Suite à la victoire de Cambyse II sur
les armées de Psammétique III, vers 525 avant Jésus Christ, l’Egypte se
retrouva dès lors sous domination perse.
Dans un sens, la situation du pays à cette époque n’était certainement pas
inédite. En effet, au cours des siècles précédent, l’Egypte avait été
envahie et asservie par des peuples étrangers à plusieurs reprises (comme
les Hyksos, les Libyens ou les Assyriens.).
Toutefois, ces souverains d’origine étrangère avaient toujours adopté les us
et coutumes égyptiens, et résidaient dans le pays.
Au
contraire, les souverains perses, bien qu’adoptant une titulature royale, ne
résidèrent pas en Egypte. De ce fait, les achéménides décidèrent de
rabaisser le pays au rang de simple satrapie,
et, pour la première fois depuis plusieurs millénaires, l’Egypte perdit
toute autonomie.
Les souverains perses qui se succédèrent au pouvoir pendant près d’un siècle
formèrent la XXVII° dynastie (à noter que cette époque est parfois appelée
première période perse.).
1° Cambyse II (vers 529 à 522 avant Jésus
Christ) – Cambyse II, comme nous l’avons vu précédemment, monta sur le
trône de Perse vers 529 avant Jésus Christ, suite à la mort de son père
Cyrus II (vers 529 avant Jésus Christ.).
A
noter que l’identité de la mère de Cambyse II reste aujourd’hui nimbée de
mystères, car plusieurs traditions exposent des données différentes. Selon
Hérodote, Cyrus II aurait demandé une des filles du pharaon Ahmosis II, mais
ce dernier lui aurait envoyé Nitetis, fille de son prédécesseur,
Apriès.
Au
contraire, selon les sources perses, Nitetis aurait épousé Cambyse II, et
non le père de ce dernier.
A
noter que dans les deux cas, Ninetis aurait invité le souverain perse à
déclarer la guerre à Ahmosis II, l’usurpateur ayant chassé Apriès du trône.
a)
La conquête de l’Egypte : à cette époque, l’Egypte était gouvernée
par le pharaon Ahmosis II, qui avait réussi à étendre sa domination
jusqu’aux royaumes du Proche Orient. Fort de cette prépondérance sur la
scène internationale, ce souverain avait noué de riches relations
diplomatiques avec ses voisins, dans le but de s’unir contre la Perse, ce
royaume se faisant de plus en plus menaçants.
Toutefois, Cyrus II avait vaincu les alliés d’Ahmosis II les uns après et
autres, et le pharaon, au crépuscule de sa vie, acheva son règne sans alliés
à ses côtés.
Lorsque Psammétique III, fils du défunt pharaon, s’empara du pouvoir,
Cambyse II, qui entretemps avait succédé à son père Cyrus II, décida
d’attaquer l’Egypte.
Comme nous l’avons vu au cours du chapitre précédent, la victoire perse fut
éclatante (ces derniers surent exploiter les superstitions des Egyptiens
pour vaincre leurs adversaires plus facilement.), et Cambyse II se fit
couronner pharaon vers 525 avant Jésus Christ
(pour l’occasion, il adopta un nom d’Horus, Semataoui, ce qui
signifie « celui qui unifie le double pays. »).
Par ailleurs, afin de s’attirer le soutien du peuple, Cambyse II se présenta
très vite comme un homme juste, punissant Psammétique III, fils de
l’usurpateur Ahmosis II qui avait chassé son rival Apriès du trône d’Egypte.
b)
Politique extérieure de l’Egypte sous Cambyse II : peu de temps après
sa prise de pouvoir, Cambyse II décida de poursuivre les projets de conquête
des précédents pharaons d’Egypte, s’attaquant aux royaumes de Napata et de
Méroé. Cependant, l’expédition fut un échec, les Perses accusant de
nombreuses pertes humaines suite aux traversées des déserts de la région.
Cambyse II décida alors de lancer une offensive contre la Libye, qui fut elle
aussi un échec. Enfin, l’expédition contre Carthage tourna court elle aussi,
les mercenaires phéniciens composant l’armée perse refusant de s’attaquer à
la cité (en effet, la ville avait été fondée par des phéniciens.).
c)
Cambyse II, la légende noire : Cambyse II resta dans les mémoires
comme un souverain cruel et tyrannique.
Hérodote, qui consigna dans ses écrits ce que lui racontèrent les Egyptiens
qu’il croisa, dresse un portrait accablant de ce souverain. En effet, Cyrus
II aurait pillé et détruit un grand nombre de temples, tué le taureau sacré
Apis, aurait procédé à des purges au sein de l’élite égyptienne, etc.
Toutefois, il convient aujourd’hui de nuancer ces propos recueillis à une
époque où le ressentiment à l’encontre des Perses était encore fort. De
prime abord, les Perses se sont effectivement livrés à des opérations de
pillage des lieux sacrés (les tombes de souverains de la XXVI° dynastie,
dépouillées de leurs richesses mais aussi de leurs momies, sont là pour en
témoigner.). Cependant, si les exactions menées par Cyrus II sont elles
aussi non négligeables, il faut toutefois rappeler qu’elles faisaient partie
intégrante des mœurs perses de l’époque.
Vers 522 avant Jésus Christ, Cambyse II était toujours en Egypte lorsqu’il
apprit l’usurpation de son frère Bardiya. Prenant immédiatement le
chemin vers la Perse, le pharaon mourut toutefois en cours de route, au
cours de l’été 522 avant Jésus Christ.
