Nous avons tous entendu au moins une fois le récit suivant : pendant les
années 1960, à l'époque de la course à la lune, les Américains se
rendirent compte que les stylos à bille qu'ils utilisaient ne fonctionnaient
pas dans l'espace, à cause de l'apesanteur. Ainsi, après plusieurs années de
recherche et des dépenses de l'ordre de dix millions de dollars, la NASA
élabora finalement le space pen (littéralement
« stylo de l'espace
», plus connu sous le nom stylo zéro gravité). Les Soviétiques,
plus pragmatiques, résolurent le problème en utilisant un simple crayon à
papier.
Le « space
pen russe
», en réalité un simple crayon à papier (la légende indique :
quand la NASA envoya pour la première fois des astronautes dans
l'espace, ils réalisèrent que le stylo à bille ne fonctionnait pas en
apesanteur. Un million de dollars d'investissements et deux années de
recherches permirent la création d'un stylo qui pouvait écrire dans
l'espace, à l'envers, sur presque toutes les surfaces, et à des
températures partant d'en deçà le seuil du gel jusqu'à plus de 300
degrés. Lorsqu'ils furent confrontés au même problème, les Russes
utilisèrent un crayon à papier).
Cependant, il convient de
préciser que cette légende urbaine est erronée. En réalité, le space pen
ne fut pas développé par la NASA, mais de façon indépendante par
l'Américain Paul Fisher, gérant de Fisher Pen Company, une
entreprise spécialisée dans la fabrication de stylos.
Fisher, dépensant un budget d'environ un million de dollars,
donna naissance au space pen en 1965. Ce dernier, doté d'une cartouche
d'encre pressurisée, pouvait fonctionner en apesanteur, sous l'eau, et
résistait à des températures variant de moins 45 à 200 degrés.
Emballage du space pen.
Avant l'arrivée du space pen, les spationautes ne pouvaient pas utiliser
de stylos traditionnels, qui ne fonctionnaient pas en apesanteur. Ainsi,
ces derniers étaient contraints de faire appel au crayon à papier, mais
qui était potentiellement dangereux, à cause des risques de
courts-circuits, dus aux pointes cassées ou à la poussière de graphite.
Suite à la conception du stylo zéro gravité, Fisher se rapprocha donc de
la NASA, qui peu de temps
auparavant avait signé un contrat avec Tycam Engineering Manufacturing,
pour l'achat d'un trentaine de portemines. Cependant,
en raison d'une facture jugée trop « salée
» (130 dollars pièce), la NASA annula la commande.
Les dirigeants de l'agence spatiale, échaudés par l'annulation du contrat avec Tycam, hésitèrent
donc pendant quelques années à adopter le stylo zéro gravité. Finalement, en 1967, à l'issue d'une série de test qui
révélèrent la nette supériorité du space pen, la NASA décida de faire
l'acquisition de 400 unités (à 6 dollars pièce), afin d'en équiper le programme Apollo.
A noter que le space pen trouva aussi preneur en URSS à compter de 1969,
les Soviétiques en achetant une centaine d'exemplaires, afin d'équiper
les fusées Soyouz.
Ainsi, des années 1960 jusqu'à nos jours, les stylos zéro gravité
continuent à être utilisés au cours des missions spatiales .
Space pen commémoratif de la mission Apollo 11.
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