1° Philippe VI monte sur le trône
– Après une longue controverse, ce fut finalement Philippe VI, le
fils de Charles de Valois (frère de feu Philippe IV le Bel),
qui fut finalement nommé roi de France en 1328[1].
Le sacre de Philippe VI, enluminure issue
de l'ouvrage Grandes chroniques de France, France, XIV° siècle.
De
ce fait, il mit fin à la dynastie des Capétiens, inaugurant celle des
Valois. A noter que ce souverain fut surnommé le roi trouvé,
de par les longues discussions qui précédèrent son élection.
Finalement, le couronnement eut lieu en mai 1328 à Reims, comme le voulait
la tradition.
Cependant, la nomination de Philippe VI ne fit pas que des heureux. En
effet, le roi d’Angleterre Edouard III, qui désirait lui aussi la
couronne de France (sa mère Isabelle de France était la fille de
Philippe IV le Bel.), s’empressa de montrer son insatisfaction en ne
participant pas aux cérémonies du sacre (alors que son rang de pair de
France[2]
réclamait sa présence.).
Edouard III, gravure issue de l'ouvrage Histoire de l'Angleterre, par
David HUME.
A
cette époque, les Français occupaient encore la Guyenne, suite aux
expéditions militaires entreprises sous Charles IV, en septembre 1324[3].
Suite à plusieurs années de négociations, il avait été convenu que le roi
d’Angleterre ne récupérerait qu’une partie de la Guyenne (l’Agenais étant
confisqué par le roi de France.). En outre, les Français resteraient sur les
terres du roi d’Angleterre jusqu’à ce que ce dernier consente à payer une
forte indemnité de guerre.
En juin 1329, Edouard III se rendit alors à
Amiens, afin de prêter hommage à Philippe VI. Cependant, il ne fut prêté que
l’hommage simple, et pas l’hommage lige, contrairement à ce que souhaitait
le roi de France.
Edouard III prête hommage à
Philippe VI, par Jean Froissart, enluminure issue de l'ouvrage
Chroniques, Paris, France, XV°siècle.
Edouard III prête hommage à Philippe VI,
gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT,
France, 1875.
Cependant, en mars 1331, Edouard III décida
d’admettre que l’hommage qu’il avait prêté à Amiens était bien un hommage
lige.
En 1332, Philippe VI, recevant des pèlerins
rentrés de Terre Sainte, et décrivant les souffrances des chrétiens, le roi
de France décida de prendre la croix (c’est à dire de se croiser,
participer à une croisade.).
Bien que ne parvenant pas à susciter
l’enthousiasme des grands seigneurs, Philippe VI se rendit auprès du pape
qui lui conseilla d’ajourner la croisade, ce dernier sachant très bien que
le roi d’Angleterre aurait été le premier à profiter d’une absence du roi[4].
En août 1336, il se rendit à Marseille afin
d’embarquer pour la Terre Sainte. Cependant, voyant le faible nombre de
navires, il décida d’ajourner son projet de croisade. Cet ajournement sera
évidemment définitif du fait de la guerre de Cent Ans.
2° Les évènements qui
déclenchèrent la guerre de Cent Ans – Cependant, malgré cette apparente
soumission d’Edouard III, la rivalité entre les deux souverains ne fit que
croître au fil des années.
A
cette époque, le roi d’Ecosse David II était en conflit avec le roi
d’Angleterre. En effet, ce dernier avait été contraint par Robert Bruce,
le père de son rival, de signer le traité d’Edimbourg Northampton,
reconnaissant l’indépendance de l’Ecosse (1328.). A cette occasion, David II
épousa Jeanne d’Angleterre, fille d’Edouard III.
Statue de Robert Bruce, Château de
Stirling, Ecosse.
Cependant, Robert Bruce ne tarda pas à mourir, et son fils était trop jeune
pour gouverner. Edouard III en profita et décida alors de contre attaquer.
En juillet 1333, David II fut vaincu à la bataille de Halidon Hill[5],
et fut contraint de fuir.