Une fois encore, de nombreuses traditions se contredisent quant à la mort de
ce souverain. Selon ces différents écrits, Cambyse se suicida constatant
qu’il ne pourrait remporter la victoire ; fut assassiné par des tueurs
mandatés par son rival ; ou bien mourut par accident.
Par contre, si le lieu de sa mort n’est pas non plus connu avec exactitude,
l’emplacement de sa tombe nous est connu, cette dernière ayant été retrouvée
très récemment.
2° Bardiya (vers 522 avant Jésus Christ) –
Bardiya, frère de Cambyse II, était donc lui aussi le fils de Cyrus II. Ce
dernier, peu de temps avant sa mort, préféra transmettre le trône à son fils
cadet, Cambyse II, se contentant de confier la satrapie d’Asie à son aîné,
Bardiya.
Nous ne connaissons pas aujourd’hui les raisons de ce choix, mais il est
clair qu’il entraîna une grande rivalité entre les deux frères.
Au
printemps 522 avant Jésus Christ, soit près de sept ans après la prise de
pouvoir de son cadet, Bardiya souleva les cités de Perses contre Cambyse II.
Ce
dernier, apprenant la nouvelle, décida alors de rentrer en Perse, mais
mourut en cours de route pendant l’été. De ce fait, Bardiya se retrouva les
mains libres, et fut rapidement couronné Grand Roi.
Toutefois, le nouveau souverain ne tarda guère à s’attirer les foudres de la
noblesse de Perse, et le général Otanès décida de renverser Bardiya.
S’entourant de plusieurs confrères, les sept conjurés ne tardèrent pas à
éliminer le roi, au cours du mois de septembre 522 avant Jésus Christ (selon
certains récits, Bardiya fut assassiné dans son lit ; selon d’autres, une
véritable guerre civile éclata entre les deux partis.).
L’un des conjurés, Darius I°,
monta alors sur le trône (selon Hérodote, les généraux décidèrent de choisir
celui dont le cheval hennirait le premier. Mais il semble plus probable que
Darius I° fut choisi suite à un consensus entre les généraux.).
A
noter qu’une fois de plus, ce récit reste aujourd’hui nimbé de mystères.
De
prime abord, pourquoi Bardiya aurait il attendu sept années avant de se
révolter contre son frère, si la décision de Cyrus II ne lui convenait pas ?
Par ailleurs, Hérodote, ainsi que plusieurs auteurs grecs
et Darius I° lui-même, affirment que le frère aîné de Cambyse II
aurait été assassiné par le mage Gaumata
(fut il tué à l’instigation de ce dernier ou bien sous les ordres de Cambyse
II ?) avant les évènements.
Par la suite, Gaumata, profitant de sa ressemblance avec Bardiya, en aurait
alors profité pour lancer une insurrection contre Cambyse II.
Toutefois, il convient une fois de plus de nuancer de tels propos. En effet,
il était dans l’intérêt de Darius I° d’affirmer que sa prise de pouvoir
était juste, et que Gaumata était un assassin perfide ayant lâchement
éliminé Bardiya, héritier légitime.
Si, au contraire, Darius I° avait ouvertement déclaré avoir usurpé le trône
à un fils de Cyrus II, nul doute qu’il n’aurait pas été soutenu par son
peuple.
3° Darius I° (vers 522 à 486 avant Jésus
Christ) – Suite à l’assassinat de Bardiya, les généraux révoltés se
rassemblèrent et décidèrent de confier le trône de Perse à Darius I°.
Comme nous l’avons vu précédemment, le nouveau souverain s’empressa de se
présenter comme un héritier des Achéménides (la dynastie royale perse.),
ayant légalement détrôné l’usurpateur Gaumata.
Par la suite, comme cela se pratiquait aussi en Egypte, Darius I° épousa les
femmes de la famille royale afin de légitimer son accession au trône. Ainsi,
le nouveau souverain épousa Atossa, veuve de Cambyse II ; Artystonè,
une petite fille de Cyrus II ; ainsi que Phaidimè, veuve de Bardiya et
fille du général Otanès (à noter que Darius I° eut au total sept épouses.).
a)
Un début de règne difficile : le nouveau souverain, bien qu’adoptant
un nom d’Horus, Menekhib (ce qui signifie « Horus rend le cœur
efficient. »), ne s’intéressa guère aux affaires de l’Egypte.
Amulette en forme de contrepoids de collier au nom de Darius I°, VI°
siècle avant Jésus Christ, musée du Louvre, Paris.
En
effet, dès le début de son règne, Darius I° fut confronté à une insurrection
des provinces du royaume (Elam, Babylonie, Médie, Assyrie, Parthie,
Margiane, Egypte, etc.).
Toutefois, Darius I° et ses généraux firent face, et, selon les sources de
l’époque, les révoltes locales furent réprimées en moins d’une année.
A
noter par ailleurs qu’un nouveau Bardiya se fit connaitre parmi les rangs
des insurgés, mais il fut rapidement vaincu.
Ces soulèvements nous permettent aujourd’hui de constater que la prise de
pouvoir de Darius I° ne faisait certes pas l’unanimité au sein du royaume.
En outre, ces multiples révoltes nous montrent aussi le royaume perse était
loin de former un Etat uni et cohérent.
