La IV° dynastie reste aujourd’hui une
des dynasties les plus célèbres de l’histoire de l’Egypte. En effet, c’est
par son architecture et son art que cette dernière laissa son empreinte pour
les siècles à venir. En effet, c’est à cette époque que furent construits
les plus célèbres monuments de l’Egypte antique : les pyramides de Gizeh, la
pyramide rhomboïdale, le sphinx,
etc.
Le Sphinx de Gizeh.
Toutefois, malgré la profusion de monuments érigés à cette période, cette
dynastie nous est toujours très mal connue.
1° Snefrou, premier souverain de la IV°
dynastie (vers 2575 à 2550 avant Jésus Christ) – Houni, dernier pharaon
de la III° dynastie, avait eu comme successeur son fils Snefrou (son
nom de Nesout Bity signifie « celui qui rend parfait. »), fruit de son union
avec sa concubine Meresânkh I°.
Statue à l'effigie de Snefrou, musée du Caire, Egypte.
Montant sur le trône vers 2575 avant Jésus Christ, Snefrou décida de
légitimer son pouvoir en épousant sa demi sœur Hetepheres I°, fille
d’Houni et de son épouse officielle.
a)
Expéditions militaires et politique intérieure : se distinguant d’un
point de vue militaire en menant des opérations militaires en Nubie, dans le
sud du pays (le pharaon aurait alors rapporté 7 000 prisonniers et 200 000
têtes de bétail.), Snefrou fit aussi quelques incursions en Libye (contre
les remuants bédouins.) et dans le Sinaï (cette région fut alors exploitée
par les Egyptiens en raison de ces mines de turquoise et de cuivre.). Une
nouvelle expédition, cette fois ci contre la Syrie, aurait eu pour objectif
de rapporter en Egypte du bois de Cèdre, si précieux pour les constructions.
Stèle représentant le pharaon Snéfrou, retrouvée à Dahchour.
Par ailleurs, il créa officiellement la charge de Tâty (il s’agissait
d’une sorte de premier ministre.). Il confia d’ailleurs ce poste à
Nefermaât, un de ses fils.
Stèle représentant Rahotep,
vraisemblablement un des fils de Snefrou (à certains noter que certains
égyptologues pensent qu'il fut au contraire le fils de Houni, pharaon de la
III° dynastie, voire même qu'il n'était pas fils de roi.), musée du Louvre,
Paris.
b)
Les pyramides de Snefrou : Snefrou fit néanmoins construire plusieurs
pyramides. En effet, ce dernier fit ériger la pyramide rhomboïdale, la
pyramide de Meidoum, la pyramide rouge, ainsi que la pyramide Seïloum (cette
dernière est attribuée à Snefrou bien que les archéologues ne soient pas
sûrs qu’elle fut érigée sous son règne.).
L’érection de la pyramide de Meidoum débuta sous le règne du pharaon Houni,
mais ce dernier mourut avant la fin de travaux. Snefrou décida donc
d’achever la construction de cet édifice. Cependant, le revêtement de la
pyramide s’effondra suite à la fin des travaux (certains égyptologues
pensent au contraire que la pyramide n’aurait jamais été achevée.).
La pyramide de Meidoum.
La
pyramide de Seïlah est une petite pyramide haute de 7 mètres. Elle ne
contient pas de sarcophage non plus.
La
pyramide rouge, haute de 104 mètres de haut, est aujourd’hui la troisième
pyramide la plus haute d’Egypte (à noter qu’il s’agit de la première
pyramide à face lisse.). Fabriquée grâce à des pierres rouges en provenance
d’une carrière locale, cet édifice ne renferme cependant pas de sarcophage.
Elle se trouve à Dahchour, au sud de Saqqarah.
La pyramide rouge.
La
pyramide de rhomboïdale, située à Daschour, au sud de Saqqarah, est quant à
elle dotée d’une architecture très particulière. A l’origine, cet édifice
devait être à face lisse. Cependant, suite à un affaissement lors de la
construction, les architectes durent modifier les plans de la pyramide.
La pyramide rhomboïdale.
Snefrou, a sa mort, se fit enterrer dans cet édifice.
2° Kheops (vers 2550 à 2525 avant Jésus
Christ) – Khoufou (son nom de Nesout Bity signifie « qu’il me
protège. ») monta sur le trône suite à la mort de son père Snefrou. A noter
toutefois que nous avons coutume de donner à ce pharaon le nom de Kheops,
à l’instar de l’historien grec Hérodote.
Statuette à l'effigie de Khéops, musée du Caire.