Accompagné par son épouse, il se rendit en France auprès de Philippe VI, en
vertu de la Vieille Alliance
(Auld Alliance en scots[6].).
David II et son épouse rencontrent Philippe VI, par Jean Froissart,
enluminure issue de l'ouvrage Chroniques, Paris, France,
XV°siècle.
Ce dernier fut alors logé à Château Gaillard, dans l’Eure, en attendant que
ses hommes, armés par le roi de France, soit suffisamment puissants pour
s’opposer à Edouard III. Evidemment, ce dernier n’apprécia guère l’aide
qu’apporta Philippe VI au roi d’Ecosse (en 1335, David II tenta de s’emparer
des îles anglo-normandes[7],
mais ce fut un échec.).
Pendant ce temps, Edouard III tentait de trouver des alliés dans le nord de
la France, dans l’hypothèse d’un conflit contre la France. A cette époque,
Edouard III avait déjà acheté une alliance avec Guillaume I°, comte
de Hainaut.
Sceau de Guillaume I°, comte de Hainaut, XIV° siècle, musée de Cluny, Paris.
En outre, afin de sceller cette alliance, le roi d’Angleterre
avait épousé Philippa (appelée aussi parfois Philippine.) en
octobre 1327, une fille que son allié avait eu avec sa femme Jeanne de
Valois (la sœur de Philippe VI.).
Le couronnement de Philippa, par Jean Froissart, enluminure issue de
l'ouvrage Chroniques, Paris, France, XV°siècle.
Par la suite, en 1337, Edouard III parvint à s’allier avec l’Empereur
germanique Louis IV de Bavière. Ce dernier, alors en difficulté avec la
papauté, accepta la proposition du roi d’Angleterre, car Philippe VI avait
de bons rapports avec Avignon[8].
Cependant, ce furent les rivalités qui eurent lieu en Flandre qui
déclenchèrent véritablement la guerre de Cent Ans.
En
effet, à cette époque, Louis I°, comte de Flandre (le petit fils de
Robert III de Flandre[9].),
était allié aux Français (ses ancêtres avaient lutté contre la France au
cours des années précédentes, mais n’avait jamais remporté la victoire[10].).
Marié depuis 1317 à Marguerite, la fille du roi de France Philippe
V, Louis I° n’avait jamais mis les pieds en Flandre jusqu’à la mort de
son grand père. Résolument pro-français, il ne fut jamais accepté par les
Flamands. En effet, le comte refusa de s’allier avec l’Angleterre (ce qui
était fort préjudiciable au commerce des draps flamands.), et s’allia avec
la noblesse flamande, détestée par le peuple.
Quelques villes de Flandre se révoltèrent, mais les soulèvements furent
rapidement réprimés par Philippe VI (il remporta la bataille de Cassel,
en août 1328.).
La bataille de Cassel, par
Jean Froissart, enluminure issue de l'ouvrage Chroniques,
Paris, France, XV°siècle.
La bataille de Cassel, par
Henri SCHEFFER, XIX° siècle, château de Versailles, Versailles.
En 1335, ce dernier profita de ses récentes victoires pour
diminuer les privilèges de villes flamandes, et les obligea à attaquer les
navires anglais. En outre, Louis I° fit arrêter les marchands anglais qui se
trouvaient alors en Flandre.
En
représailles, Edouard III décida de mettre fin aux exportations de laine
anglaise vers la Flandre, une denrée vitale à l’économie flamande.
C’est alors qu’en 1337, une nouvelle révolte éclata à Gand, menée par un
bourgeois du nom de Jacques Van Artevelde (parfois aussi appelé
Jacob.). Ce dernier décida de s’allier avec Edouard III, et promit de le
reconnaitre roi de France s’il levait l’embargo.
Jacques Van Artevelde,
gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT,
France, 1875.
La révolte de Gand, par Jean Froissart, enluminure issue de l'ouvrage
Chroniques, Paris, France, XV°siècle.