Enfin, il convient de noter que les insurrections qui éclatèrent au cours
des années 522 et 521 avant Jésus Christ furent principalement le fait de la
noblesse locale, et non des populations indigènes (ce qui semble constituer
une preuve selon laquelle la domination perse était plus ou moins bien
acceptée.).
b)
La poursuite de l’expansionnisme perse : peu de temps après avoir
maté les insurrections locales, Darius I° décida de poursuivre la politique
de ses prédécesseurs, tentant de repousser plus à l’ouest les frontières du
royaume.
Dans un premier temps, le roi de Macédoine Amyntas I° reconnut la
suzeraineté de Darius I° (513 avant Jésus Christ.). Puis, en 512 avant Jésus
Christ, le roi de Perse s’empara de la Thrace, remontant jusqu’au Danube ;
en 508 avant Jésus Christ, il s’empara de l’île de Samothrace.
Toutefois, Darius I° échoua face aux Scythes, en 514 avant Jésus Christ (ces
derniers, installés en Russie méridionale, commerçaient activement avec les
Grecs, leur fournissant or, bois et ravitaillement. L’objectif de Darius I°,
qui avait des vues sur la Grèce, était de mettre fin à ces échanges
commerciaux.).
c)
La révolte de l’Ionie (499 à 493 avant Jésus Christ) : toutefois,
malgré ces récentes victoires, Darius I° dut faire face à une nouvelle
menace, la révolte des cités d’Ionie.
Les cités ioniennes, situées sur les côtes de l’Asie mineure, avaient été
conquises par Cyrus II au cours du VI° siècle avant Jésus Christ.
Milet, la plus prospère des cités d’Ionie, voyait cependant d’un mauvais œil
cette domination (cette cité n’avait pas été prise par les Perses, parvenant
à assurer son autonomie en échange d’un important tribut.). En effet, suite
à la prise de la Thrace par Darius I°, ce dernier décida d’interdire aux
Ioniens de commercer avec les royaumes du Pont Euxin.
En
499 avant Jésus Christ, sous la houlette d’Aristagoras, tyran de
Milet, les cités d’Ionie se révoltent (Ephèse, Phocée, Clazomènes, Colophon,
Priène, Téos, Chios, Samos, Erythrée, Myonte, Lébédos.), tout comme les
cités d’Eolide (une région située au nord de l’Ionie.).
En
effet, les conjurés pensaient être capables de rivaliser contre les Perses,
ces derniers ayant subi un important revers face aux Scythes, en 514 avant
Jésus Christ.
Aristagoras décida alors de se rendre en Grèce, afin de demander de l’aide.
Il se rendit tout d’abord à Sparte, mais la cité souffrait alors de
l’opposition des deux rois, Cléomène I° et Démarate.
Aristagoras ne reçut rien d’eux. Puis, il s’adressa à Athènes, qui accepta
de lui prêter une petite flotte de 20 navires. La cité d’Erétrie, quant à
elle, ne put lui en fournir que 5 (les deux flottes rassemblaient 2 000
hommes au total.).
Au
printemps de l’année 498 avant Jésus Christ, Aristagoras lança un raid
contre Sardes, pillant la ville après l’avoir prise. Les Perses et les
Libyens qui peuplaient la cité s’enfuirent alors.
A
la fin de l’été 498 avant Jésus Christ, les flottes d’Athènes et d’Erétrie
rentrèrent dans leurs cités respectives, laissant les Ioniens seuls face aux
armées de Darius I°.
Cependant, bien que les flottes alliées aient fait défection, le mouvement
de révolte prit de l’ampleur à l’automne 498 avant Jésus Christ, touchant
Chypre, l’Hellespont, la Carie (une région d’Asie mineure, située au sud de
l’Ionie.).
C’est alors que Darius I° décida de reprendre les choses en main. Levant une
importante armée, il mata en 497 avant Jésus Christ la révolte à Chypre et
dans l’Hellespont. Les Cariens, quant à eux, opposèrent une résistance plus
farouche : ils furent vaincus par deux fois, mais parvinrent ensuite à
battre les Perses. Les Cariens ne déposèrent leurs armes qu’après plusieurs
années de lutte, en 494 avant Jésus Christ.
A
cette date, Milet se retrouva seule (Aristagoras, le tyran de la ville,
avait été tué dans un combat en 497 avant Jésus Christ.). La cité fut alors
assiégée sur terre et sur mer par les armées perses. Un dernier combat eut
lieu près de l’île de Ladè, au cours duquel les 300 navires grecs furent
submergés par une flotte ennemie supérieure en nombre (600 navires perses,
phéniciens et chypriotes.).
Une fois la flotte grecque anéantie, la ville fut prise. Ses habitants
furent massacrés et déportés sur les rives du Tigre.
Enfin, en 493 avant Jésus Christ, les Perses achevèrent de mater la
rébellion, s’emparant des îles de Chios, Lesbos et Ténédos.
c)
Les débuts de la première guerre médique (491 avant Jésus Christ) :
suite à ces victoires contre les cités d’Ionie, Darius I° décida de
s’attaquer à la Grèce (à noter que le roi de Perse, en 492 avant Jésus
Christ, avait confié une flotte à son neveu Mardonios, afin que ce
dernier punisse Athènes d’avoir prêté main forte à Aristagoras. Toutefois,
l’expédition fut un échec car la flotte, prise dans une violente tempête,
sombra corps et biens.).
Suite à cet échec, Darius I° ne se découragea pas,
et prépara une nouvelle expédition contre la Grèce au cours de l’année 491
avant Jésus Christ. Par ailleurs, il envoya de nombreux ambassadeurs auprès
des cités grecques, leur demandant de se soumettre.
