Comme nous l’avons vu au cours des chapitres
précédents, l’Egypte n’était pas encore en crise, au début de la seconde
période intermédiaire. Au contraire, certains égyptologues considèrent même
que les règnes des premiers pharaons de la XIII° dynastie
(faisant officiellement partie de la seconde période intermédiaire.)
devraient être rattachés au Moyen Empire.
La XX° dynastie,
par contre, bien que faisant officiellement partie du Nouvel
Empire, vit l’Egypte plonger dans une nouvelle crise de grande ampleur,
prémices de la troisième période intermédiaire (preuve des troubles qui
agitaient déjà le pays à la fin du Nouvel Empire, les vies des souverains de
cette époque nous sont aujourd’hui très méconnues.).
La
déliquescence de l’Etat, latente sous le règne des premiers pharaons de
cette dynastie, prit de plus en plus d’ampleur jusqu’à la troisième période
intermédiaire, qui divisa une nouvelle fois le pays.
1° Sethnakht (vers 1186 à 1184 avant Jésus Christ) –
Sethnakht, comme nous l’avons vu à la fin du chapitre précédent, monta sur
le trône suite à un complot ourdi contre la reine Taousert, veuve du pharaon
Sethi II.
A
noter que le nouveau souverain n’était vraisemblablement lié à la précédente
dynastie que par son épouse, Tiyi Meryaset, qui était peut être une
fille de Mérenptah (certains égyptologues pensent que Sethnakht était sans
doute un militaire de haut rang.).
Sethnakht (son nom de Sa Râ signifie « Seth est puissant. »), était déjà âgé
lorsqu’il monta sur le trône, et mourut après deux années de règne.
Toutefois, ce souverain parvint à imposer la XX° dynastie en Egypte,
assurant les droits de son fils Ramsès III sur le trône.
Dans un premier temps, Sethnakht se fit construire un tombeau dans la vallée
des rois. Toutefois, les ouvriers creusèrent la paroi rocheuse trop
profondément et percèrent le mur du tombeau du pharaon Amenmes.
De ce fait, Sethnakht décida finalement de se faire inhumer dans la tombe de
Taousert (la momie de la reine, après moult pérégrinations, fut finalement
entreposée dans la sépulture d’Amenhotep II, au début du premier millénaire
avant Jésus Christ.).
A
noter que Sethnakth fut peut être le légendaire pharaon Protée de la
mythologie grecque, apparaissant dans une des versions alternatives de la
fameuse guerre de Troie.
Le
Troyen Pâris, après s’être rendu à Sparte auprès du roi Ménélas,
fut ébloui par la beauté de son épouse Hélène, et décida d’enlever la
jeune femme. Quittant précipitamment la cité grecque, la flotte troyenne fut
portée par les vents jusqu’en Egypte, royaume du pharaon Protée.
Ce
dernier, apprenant le forfait de Pâris, décida alors de s’emparer d’Hélène
afin de la rendre à Ménélas par la suite. Les Troyens rentrèrent alors dans
leur cité, où ils furent assiégés par les Grecs pendant dix ans.
A
l’issue de la guerre, Ménélas se rendit à la cour de Protée, où il fut bien
reçu. Le pharaon, en gage de son amitié, lui rendit alors Hélène.
A
noter que selon Homère, Protée était une créature maritime ayant don
de métamorphose et de prophétie, que Ménélas rencontra suite à la fin de la
guerre de Troie.
2° Ramsès III (vers 1184 à 1155 avant Jésus Christ) –
Suite à la mort de Sethnakht, ce fut son fils Ramsès III (son nom de Sa Râ
signifie « né de Râ. ») qui monta sur le trône.
Serviteur funéraire de Ramsès III (un serviteur funéraire était une statuette
à l'effigie du mort, déposée dans sa tombe pour accomplir à sa place les
corvées à accomplir dans le royaume d'Osiris.), musée du Louvre, Paris.
Ce
souverain, au cours des premières années de son règne, poursuivit la
politique de ses prédécesseurs, renforçant l’autorité royale et faisant
ériger plusieurs monuments.