C’en fut trop pour Philippe VI, qui décida de confisquer la Guyenne à son
vassal Edouard III, pour cause de félonie[11].
Le roi d’Angleterre, quant à lui, s’empressa de riposter : en octobre 1337,
il envoya une missive à Paris, jetant le gant au soi disant roi de France,
et réclamant ainsi la couronne.
La
guerre de Cent Ans commençait.
3° France et Angleterre à
l’aube de la guerre de Cent Ans – Dans ce premier tiers du XIV° siècle,
nul n’aurait pu douter que ce terrible conflit, qui opposait la France et
l’Angleterre, allait durer plus de cent années.
En
effet, les deux pays, bien que partageant certaines similitudes, ne
partaient cependant pas sur le même pied d’égalité.
En
effet, la France, à cette époque, était déjà peuplée par 17 millions
d’habitants (ce qui faisait d’elle la première puissance démographique
d’Europe.).
L’Angleterre, par contre, ne comptait que quatre millions d’habitants.
L’agriculture française, très développée, avait permis d’endiguer les crises
de subsistance, qui avaient disparu depuis le XII° siècle.
Les Anglais, par contre, touchés par le refroidissement climatique du XIII°
siècle, durent abandonner certaines de leurs ressources agricoles (comme les
vignes, autrefois cultivées dans le sud du pays.). L’Angleterre avait donc
décidé de fonder son économie sur l’artisanat et le commerce
(particulièrement les laines anglaises, l’élevage d’ovins étant favorisé par
le climat pluvieux du pays.). De ce fait, l’Angleterre était très dépendante
de la Guyenne (importation de vins.), de la Bretagne (importation de sels
afin de conserver les aliments.), et de la Flandre (exportation de laine
anglaise.).
D’un point de vue militaire, l’avantage est une fois encore à la France,
grâce à sa puissance démographique. En effet, lorsque le roi convoquait le
ban et l’arrière ban, ce dernier pouvait parvenir à rassembler sous ses
ordres plus de 50 000 hommes (cependant, deux problèmes se posaient
alors : le
manque d’entraînement des hommes composant cette armée, ainsi que son coût
d’entretien.). En outre, le roi de France pouvait aussi compter sur la
noblesse française, qui formait alors la chevalerie la plus puissante
d’Europe. En effet, la noblesse française devait justifier l’origine de son
pouvoir de droit divin en défendant le bas peuple. A cette époque, la guerre
se faisait dans la courtoisie : les seigneurs ennemis capturés au combat
devaient payer une forte rançon pour retrouver leur liberté (ce qui
était un système très lucratif pour le vainqueur.). A la veille de
la guerre de Cent Ans, le prestige de la France était très grand (en effet,
le réseau de relation des rois de France était très important, s’étendant de
l’Espagne jusqu’à la cour de Russie.).
Les Anglais, quant à eux, avaient mis à profit les affrontements qu’ils
avaient livrés contre l’Ecosse. Au cours de la bataille de Bannockburn,
qui opposa le roi d’Angleterre Edouard I° à Robert Bruce, les
chevaliers anglais furent mis en pièce par les piquiers écossais. Les
Anglais décidèrent alors de s’adapter, préférant utiliser des hommes se
déplaçant à cheval mais combattant à pied, ainsi que de nombreux archers.
Expérimentant cette nouvelle tactique, les Anglais écrasèrent les écossais
aux cours des batailles de Dupplin Moor (1332.) et d’Halidon Hill
(1333.). En outre, le roi d’Angleterre expérimenta aussi en Ecosse la
stratégie des chevauchées anglaises[12].
Ces nouvelles tactiques militaires allaient causer beaucoup de dégâts aux
Français.
En
France, au cours des siècles précédents, les souverains capétiens n’avaient
eu de cesse d’accroitre la centralisation. Le pouvoir royal était fort, mais
les souverains avaient cependant accordé des chartes aux communes, et
avaient instauré les Etats Généraux.