Une fois l’armée prête, Darius I° en confia le
commandement à deux généraux : ses neveux Artapherne (armée de
terre.) et Datis (marine.). L’on estime aujourd’hui que la flotte
perse rassemblait 600 trières, soit entre 30 000 et 50 000 hommes.
En 490 avant Jésus Christ, les Perses, reprenant
la tactique employée contre les Ioniens, traversèrent la mer Egée,
s’emparant de Naxos, Délos, Carystos (qui refusait d’ouvrir ses portes.) et
Erétrie (la cité fut détruite, ses habitants déportés.).
A noter que les Perses étaient conseillés par
Hippias, le fils de l’ancien tyran d’Athènes,
Pisistrate.
d) La bataille de Marathon, un épisode de la
première guerre médique (septembre 490 avant Jésus Christ) : en
septembre 490 avant Jésus Christ, l’armée perse débarqua sur la côte qui
longe la plaine de Marathon, située à une quarantaine de kilomètres
d’Athènes.
Les Athéniens, conduits par le stratège
Miltiade, décidèrent alors d’affronter l’armée perse. Recevant l’appui
de la cité de Platée, les Grecs purent ainsi aligner près de 10 000 soldats
sur le champ de bataille.
C’est alors que les Perses mirent un plan à
exécution : une partie de leur troupes, situées à Marathon, rembarqua dans
les navires, afin d’ensuite débarquer à Athènes (et prendre aisément la
ville, alors non défendue.). Le reste des troupes se mit en mouvement,
faisant en sorte d’empêcher les Athéniens de porter secours à leur cité.
Mis devant le fait accompli, les Grecs se devaient
de réagir. Les Spartiates avaient été contactés, mais ils n’étaient toujours
pas arrivés. Il fallait donc battre les Perses rapidement, pour pouvoir
ensuite porter secours à Athènes.
Miltiade, qui avait combattu au côté des Perses
pendant la guerre contre les Scythes, connaissait les faiblesses de
l’ennemi : tout d’abord, l’armée perse était un regroupement d’hommes
d’origines différentes, ne parlant pas tous la même langue.
En outre, leur équipement était composé de piques courtes et de boucliers en
osier (les hoplites grecs, quant à eux, portaient de lourdes protections, et
étaient armés de longues piques.).
Miltiade décida alors d’étendre la ligne des
soldats grecs, et renforça les ailes au détriment du centre.
Les deux camps se rencontrèrent finalement, et les
Perses tombèrent dans le piège. Le centre grec fit mine de céder, et les
Perses s’enfoncèrent dans la faille. Toutefois, les hoplites parvinrent à
encercler l’ennemi et à le tailler en pièces. Les troupes auxiliaires se
débandèrent en premier, bientôt suivies du reste de l’armée. Les Perses se
retirèrent alors dans leurs navires.
6 400 Perses furent tués, contre seulement 194
Grecs (selon les sources de l’époque, à prendre au conditionnel,
évidemment.).
A noter que c’est à l’occasion du combat de
Marathon que naquit l’histoire de l’épreuve du marathon : peu avant
l’affrontement, le hoplite Philippidès (ou Phidippidès.) fut
envoyé par Miltiade prévenir les spartiates de l’imminence du combat (soit
une distance d’environ 220 kilomètres.). Une fois sa tâche accomplie, il
rejoignit l’armée grecque.
La légende la plus connue raconte que Philippidès
fut envoyé à Athènes par Miltiade, suite à la victoire de Marathon. Après
avoir parcouru les 42 kilomètres le séparant de la cité, il aurait alors
crié nenikekamen ! (‘victoire !’), puis serait mort de fatigue.
e) Suite et fin de la première guerre médique
(491 avant Jésus Christ) : suite à cet affrontement, les Athéniens
purent porter assistance à leur cité, et les Perses, voyant que leur plan
avait échoué, décidèrent de se retirer.
Mais qui avait remporté la guerre ? D’un point de
vue grec, les Perses avaient subi une large défaite à Marathon, et s’étaient
avérés incapables de prendre Athènes.
Toutefois, les Perses avaient certes été vaincus
par les Grecs, mais s’étaient emparés de Naxos, Délos, Erétrie, etc. Au
final, si les Athéniens étaient parvenus à sauver leur ville, ils n’avaient
pas empêché Darius I° d’étendre sa sphère d’influence en Grèce.
Suite à cette victoire en demi-teinte, le roi
voulut lancer une nouvelle expédition contre la Grèce. Toutefois, ce projet
n’aboutit finalement pas, car Darius I° dut tout d’abord mater une révolte
qui avait éclaté en Egypte (486 avant Jésus Christ.).
Le roi de Perse s’éteignit la même année, et fut
inhumé dans son tombeau de Naqsh e Rostam.
Tombe de Darius I°.
4° Xerxès I° (vers 486 à 465 avant Jésus
Christ) – Xerxès I°, fils de Darius I° et de son épouse Atossa, monta
sur le trône suite au décès de son père.
A
noter que le nouveau souverain n’était que le fils cadet de Darius I°, son
frère aîné Artobarzanès ayant été écarté de la succession.
a)
Révoltes de début de règne, commencement de la deuxième guerre médique
(484 à 480 avant Jésus Christ) : dès le début de son règne, Xerxès I°
décida de poursuivre la politique de son père et de conquérir la Grèce.
Toutefois, le nouveau souverain dut remettre ses projets à plus tard, des
insurrections ayant éclaté en Egypte (484 avant Jésus Christ) et à Babylone
(482 avant Jésus Christ.).
