Le maire du palais, décédant
l’année suivante, fut alors remplacé par Ebroïn, choisi par les leudes de
Neustrie. En 664, Bathilde se retira au monastère de Chelles, qu’elle avait
fondé, abandonnant le pouvoir à Ebroïn.
En 662, suite à la mort de
Childebert III, le maire du palais fut contraint de donner un roi aux leudes
d’Austrasie, envoyant Childéric II à Metz.
En 673, Clotaire III mourut, à
l’âge de 21 ans.
2° La déposition
de Thierry III, le règne de Childéric II (673 à 675) – Le défunt roi n’étant
pas marié, il n’eut pas d’héritiers. La couronne devait donc être cédée à ses
frères.
Comme Childéric II était déjà
roi d’Austrasie, Ebroïn fit monter Thierry III sur le trône de Neustrie.
a) La déposition de Thierry
III et la disgrâce d’Ebroïn (673) : toutefois, les leudes de Neustrie
haïssaient le maire du palais, qu’ils décidèrent d’arrêter et d’emprisonner.
Thierry III, considéré comme la créature d’Ebroïn, fut alors déposé et tondu.
Les deux hommes furent alors enfermés dans des monastères, l’un à Luxeuil,
l’autre à Saint Denis.
b) Le règne de Childéric II
(673 à 675) : Childéric II, appelé d’Austrasie, fut alors couronné roi de
Neustrie et de Burgondie, unifiant le royaume franc.
Soutenu par Wulfoald,
maire du palais de Neustrie, le nouveau souverain décida de faire de Léger,
évêque d’Autun, son conseiller (ce dernier avait soutenu Childéric II dans la
lutte l’opposant à Thierry III).
En 674, le roi des Francs épousa
Blichilde, fille de Sigebert III. La mariée étant la cousine germaine de
Childéric II, Léger critiqua vivement cette union qualifiée d’incestueuse.
Furieux, le roi des Francs se
sépara de l’évêque d’Autun, l’enfermant dans le monastère de Luxeuil (où se
trouvait déjà Ebroïn).
Mais Childéric II, à cause de
son caractère violent, s’attira les foudres de ses leudes.
Bodillon, un aristocrate
de Neustrie que le roi avait fait battre sans jugement, décida de se venger. En
675, alors que le roi chassait dans la forêt de Bondy avec son épouse, Bodillon
tua le couple royal.
Décédé à l’âge de 22 ans, le
défunt ne laissait pas d’héritiers.
3° Le règne de
Thierry III (675 à 687) – A la mort de Childéric II, son frère Thierry III
fut sorti du monastère de Saint Denis, puis couronné roi des Francs.
a) La révolte d’Ebroïn (675 à
676) : mais, souhaitant se venger de Wulfoald et de Léger, qui soutenaient
le nouveau souverain, Ebroïn profita de l’occasion pour quitter le monastère de
Luxeuil.
Ce dernier fit alors tuer
Leudesius, maire du palais de Neustrie (le défunt était le fils d’Erkinoald).
Puis, gagnant l’Austrasie, Ebroïn fit proclamer Clovis III, présenté
comme un fils de Clotaire III (rappelons que ce roi n’avait pas eu d’enfants).
Toutefois, voyant que peu de
leudes soutenaient Clovis III, Ebroïn décida de faire reddition, à condition
d’être réinvesti de sa charge de maire du palais de Neustrie.
Thierry III ayant accepté les
conditions d’Ebroïn, le jeune Clovis III fut tondu et enfermé dans un monastère.
b) La révolte de Wulfoald
(676 à 679) : toutefois, le retour d’Ebroïn en Neustrie ne fit pas que des
heureux. Ainsi, l’évêque Léger se retrouvait dans une position difficile (il fut
assassiné aux ordres d’Ebroïn vers 678) ; Wulfoald, quant à lui, décida de
gagner l’Austrasie.
Afin de s’assurer du contrôle de
cette région, il fit revenir d’Irlande le jeune Dagobert II, qui avait été
enfermé dans un monastère dix ans auparavant.
Toutefois, Wulfoald fut
contraint de faire face à l’opposition des leudes d’Austrasie, parvenant à
écarter Pépin de Herstal du pouvoir (ce dernier était le petit-fils de
Pépin de Landen par sa mère Begga, qui avait épousé Anségise, fils
de l’évêque Saint Arnould de Metz
).
En 679, Dagobert II mourut (sans
doute tué à la chasse par l’un de ses serviteurs) ; Wulfoald, quant à lui, fut
assassiné enfin d’année (peut être par Pépin ?).
c) La révolte de Pépin de
Herstal (680 à 687) : à la mort de Dagobert II, décédé sans laisser
d’héritiers, les leudes d’Austrasie se révoltèrent, dirigés par Pépin de
Herstal.
Le début des hostilités ne fut
toutefois pas favorable aux Austrasiens. Ils furent vaincus en 680 à la
bataille de Leucofao, près de Laon.
Cependant, Ebroïn fut assassiné
la même année par Hermanfroi, un leude mécontent qui avait été dépossédé
de ses biens par le maire du palais.
Suite à l’assassinat d’Ebroïn,
les leudes de Neustrie décidèrent de nommer Varatte (ou Warrato),
un parent du défunt. Cependant, alors que la coutume aurait voulu que le maire
du palais déclare la guerre à l’Austrasie, qui hébergeait le meurtrier d’Ebroïn,
Varatte préféra se rapprocher de Pépin de Herstal.
Cette décision ne faisant pas
l’unanimité, le maire du palais fut renversé par son fils, Giselmar, qui
au contraire décida de prendre les armes contre l’Austrasie. En 684, l’armée de
Neustrie parvint à battre les troupes de Pépin près de Namur, mais Giselmar,
mourant peu de temps après, fut remplacé par son père.
A sa mort, en 686, la charge de
maire du palais revint à Berthaire, son gendre.
Ce dernier, soucieux de rétablir
la politique de renforcement de l’autorité royale mené par Ebroïn, s’attira
l’inimitié de nombreux leudes de Neustrie. Beaucoup s’exilèrent en Austrasie,
auprès de Pépin de Herstal.
Ce dernier, bénéficiant de
nombreux soutiens, fit alors marcher son armée contre la Neustrie en 687. Lors
de la bataille de Tertry, il parvint à vaincre l’armée de Berthaire, qui
fut tué.
d) Conséquences de la
bataille de Testry (687) : marchant sur Paris, Pépin de Herstal s’empara de
Thierry III, qui fut emmené de force en Austrasie. Le roi ne fut pas tondu,
comme le voulait la tradition, Pépin de Herstal se contentant de le priver de
tout pouvoir