La V° dynastie régna sur un Ancien
Empire au faîte de sa gloire. En effet, bien qu’elle laissa moins d’édifices
prestigieux que les pharaons de la dynastie précédente, ce fut au cours de
la V° dynastie que l’art de la sculpture et du relief dans les palais
funéraires connut son apogée, et que les échanges commerciaux avec le Proche
Orient firent connaître à l'Egypte une phase de prospérité sans pareille.
1° Ouserkaf (vers 2465 à 2460 avant Jésus
Christ) – Suite à plusieurs années de troubles dynastiques, ce fut
finalement Ouserkaf (son nom de Nesout Bity signifie « son ka est
puissant. ») qui s’empara du pouvoir.
Buste d'Ouserkaf, musée du Caire, Egypte.
Toutefois, aujourd’hui encore, les égyptologues se contredisent quant à la
filiation de ce pharaon.
Selon une première thèse, Ouserkaf serait le fils d’un prêtre d’Héliopolis,
Neferhetep, et de Neferhetepes, la fille du défunt pharaon
Djedefrê. Il aurait alors épousé Khentkaous I°, veuve de Chepseskaf.
Selon une seconde hypothèse, Ouserkaf serait le fils de Chepseskaf et de
Khentkaous, et aurait épousé Neferhetepes.
C’est à partir de la V° dynastie que les pharaons donnèrent une place de
premier choix au culte solaire (en raison de leurs liens familiaux avec
l’Eglise d’Héliopolis.). Ouserkaf, à l'instar de ses successeurs, ordonna
ainsi la construction de son temple solaire.
Les vestiges du temple solaire d'Ouserkaf.
Ouserkaf, à l’instar de ses prédécesseurs, décida lui aussi de faire ériger
une pyramide à Saqqarah, certes de moins grande ampleur que celles de ses
prédécesseurs (50 mètres environ.).
La pyramide d'Ouserkaf.
Cependant, cet édifice résista mal aux ravages du temps, car il fut pillé
très tôt
en raison des richesses qu’il contenait (calcaire, albâtre, basalte,
granite, etc.).
C’est à cet endroit qu’Ouserkaf décida de se faire inhumer, vers 2460 avant
Jésus Christ.
2° Sahourê (vers 2460 à 2445 avant Jésus
Christ) – A la mort d’Ouserkaf, ce fut son fils Sahourê qui
monta sur le trône d'Egypte (son nom
de Nesout Bity signifie « Râ est la protection. »).
Statuette à l'effigie de Sahourê, accompagné d'une divinité nomiaque, XXV°
siècle avant Jésus Christ, musée d'art métropolitain, New York.
Sahourê eut un règne à l’image de celui de ses prédécesseurs, faisant ériger
son propre temple solaire, et se lançant dans des expéditions contre les
sempiternelles cibles de l’Egypte (Libye, Liban, Nubie.).
Procession de divinités, fragment de
relief provenant du temple solaire de Sahourê, XXV° siècle avant Jésus
Christ, Neues museum, Berlin.
Ce
pharaon fit aussi ériger une pyramide, mais installa cette dernière à Abousir.
L’édifice, d’une hauteur d’environ 50 mètres, ne résista guère aux
ravages du temps. De cet édifice, pillé dès l’Antiquité, il ne reste plus
qu’un imposant tas de pierres.
La pyramide de Sahourê.
C’est à cet endroit que Sahourê se fit inhumer, vers 2445 avant Jésus
Christ.
A
sa mort, ce fut Neferirkarê qui monta sur le trône, le fils qu’avait
eu Sahourê avec son épouse Neferthanebty (cette dernière était
vraisemblablement une courtisane d’origine asiatique.).
3° Neferirkarê et Shepsekarê (vers 2445 à 2430
avant Jésus Christ) – Neferirkarê (son nom de Nesout Bity signifie « ce
que fait le ka de Râ est parfait. »), peu de temps après son arrivée sur le
trône, décida de faire ériger son temple solaire et sa pyramide à Abousir.
Il
se fit alors inhumer dans cet édifice, vers 2435 avant Jésus Christ. A noter
qu’à l’instar des pyramides des autres souverains de la V° dynastie, celle
de Neferirkarê est aujourd’hui très endommagée. En outre, il semblerait que
ce pharaon soit mort avant que sa pyramide ne soit achevée.
La pyramide de Neferirkarê.
A
la mort de Neferirkarê, ce fut Shepseskarê qui lui succéda. Le
nouveau pharaon (dont le nom de Sa Râ signifie « le ka de Râ est
auguste. »), était vraisemblablement un des fils d’Ouserkaf, premier pharaon
de la V° dynastie.
De
ce souverain, qui régna jusqu’aux alentours de 2430 avant Jésus Christ, nous
ne connaissons quasiment rien.
Sa
pyramide se situe peut être à Abousir, mais cette dernière ne fut jamais
achevée, du fait de la brièveté du règne de ce souverain. C’est ainsi que
les égyptologues n’ont aujourd’hui pas réussi à identifier formellement la
tombe de ce souverain.
Possible emplacement des vestiges de la pyramide de Shepseskarê.
4° Neferefrê et Niouserrê (vers 2430 à 2390
avant Jésus Christ) – Neferefrê (dont le nom de Nesout Bity
signifie « Râ est parfait. »), fils de Neferirkarê et de son épouse
Khentkaous II, monta sur le trône à la mort de son oncle (?)
Shepseskarê.
Statuette à l'effigie de Neferefrê, musée du Caire, Egypte.
