Christ.

Hasdrubal, le frère d’Hannibal, eut ainsi les mains libres pour s’attaquer aux armées romaines en Hispanie. Les frères Scipion, chacun à la tête d’une armée, se trouvaient alors en Andalousie. En 211 avant Jésus Christ, les Carthaginois attaquèrent les deux armées séparément, et l’emportèrent (les Scipion furent tués au cours des deux batailles.). Les restes des deux armées se retirèrent alors sur l’Ebre.

 

            Publius Cornelius Scipio Africanus, plus connu sous le nom de Scipion l’Africain, succéda à son père, Publius Cornelius Scipio, tué en 211 avant Jésus Christ.

Buste de Publius Cornelius Scipio Africanus, conservé au musée du Capitole, Rome.

Le jeune homme, nommé proconsul en Hispanie (alors qu’il n’avait jamais été consul.), remporta de nombreuses victoires.

En 209 avant Jésus Christ, Scipion commença par s’emparer de Carthagène, puis parvint à se concilier les faveurs des chefs ibères.

 La prise de Carthagène, tapisserie composée vers 1688, musée du Louvre, Paris.

En effet, suite à la prise de la cité, Scipion s’était emparé de la fiancée d’Allutius, un chef ibère. Bien que la demoiselle fut d’une grande beauté, le Romain préféra la restituer à son compagnon, sans demander de rançon. Allutius, touché par la générosité de Scipion, s’engagea du côté de Rome, et incita de nombreux chefs ibères à en faire autant.

La continence de Scipion, par Niccolo del ABATE, XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.

Par la suite, le Romain  l’emporta sur Hasdrubal à la bataille de Baecula, ; s’empara de Gadès (actuellement Cadix.) en 207 avant Jésus Christ ; vainquit Magon à Ilipa [10] ; et finalement réussit à conquérir toute la moitié sud de l’Espagne.

La bataille d'Ilipa, par Titus Livius (traduction de Pierre Bersuire), enluminure issue de l'ouvrage Ab urbe condita, Rouen, France, XV°siècle.

Lorsque Scipion rentra à Rome, en 206 avant Jésus Christ, les hostilités avaient prit fin en Hispanie. Auréolé de gloire, il fut acclamé par le peuple.

 

Cependant, suite à la bataille de Baecula, Hasdrubal, bien qu’ayant perdu beaucoup d’hommes, décida de rejoindre son frère Hannibal en Italie.

Hivernant en Gaule, Hasdrubal parvint à compléter les effectifs de son armée grâce à des contingents de Gaulois. Franchissant les Alpes à la tête d’une armée de 60 000 soldats, il se rendit dans le nord de l’Italie.

En face de l’armée carthaginoise se trouvaient le consul Marcus Livius Salinator[11] et ses soldats. Ces derniers furent cependant rejoints par les troupes de l’autre consul, Claudius Nero, qui avait eu vent de la marche d’Hasdrubal vers l’Italie.

Tentant de dissimuler au Carthaginois que ce dernier n’avait pas une mais deux armées en face de lui, les hommes de Claudius Nero passèrent la nuit dans le camp de Salinator.

Cependant, Hasdrubal découvrit la ruse des Romains, et décida de fuir, se sachant en infériorité numérique. Les deux consuls firent alors sonner la charge, et les deux belligérants s’affrontèrent au cours de la bataille du Métaure[12].

Les Carthaginois furent vaincus, et Hasdrubal mourut au cours du combat. Sa tête fut tranchée et envoyée à son frère Hannibal.

 

e) Offensive en Afrique : Magon, frère d’Hannibal, parvint à prendre la fuite, suite à la bataille d’Ilipa. Il se rendit ensuite en Ligurie et s’empara de Gênes (206 avant Jésus Christ.). Cependant, il ne put porter assistance à son frère. En effet, les troupes du consul Quintilius Varus vinrent à sa rencontre, et parvinrent à le vaincre. S’enfuyant à nouveau, Magon rejoignit Hannibal avec les quelques hommes qui lui restaient.

En outre, en 205 avant Jésus Christ, les Romains mirent fin à l’alliance entre Hannibal et Philippe V de Macédoine, se dernier se rangeant du côté de Rome.

Hannibal se retrouvait de plus en plus en difficulté, sa volonté de voir les alliés de Rome le rejoindre ayant échoué.