Après avoir mis fin à ces rébellions, Xerxès I°
reprit ses préparatifs en vue d’une nouvelle expédition contre la Grèce
(vers 480 avant Jésus Christ.). Les préparatifs en vue de cette nouvelle
expédition furent très longs, et rien ne fut laissé au hasard. En outre,
Xerxès I° fit alliance avec les Carthaginois, qui reçurent l’ordre
d’attaquer les Grecs résidant en Grande Grèce (Sicile et Italie du sud.).
Ainsi, les habitants de cette région ne pourraient pas prêter main forte à
leurs compatriotes vivant en Grèce.
Les Perses savaient qu’ils pouvaient aussi compter
sur les habitants des territoires qu’ils avaient conquis, comme les Thraces
et les Ioniens. Xerxès I° reçut en outre l’aide de cités grecques
continentales (en Locride et en Béotie.), la plus importante étant Thèbes.
Xerxès I° décida de suivre les plans d’invasion de
son cousin Mardonios.
Ce dernier s’inspira des plans de l’expédition ratée de 492 avant Jésus
Christ. Son projet était de transporter jusqu’à Athènes une armée de terre
par l’Hellespont, puis passant par la Thrace et la Macédoine ; alors que la
flotte suivrait par mer un chemin parallèle. Athènes serait le point
de jonction des deux armées.
Xerxès I° fit alors ancrer dans le détroit de
l’Hellespont des centaines de navires, qui formèrent deux ponts (l’un
comptait 360 embarcations, l’autre 314.). Après avoir été ancrés, ils furent
liés entre eux par des cordes. Les Perses y posèrent ensuite des planches,
entourées de barrière de bois (afin que les animaux ne soient pas effrayés
par la mer.).
Le roi de Perse fit aussi creuser un canal dans
l’isthme d’Acté, afin que ne se reproduise pas la mésaventure de 492 avant
Jésus Christ.
Au printemps 480 avant Jésus Christ, Xerxès I°
lança l’offensive. Son armée franchit les deux ponts de navires, alors que
les Carthaginois partirent attaquer les Grecs de Sicile (ils furent
cependant vaincus à Himère, par Gélon de Syracuse. Cependant, ce
dernier ne vint pas au secours de ces compatriotes par la suite.).
Quels étaient les effectifs de l’armée perse ?
Hérodote raconte que Xerxès I° avait sous ces ordres 1 700 000 soldats,
chiffre qui semble largement exagéré. Aujourd’hui, l’on estime que le roi de
Perse avait une armée d’environ 300 000 hommes (composée de nombreux
peuples : Perses, Mèdes, Assyriens, Indiens, Caspiens, Ethiopiens, Libyens,
Ioniens, etc.), et que sa flotte se composait de 1 200 navires (en
provenance d’Egypte, Phénicie, Perse, etc.).
b) La réaction des Grecs (481 à 480 avant Jésus
Christ) : les Grecs, quant à eux, avaient vu avec appréhension l’armée
perse se préparer à l’invasion. A l’automne 481 avant Jésus Christ, les
cités de Grèce se réunirent à un congrès qui eut lieu à Corinthe, et
décidèrent de s’unir et de lever des troupes. L’armée de terre serait
dirigée par le roi de Sparte, Léonidas ; la marine serait confiée à
Eurybiade, un autre Spartiate (à noter que ce fut toutefois Athènes
qui fournit le plus grand nombre de navires, commandés par le stratège
Thémistocle.).
Les Grecs de la Ligue de Corinthe
n’opposaient donc aux Perses qu’une armée composée de 20 000 hommes environ,
ainsi que de 350 navires.
Cependant, au cours de l’hiver 481 à 480 avant
Jésus Christ, les Grecs coalisés ne parvinrent pas à s’entendre sur la mise
en place d’un plan de bataille : ils ne purent donc pas empêcher l’invasion
de la Thessalie par les Perses.
Il fallut attendre le mois d’août 480 pour que les
Grecs mettent un plan au point : ils choisirent d’occuper les Thermopyles,
une position défensive donnant accès à la Béotie et à la Grèce centrale. La
flotte grecque, de son côté, s’installa au nord de l’Eubée, à l’Artémision
(les Perses ne pourraient donc prendre à revers les Grecs placés aux Thermopyles.).
Ainsi, les Perses, s’ils voulaient conserver leur
contacts avec la flotte, étaient obligés de passer par le défilé des
Thermopyles : un chemin zigzagant, large d’une dizaine de mètres.
c) La bataille des Thermopyles : après être
passées par la Thessalie, les soldats perses descendirent vers le sud. La
flotte, quant à elle, attendit pendant une dizaine de jours afin que la
jonction entre les troupes terrestres et maritimes puisse avoir lieu au bon
moment.
Eurybiade, voyant arriver cette imposante escadre,
préféra quitta l’Artémision, longeant le canal d’Eubée jusqu’à Chalcis, où
il prit position.
Voyant le repli de leur adversaire, la flotte
perse décida de descendre plus vers le sud. Cependant, une violente tempête
s’abattit sur les Perses, qui perdirent en quelques jours plusieurs
centaines de navires (entre 300 et 400.).
Apprenant la nouvelle, Eurybiade décida de
reprendre sa position à l’Artémision. C’est alors qu’Achéménès,
l’amiral de la flotte perse (il était un fils de Darius I°.), décida de
faire diversion. Il envoya 200 navires contourner l’Eubée par le sud, mais
ces derniers furent pris dans une nouvelle tempête, et sombrèrent tous.
