Marcus Tullius Cicero,
que nous appelons Cicéron (106 à 43 avant Jésus Christ.) naquit dans le
Latium, au sein d’une famille plébéienne ayant réussi à rejoindre la classe
des chevaliers. Recevant une formation en droit et en philosophie,
le jeune homme partit achever ses études en Grèce,
après avoir fait son service militaire.
Buste de Cicéron, vers 1600 (copie d'après l'antique.), musée du Louvre,
Paris.
Cicéron se
lança dans la politique en 75 avant Jésus Christ. Suivant le
cursus honorum,
il fut questeur, édile, préteur, puis consul.
Cicéron laissa une image d'homme intègre, désireux de s’élever au dessus du débat opposant
nobles et gens du peuple, et soucieux de débarrasser la classe politique de la corruption, de
l’arrivisme, de la démagogie et du népotisme.
Au cours de
sa carrière, Cicéron défendit de nombreuses causes. Tout d'abord, en 70 avant Jésus Christ,
il commença à se faire connaître en prenant la défense des Siciliens au
cours d’un procès contre Caius Licinus Verres, ancien gouverneur de
Sicile. Ce dernier était accusé de détournement de fonds et de pillage
d’œuvres d’art. Verres s’exila à Massilia (Marseille.), emportant ses trésors
avec lui, mais Cicéron remporta le procès. Il publia les discours qu’il avait
préparés, sous le nom de Verrines.
En
63 avant Jésus Christ, Cicéron dénonça la conjuration de Catilina, un
sénateur qui avait rassemblé des mécontents autour de lui, désireux de s'en
prendre au sénat. Catilina, voyant que sa conspiration était éventée, décida
de fuir, et mourut dans une bataille peu après. Cicéron publia alors les
Catilinaires, un recueil des discours
qu’il avait prononcé contre Catilina.
Cicéron, après les évènements de 63 avant Jésus Christ, se retira de la
vie politique, se consacrant à son métier d’avocat. Puis, en 58 avant Jésus
Christ, il fut exilé par Clodius Pulcher, un tribun de la plèbe qui avait
été accusé par Cicéron lors d'un procès.
Cicéron put néanmoins rentrer à Rome en 56 avant Jésus Christ. Il y eut
néanmoins de nouveaux heurts contre Clodius Pulcher. Suite à l'assassinat de
ce dernier, Cicéron fut désigné proconsul de Cilicie, en Asie mineure (51
avant Jésus Christ.).
Cicéron rentra à Rome l'année d'après,
alors que la ville était partagée entre partisans de César et de Pompée.
Prenant le parti de Pompée, Cicéron dut quitter Rome à nouveau suite à la
victoire de César sur son adversaire (à noter que César ne considérait pas
Cicéron comme un ennemi.). Néanmoins, les deux hommes firent la paix peu de
temps après.
Cependant, suite à la mort de César, en
44 avant Jésus Christ, deux prétendants se disputèrent sa succession. Marc
Antoine, bras droit de César, et Octave, petit neveu et fils adoptif de
César.
Cicéron, opposé à Marc Antoine, écrivit
alors les Philippiques, critiquant vivement ce dernier. En 43 avant Jésus
Christ, ce dernier riposta en promulguant de nouvelles proscriptions, avec
l'accord d'Octave. Cicéron, nommé sur la liste des condamnés, fut assassiné
en décembre ; sa tête et ses mains furent exposées sur le forum romain.
Nous avons conservé de nombreux écrits de Cicéron : 58 de
ses 88 plaidoiries nous sont parvenues, ainsi que de nombreux traités
rhétoriques et oeuvres philosophiques. Nous possédons aussi 800 lettres
qu'il écrivit à divers correspondants, ainsi que des fragments de ses
poésies.
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