 

            En 204 avant Jésus Christ, Rome décida d’élire consul le jeune Scipion, bien que celui-ci n’ait pas l’âge légal. Ce dernier était alors favorable à une expédition contre Carthage, contrairement au Cunctator.

Quoi qu’il en soit, après avoir passé quelques mois à réunir des troupes (Scipion fit appel à des volontaires, ce qui ne se faisait pas à l’époque.), Scipion embarqua pour l’Afrique.

 L'arrivée en Afrique, tapisserie composée vers 1688, musée du Louvre, Paris.

Les premiers mois de l’expédition furent laborieux : Scipion, assisté dans sa lutte par Massinissa, un prince Massyle (ce dernier était opposé à Syphax, roi des Massaessyles, qui était allié avec Carthage.), remporta quelques petits combats contre les Carthaginois, mais ne parvint cependant pas à s’emparer d’Utique (les Romains furent en effet attaqués par les troupes de Syphax.). Par la suite, Scipion et ses hommes durent hiverner sur la côte, non loin de Carthage.

En 203 avant Jésus Christ, Scipion et Massinissa parvinrent à vaincre l’armée carthaginoise, assistée par les troupes de Syphax, au cours de la bataille des grandes plaines. Le roi des Massaessyles fut alors capturé par les Romains. Par la suite, Scipion présenta Syphax enchaîné sous les murs de Cirta. La ville décida alors de se rendre (les Romains s’emparèrent de Tunis peu après.).

Au mois de juin 203, Carthage accepte de faire la paix avec Rome. Scipion dicta les condition de reddition : Evacuation des soldats carthaginois en territoire romain (Italie, Gaule.), cessation de l’Hispanie à Rome, flotte réduite à 20 navires, paiement d’une indemnité de guerre de 5 000 talents.

 

Cependant, alors que des ambassadeurs carthaginois s’étaient rendus à Rome pour ratifier le traité de paix, Hannibal et Magon furent appelés en Afrique. Le conflit, que l’on croyait achevé, redémarra.

Hannibal, s’alliant avec Vermina, le fils de Syphax, décida de s’attaquer aux troupes de Scipion. Les deux armées s’affrontèrent au cours de la bataille de Zama, le 19 octobre 202 avant Jésus Christ.

La bataille de Zama, par Titus Livius, enluminure issue de l'ouvrage Ab urbe condita (traduction de Pierre Bersuire), France, XV° siècle.

Hannibal, qui l’avait toujours emporté sur les Romains, bien qu’étant à chaque fois en infériorité numérique, avait ce jour ci une armée plus importante que celle de Scipion (50 000 fantassins, 4 000 cavaliers et 80 éléphants de guerre pour Hannibal ; 35 000 fantassins et 9 000 cavaliers pour les Romains.).

La stratégie d’Hannibal reposait sur le rôle prépondérant des éléphants. Les mercenaires gaulois, placés en deuxième ligne, et l’armée carthaginoise, placée en troisième ligne, devaient attaquer ensuite, profitant de la débandade des Romains. Sur les ailes se trouvait la cavalerie (celle des Carthaginois d’un côté, celle de Vermina de l’autre.).

En face, Scipion avait tiré les leçons des échecs passés. En effet, au lieu de disposer l’infanterie romaine en un gros bloc rectangulaire, il la divisa en plusieurs manipules, laissant des passages libres entre elles. Quant à la cavalerie, une partie fut placée sur l’aile gauche, l’autre (celle de Massinissa.) sur l’aile droite.

Hannibal fit alors sonner la charge, et les éléphants s’avancèrent vers les lignes romaines. Cependant, le bruit des trompettes de guerre des Romains effraya les pachydermes, qui, se retournant, firent de gros dégâts au sein de l’armée carthaginoise. En outre, les éléphants qui parvinrent à passer furent évités sans dommages par les manipules. Les Romains profitèrent du passage des éléphants pour les accabler de traits.

Une fois que les pachydermes ne représentèrent plus un danger, les deux armées s’affrontèrent. Seulement, les éléphants ayant déjà fait de gros dégâts dans les rangs carthaginois, les Romains n’eurent pas de mal à prendre l’avantage.

C’est alors que la première ligne carthaginoise, composée de mercenaires gaulois, décida de se réfugier derrière la troisième ligne. Cependant, les soldats carthaginois refusèrent de laisser passer les Gaulois, et durent se battre contre eux, en plus des Romains.