En
Angleterre, le roi n’était pas aussi puissant qu’en France. En effet, ce
dernier devait respecter la Grande Charte (la Magna Carta en
latin.), que le roi Jean sans Terre se retrouva contraint de signer
en 1215[13].
Ce texte garantissait de grandes libertés aux villes, et donnait au
parlement un pouvoir de contrôle sur la fiscalité. A noter que les seigneurs
anglais parlaient toujours le français, alors que le peuple préférait
utiliser l’anglo-saxon.
A l’aube de la guerre de cent ans, France et
Angleterre souffraient cependant des mêmes difficultés : en effet, la
poussée démographique avait entraîné une surpopulation des campagnes. De ce
fait, la taille des parcelles des paysans diminuait à vue d’œil, à l’instar
des prix agricoles.
En outre, le refroidissement climatique avait
provoqué de mauvaises récoltes, entraînant des disettes dans tout le nord de
l’Europe (amplifiées par la hausse démographique.).
4° Le début de la guerre de
Cent Ans – Bien que la guerre de Cent Ans fut déclarée en octobre 1337,
les deux souverains mirent plusieurs années à récolter l’argent nécessaire à
soutenir le conflit.
Royaume de France et royaume d'Angleterre
en 1337.
Philippe VI eut dès le commencement du conflit, une stratégie pertinente. Ce
dernier, assisté par ses mercenaires génois, décida de mettre en place un
blocus contre l’Angleterre (et pillant fréquemment les ports anglais.). En
effet, l’île était alors très dépendante du commerce international, comme
nous l’avons vu précédemment, et ne pourrait donc survivre bien longtemps.
Cependant, la révolte des Flamands, menée par Jacques Van Artevelde,
entraîna la fuite de Louis I°, qui se réfugia en France à l’été 1338. En
décembre 1339, Edouard III se rendit à Anvers afin de négocier avec les
Flamands (le roi d’Angleterre s’engagea entre autres à remettre
Lille, Douai et Orchie
aux Flamands[14].).
Evidemment, ce comportement déplut fortement à Philippe VI. Ce dernier
décida alors d’envoyer sa flotte à Sluis[15],
à l’embouchure du canal reliant Bruges à la mer du Nord, afin de mettre en
place un nouveau blocus.
Edouard III ne tarda guère à riposter, et les belligérants s’affrontèrent à
la bataille de l’Ecluse, en juin 1340.
a)
La bataille de l’Ecluse (juin 1340) et ses suites : les Français,
alliés de leurs mercenaires génois, étaient à la tête d’une flotte comptant
près de quarante galères, une vingtaine de cogues[16],
ainsi qu’une centaine de navires de commerce. Au total, les Français étaient
plus de 20 000 hommes.
Les amiraux Hugues Quiéret et Nicolas Béhuchet, qui
commandaient la flotte française, avaient reçu l’ordre d’empêcher le
débarquement des troupes d’Edouard III. Les deux commandants n’ayant aucune
expérience maritime, ils décidèrent d’obéir aux ordres en formant une triple
rangée de navires.
Nicolas Béhuchet, par SEURRE aîné, château de Versailles, Versailles.
Au
petit matin, la flotte anglaise fut en vue. Bien qu’étant numériquement
inférieurs, les Anglais parvinrent à faire de gros dégâts à la flotte
française, grâce à leurs excellents archers. Les arbalétriers génois ne
purent rivaliser, et l’abordage fut finalement lancé.
La bataille de l'Ecluse, par
Jean Froissart, enluminure issue de l'ouvrage Chroniques,
Paris, France, XV°siècle.
Les combats furent très violents, et les deux amiraux parvinrent à investir
le vaisseau d’Edouard III, blessant ce dernier à la cuisse (faits
prisonniers, ils furent rapidement exécutés.).
Dans l’après midi, le vent changea de direction, permettant à la flotte
flamande de participer au combat. Les Français, encerclés, n’eurent d’autre
choix que la fuite, abandonnant leurs navires (nombreux sont ceux qui
périrent noyés.).