Toutefois, Ramsès III fut rapidement confronté à un des évènements majeurs
de l’Histoire égyptienne : l’invasion des peuples de la mer.
a)
Premiers contacts entre l’Egypte et les peuples de la mer : les
peuples de la mer (appelés parfois peuples du Nord.), vaste mouvement
migratoire rassemblant plusieurs dizaines de tribus, avaient déjà commencé à
marcher sur la Méditerranée orientale au cours du XIII° siècle avant Jésus
Christ.
Aujourd’hui, nombreuses sont les hypothèses concernant l’origine de ces
populations. Certains historiens pensent que les peuples de la mer étaient
constitués de tribus hellénophones, d’autres affirment au contraire que ces
populations étaient originaires d’Europe centrale. A noter toutefois que les
Egyptiens de l’Antiquité décrivirent les peuples de la mer comme étant
d’origine sémitique.
La
cause de cette grande migration est elle aussi inconnue. Selon certains
scientifiques, elle résulterait de la collision d’une météorite en Europe du
nord, privant les peuples de cette région de leur source
d’approvisionnement.
Ne
trouvant pas d’ennemis véritablement dangereux en Asie Mineure (le royaume
hittite était alors en décadence, et les principautés de Syrie n’étaient pas
unies.), les peuples de la mer progressèrent donc aisément jusqu’en Egypte.
Rappelons-nous que les pharaons avaient été à plusieurs reprises en contact
avec les peuples de la mer : Ramsès II, au début de son règne, avait lutté
contre les pirates shardanes (ils étaient peut être originaires de
Sardaigne.) qui écumaient alors les côtes égyptiennes ; son fils Mérenptah,
quant à lui, avait été confronté aux peuples de la mer, qui, alliés aux
bédouins de Lybie, avaient attaqué l’ouest du delta du Nil.
Finalement, les deux souverains l’avaient emporté, réussissant à
repousser les peuples de la mer pour quelques décennies.
b)
Ramsès III contre les peuples de la mer : Ramsès III se retrouva
rapidement confronté aux peuples de la mer. A cette époque, ces derniers
étaient parvenus à faire tomber le royaume hittite, ainsi que les petites
principautés du Proche Orient et de l’île de Chypre.
La
conquête de ces territoires se déroula de façon violente : la vaincus furent
massacrés, leurs villes et leurs temples furent brûlés, etc.
Apprenant que les peuples de la mer marchaient vers l’Egypte, Ramsès III
décida de contre attaquer et d’affronter ses adversaires. Les deux armées
s’affrontèrent en Palestine, et les Egyptiens furent vainqueurs.
Toutefois, si Ramsès III avait remporté une bataille, il n’avait pas gagné
la guerre. En effet, les envahisseurs lancèrent un nouvel assaut, maritime
cette fois, contre l’est du delta du Nil.
La
flotte égyptienne, voyant l’ennemi arriver, tenta de pousser ce dernier
dans l’embouchure du Nil. A cet endroit, des archers égyptiens avaient reçu
l’ordre d’accueillir l’ennemi avec d’imposantes volées de flèches (en outre,
des lances avaient été plantées dans le sol afin d’empêcher tout
débarquement.).
Victorieux, Ramsès III incorpora plusieurs tribus au sein de son armée,
comme cela était la coutume.
A
noter que Ramsès III dut livrer une nouvelle bataille contre les bédouins de
Libye, qui lancèrent des raids contre l’ouest du delta du Nil, en l’an 6 et
11 du règne de ce souverain.
Libyen vaincu, musée du Louvre, Paris.
Le
pharaon, bien que victorieux, accepta de laisser les bédouins s’installer en
Égypte.
Ramsès III, suite à ses victoires, fit alors ériger son temple funéraire à
Medinet Habou, sur les murs duquel furent inscrits les récits de ses combats
contre les envahisseurs (à noter que son temple fut entouré de
fortifications massives, signe de l’insécurité dans laquelle le pays se
trouvait.).
Temple funéraire de Ramsès III, Medinet Habou, Egypte.
A
noter toutefois que certains égyptologues pensent que Ramsès III ne fut
jamais confronté aux peuples de la mer, mais qu’il se contenta de reprendre
à son compte le récit de Mérenptah.
