Le nouveau
roi de France, tout comme ses prédécesseurs, fut soucieux d’agrandir les
frontières du royaume. Il en eut l’occasion lors de la guerre de Flandre.
A la fin du XII° siècle, le roi d’Angleterre
Edouard I°, alors vassal du roi de France, désirait mettre fin à ce lien.
Pour ce faire, il entra en contact avec Gui de Dampierre, comte de
Flandre, qui souhaitait obtenir l’indépendance de ses Etats.
Philippe IV décida d’attaquer sans plus attendre,
envahissant la Flandre en 1297 (Robert II d’Artois
remporta contre les Flamands la bataille de Furnes.).
Une trêve fut alors rapidement signée, au cours de
laquelle Philippe IV signa une paix séparée avec le roi d’Angleterre (en
1299, Edouard I° épousa Marguerite de France, fille de Philippe III ;
et en 1308, son successeur Edouard II
épousa Isabelle de France, fille de Philippe IV.).
Edouard I° rend hommage à Philippe IV, enluminure issue des Grandes Chroniques de France, XIV°,
Bibliothèque Nationale, Paris.
Edouard I° rend hommage à Philippe IV,
par Jean Fouquet, enluminure issue de l'ouvrage Grandes chroniques de
France, Paris, France, XV°siècle.
En outre, le roi de France installa plusieurs
garnisons dans les villes de cette région, et ordonna la construction d’une
forteresse à Lille.
En 1300, la trêve fut rompue, et les Français
envahirent à nouveau la Flandre. Cependant, si les classes les plus aisées
de la population étaient favorables à Philippe IV, le peuple préférait Gui
de Dampierre.
En mai 1302, en riposte contre l’autorité royale,
de nombreux miliciens français furent massacrés, au cours des mâtines de
Bruges (nommées ainsi en analogie avec le massacre qui eut lieu au cours
des vêpres siciliennes.).
Philippe IV décida de riposter immédiatement. En
juillet, Robert II d’Artois attaqua les Flamands, s’affrontant au cours de
la bataille de Courtrai.
Les chevaliers français, qui étaient environ
50 000 selon les sources de l’époque, se retrouvaient en face d’une armée
flamande deux fois moins nombreuse. Les chevaliers, sûrs de leur
supériorité, chargèrent tête baissée, sans se douter du piège que leur
avaient tendu les Flamands. En effet, à quelques mètres de leurs ennemis,
les Français tombèrent dans un fossé boueux, recouvert par des branchages.
Les Flamands se ruèrent alors sur les chevaliers, incapables de se relever à
cause de leurs lourdes armures, et les massacrèrent tous.
La bataille de Courtrai, enluminure issue
de l'ouvrage Grandes chroniques de France, France, XIV° siècle.
La bataille de Courtrai, par A. DE
NEUVILLE, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par
Guizot.
La bataille de Courtrai, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.
Philippe IV sortit très affaibli de cette
bataille : la fine fleur de la chevalerie française était en partie anéantie
(Robert II lui-même trouva la mort lors de la bataille.), et en outre les
Flamands se sentirent plus forts que les Français (Gui de Dampierre ne tarda
pas à rentrer en Flandre.).
A noter que cet affrontement est parfois baptisé
bataille des éperons d’or, car les Flamands, à la fin du combat,
s’emparèrent des éperons des chevaliers français en guise de trophées.
Philippe IV, afin de continuer la lutte, multiplia
les chevauchées en Flandre, récoltant ainsi un important trésor de guerre.
En août 1304, la flotte française parvint à
l’emporter sur la flotte flamande, ce qui apporta un atout non négligeable
au roi de France.
Plus tard dans le mois, Français et Flamands
s’affrontèrent une dernière fois, au cours de la bataille de Mons en
Pévèle.
La bataille de Mons en
Pévèle, par Guillaume Fillastre, enluminure issue de l'ouvrage Toison
d'Or, France, Paris, XV° - XVI° siècle.
L’affrontement fut longtemps indécis, mais finalement, les
Flamands, épuisés, décidèrent de se retirer, laissant la victoire à leurs
ennemis.
La bataille de Mons en Pévèle,
par LARIVIERE, XIX° siècle, château de Versailles, Versailles.
En 1305, Philippe IV signa le traité d’Athis
sur Orge avec la Flandre. Le comté parvint à conserver son indépendance,
mais la France s’empara de Lille, de Douai et d’Orchie.
|