Cette bataille fut un sanglant échec pour la France, qui n’eut d’autre
conséquence que l’inversion du rapport de force maritime.
Suite à cette spectaculaire victoire, Edouard III débarqua donc en France.
Cependant, il ne parvint pas à aller bien loin, son armée étant bloquée
devant Tournai.
Edouard III décida alors de négocier avec son adversaire, signant la
trêve d’Esplechin en septembre 1340. Philippe VI rendit à son rival la
Guyenne et Ponthieu, et les Flamands furent amnistiés.
L’Empereur Louis IV décida de se séparer du roi d’Angleterre, tout comme le
comte de Hainaut, qui préféra se réfugier dans une confortable neutralité.
b)
La première phase de la guerre de succession de Bretagne (1341 à 1343)
: cependant, alors que la France et l’Angleterre semblaient être en voie
de conclure une paix définitive, le duché de Bretagne (qui était une
pairie.) fut lui aussi le théâtre de violents affrontements.
En
effet, le duc Jean III de Bretagne mourut en avril 1341, sans laisser
de descendance mâle, malgré ses trois mariages. En outre, il n’avait pas
choisi son successeur, entre Charles de Blois (ce dernier avait
épousé Jeanne de Penthièvre, fille de Guy de Penthièvre, frère
du défunt.) et Jean de Montfort (demi-frère de Jean III.).
Les funérailles de Jean III, par Jean
Froissart, enluminure issue de l'ouvrage Chroniques, Paris,
France, XV°siècle.
La
Bretagne étant alors une pairie, les deux prétendants s’empressèrent de se
rendre à Paris afin de rendre hommage à Philippe VI.
Cependant, Charles de Blois étant le neveu du roi de France (sa mère
Marguerite de Valois était la sœur de Philippe VI.), ce fut lui qui fut
le favori.
Jean de Montfort tenta cependant de faire valoir ses droits, en s’appuyant
sur la loi salique, alors en vigueur en France mais pas en Bretagne (en
effet, Charles de Blois prétendait au duché de Bretagne en vertu de son
mariage avec Jeanne de Penthièvre.).
Finalement, Charles de Blois fut officiellement reconnu en septembre 1341
(ce dernier prêta immédiatement l’hommage lige à Philippe VI.), et l’on
confisqua les fiefs français appartenant à Jean de Montfort, ce dernier
étant accusé de s’être entendu avec Edouard III.
Jean de Montfort se présente devant Philippe VI,
par Jean de Wavrin, enluminure issue de l'ouvrage Chroniques d'Angleterre,
Belgique, XV° siècle.
La
première phase de la guerre de succession de Bretagne commença dès la fin de
l’année 1341. En effet, Charles de Blois et son allié le duc de Normandie
Jean (futur Jean II le bon, fils de Philippe VI.) pénétrèrent
rapidement en Bretagne après avoir levé une petite armée. Leur objectif
était de s'emparer en premier lieu de Nantes, où Jean de Montfort avait
trouvé refuge.
Jean de Montfort rentre dans Nantes, par Jean Froissart, enluminure issue de
l'ouvrage Chroniques, Paris, France, XV°siècle.
L’expédition fut une franche réussite : les deux alliés s’emparèrent
rapidement de Nantes, et capturèrent Jean de Montfort. Par la suite, les
Bretons ne tardèrent pas à reconnaitre Charles de Blois comme duc légitime.
Par la suite, Charles de Blois s'empara de Rennes, Vannes et Auray.
Le siège de Vannes, par Jean de Wavrin, enluminure issue de l'ouvrage
Chroniques d'Angleterre, Belgique, XV° siècle.
Puis il décida de marcher vers
Hennebont, où se trouvait Jeanne de Flandre, l’épouse de Jean de
Montfort. Cette dernière fit tout son possible afin d’exciter les défenseurs
de la cité, dont Charles de Blois ne parvint pas à s’emparer.