En août 480 avant Jésus Christ, les Perses
décidèrent alors de s’attaquer aux Thermopyles. Cependant, bien que
disposant d’une armée supérieure en nombre, les Perses ne parvinrent pas à
prendre le défilé, vaillamment défendu par Léonidas.
C’est alors que les Grecs furent trahis par un
citoyen de Malia nommé Ephialtès. Ce dernier révéla aux Perses qu’il
existait un sentier qui leur permettrait de prendre Léonidas et ses troupes
à revers.
Léonidas, se rendant compte de la manœuvre des
Perses, renvoya ses alliés grecs. Il décida de rester sur place, seulement
accompagné de 300 Spartiates, afin que l’armée grecque puisse se retirer en
bon ordre et se réorganiser.
Les troupes de Xerxès I°, ayant réussi à encercler
les Spartiates, les tuèrent tous, jusqu’au dernier.
Plus tard, un mausolée fut érigé en ce lieu,
portant l’inscription suivante : Passant, va dire à Sparte qu'ici ses
fils sont morts pour obéir à ses lois.
d) Le sac d’Athènes : suite à la bataille,
les Perses continuèrent d’avancer vers Athènes, s’emparant de plusieurs
villes de Béotie (dont Thèbes, qui se rendit sans combattre.).
Les Athéniens, quant à eux, se retrouvaient alors
dans une situation délicate. En effet, la ville ne possédait pas de
remparts, et les troupes étaient trop peu nombreuses pour rivaliser avec les
Perses.
Thémistocle décida alors d’évacuer la population
vers les cités environnantes. Seule une poignée d’habitants de la ville,
désireux d’en découdre avec les Perses, décidèrent de rester. Ils furent
massacrés par les hommes de Xerxès I°, qui pillèrent ensuite la cité.
e) La bataille de Salamine : la flotte
grecque était à l’Artémision quand eut lieu la bataille des
Thermopyles. Les chefs décidèrent alors de se retirer vers le sud.
La situation, en août 480 avant Jésus Christ,
était désastreuse pour les Grecs : le défilé des Thermopyles été tombé, la
Béotie avait été prise, Athènes avait été pillée. Le frère de Léonidas, le
roi de Sparte Cléombrote I°, décida de concentrer ses efforts sur la
protection du Péloponnèse, décidant de construire un mur sur l’Isthme de
Corinthe. La flotte grecque, quant à elle, abandonna l’Attique et se réfugia
à Salamine.
Xerxès I° décida alors de les y attaquer, persuadé
que la supériorité numérique de la marine perse lui donnerait l’avantage. En
effet, les Perses possédaient entre 500 et 600 navires (Hérodote avance le
chiffre de 1 200 navires, ce qui correspondait à l’effectif de la marine
perse au début du conflit.), alors que les Grecs ne pouvaient en aligner que
350 environ.
Le commandant de la flotte grecque, Eurybiade,
préférait se retirer vers le Péloponnèse, afin de se rapprocher des forces
terrestres. Thémistocle, pour sa part, lui demanda de rester à Salamine. Ce
dernier pensait, à juste titre, que les navires ennemis ne pourraient que se
gêner mutuellement en s’engageant dans le détroit, et seraient alors des
proies faciles pour la flotte grecque.
Au matin du 29 septembre 480 avant Jésus Christ, les Perses engagèrent le
combat. Ils progressèrent dans le défilé, à la poursuite de la flotte
grecque. C’est alors que cette dernière apparut, et fondit sur l’ennemi. Les
navires perses, trop nombreux, ne purent manœuvrer dans cet étroit passage :
les trirèmes grecques, plus rapides et mieux dirigées les éperonnèrent alors
de flanc.
Le plan de Thémistocle fonctionna à merveille, et, bien que les Perses et
leurs auxiliaires luttèrent avec courage, ils connurent à Salamine une
sanglante défaite (ils perdirent environ 200 navires.). Après douze heures
de lutte, les Perses se retirèrent en désordre, se repliant sur Phalère.
Thémistocle décida toutefois de ne pas poursuivre
la flotte Perse, craignant une hypothétique contre attaque de leur part (les
Grecs avaient perdu une quarantaine de navires, et ne se sentaient pas en
position dominante face à leur ennemi.).
f) La bataille de Platées : suite à la
bataille de Salamine, Xerxès I°, qui avait participé en personne à
l’expédition (ce qui n’avait pas été le cas de Darius I°.), décida de
rentrer en Perse, confiant ses troupes à son cousin Mardonios (l’armée
comptait alors plus de 100 000 soldats.). Les Perses hivernèrent donc en
Grèce continentale, en Thessalie.
Thémistocle, voyant que les Perses étaient
inactifs, proposa de partir à l’assaut, mais Eurybiade préféra rester sur la
défensive.
Au cours de l’hiver, des ambassades en provenance
de Perse se rendirent dans les cités grecques, leur demandant de s’allier
avec Xerxès I°. Ces dernières furent partout rejetées.
Finalement, au printemps de l’année 479, Mardonios
et ses troupes se remirent en mouvement. Ils ré-envahirent l’Attique,
occupèrent Athènes à nouveau, et s’installèrent en Béotie.
A la même époque, les Grecs levèrent une armée,
commandée par Pausanias, régent de Sparte et neveu de Léonidas (l’on
y trouvait des Spartiates et des Athéniens en majorité, ainsi que des
soldats issus de différentes petites cités de Grèce.). Au total, l’on estime
aujourd’hui que les effectifs grecs étaient de l’ordre de 40 000 soldats
environ.