Par la suite, Scipion fit entourer l’armée carthaginoise, reprenant la tactique qu’avait employé Hannibal au cours de la bataille de Cannes. Les Romains écrasèrent alors leurs ennemis, qui durent se résoudre à prendre la fuite.

La Bataille de Zama, Tapisserie composée vers 1688.

Les Carthaginois perdirent 20 000 hommes au cours de la bataille de Zama, et 10 000 furent capturés. Les Romains, quant à eux, n’eurent environ qu’un millier de morts.

Auréolé de gloire, Scipion reçut alors son surnom d’Africain[13].

 

Carthage, suite à cette défaite, dut se résoudre à signer avec Rome un traité de paix encore plus dur que le précédent. La cité dut abandonner l’Hispanie et les Baléares, sa flotte fut réduite à 10 navires, et dut payer une indemnité de guerre de 10 000 talents. En outre, il fut interdit aux carthaginois de se lancer dans une expédition militaire sans recevoir l’aval de Rome.

Quant à Massinissa, roi des Massyles, il reçut quelques années après les territoires de Vermina. Ce dernier, qui n’avait pas été présent à Zama, se présenta peu de temps après la bataille face à l’armée romaine. Vermina et ses hommes subirent une lourde défaite, et, en 200 avant Jésus Christ, après quelques années de guerre, il demanda à faire la paix avec Rome. Vermina fut alors destitué, et son royaume échut à Massinissa. Le royaume de Numidie fut alors unifié, sous l’égide d’un seul souverain.

Par la suite, Hannibal resta à Carthage pendant quelques années. Cependant, menacés par ses adversaires politiques, il fut contraint de s’exiler auprès du roi Antiochos III, en Syrie[14]. Se rendant en Asie mineure, il servit plusieurs rois, comme nous le verrons au cours des chapitres suivants.

           

            7° Rome à la conquête de la Méditerranée – Suite à la deuxième guerre punique, Rome se trouvait à la tête d’un véritable Empire. Mais Rome, au début du II° siècle avant Jésus Christ, n’était pas encore assez puissante pour s’attaquer aux royaumes d’Orient, alors entre les mains des descendants des diadoques[15]. Rome mit alors en place une stratégie à double objectif : d’une part, consolidation de ses nouvelles possessions (Hispanie, Corde, Sardaigne, etc.) ; de l’autre, action diplomatique et militaire à l’encontre des Etats pouvant représenter une menace.

 

a) Les conflits hors du territoire romain : en ce qui concerne les conflits qui eurent lieu hors du territoire romain, il est bon de prendre en compte la géopolitique de l’époque. L’épopée d’Alexandre III, mort en 323 avant Jésus Christ[16], était encore présente dans tous les esprits. Cependant, suite à son décès, ses généraux, les diadoques, se partagèrent son Empire, et ne purent s’empêcher de se faire la guerre.

Au début du II° siècle avant Jésus Christ, les diadoques étaient tous morts depuis longtemps, et les territoires conquis par Alexandre se réduisaient comme peau de chagrin. En effet, de nombreux petits royaumes, profitant de l’état de guerre constant et de la perte de pouvoir des souverains, obtinrent ainsi leur indépendance (par exemple la Bythinie, le Pont, Pergame, en Asie mineure.).

Rome sut profiter des velléités indépendantistes de ces petits royaumes, et s’allia donc avec eux contre les descendants des diadoques.

  

Le premier conflit à éclater, suite à la deuxième guerre punique, fut la seconde guerre macédonienne[17] (200 à 196 avant Jésus Christ). Rome, Pergamme et Rhodes eurent à affronter Philippe V de Macédoine (il descendait d’Antigone Monophtalmos, un des diadoques.).  

Cette guerre éclata suite à la prise de l’île de Chios par Philippe V, en 201 avant Jésus Christ. L’année suivante, le royaume de Pergame et Rhodes, inquiet de la montée en puissance des Macédoniens dans la mer Egée, décida de faire appel à Rome.

Les Romains, après deux années de luttes indécises, affrontèrent une nouvelle fois l’armée de Philippe V en 197 avant Jésus Christ, au cours de la bataille de Cynocéphales.