Bien que nous ne connaissions que peu le règne de ce souverain, ce dernier
est cependant entré dans l’Histoire grâce à la construction de la pyramide
de Kheops.
Haute de 137 mètres de haut (146 mètres à l’origine.), cet édifice reste
aujourd’hui la seule merveille du monde encore intacte (même si le temps et
les hommes l’ont considérablement endommagée.). Il s’agit de la plus haute
pyramide d’Egypte.
Les travaux débutèrent dès l’arrivée de Kheops au pouvoir, et durèrent
pendant près de vingt années (30 selon certains chercheurs.).
La pyramide de
Kheops.
Toutefois, si l’on s’imagine de nos jours que la pyramide fut construite par
des esclaves maltraités, les récentes fouilles archéologiques nous ont
appris que la réalité était bien différente. En effet, la construction de la
pyramide étant considéré comme un acte spirituel et fédérateur, de nombreux
villages d’Egypte se seraient relayés afin d’envoyer des vivres et des
hommes pour prêter main fortes aux ouvriers déjà sur place.
Hérodote, pensant que Khéops était un roi vil et cruel, raconta dans ses
écrits que le pharaon, par manque d’argent, aurait alors décidé de
prostituer sa jolie fille, afin de financer le coût de fabrication de la
pyramide.
A
noter que nous ne savons toujours pas aujourd’hui de quelle manière furent
fabriquées les pyramides, à fortiori celle de Kheops.
Selon certains, les pierres étaient trainées le long d’une longue rampe
collée contre une des façades de la pyramide, puis ensuite assemblées.
Toutefois, le problème provient de l’inclination de la rampe lorsque
l’édifice est quasiment terminé. En effet, afin d’avoir une ligne droite en
pente douce, si la pyramide mesure 100 mètres, il aurait fallu construite
une rampe de plusieurs kilomètres de long.
Deuxième théorie, celle des rampes « en colimaçons », collées contre les
façades de l’édifice. Nouveau problème avec cette technique : comment faire
pour que les rebords ne s’écroulent pas lorsque les ouvriers passent dessus
avec un bloc de pierre pesant plusieurs tonnes ?
Enfin, la dernière théorie est aujourd’hui la plus récente dans le milieu
des Egyptologues. Certains d’entre eux avancent que les blocs n’auraient pas
été extraits de carrières de pierre, puis transportés jusqu’à Gizeh, mais
simplement moulés à même la pyramide.
A
sa mort, Kheops fut inhumé dans la pyramide qu’il avait fait bâtir.
3° Le règne méconnu de Djedefrê (vers 2525 à
2520 avant Jésus Christ) – Suite à la mort de Kheops, ce fut
Djedefrê qui monta sur le trône (son nom de Nesout Bity signifie « Râ
est stable. »), le fils que le défunt pharaon avait conçu avec sa quatrième
épouse Noubet.
Tête de Djedefrê, musée du Louvre, Paris.
Certaines sources laissent à penser que Djedefrê aurait éliminé son demi-frère Kouab I° (fils de
Kheops et de sa première épouse Meritites I°.), afin de pouvoir
monter sur le trône.
Toutefois, afin d’apaiser les tensions, le
nouveau pharaon décida de distribuer de postes à responsabilité élevée à
tous les membres de sa famille, mettant ainsi en place une sorte
d’oligarchie familiale (En effet, le défunt souverain avait eu quatre
épouses et près d’une dizaine d’enfants.).
Aujourd’hui, le règne de Djedefrê reste mal connu, les sources lui donnant
un règne court et agité.
A
sa mort, ce pharaon fut inhumé dans la pyramide de Djedefrê. Cet édifice,
mesurant à l’origine 106 mètre de hauteur, a considérablement souffert des
ravages du temps. En effet, utilisée comme carrière de pierre sous l’Empire
romain, la pyramide de Djedefrê ne mesure plus que 12 mètres de hauteur.
La pyramide de Djedefrê.
Avec sa sœur et épouse Hetepheres II, Djedefrê conçut plusieurs
enfants. Cependant, ce fut Khephren, un des fils de Kheops, qui
s’empara du pouvoir suite à la mort de son frère.
Statue du prince Setka, un des fils de
Djedefrê, représenté dans l'attitude du scribe, musée du Louvre, Paris.
4° Khephren (vers 2520 à 2495 avant Jésus
Christ) – Suite à la mort de Djedefrê, les enfants de Kheops se
disputèrent à nouveau pour monter sur le trône.
Ce fut
finalement Khafrê
(son nom de Nesout Bity signifie « Râ apparait. ») qui monta sur le trône
(il était issu de l’union de Kheops et sa seconde épouse Henoutsen.).