L’armée grecque franchit alors l’isthme de
Corinthe, progressant vers la Béotie. Mardonios, quant à lui, installa ses
hommes près de la cité de Platées.
Les deux armées se retrouvèrent alors face à face.
Le 27 août 479 avant Jésus Christ, Mardonios décida de lancer l’assaut. Les
Perses se heurtèrent alors à une farouche résistance de la part des Grecs,
en particulier des Spartiates, et Mardonios trouva la mort au cours du
combat.
C’est alors que les Perses, pourtant bien
supérieurs en nombre, décidèrent de se retirer, en direction de
l’Hellespont. Les Grecs victorieux s’emparèrent alors d’un important butin
dans le camp de Mardonios.
Par la suite, l’armée grecque s’empara de Thèbes,
qui avait collaboré avec les Perses, et les dirigeants de la ville furent
exécutés.
f) La
bataille du cap Mycale : la
victoire grecque fut complétée par la destruction de la flotte perse au cap
Mycale, à l’automne 479 avant Jésus Christ : en effet, les navires qui
avaient été épargnés lors de la bataille de Salamine avaient été tirés à
terre près du cap Mycale. Les Grecs avaient ensuite incendié ces navires,
suite à une attaque surprise.
Cet évènement est
traditionnellement considéré comme la fin de la seconde guerre médique.
Cependant,
d’autres affrontements eurent lieu peu après : les Grecs (principalement des
Athéniens, dirigés par le srtatège Cimon, le fils de Miltiade.)
s’attaquèrent aux possessions perses de l’Hellespont et des îles de la mer
Egée.
En 478 avant
Jésus Christ, la prise de Sestos, à l’entrée des détroits, marqua la fin de
la menace perse et le début d’une nouvelle politique athénienne d’expansion
maritime
A noter toutefois
que la deuxième guerre médique ne prit fin qu’en 449 avant Jésus Christ,
suite à la signature de la paix de Callias.
g)
Fin de règne de Xerxès I° : suite à l’échec de son expédition en Grèce,
Xerxès I° décida de retourner en Perse et se consacra des lors à d’autres
activités, menant une politique de grands travaux.
Les dernières années de son règne nous sont aujourd’hui méconnues. En 465
avant Jésus Christ, il fut assassiné par son ministre Artaban.
Tombe de Xerxès I° (à droite.).
5° Artaxerxès I° (vers 465 à 424 avant Jésus
Christ) – Suite à la mort de Xerxès I°, son assassin, Artaban, décida
de rejeter le crime sur un des fils du défunt. Toutefois, Artaxerxès I°,
fils de Xerxès I° et de son épouse Amestris, se rendit compte de la
duplicité du régicide, et le fit exécuter.
a)
Les séditions d’Egypte : le nouveau souverain, surnommé Makrocheir
(ce qui signifie « Longue Main », car il en avait une plus longue que
l’autre.), dut faire face à une nouvelle insurrection en Egypte, dès le
début de son règne.
Les Egyptiens
ayant été soumis récemment, ils étaient alors les sujets plus remuants
du royaume perse. La rébellion,
bien que particulièrement longue, fut
finalement matée par Artaxerxès, vers 460 avant Jésus Christ.
Toutefois, Inaros, roi de Cyrène (les sources d’époque le présentent
comme un Libyen, fils de Psammétique III.), décida d’accueillir à sa cour
les Egyptiens partisans de l’indépendance.
Puis, se sentant suffisamment puissant, il se déclara roi d’Egypte (vers 459
avant Jésus Christ.), et demanda de l’aide aux Athéniens.
Athènes, alors en guerre contre les Perses (rappelons que la deuxième guerre
médique ne prit fin qu’en 449 avant Jésus Christ.), acceptèrent d’envoyer
une petite flotte en renfort.
Les Grecs furent rapidement confrontés à une armée perse, commandée par
Achéménès, fils de Darius I°. Le stratège athénien Cimon,
à la tête d’une importante flotte, parvint lui aussi à vaincre l’ennemi. Les
Perses, ayant perdu Achéménès lors de ces affrontements, décidèrent alors de
se replier vers Memphis, ancienne capitale de l’Egypte.
Toutefois, la victoire fut de courte durée. En effet, Inaros fut blessé
alors qu’il se rendait à Byblos, accompagné par ses alliés athéniens. Les
Grecs étant assiégés dans la cité par Mégabaze (un général perse
ayant participé à la bataille de Salamine.), Athènes, voyant la situation se
dégrader, décida alors d’envoyer une flotte en renfort. Toutefois, celle-ci
fut interceptée et détruite par une flotte phénicienne.
Finalement, après 18 mois de siège, les Grecs encore en vie furent
contraints de se rendre. Inaros, déporté à Suse, fut finalement exécuté
après plusieurs années de captivité, vers 454 avant Jésus Christ.
L’intervention athénienne était un échec. D’une part, les Egyptiens
n’avaient pas réussi à chasser les Perses ; d’autre part, les Grecs avaient
perdu plusieurs milliers d’hommes, à une époque ou la deuxième guerre
médique était encore loin d’être terminée.
b)
Fin de la deuxième guerre médique, fin de règne d’Artaxerxès I° : en 450
avant Jésus Christ, les Athéniens parvinrent à s’emparer de Chypre (à noter
que Cimon y trouva la mort.).