En
juin, voyant des navires anglais s’approcher d’Hennebont, Charles de Blois
décida de reculer.
Jeanne de Flandre et les
défenseurs d'Hennebont accueillent avec joie les navires anglais, par Jean
de Wavrin, enluminure issue de l'ouvrage Chroniques d'Angleterre,
Belgique, XV° siècle.
Jeanne de Flandre et les défenseurs
d'Hennebont accueillent avec joie les navires anglais, gravure issue de
l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France,
1875.
Français et Anglais prirent par la suite leurs quartiers
d’hiver, tout en continuant à surveiller précautionneusement l’ennemi.
Cependant, les belligérants consentirent à signer la trêve de Malestroit,
en janvier 1343, par l’entremise du pape. Les Anglais prirent le contrôle de
Brest et des places fortes de l’ouest encore fidèles à Jean de Montfort ;
Charles de Blois fut reconnu comme duc dans le reste de la Bretagne.
c)
Le retournement d’alliance en Flandre (1345) : en Flandre, la
situation n’était pas au beau fixe pour le roi d’Angleterre. En effet, bien
que ce dernier ait décidé de relancer le commerce de laine anglaise en
direction de la Flandre, cela ne ramena pas la prospérité en Flandre.
En
outre, le pape Clément VI avait lancé une excommunication contre les
Flamands, qui n’avaient pas respecté leur parole vis-à-vis de la France en
s’engageant du côté des Anglais.
Van Artevelde, qui avait été l’instigateur de ce rapprochement vers
l’Angleterre, se retrouva donc sur la sellette.
Louis I°, quant à lui, décida alors de profiter de ce terrain favorable pour
rentrer en Flandre.
Van Artevelde, quant à lui, continua à s’opposer au comte de Flandre,
proposant au roi d’Angleterre d’offrir le comté à son fils Edouard,
le futur Prince Noir.
Cependant, les oppositions se firent de plus en plus fortes, et Van
Artevelde fut assassiné au cours d’une émeute, en juillet 1345.
L'assassinat de Jacques Artevelde, par Jean de Wavrin, enluminure issue de
l'ouvrage Chroniques d'Angleterre, Belgique, XV° siècle.
Dès lors, la Flandre décida de rallier la France contre Edouard III.
5° Les stratégies militaires
d’Edouard III donnent l’avantage à l’Angleterre – Comme nous l’avons vu
précédemment, l’Angleterre était à l’époque bien moins peuplée que la
France, et les chevaliers français étaient les plus aguerris d’Europe. De ce
fait, Edouard III décida de mettre en place une stratégie de pillage, afin
de financer le conflit, sans tenir le terrain.
a)
La première chevauchée : Edouard III débarqua en juillet 1346 à Saint
Vaast la Hougue, en Normandie, lançant la première chevauchée anglaise. Une
petite troupe de chevaliers anglais, partant de Normandie, ravagèrent et
pillèrent les régions qu’ils traversèrent, dans le nord de la France.
Les Anglais prirent Caen, pillèrent le Cotentin, et se dirigèrent ensuite
vers la Flandre.
Philippe VI, en étant averti, décida alors de barrer la route au roi
d’Angleterre.
Ce
dernier, très prudent, parvint à esquiver le combat frontal, conscient de
son infériorité numérique. Edouard III, apprenant que le roi de France était
à sa poursuite, s’empressa de traverser la Somme, de peur d’être pris en
tenaille par son adversaire, entre la mer et la rivière (il trouva un gué
qu’il put traverser, les communes picardes ayant le contrôle du passage des
ponts lui en ayant refusé l’accès.).
Edouard III traversant la Somme
avant la bataille de Crécy, par Benjamin WEST.
Edouard III, toujours poursuivi par les Français, décida finalement de
choisir le lieu de la bataille. Bon stratège, le roi d’Angleterre s’installa
sur une colline, non loin de Crécy (le 25 août au soir.).
b)
La bataille de Crécy (26 août 1346) : le 26
août au matin, les Français arrivèrent finalement sur le lieu de la bataille.
