I : La XI° dynastie sous
le Moyen Empire (XXI° à XX° siècles avant Jésus Christ)
Après une période de troubles d’une centaine
d’années, plutôt méconnue par les égyptologues (2150 à 2020 avant Jésus
Christ.), l’Egypte fut à nouveau unifiée sous l’égide de Montouhotep II, un
des pharaons de la XI° dynastie.
Sous le Moyen Empire, le pays renoua avec son prestige d’antan, les pharaons
qui se succédèrent lancèrent ainsi des expéditions contre la Nubie et les
bédouins, restaurèrent et érigèrent temples et monuments, réformèrent
l’administration du pays, et mirent en place de riches relations
commerciales.
1° Montouhotep II réunifie l’Egypte (XXI°
siècle avant Jésus Christ) – Suite à la réunification officielle du
pays, vers 2020 avant Jésus Christ, Montouhotep II ne tarda guère à redonner
à l’Egypte son prestige d’antan.
Statue à l'effigie de Montouhotep II, musée du Caire, Egypte.
Dans un premier temps, le pharaon relança les relations commerciales vers le
Proche Orient, et plusieurs expéditions militaires eurent lieu afin de
sécuriser les voies de communication vers la Nubie (le pays avait obtenu son
indépendance depuis la fin de l’Ancien Empire.).
Par la suite, Montouhotep II réorganisa l’administration royale, nommant ses
proches à la tête des principaux nomes d’Egypte (il fut alors interdit aux
nomarques de transmettre leur fonction à leurs héritiers.). Par ailleurs,
Montouhotep II fit en sorte de réduire le pouvoir des autorités locales,
afin d’éviter les dérives ayant conduit à la chute de l’Ancien Empire.
Montouhotep II reçevant des offrandes,
musée du Louvre, Paris.
Donnant une place particulière au dieu faucon Montou, Montouhotep II
restaura et fit construire plusieurs temples dans la région de Thèbes.
A
sa mort, vers 2010 avant Jésus Christ, ce souverain fut inhumé dans un
temple funéraire érigé à Deir el Bahari.
Vestiges du temple funéraire de
Montouhotep II, Deir el Bahari.
2° Montouhotep III et Montouhotep IV (XXI° à
XX° siècle avant Jésus Christ) – Suite à la disparition de son père, ce
fut Montouhotep III (son nom de Sa Râ signifie « Montou est
satisfait. ») qui s’empara du pouvoir[1].
Le
nouveau pharaon, fort des acquis légués par son père, continua sa politique
d’embellissement du pays (érection de plusieurs temples et monuments.), et
se lança dans une campagne de fortification de l’Egypte (construction de
plusieurs forteresses au nord est du pays, afin de lutter contre les
invasions.).
Toutefois, Montouhotep III eut un règne court, et mourut vers 1998 avant
Jésus Christ (probablement était il déjà âgé lorsqu’il monta sur le
trône ?). Son temple funéraire, situé à Deir el Bahari, ne fut jamais
achevé.
A
sa mort, ce fut son fils Montouhotep IV qui monta sur le trône, mais
ce dernier eut un règne aussi court que mal connu (a noter que Montouhotep
IV ne figure pas sur la liste d’Abydos, ni sur celle du papyrus de Turin[2].).
Fragments de la liste d'Abydos, vers 1260
avant Jésus Christ, XIX° dynastie, British Museum, Londres.
Ce
souverain, sans doute un enfant encore trop jeune pour gouverner, mourut
vers 1991 avant Jésus Christ, alors que le pays était vraisemblablement aux
portes de la guerre civile.
N’ayant pas d’enfants, ce fut alors son premier ministre, Amenemhat I°,
qui s’empara du pouvoir, mettant fin à la XI° dynastie (à noter que certains
égyptologues avancent l’hypothèse selon laquelle Montouhotep IV aurait été
déposé (et tué ?) par Amenemhat I°.).
[1]
Nous ne savons pas qui fut la mère de Montouhotep III. Peut être
s’agissait-il de Neferou II, sœur de Mentouhotep II, ou bien
d’une de ses cinq concubines, dont les corps ont été retrouvés dans
son complexe funéraire.
[2]
La liste d’Abydos fut gravée au cours du règne du pharaon Sethi
I°, le père de Ramsès II (XIX° dynastie, XIII° siècle
avant Jésus Christ.). Le papyrus de Turin, quant à lui, est un
document écrit en hiératique et datant de l’époque de Ramsès II,
mentionnant tous les pharaons l’ayant précédé (à noter que le
papyrus, trouvé en bon état en 1822 à Thèbes, s’est émietté en 160
morceaux en raison de mauvaises conditions de conservation.). Il est
aujourd’hui entreposé au musée archéologique de Turin.