Faux ! Une fois de plus, c'est une traduction
erronée qui a entrainé ce petit mensonge de l'Histoire...
Diogène naquit à Sinope, vers 413 avant Jésus Christ. Fils d'un
banquier, le jeune homme aurait été contraint de fuir à Athènes, son père
ayant été arrêté pour avoir fabriqué de la fausse monnaie.
S'intéressant à la philosophie, Diogène devint alors le disciple d'Antisthène,
fondateur de l'école cynique.
S'attaquant aux valeurs du monde grec, Diogène
publia un ouvrage, intitulé La République
(Politeia en grec.). Il y réclamait la liberté sexuelle, l'égalité
entre hommes et femmes, la négation du sacré, la suppression des armes et de
la monnaie, etc. Il y admettait même l'existence de l'anthropophagie !
Evoluant en marge de la société, Diogène ne
possédait qu'un manteau rapiécé, un bâton et une lanterne (selon la légende,
il aurait abandonné son écuelle en voyant un enfant boire avec ses mains.),
et vivait dans une amphore de grande taille.
En effet, ce dernier avait un jour récupéré une
grosse jarre (pithos en grec.), et y avait élu domicile. Cependant,
les écrits évoquent l'utilisation d'un tonneau, objet de fabrication
gauloise. Certes, les Grecs avait colonisé le pourtour de la Méditerranée et
connaissaient les Gaulois
; toutefois, rappelons qu'à cette époque les Grecs utilisaient exclusivement
des amphores en terre cuite.
Diogène ,
par Jean Léon GEROME, XIX° siècle.
La meilleure preuve de cette erreur de traduction
restent les représentations artistiques réalisées quelques années près la
disparition de Diogène, montrant le philosophe assis sur une jarre.
A noter qu'à la fin de sa vie, Diogène décida
d'élire domicile à Corinthe, où il reçut la visite d'Alexandre le Grand,
roi de Macédoine.
Cynique jusqu'au bout, il aurait alors répondu au
conquérant : "ôte toi de mon soleil."
Alexandre et Diogène, par Pierre PUGET, XVII° siècle, Musée du
Louvre, Paris.
|