L’armée romaine, sous le commandement du consul Titus Quinctius Flamininus, comptait en ses rangs plus de 30 000 soldats, ainsi que quelques milliers de troupes auxiliaires (archers de Crète, cavaliers numides, etc.). De son côté, Philippe V alignait la fameuse phalange macédonienne[18], rassemblant plus de 20 000 soldats.

Comme nous pouvons le constater, le roi de Macédoine partait avec un inconvénient, celui d’être en infériorité numérique face aux Romains. Cependant, Hannibal avait prouvé à maintes reprises, au cours de la deuxième guerre punique, que le nombre ne faisait pas tout, et que la tactique devait jouer un rôle de premier plan.

Mais Philippe V lança ses soldats dans un assaut frontal, utilisant une tactique très ancienne, déjà utilisée par Alexandre le Grand et son père, il y a de cela plus de 100 ans.

Les Romains, bien plus mobiles que les soldats grecs, contournèrent ces derniers dès que l’assaut fut lancé, les attaquant sur les flancs. La phalange, difficile à manoeuvrer, ne pouvait se retourner et combattre. En outre, les actions individuelles étaient prescrites, les soldats devaient tenir le rang et ne jamais ne battre seuls.

Au final, la légion romaine, n’attaquant pas de front, écrasa sans problèmes l’armée de Philippe V. 8 000 grecs moururent, 5 000 furent faits prisonniers. Les Romains, quant à eux, avaient perdu moins d’un millier d’hommes.

Ce fut la première fois que les Romains battirent les Macédoniens au cours d’une bataille rangée. La Macédoine, qui fut un temps un pays à la tête d’un Empire immense, perdait plus qu’une bataille à Cynocéphales.

Peu de temps après, le roi de Macédoine dut faire la paix avec Rome. En 196 avant Jésus Christ, Philippe V signa le traité de Tempé avec Flamininus : le roi perdit toutes ses possessions en Grèce et en Asie mineure ; s’engagea à payer une indemnité de guerre de 1 000 talents ; livra la quasi-totalité de sa flotte aux Romains ; et devint allié de Rome. Cette dernière décida cependant de laisser son royaume à Philippe V, car la Macédoine était un Etat tampon entre l’Illyrie et la Grèce.

En 196 avant Jésus Christ, Flamininus déclara l’indépendance des cités grecques[19] au cours des Jeux Isthmiques (ils se déroulaient en effet dans l’isthme de Corinthe.). Mais en réalité, les cités grecques passèrent simplement d’une domination macédonienne à une domination romaine...

 

            En 192 avant Jésus Christ, les Romains durent s’opposer à un autre descendant des diadoques : Antiochos III, roi de Syrie[20] (il descendait de Seleucos, un des diadoques.).

Pièce de monnaie à l'effigie d'Antiochos III.

Ce souverain fut sans doute un des plus illustres représentants de la famille des Séleucides.

Lorsque Antiochos III arriva au pouvoir, le royaume séleucide était dans un triste état : les souverains précédents avaient perdu beaucoup de régions à l’est, et à l’ouest, l’Égypte lagide dominait totalement la partie orientale de la mer Méditerranée.

Antiochos III, qui rêvait de reconstituer l’Empire d’Alexandre, décida d’entamer une politique de conquêtes et de rétablissement de l’autorité royale : tout d’abord, le séleucide soumit la Perse et la Médie (221 avant Jésus Christ), ainsi que la moitié est de l’Asie mineure (216 et 214 avant Jésus Christ.). Puis, il rassembla une armée de 100 000 hommes, et mena plusieurs campagnes en Arménie, Bactriane et Parthie, qui furent victorieuses (210 à 205 avant Jésus Christ.). Il avança même jusqu’en Inde, où les souverains de la région, effrayés par une si grande armée, décidèrent de faire la paix. Ensuite, en 204 avant Jésus Christ, Antiochos III lança une série d’excursions sur les côtes du golfe persique. Enfin, la même année, le séleucide attaqua l’Égypte, profitant de la mort du roi, remplacé sur le trône par son fils, un enfant de cinq ans (Antiochos s’empara alors de la Palestine, de la Syrie, d’Éphèse, et de toute la côté hellespontique. En 195 avant Jésus Christ, Rome, voyant d’un mauvais œil les prétentions impérialistes d’Antiochos III, obligèrent les Égyptiens à faire la paix avec lui (l’Égypte commença dès lors sa lente décadence.).