Fragments de décor palatial : prisonniers
étrangers, musée du Louvre, Paris.
c)
Conséquences des migrations des peuples de la mer : que Ramsès III
vainquit ou non les peuples de la mer, la situation géopolitique, en ce XII°
siècle avant Jésus Christ, s’en retrouva totalement bouleversée.
A
cette époque, la Crète avait disparu de la scène internationale
(invasion ennemie ou catastrophe naturelle ?), la civilisation mycénienne
avait disparu, faisant sombrer la Grèce dans les âges obscurs,
le royaume hittite et les principautés de Syrie avaient chuté.
Ramsès III, suite à sa victoire contre les peuples de la mer, aurait laissé
ces derniers s’installer en Syrie (un territoire sous domination égyptienne
depuis des siècles.). En réalité, il semblerait que le pharaon, constatant
que son armée ne pouvait se lancer dans une guerre de reconquête, décida
d’observer un statu quo.
Les peuples de la mer, s’installant dans les régions soumises, mirent fin
aux habitudes des populations locales. Les nouveaux arrivants cessèrent
d’envoyer des tributs au pharaon, et les relations commerciales avec
l’Egypte périclitèrent (c’est à cette époque que les Philistins
s’installèrent dans les cités côtières du Proche Orient.).
Tête d'un homme du Proche Orient, musée
du Louvre, Paris.
A
noter en outre que les peuples de la mer vinrent aussi s’installer dans de
grandes cités d’Egypte, comme à Pi Ramsès, Thèbes ou Memphis.
d)
Le règne de Ramsès III, ou chronique d’une crise annoncée : Ramsès
III, décidant de ne pas se lancer dans une guerre de reconquête, préféra se
concentrer sur l’Egypte, se contentant d’ériger et de faire restaurer
plusieurs monuments, comme le temple de Khonsou à Karnak.
Ramsès III offre des vases à vin au dieu Horus, musée du Louvre, Paris.
A
noter qu’à la fin du règne de Ramsès III, les artisans construisant sa tombe
décidèrent de se mettre en grève, à cause des retards chroniques de
ravitaillement en nourriture (les récoltes, à cette époque, avaient été
vraisemblablement mauvaises.).
D’un point de vue matrimonial, Ramsès III décida d’imiter son lointain
prédécesseur Ramsès II en mettant en place un imposant harem. Soucieux
d’assurer la pérennité de la XX° dynastie, ce souverain eut ainsi un très
grand nombre d’enfants.
Toutefois, ces multiples héritiers ne tardèrent pas à réclamer la couronne
d’Egypte, dès le décès de leur père.
Le
règne de Ramsès III fut agité une dernière fois, vers 1155 avant Jésus
Christ. A cette époque, le pharaon vieillissant n’avait plus que quelques
mois à vivre. Profitant de cette situation, Tiyi, seconde épouse de
Ramsès III, décida de monter une conspiration afin de placer son fils
Pentaour sur le trône (en effet, l’héritier légitime était le prince
Ramsès IV, fils de Ramsès III et de sa première épouse Isis.).
Tiyi s’appuya sur de nombreux hauts fonctionnaires et militaires, certains
ayant rejoint le complot après avoir succombé aux charmes des femmes du
harem.
Toutefois, ce complot fit long feu, et les conspirateurs furent arrêtés. Un grand
nombre d’entre eux, suite à un rapide procès, furent reconnus coupables. La
plupart d’entre eux, condamnés à mort, furent brûlés vifs
(d’autres, comme Pentaour, fut empoisonnés.). D’autres furent mutilés (nez
et oreilles coupées.).
A
noter que Ramsès III mourut alors que le procès avait lieu. Ce fut donc
Ramsès IV qui assista à l’exécution des différentes sentences.
Le
défunt pharaon fut inhumé dans la vallée des rois (à noter que sa tombe
était celle que Sethnakth avait fait creuser, avant de s’installer
finalement dans la sépulture de Taousert.).
Tombeau de Ramsès III, Vallée des rois, Egypte.