Artaxerxès I° décida alors de mettre en place un processus de paix,
négociant avec le stratège athénien Périclès.
La paix de Callias (du nom du négociateur grec.), signée en 449 avant Jésus
Christ, mit officiellement un terme à la deuxième guerre médique.
Artaxerxès I° renonçait dès lors à sa domination sur les cités grecques
d’Ionie, mais conservait toutes ses possessions, dont l’Egypte.
Suite à la signature de cet accord, le calme revint entre les deux pays,
mais en Grèce, la paix ne dura guère. En effet, les cités rivales,
débarrassées de leur ennemi commun, purent à nouveau se faire la guerre...
La
fin de règne d’Artaxerxès reste aussi méconnue que celle de son père. Ce
souverain mourut finalement vers 424 avant Jésus Christ.
Tombes d'Artaxerxès (à
droite.).
5° Xerxès II (vers 424 avant Jésus Christ) –
A la mort d’Artaxerxès I°, ce fut son fils Xerxès II (qu’il avait eu
avec son épouse Damaspia.) qui monta sur le trône.
Toutefois, le pouvoir fut rapidement réclamé par les deux demi-frères du
nouveau souverain, Sogdianos et Darius II.
Finalement, après quelques dizaines de jours de règne, Xerxès II fut
assassiné suite à un complot fomenté ses adversaires…
6° Sogdianos (vers 424 avant Jésus Christ) –
Après avoir éliminé son demi-frère Xerxès II, Sogdianos (fils
d’Artaxerxès I° et de sa concubine Alogune.) décida de s’emparer du
pouvoir.
Toutefois, son règne fut de courte durée, car, six mois après son
couronnement, son demi-frère Ochos se souleva contre lui.
Rapidement vaincu, Sogdianos fut finalement assassiné par un proche d’Ochos.
7° Darius II (vers 424 à 404 avant Jésus
Christ) – Suite à la disparition de son demi-frère, Ochos (il était le
fils d’Artaxerxès I° et de sa concubine
Cosmartidene.)
monta sur le trône, se rebaptisant Darius II.
Reconnu comme pharaon en Egypte, le nouveau souverain adopta un nom de
Nesout Bity, Meriamonrê (ce qui signifie « l’aimé d’Amon et de
Râ. »).
Epousant sa demi-sœur Parysatis (elle était la fille d’Artaxerxès I°
et de sa concubine Andia.), Darius II Nothos (ce qui signifie
« bâtard » en grec, ce souverain n’étant pas le fils de la première épouse
de son père.) eut un règne plutôt méconnu.
A
noter que les auteurs grecs peignirent un tableau plutôt sombre de Darius
II, faisant de lui un souverain faible et dominé par son épouse Parysatis.
A
cette époque, les guerres médiques n’étaient plus qu’un lointain souvenir,
et les Grecs, qui avaient perdu leur cohésion contre l’ennemi commun, se
déchiraient depuis près de dix ans. La guerre du Péloponnèse, qui fut
déclenchée en 431 avant Jésus Christ suite à un désaccord entre Athènes et
Sparte, changea considérablement les relations diplomatiques entre la Grèce
et le royaume perse.
Pendant plusieurs années, les deux années cités rivales ne parvinrent pas à
remporter l’avantage, et Darius II, prudent, préféra ne pas intervenir.
Toutefois, lorsque la défaite d’Athènes commença à se faire sentir, ce
souverain décida de profiter de la situation et se rapprocha de Sparte.
Darius II envoya alors son fils Cyrus le Jeune auprès des Spartiates,
leur versant d’importantes sommes d’argent en échange de la domination des
cités d’Ionie.
A
noter toutefois que les motivations du jeune homme étaient loin d’être
innocentes. En effet, Cyrus était le fils cadet de Darius II, et ce dernier
souhaitait que son fils aîné, Artaxerxès II, lui succède. L’objectif
de Cyrus était donc de se faire des alliés, en prévision de son futur combat
contre son frère. C’est ainsi que le jeune homme se lia d’amitié avec le
navarque Lysandre, commandant de la flotte de Sparte (407 avant Jésus
Christ.).
A
l’issue d’un mandat d’une année et non reconductible, Lysandre fut remplacé
par son compatriote Callicratidas. Toutefois, ce dernier ne plut
guère à Cyrus, qui cessa de verser de l’argent aux Spartiates. Toutefois, le
nouveau navarque trouva la mort suite à la bataille des Arginuses
(406 avant Jésus Christ.), où la flotte athénienne remporta la victoire.
Les Spartiates, soucieux de se concilier les bonnes grâces de Cyrus,
confièrent la charge de navarque à leur compatriote Aracos, et firent
de Lysandre son second (mais officieusement, ce fut lui qui commanda la
flotte.).
En
405 avant Jésus Christ, un dernier combat naval scella le sort d’Athènes. En
effet, suite à la bataille d’Aigos Potamos, la flotte spartiate
détruisit celle de sa rivale. Les Athéniens, privés de leurs navires, et
soumis à un blocus par Sparte, furent finalement contraints de déposer les
armes, en 404 avant Jésus Christ.
Sparte sortait victorieuse de la guerre du Péloponnèse, un conflit qui avait
duré près de trente ans. Toutefois, l’affrontement avait été dévastateur :
l’Attique était en ruines, et l’or perse avait entraîné une dévaluation de
la monnaie.
Darius II
s’éteignit au même moment que l’âge d’or d’Athènes, en 404 avant Jésus
Christ.
|