Toutefois, le règne de ce souverain reste aujourd’hui aussi peu connu que
celui de son prédécesseur. En effet, Neferefrê mourut prématurément (vers
2420 avant Jésus Christ, sans doute âgé d’une vingtaine d’années.), et la
pyramide dont il avait ordonné la construction à Abousir ne fut pas achevée
à sa mort.
C’est donc son frère Niouserrê (son nom de Nesout Bity signifie « la
force appartient à Râ. ») qui s’occupa de terminer les travaux. L’édifice,
dont seule la base avait été bâtie à la mort de Neferefrê, fut finalement
transformé en un gigantesque mastaba.
Niouserrê, montant sur le trône suite à la mort de son frère, n’avait sans
doute pas été préparé à régner. De ce fait, sa mère Khentkaous II exerça
vraisemblablement la régence pendant un temps (à noter que certains
égyptologues affirment que Shepseskarê aurait régné avant Niouserrê, en
raison du trouble dynastique causé par la mort de Neferefrê.).
Ce
souverain, régnant sur un pays en pleine croissance, fit ériger un complexe
funéraire en l’honneur de sa mère, et entreprit d’achever les travaux de
construction des pyramides de son père et de son frère.
En
outre, ce souverain se fit ériger son temple solaire et sa pyramide, tous
deux situés à Abousir.
Les vestiges du temple solaire de Niouserrê.
Niouserrê reçoit la vie de la part
d'Anubis, fragment de relief trouvé dans le temple solaire de Niouserrê, vers
2445-2114 avant Jésus Christ, Neues museum, Berlin.
La pyramide de Niouserrê (où ce souverain se fit
enterrer à sa mort vers 2390 avant Jésus Christ.), d’une hauteur d’une
cinquantaine de mètres, fut bâtie avec des matériaux précieux (calcaire,
basalte, granite, etc.). L’édifice, pillé dès l’Antiquité, n’est plus
aujourd’hui qu’un immense tas de pierres.
La pyramide de Niouserrê.
5° Menkaouhor et Djedkarê I° (vers 2390 à 2355
avant Jésus Christ) – Suite à la disparition de Niouserrê, ce fut
Menkaouhor (son nom de Nesout Bity signifie « les kas de Horus sont
puissants. ») qui monta sur le trône.
Le
nouveau souverain, très peu connu, était peut être un fils de Niouserrê.
Stèle à l'effigie de Menkaouhor, érigée vers 1300 avant Jésus Christ, musée
du Louvre, Paris.
Régnant de 2390 à 2380 avant Jésus Christ environ, Menkaouhor fut enterré
dans sa pyramide, qu’il avait fait ériger à Saqqarah (mettant ainsi fin à la
politique de ses prédécesseurs qui avaient fait ériger leurs monuments
funéraires à Abousir.).
A
noter que la pyramide de Menkaouhor n’a toujours pas été identifiée avec
certitude.
A
la mort de Menkaouhor, se fut Djedkarê I° qui monta sur le trône (son
nom de Nesout Bity signifie « le ka de Râ est stable. »).
Vase au nom de Djedkarê I°, musée du
Louvre, Paris.
Toutefois, nous ne connaissons pas aujourd’hui avec certitude les liens
unissant Djedkarê à ses prédécesseurs. Ce souverain était sans doute le fils
d’un des trois précédents pharaons (à savoir Neferefrê, Niouserrê ou
Menkaouhor.), car il semble qu’il n’y ait pas eu de troubles lorsque
Djedkarê s’empara du pouvoir.
Régnant jusqu’en 2355 avant Jésus Christ environ, Djedkarê se lança dans
plusieurs expéditions militaires en Nubie, afin d’affermir les frontières du
pays, mais multiplia aussi les échanges commerciaux avec le Proche Orient.
Rompant avec la tradition dynastique, ce souverain ne fit pas ériger de
temple solaire, et fit lui aussi bâtir sa pyramide à Saqqarah. A sa mort,
Djedkarê se fit inhumer dans la pyramide qu’il avait fait construire (à
noter que, chose rarissime, les égyptologues ont retrouvé la momie de
Djedkarê dans son sarcophage.).
La pyramide de Djedkarê.
6° Ounas, dernier pharaon de la V° dynastie
(vers 2355 à 2325 avant Jésus Christ) – Suite au décès de Djedkarê, ce
fut Ounas qui monta sur le trône. A noter que les égyptologues ne
savent pas avec certitude les liens unissant le nouveau pharaon et son
prédecesseur (Ounas était peut être le fils de Djederkarê.).
Vase au nom d'Ounas, musée du Louvre,
Paris.
Ce
souverain, bien qu’ayant un règne long, reste toutefois très peu connu de
nos jours. Faisant ériger sa pyramide à Saqqarah (cette dernière mesurait
alors près de 40 mètres de haut.), Ounas s’y fit inhumer à sa mort.
La pyramide d'Ounas.
De
l’édifice, ruiné comme toutes les pyramides de la V° dynastie, il ne reste
plus aujourd’hui qu’un immense tas de pierres. A noter toutefois qu’il
s’agit de la plus ancienne pyramide à texte connue (en effet, l’on y a
retrouvé une chambre funéraire recouverte d’inscriptions à caractère
religieux.).
Gaston Maspéro dans la chambre funéraire de la pyramide d'Ounas, gravure
issue de l'ouvrage Histoire de l'Egypte, par Gaston MASPERO,
France, XIX° siècle.
La jeune
Ipout I°,
fruit de l’union d’Ounas et de sa seconde épouse Khenout, épousa
Téti I°, qui monta sur le trône suite au décès du pharaon. Le nouveau
souverain mit ainsi en place la VI° dynastie.
|