Certains égyptologues pensent même que c'est Khephren, et non Djedefrê, qui
aurait fait
assassiner Kouab I°.
Le nouveau pharaon, à l'instar de son prédécesseur, confia lui aussi aux
membres de sa famille des postes à responsabilité élevée.
A
noter que le nom de Khafrê fut hellénisé en Khephren par l’historien grec
Hérodote.
Statuette à l'effigie de Khephren.
Khephren, à l’image de son père, décida de se faire construire une pyramide.
Située à Gizeh, cette dernière est plus petite (114
mètres de haut dont 136 à l’origine.) mais a mieux résisté aux ravages du
temps.
La pyramide de
Khephren.
Certains égyptologues pensent que Khephren aurait
aussi fait construire le sphinx de Gizeh, mais nous n’avons à ce jour rien
trouvé nous permettant de confirmer ou d’infirmer cette thèse (les avis
divergent aussi sur le visage du sphinx : représente il Khephren ou Kheops,
ou bien quelqu’un d’autre ?).
Fragment de la barbe postiche du sphinx de Gizeh (à noter que
cette dernière fut restaurée vers 1420 avant Jésus Christ, sous la XVIII°
dynastie, et ne date donc pas de la IV° dynastie), British Museum, Londres.
A sa mort, vers 2495, Khephren se fit inhumer dans
la pyramide qu’il avait fait ériger.
5° Baka & Mykérinos (vers 2495 à 2475 avant
Jésus Christ) – La succession de Khephren se passa dans des conditions
qui nous sont aujourd’hui obscures. En effet, il semblerait que Baka,
le fils de Djedefrê, serait monté sur le trône suite à la mort de Khephren.
Après un court règne (vers 2490 avant Jésus Christ.), Baka mourut et aurait
alors laissé sa place à Menkaourê, fils de Khephren et de son épouse
Khamerernebti I° (certains égyptologues pensent que Baka aurait peut
être régné sur une simple principauté plutôt que sur l’Egypte entière.).
A
noter que Manéthon intercale entre les deux souverains un pharaon nommé
Ratoïses, qui aurait eu un règne de 25 ans.
Menkaourê (dont le nom de Nesout Bity signifie « le ka de Râ est solide. »)
est toutefois plus connu sous le nom de Mykérinos, grâce aux écrits
d’Hérodote.
Statuette à l'effigie de Mykérinos.
Ce
pharaon décida d’ériger une nouvelle pyramide à Gizeh, de taille bien plus
modeste que celle de ses prédécesseurs (62 mètres de haut pour 66 mètres à
l’origine.).
La pyramide de
Mykerinos.
A
noter que Mykérinos fut le dernier pharaon à ériger une pyramide aux
proportions aussi importantes. En effet, ses successeurs préférèrent faire
construire des tombeaux royaux de moindre envergure.
Ayant construit une pyramide plus petite, Mykérinos put ainsi consolider les
frontières du pays.
Certaines sources racontent que Mykérinos était épris de sa propre fille.
Une nuit, il ne put s’empêcher de la violer. Cette dernière, désespérée, se
serait alors suicidée. Le pharaon décida donc de l’inhumer dans une vache de
bois creuse recouverte d’or, à l’effigie de la déesse Hathor.
Mykérinos ne fit pas enterrer le cercueil mais le plaça dans une des plus
belles salles du palais royal.
Finalement, se souverain s’éteignit vers 2475 avant Jésus Christ, et se fit
inhumer dans sa pyramide.
6° Les derniers souverains de la IV° dynastie
(vers 2475 à 2465 avant Jésus Christ) –Suite à la mort de Mykérinos, ce
fut son fils Chepseskaf (qu’il avait eut avec son épouse
Khamerernebti II.) qui monta sur le trône (le nom de Nesout Bity du
nouveau pharaon signifie « son ka est auguste. »).
Chepseskaf décida lui aussi d’ériger une pyramide, à l’instar de ses
prédécesseurs. Cependant, sa construction resta inachevée en raison du décès
prématuré du pharaon (vers 2467 avant Jésus Christ.).
L’édifice, devant à l’origine mesurer près d’une centaine de mètres, fut
alors transformé en un gigantesque mastaba par la reine Khentkaous I°.
La pyramide de Chepseskaf.
La
période qui suit la mort de Chepseskaf nous est aujourd’hui très mal connue.
Selon certaines sources, il y aurait eu deux rois après la disparition de ce
pharaon : Djedefptah, ainsi qu’un autre dont le nom nous est inconnu
(les deux hommes auraient régné pendant une très courte période.).
La
IV° dynastie s’éteignit ainsi dans des conditions obscures…
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