3° Ramsès IV (vers 1155 à 1149 avant Jésus Christ) –
Ramsès IV, déjà âgé, monta sur le trône suite à la mort de son père (il
semblerait que ses frères, fils de Ramsès III et Isis, moururent avant
lui.).
Serviteur funéraire de Ramsès IV (un serviteur funéraire était une statuette
à l'effigie du mort, déposée dans sa tombe pour accomplir à sa place les
corvées à accomplir dans le royaume d'Osiris.), musée du Louvre, Paris
Ce
pharaon, décidant de privilégier une activité architecturale plutôt que
guerrière, lança plusieurs expéditions dans les mines de turquoise du Sinaï,
afin de mener à bien ses projets.
Dans un premier temps, Ramsès IV décida de faire agrandir le temple de
Khonsou à Karnak, et d’ériger son temple funéraire non loin de celui de la
reine Hatchepsout.
Scarabées au nom de Ramsès IV, musée du
Louvre, Paris.
Toutefois, Ramsès IV mourut après quelques courtes années de règne, et fut
inhumé dans sa tombe de la vallée des rois.
Tombeau de Ramsès IV, Vallée des rois,
Egypte.
Sa
momie fut toutefois entreposée, quelques années plus tard, dans la sépulture
d’Amenhotep II.
4° Ramsès V (vers 1149 à 1145 avant Jésus Christ) –
Ramsès V était vraisemblablement le fils de Ramsès IV et de son épouse
Tentipet.
Le
court règne de ce souverain fut bouleversé par plusieurs crises. Dans un
premier temps, un scandale financier impliquant les prêtres d’Eléphantine
éclata,
preuve de la montée en puissance phénoménale du clergé d’Amon (ces derniers,
détenteurs de nombreuses terres, recevaient des impôts fonciers qui de ce
fait ne rentraient pas dans les caisses de l’Etat.).
Par la suite, les artisans chargés de creuser la tombe de Ramsès V
décidèrent de suspendre leurs travaux, craignant les attaques de Bédouins
qui avaient lancé plusieurs raids dans l’ouest du pays (ces derniers avaient
semble il progressé jusqu’à Thèbes.).
Ce
souverain eut un règne particulièrement bref, mourant après quelques années
de règne.
Enterré dans sa tombe de la vallée des rois, la momie de Ramsès V semble
indiquer que ce souverain souffrait de la variole, une maladie qui causa
peut être sa mort (au contraire, certains égyptologues pensent que Ramsès V
aurait été éliminé par son oncle (?) Ramsès VI.).
A
noter que l’enterrement du défunt eut lieu deux ans après son décès (au lieu
des 70 jours rituels.). En effet, il semblerait que Ramsès VI ait préféré
mettre fin aux raids libyens avant de procéder à l’inhumation de son
prédécesseur.
5° Ramsès VI (vers 1145 à 1137 avant Jésus Christ) –
Ramsès VI, comme nous l’avons vu au point précédent, monta sur le trône
suite au décès de son prédécesseur Ramsès V.
Stèle vraisemblablement à l'effigie de Ramsès VI,
musée du Louvre, Paris.
A
noter que la filiation de ce souverain reste aujourd’hui incertaine. En
effet, la plupart des égyptologues pensent que Ramsès VI était le fils de
Ramsès III (donc frère de Ramsès IV et oncle de Ramsès V.), mais certains
affirment au contraire que Ramsès VI serait le fils de Ramsès V.
Ce
pharaon, qui ne resta que quelques années sur le trône, ne parvint pas à
endiguer la crise qui frappait alors le pays.
Quant au clergé d’Amon, sous la domination de son grand prêtre
Ramsèsnakht, il étendait sa domination sur l’ensemble de l’Egypte et
devenait de plus en plus puissant.
A
sa mort, Ramsès VI fut inhumé dans sa tombe de la vallée des rois.
Tête de Ramsès VI (il s'agissait de la
partie extérieure de son sarcophage), retrouvée dans sa tombe de la vallée des rois, British
Museum, Londres.
La
sépulture de ce souverain fut toutefois profanée peu de temps après son
décès, et la momie de Ramsès VI fut sévèrement endommagée par les pillards
(ces derniers tranchèrent les membres de la momie afin de récupérer ses
bijoux.).