Antiochos III, fort de ses multiples victoires, fit l’erreur de ne pas tenir compte de la montée en puissance de Rome. En effet, le séleucide abritait le célèbre Hannibal à sa cour, ce qui le rendit suspect aux yeux des Romains.

En 192 avant Jésus Christ, Antiochos III décida de marcher sur la Grèce, désirant réaliser à l’ouest ce qu’il était parvenu à faire à l’est. Cependant, Rome et ses alliés ne l’entendirent pas de cette oreille, et décidèrent d’en découdre. Ainsi débuta donc la guerre de Grèce.

Le conflit ne fut cependant pas long. En effet, en 191 avant Jésus Christ, les Romains arrêtèrent Antiochos III aux Thermopyles, obligeant le Séleucide à rentrer en Asie (Hannibal, à qui le Séleucide avait confié une flotte de guerre, fut lui aussi battu par les Romains. Il dut s’exiler à nouveau pour ne pas tomber entre les mains des Romains[21].).

Suite à ces victoires, Rome décida de poursuivre l’offensive, envoyant des troupes en Asie, commandées par Scipion l’asiatique, frère de Scipion l’Africain. Antiochos III fut alors battu à la bataille de Magnésie du Sipyle (190 avant Jésus Christ.), et fut contraint de faire la paix avec les Romains. Il signa alors la paix d’Apamée (188 avant Jésus Christ.), abandonnant toutes ses possessions en Asie mineure (données au royaume de Pergame.) ; livra la quasi-totalité de sa flotte aux Romains ; et fut contraint de payer une indemnité de guerre de 12 000 talents.

(A noter que les Romains étaient pénétrés en Galatie, en 189 avant Jésus Christ, un territoire allié d’Antiochos III.)

 

            Rome n’eut pas à intervenir en Grèce pendant plus d’une quinzaine d’années. Seulement, lorsque Persée de Macédoine monta sur le trône, à la mort de son père Philippe V (179 avant Jésus Christ.), le nouveau souverain tenta de mettre fin à la domination romaine en Grèce[22].

Tétradrachmes à l'effigie de Persée, vers 170 avant Jésus Christ, Altes museum, Berlin.

Persée, multipliant les alliances avec les ligues grecques, commençait à gagner en puissance, ce qui inquiétait fort les royaumes voisins. En 172, une plainte fut déposée devant le sénat romain par Eumène II, roi de Pergame. Ainsi débuta la troisième guerre macédonienne.

Cependant, le conflit commença mal pour les Romains. Les cités grecques ne voulurent pas les aider, ni l’Épire et l’Illyrie. En outre, Eumène II devant faire face à une insurrection galate, il ne put pas aider ses alliés romains.

Persée remporta une victoire sur les troupes romaines à la bataille de Callinicus, en 171 avant Jésus Christ. Cependant, les mois qui suivirent ne purent donner la victoire à aucun des deux camps.

En 168 avant Jésus Christ, le sénat romain envoya en Grèce le consul Lucius Aemilius Paulus (francisé en Paul Emile. Il était le fils du consul du même nom, tué à la bataille de Cannes[23].). Ce dernier envoya alors une partie de son armée vers la côte, afin de faire croire à une manœuvre de débordement. Puis, avec le reste de ses hommes, il passa par les montagnes de Macédoine afin de prendre Persée à revers.

Le roi, apprenant la manœuvre romaine, envoya un contingent de 10 000 hommes à leur rencontre. Ces derniers, se faisant battre par les Romains, se replièrent, et Persée fut donc obligé de changer de position. Il se dirigea alors vers le nord, puis décida d’établir le campement près de la cité de Pydna.   

Au matin de la bataille, les deux forces en présence étaient de taille équivalente. Les Romains avaient une armée de 40 000 hommes, les Macédoniens, quant à eux, étaient 45 000.

L’assaut fut donné dans l’après midi. Au départ, le terrain étant favorable, les phalanges macédoniennes enfoncèrent les lignes romaines. Ces derniers laissèrent alors progresser leurs ennemis, puis les attaquèrent sur les flancs.

En fait, tout comme à Cynocéphales, les soldats macédoniens ne purent résister aux légionnaires. La phalange, trop rigide, montra une nouvelle fois son infériorité à la légion romaine. L’échec fut sanglant pour les Macédoniens, qui perdirent près de 30 000 hommes à la bataille de Pydna (20 000 tués et 10 000 prisonniers.).

