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Histoire de l'Egypte antique

CHAPITRE TROISIÈME : L’Ancien Empire

(XXVII° - XXII° siècles avant Jésus Christ)

 

I : La III° dynastie (XXVII° à XXVI° siècles avant Jésus Christ)

           

            On appelle Ancien Empire la période s’étalant du XXVII° au XXIII° siècle avant Jésus Christ. Quatre dynasties se succédèrent dans ce laps de temps, entrainant une longue période de stabilité en Egypte (les Egyptiens de l’Antiquité considéraient eux-mêmes l’Ancien Empire comme l’âge d’or de leur civilisation, même si l’Egypte connut son apogée sous le règne de Ramsès II.).

Enfin réunifiés et vivant en paix, les Egyptiens purent ainsi faire prospérer leur administration, leur art et leur architecture (les trois pyramides de Gizeh datent en effet de la IV° dynastie.). En outre, les pharaons se lancèrent à cette époque dans plusieurs expéditions militaires, visant à agrandir les frontières du royaume.

 

1° Djoser, premier souverain de la III° dynastie (vers 2645 à 2610 avant Jésus Christ)  – Djoser, ou Djéser (il s’agit de son nom de Sa Râ, qui signifie « le saint[1]. »), monta sur le trône suite à la mort de son père Khâsekhemouy, vers 2645 avant Jésus Christ. Il épousa alors sa sœur Hetephernebty.

Statue à l'effigie de Djoser, musée du Caire.

Transférant la capitale de l’Egypte à Memphis, Djoser se fit édifier une pyramide à cinq degrés à Saqqarah (à noter qu’il s’agit de la première pyramide à avoir été construite en Egypte.), assisté par l’architecte Imhotep.

La pyramide de Djoser.

Officieusement premier ministre de Djoser et grand prêtre d’Héliopolis, Imhotep fut un des plus brillants cerveaux de l’Egypte Antique. Outre l’érection de la pyramide de Djoser (il remplaça l’utilisation de la brique rouge par de la pierre.), l’on attribue à Imhotep l’introduction du mythe osirien en Egypte[2].

Au cours des siècles suivant sa disparition, Imhotep fut divinisé par les Egyptiens et assimilé à Thot. Puis, au cours du I° millénaire avant notre ère, Imhotep parvint à surpasser la divinité démiurge Ptah.

Statuette d'Imhotep, musée du Louvre, Paris.

 

A l’instar de ses prédécesseurs, Djoser organisa lui aussi plusieurs raids contre la Nubie, afin de protéger les frontières du sud du royaume.

Tout comme Narmer/Ménès, Djoser fut auréolé de prestige par la postérité, nostalgique de l’âge d’or de l’Egypte. Toutefois, ce pharaon connut des heures sombres, car l’Egypte fut sous son règne frappée d’une terrible famine qui dura sept années : le cours d’eau du Nil baissa dangereusement, les crues se firent rares, et les récoltes furent mauvaises (sous les conseils d’Imhotep, Djoser décida de faire une offrande à Khnoum, divinité démiurge d’Eléphantine et maître du Nil, et le fleuve retrouva alors son cours d’antan.).

 

2° Les autres souverains de la III° dynastie (vers 2610 à 2575 avant Jésus Christ)  – Comme nous l’avons exposé plus haut, l’Egypte connut, sous l’Ancien Empire, une longue période de paix et de prospérité. Malgré cela, les généalogies des souverains n’en sont pas plus fiables aujourd’hui.

 

- Sekhemkhet (« la corporation des dieux est puissante. ») succéda à Djoser vers 2610 avant Jésus Christ (son nom de Nebty et de Nesout Bity est Djoser Teti.), et régna jusqu’en 2605 environ (à noter que l’on ne sait pas aujourd’hui quels étaient les liens de parenté entre Djoser et son successeur.).

Ce pharaon fut enterré dans une pyramide à degrés à Saqqarah.

La pyramide de Sekhemket.

- Khaba (ou Houdjefa II.), « le ba apparait », succéda à Sekhemkhet après la mort de ce dernier. Régnant jusqu’aux alentours de 2600 avant Jésus Christ, ce pharaon fit construire une pyramide à Zaouïet el Aryân, restée inachevée à sa mort.

La pyramide de Khaba.

- Houni (il s’agit de son nom de Sa Râ[3].) monta sur le trône suite à la disparation de son prédécesseur. Régnant jusqu’aux alentours de 2575 avant Jésus Christ, Houni est aujourd’hui le dernier souverain de la III° dynastie dont nous avons gardé la trace.

Horus embrasse le roi Qahédjet (il s'agissait peut être du nom de naissance du pharaon Houni.), musée du Louvre, Egypte.

En effet, Manéthon mentionne trois pharaons après Houni, qui nous sont aujourd’hui inconnus : Tosertasis, Sophis, Sephuris et Kerpherès.

 

3° L’étrange cas de Senakht/Nebka – Aujourd’hui, les égyptologues ne s’accordent pas sur l’emplacement des pharaons Senakht et Nebka dans la généalogie des souverains de la III° dynastie.

Certains affirment que Senakht (nom d’Horus signifiant « le protecteur victorieux. ») et Nebka (nom de Sa Râ signifiant « protecteur du Ka. ») seraient un seul et même pharaon, premier souverain de la III° dynastie (il s’agirait du frère aîné ou du beau frère de Djoser.).

D’autres pensent que Senakht aurait régné avant Djoser, et Nebka juste après Khaba ; ou que Senakht/Nebka ne font qu’un et auraient régné après Khaba.

Les sources étant lacunaires, il est aujourd’hui impossible de trancher.
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[1] Le nom d’Horus de Djoser est Netjerikhet, « la chair [des dieux] est divine. »

[2] Pour en savoir plus sur le mythe osirien, référez vous au 3, section II, chapitre deuxième, Mythologie égyptienne.

[3] Le nom d’Horus de ce pharaon est Kahedjet, « élevé de couronne blanche. »

 
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