Serviteurs funéraires de Ramsès VI, musée du Louvre, Paris.
A
noter toutefois que les débris provenant du creusement de la tombe de Ramsès
VI furent déposés à l’entrée de la tombe de Toutankhamon.
C’est ainsi que la sépulture de ce souverain fut retrouvée intacte.
6° Ramsès VII (vers 1137 à 1128 avant Jésus Christ) –
Ramsès VII, fils de Ramsès VI et de son épouse Noubkhesheb, monta sur
le trône suite au décès de son père.
Ramsès VII versant une libation (une
libation était une offrande faite aux dieux en versant du liquide sur le
sol.), musée du Louvre, Paris.
Régnant une décennie, ce souverain méconnu ne parvint pas lui non plus à
mettre fin à la crise.
Il
fut enterré dans sa tombe de la vallée des rois, mais sa momie ne fut jamais
retrouvée.
7° Ramsès VIII
(vers 1128 avant Jésus Christ) – Suite à la mort de Ramsès VII,
vraisemblablement mort sans laisser d’héritiers, ce fut Ramsès VIII
qui s’empara du pouvoir (ce dernier était vraisemblablement un fils de
Ramsès III.).
Déjà âgé lorsqu’il monta sur le trône, Ramsès VIII mourut après moins d’une
année de règne.
La
tombe de ce souverain ne fut pas retrouvée dans la vallée des rois.
Toutefois, certains égyptologues pensent que la sépulture de Ramsès VIII fut
usurpée par un des fils de son successeur, Ramsès IX.
8° Ramsès IX (vers 1128 à 1110 avant Jésus Christ) –
Ramsès IX monta sur le trône suite à la disparition de son prédécesseur.
Statue de Ramsès IX, retrouvée dans sa tombe de la vallée des rois, British
Museum, Londres.
A
noter que la filiation de ce souverain est elle aussi inconnue. La plupart
des égyptologues pensent que Ramsès IX serait un fils de Ramsès VIII.
Toutefois, d’autres théories subsistent, faisant que Ramsès IX un fils de
Ramsès VII, ou alors le fils de Mentouherkhepshef (un fils de Ramsès
III.).
Ramsès IX reste aujourd’hui célèbre pour son atterrant laisser faire lors
des pillages de la nécropole thébaine, en l’an 16 de son règne.
A
cette époque, la crise économique battait son plein, et les élites
corrompues voyaient dans le sac des mausolées un moyen efficace de s’emparer
facilement d’importants trésors (certains égyptologues pensent que les
maires de la cité de Thèbes auraient eux-mêmes été impliqués dans ces
pillages.).
A
noter que certains voleurs, capturés, furent par la suite condamnés à mort
et exécutés.
Ramsès IX, bien que n’ayant pas réussi lui non plus à mettre fin à la crise,
fit ériger un grand nombre de monuments, à Karnak, Memphis ou Héliopolis.
Après 18 années de règne, ce pharaon mourut et fut inhumé dans son tombeau
de la vallée des rois (à noter qu’il s’agit d’un des plus long règne de la
XX° dynastie.).
Sa momie fut
toutefois déplacée dans la « cachette royale » de
Deir el Bahari par les membres du clergé d’Amon, au cours du premier
millénaire avant Jésus Christ.
8° Ramsès X (vers 1110 à 1100 avant Jésus Christ) –
Mentouherkhepsef,
le fils aîné de Ramsès IX, étant mort avant son père, le trône échut donc à
Ramsès X. Le nouveau pharaon était le fils de Ramsès IX et de son
épouse Baktourebef I° (à noter toutefois que certains égyptologues
pensent que Ramsès X serait en fait l’époux d’une fille de Ramsès IX.).
Le
nouveau souverain eut un règne très méconnu. Dernier pharaon dont la
domination sur la Nubie fut reconnue, Ramsès X ne parvint pas lui non plus à
résoudre la crise. En effet, à cette époque, le pouvoir du pharaon était de
plus en plus contesté par le clergé d’Amon (cette congrégation religieuse,
par contre, était devenue un véritable Etat dans l’Etat…).
A
noter en outre que ce souverain ne parvint pas à mettre fin au pillage des
tombes.