Paul Emile reçut alors son surnom de Macedonicus (ce qui signifie ‘le Macédonien’.).

Quant à Persée, il se réfugia par la suite à Amphipolis, où il tenta en vain de lever de nouvelles troupes. Puis, il se réfugia sur l’île de Samothrace, qui fut soumise à un blocus par les Romains. Persée et son fils Philippe se rendirent contre la promesse qu’ils auraient la vie sauve.

L’année suivante, en 167 avant Jésus Christ, la monarchie macédonienne fut abolie ; le royaume de Macédoine fut divisé en quatre districts autonomes (sous domination romaine, évidemment.). La dynastie des Antigonides fut la première à être éliminée par les Romains.

En Grèce, Rome s’assura de la soumission des cités grecques en multipliant les attaques contre les insoumis, réduisant en esclavage les Grecs les plus hostiles aux Romains, etc.

           

            Cependant, en 149 avant Jésus Christ, la Macédoine se révolta, faisant ainsi éclater la quatrième guerre de Macédoine.

L’intervention romaine fut rapide. En 148 avant Jésus Christ, les Romains réprimèrent un soulèvement en Macédoine (la région devint alors une province romaine.). Puis, en 146, ce fut la totalité de la Grèce qui tomba sous la domination de Rome, suite au sac de Corinthe.

 

            Un autre conflit eut lieu en même temps que la quatrième guerre de Macédoine : la troisième guerre punique. En 151 avant Jésus Christ, Carthage venait de finir de rembourser sa dette, et commençait à retrouver une certaine prospérité économique.

Les sénateurs romains savaient que Carthage ne représentait pas un danger (la cité ne possédait ni armée, ni flotte de guerre.), et voulaient attaquer à un moment où leur rivale n’était pas puissante, afin de préserver les générations futures. Soutenus par Caton (ce dernier clôturait ses discours au sénat par la phrase Delenda est Carthago, ce qui veut dire ‘il faut détruire Carthage’.), les sénateurs décidèrent alors de déclarer la guerre à  Carthage.

Rome utilisa un prétexte pour intervenir, arguant que les Carthaginois empiétaient sur le territoire de leur allié Massinissa.

L’expédition fut commandée par Publius Cornelius Scipio Æmilianus (francisé en Scipion Emilien.), le fils de Paul Emile le Macédonien (il était aussi le fils adoptif de Scipion l’Africain.). Les Romains débarquèrent en Afrique, et mirent le siège devant Carthage. Les Carthaginois ne purent s’opposer à leurs ennemis en bataille rangée, mais résistèrent pendant trois ans.

En effet, la ville ne tomba qu’en 146 avant Jésus Christ. La ville fut détruite, les Romains y répandirent du sel pour rendre le sol stérile, puis maudirent ce territoire.

Scipion Emilien reçut alors le surnom d’Africanus Minor (‘Second Africain’.).

A la fin de la guerre, les territoires appartenant à Carthage formèrent la province romaine d’Afrique.

 

            A noter qu’en 133 avant Jésus Christ, le roi de Pergame mourut sans laisser d’enfants. Sur son testament, il désigna Rome comme héritière de toutes ses possessions en Asie mineure. Le royaume de Pergame devint alors la province romaine d’Asie, en 129 avant Jésus Christ.

 

b) Les conflits sur le territoire romain : les conflits qui eurent lieu sur le territoire romain furent quasiment aussi nombreux et aussi violents que les conflits menés à l’extérieur.

 

            Le premier conflit éclata avant la fin de la deuxième guerre punique, en 203 avant Jésus Christ. Les Romains durent en découdre contre les Gaulois Boïens, ces derniers profitant de la guerre contre Hannibal pour se révolter. Cette guerre fut longue, et ne prit fin qu’en 191 avant Jésus Christ (par la suite, en 183 avant Jésus Christ, les Romains créèrent les colonies de Mutina (aujourd’hui Modène.) et de Parme.).

 

            Un autre conflit éclata en Hispanie, en 197 avant Jésus Christ. En fait, au cours de la deuxième guerre punique, les ibères avaient fait un bon accueil aux troupes romaines, commandées par Scipion l’Africain. Les autochtones voyaient en effet les Romains comme ceux qui allaient les libérer du joug carthaginois. Cependant, les Ibères déchantèrent bien vite lorsqu’ils se rendirent compte que Rome ne fit que continuer la politique colonialiste des Carthaginois.

L’Hispanie fut alors divisée en deux provinces romaines : l’Hispanie ultérieure et l’Hispanie citérieure. Rome, tout comme Carthage l’avait fait précédemment, exploita les ressources minières et agricoles du pays.

C’est dans ce contexte que la guerre éclata en 197 avant Jésus Christ. Les Ibères et les Lusitaniens (les peuples vivant au nord de l’actuel Portugal.) se révoltèrent contre Rome, ainsi que de nombreuses tribus d’Hispanie non soumises aux Romains.

Ce fut le consul Marcus Porcius Cato (francisé en Caton l’Ancien.) qui reçut la tâche de mettre fin à l’insurrection. Soumettant les tribus ibères situées sur les hauts plateaux en 195 avant Jésus Christ, il eut droit au triomphe en rentrant à Rome[24].      

Cependant, ce conflit ne prit véritablement fin qu’en 179 avant Jésus Christ.

 

            En Corse et en Sardaigne, des révoltes éclatèrent aussi. Récemment libérés de la tutelle carthaginoise, les habitants de ces îles n’acceptèrent pas de tomber sous la tutelle de Rome.

Un premier conflit éclata en 181 avant Jésus Christ, se répandant rapidement sur les deux îles. Les Romains furent inflexibles, et massacrèrent les insurgés.

Cependant, quelques années après, la Corse fut le théâtre d’une nouvelle insurrection populaire. Les Romains débarquèrent à nouveau sur l’île, en 166 avant Jésus Christ, et mirent fin à la rébellion, en 163 avant Jésus Christ.

La Sardaigne se révolta à nouveau, mais bien plus tard, en 126 avant Jésus Christ (Rome mata une nouvelle fois les insurgés sans grande difficultés.).

 

            Cependant, la situation en Hispanie se dégrada à nouveau, en 147 avant Jésus Christ. Les Lusitaniens, menés par leur chef Viriatus, se soulevèrent contre Rome.

Les Romains décidèrent naturellement d’intervenir, tentant de mettre fin à l’insurrection. Cependant, contre toute attente, Viriatus et ses hommes parvinrent à battre les troupes romaines à plusieurs reprises. Dès lors, voyant cela, les Ibères décidèrent de reprendre la lutte, eux aussi (en 143 avant Jésus Christ.).

Le consul Fabius Maximus Servilianus fut alors envoyé en Hispanie à la tête d’une armée, mais il fut pris au piège par Viriatus. Ce dernier, au lieu de massacrer les Romains, décida de signer la paix et de les laisser repartir chez eux. Ce geste de clémence du Lusitanien lui donna quelques années de répit.

(A noter que la répression romaine à l’encontre des Ibères ne prit pas fin, elle.).

Quelques années après, en 139 avant Jésus Christ, le consul Servilius Caepio (il succéda à Servilianus.) décida de passer à l’attaque. Mais Viriatus, à cette époque, ne parvint pas à motiver ses hommes, las de la guerre. Le Lusitanien décida alors de négocier avec Caepio. Cependant, ce dernier soudoya les proches de Viriatus pour qu’ils le tuent.

La mort de Viriatus, par José de MADRAZO, musée du Prado, Madrid.

A la mort de leur chef, les Lusitaniens ne voulurent pas continuer la guerre. Rome put alors s’emparer des territoires de feu Viriatus.

Rome ne put cependant mater l’insurrection ibère qu’en 133 avant Jésus Christ, suite à la prise de Numance. Ce fut Scipion Émilien (qui avait déjà fait le siège de Carthage, au cours de la troisième guerre punique.) qui fut chargé de prendre la ville d’assaut. Le Romain décida alors de faire le siège de la ville. Les habitants de Numance, voyant que tout espoir était perdu, et sachant que les Romains étaient impitoyables envers les insurgés, décidèrent de se suicider. Par la suite, la ville fut rasée.

C’est dans le sang que s’acheva donc la pacification de l’Hispanie (à noter que la partie  nord ouest du pays ne fut réellement conquise que sous le règne d’Auguste.).

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[1] Cette histoire nous est contée par Virgile dans l’Énéide. Pour un résumé de l’œuvre, reportez vous au 5, section I, chapitre premier, histoire de la Rome antique.

[2] Pour en savoir plus sur Ptolémée I° et les conflits entre Diadoques, je vous invite à vous reporter au chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique.