Ramsès X avait ordonné la construction d’une tombe dans la vallée des rois,
mais il semblerait que la tombe ne fut jamais achevée.
En
effet, les ouvriers à qui fut confiée cette tache ne se rendirent pas à leur
travail à de nombreuses reprises, effrayés par les attaques incessantes des
bédouins venus de Libye (ces derniers s’étaient installés dans le delta du
Nil et dans l’ouest de la Haute Egypte sous le règne de Ramsès III.).
9° Ramsès XI (vers 1110 à 1070 avant Jésus Christ) –
Ramsès XI, fils de Ramsès X et de son épouse Nesmout, monta sur
le trône suite à la mort de son père.
Statuette en cire d'abeille représentant Ramsès XI et la déesse Mâat,
retrouvée dans sa tombe de la vallée des rois, musée de Louxor, Egypte.
Ce
pharaon, bien qu’ayant le plus long règne de la XX° dynastie (derrière
celui Ramsès III.), n’était plus à même de s’opposer à la crise dans laquelle
était alors plongée l’Egypte.
N’étant craint ni par les pilleurs de tombes, ni par le clergé d’Amon,
Ramsès XI fil alors appel à Panéhésy, vice-roi de Nubie, afin que ce
dernier rétablisse l’ordre. Arrivant à la tête d’une armée nubienne,
Panéhésy s’attaqua à Amenhotep, grand prêtre d’Amon à Thèbes (en
effet, le vice-roi de Nubie considérait que la toute puissance du clergé
d’Amon constituait une menace pour le royaume.). Amenhotep, vaincu, fut
alors déporté dans le désert occidental.
Toutefois, le général Herihor (qui était peut être un fils
d’Amenhotep.) ne l’entendit pas de cette oreille et décida de prendre les
armes contre Panéhésy. Ce dernier, vaincu, fut alors contraint de se
réfugier en Nubie. A noter qu’il fut en outre désavoué par Ramsès XI, qui
donna le titre (purement nominatif.) de vice-roi de Nubie à Herihor.
Herihor (dont le nom de Sa Râ signifie « Horus est élevé. »), fort de sa
victoire, parvint à étendre son influence sur toute la Haute Egypte, et
devint ainsi grand prêtre d’Amon. Puis, quelques années après, il épousa
Nedjemet, sœur de Ramsès XI. En effet, le pharaon pensait à tort
qu’il parviendrait à amadouer Herihor en lui donnant sa sœur en mariage.
Au
contraire, Herihor s’attribua une titulature royale, clamant haut et fort sa
domination sur le sud de l’Egypte (vers 1080 avant Jésus Christ.).
Par ailleurs, il plaça son fils (?) Nesbanebdjeb I° au pouvoir à
Tanis. Ramsès XI ne fut pas déposé, mais devint dès lors un roi en peinture,
le pouvoir étant accaparé au sud par Herihor, au nord par Nesbanebdjed I°.
Ce
triumvirat avant l’heure fut surnommé l’Ere de la Renaissance
par les Egyptiens de l’Antiquité, le traditionnel pouvoir centralisé prenant
fin à cette date.
A
noter qu’Herihor, suite à son décès, fut remplacé par Piânkh, qui
devint le nouveau grand prêtre d’Amon. Ce dernier décida alors de s’attaquer
à Panéhésy, qui dominait toujours la Nubie (en effet, l’objectif de Piânkh était de
faire main basse sur l’or nubien.).
Toutefois, l’armée du grand prêtre d’Amon fut vaincue, et se retrouva
contrainte de faire rebrousse chemin. L’Egypte, alors en crise, dut en outre
abandonner sa domination sur la Nubie, et se passer de l’or nubien.
Au
cours de son règne, Ramsès XI avait fait creuser une tombe dans la vallée
des rois. Toutefois, à cause de la situation géopolitique de l’époque, ce
souverain n’y fut vraisemblablement pas inhumé (Ramsès XI fut sans doute
enterré dans une cité de Basse Egypte.).
Suite au décès de ce souverain, l’Egypte, depuis longtemps en crise, sombra
dans la troisième période intermédiaire.
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