[3] Pour plus de détail sur la fin de la guerre dans le sud de l’Italie, référez vous au 6, section II, chapitre troisième, histoire de la Rome antique.

[4] Les Carthaginois l'écrasèrent entre deux planches cloutées.

[5] Plus de détails sur la déesse Fides en 7, section II, chapitre troisième, histoire de la Rome antique.

[6] Pour en savoir plus sur les charges de dictateur et de maître de cavalerie, voir le 3, section II, chapitre deuxième, histoire de la Rome antique.

[7] A ne pas confondre avec la ville de Cannes, située en France.

[8] Pour plus de détails sur Philippe V et la première guerre de macédoine, voir le 4, section VIII, chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique.

[9] La liberté des cités grecques était proclamée par les diadoques qui souhaitaient se concilier les bonnes grâces de ces dernières. Pour en savoir plus sur les conflits entre diadoques, reportez vous au chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique.

[10] Par la suite, Magon se dirigea vers Gênes, en Ligurie.

[11] Il fut surnommé Salinator, car il fit voter, quelques années après la deuxième guerre punique, une loi sur le sel.

[12] Le Métaure étant un fleuve coulant non loin de là.

[13] Scipion l’Africain est parfois désigné sous le nom d’Africanus Major, pour le différencier de son fils adoptif, lui aussi surnommé Scipion l’Africain (Africanus Minor.)

[14] Voir à ce sujet le 7, section III, chapitre quatrième, histoire de la Rome antique.

[15] Pour en savoir plus sur les diadoques, leurs descendants, et les conflits qui les opposèrent, reportez vous au chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique.

[16] Pour plus de détails sur les conquêtes d’Alexandre le Grand, voir la section IX, chapitre troisième, histoire de la Grèce antique.

[17] Plus de renseignements sur la première guerre macédonienne en 6, section III, chapitre quatrième, histoire de la Rome antique ou en 4, section VIII, chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique.

[18] La phalange était une formation de combat d’infanterie. Elle était composée d’une dizaine de rangées de soldats, appelés les hoplites. Ces derniers avaient dans leur main droite une longue pique de plus de cinq mètres de long, et un bouclier dans leur main gauche. Les hoplites évoluaient en rangs serrés, et la stratégie de la phalange reposait sur l’unité entre les soldats : leur gros bouclier ne protégeait que le côté gauche de leurs corps, mais en contrepartie il protégeait le côté droit du corps de leurs camarades.

Les hoplites avaient acquis une grande renommée en combattant aux côtés d’Alexandre le Grand, voyageant jusqu’aux portes de l’Inde.

[19] La liberté des cités grecques était proclamée par les diadoques qui souhaitaient se concilier les bonnes grâces de ces dernières. Pour en savoir plus sur les conflits entre diadoques, reportez vous au chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique. Hannibal, au cours de la deuxième guerre punique, l’avait fait, afin de se présenter comme un souverain empreint d’hellénisme (voir le 6, section III, chapitre quatrième, histoire de la Rome antique).

[20] Pour en savoir plus sur Antiochos III, voir le 3, section IX, chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique.

[21] Il se réfugia en Bithynie, dont le roi Prusias II était en guerre contre le royaume de Pergame (allié des Romains.). Cependant, Rome apprenant où s’était réfugié Hannibal, demanda au roi de Bythinie de livrer le Carthaginois. Ce dernier, pour ne pas être pris par les Romains, décida de s’empoisonner, en 183 avant Jésus Christ.

[22] Pour en savoir plus sur Persée de Macédoine, voir le 5, section VIII, chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique.

[23] Pour plus de détails sur la bataille de Cannes, voir le 6, section III, chapitre quatrième, histoire de la Rome antique.

[24] A Rome, l’on célébrait la cérémonie du triomphe en l’honneur de généraux romains qui avaient remporté une victoire contre l’ennemi (le général défilait alors dans les rues de Rome à la tête de ses troupes.). Lors du triomphe, les soldats avaient le droit de railler leur général (l’objectif étant d’appeler le vainqueur à la modestie.). Par contre, lorsque toutes les conditions n’étaient pas requises, les généraux devaient se contenter d’une ovatio (ce terme provient du mot ovin, car c’était ce type d’animal qui était sacrifié lors de la cérémonie.).

 

 
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