Ces derniers étaient très supérieurs en nombre au Anglais (30 000 contre
15 000[17].),
et comptaient de nombreux alliés à leurs côtés : les mercenaires génois
(déjà présents à la bataille de l’Ecluse.), mais aussi le roi de Bohême
Jean I° de Luxembourg, le duc de Savoie Louis I°, le duc
d’Alençon Charles II de Valois (frère de Philippe VI.), le comte de
Flandre Louis I°, etc.
Royaume de France et royaume
d'Angleterre en 1346, et emplacement de la bataille de Crécy.
Philippe VI, voyant que ses troupes partaient à l’assaut, leur ordonna de
s’arrêter, ce qu’elles firent. L’objectif du roi était de remettre la
bataille au lendemain, afin de pouvoir reconnaitre le terrain et se préparer
au mieux à l’affrontement.
Cependant, les troupes situées en seconde ligne n’écoutèrent pas l’ordre du
roi, et voulurent attaquer malgré tout. Criant et s’enthousiasmant, ils
entraînèrent ainsi les combattants à l’arrêt, et lancèrent l’assaut.
Casque et cotte de maille d'un fantassin, musée de l'Infanterie,
Montpellier.
Les chevaliers français et Philippe VI lui même, frappés eux aussi par cette
ferveur guerrière, décidèrent alors de charger l’ennemi.
Le
roi de France envoya alors ses mercenaires génois en première ligne, afin
d’entamer le combat. Cependant, il avait plu la veille, et ces derniers
n’avaient pas eu la présence d’esprit de protéger leurs armes (contrairement
aux archers anglais.). Ainsi, les cordes des arbalètes (alors faites en
cheveux.) avaient perdu toute leur puissance au contact de l’eau. En outre,
les Génois étaient démunis de leurs pavois, qui étaient restés dans les
bagages à l’arrière.
Arbalète à moufle, à gauche, et moufle, à droite (cette dernière servait à
tendre la corde de l'arbalète.), musée de l'infanterie, Montpellier.
Dans l’impossibilité de résister aux attaques des archers anglais, et
effrayés par les trois bombardes anglaises qui s’étaient mises à tonner
(faisant cependant plus de peur que de mal.), les Génois décidèrent de
prendre la fuite.
Philippe VI et les chevaliers français crurent alors immédiatement à une
trahison. Ils décidèrent donc de s’attaquer à leurs propres mercenaires, aux
cris de massacrez moi cette piétaille ![18]
Une fois débarrassés des Génois, les chevaliers français chargèrent la
colline sur laquelle se trouvaient les Anglais[19].
Décimés par les flèches anglaises[20]
et par les pièges posés la veille de l’affrontement, les Français lancèrent
charges sur charges, en vain (à l’époque, les montures n’étaient que peu ou
pas protégées.).
La bataille de Crécy, par Jean Froissart, enluminure issue de l'ouvrage Chroniques, Paris, France, XV°siècle.
Les assauts français se poursuivirent jusqu’à tard dans la nuit, mais les
Anglais restèrent vainqueurs de la bataille.
De
nombreux chevaliers trouvèrent la mort ce jour là, tels que Jean I° de Luxembourg,
Charles II de Valois, Louis I° de Flandre, etc.
Quant à Philippe VI, il décida de quitter le champ de bataille, abasourdi
par cette sanglante défaite.
6° La France en mauvais
posture – En août 1346, après avoir emporté la bataille de Crécy,
Edouard III se sentit en position de force, ayant mis à mal une armée
ennemie supérieure en nombre. Il décida donc d’aller mettre le siège devant
Calais.
a)
L’intervention écossaise en Angleterre (octobre
1346) : Philippe VI, suite à la bataille de Crécy, n’osa pas s’attaquer
de face au roi d’Angleterre.
Cependant, le roi de France demanda à ses alliés écossais d’attaquer Edouard
III sur ces arrières, alors que le gros de ses troupes se trouvait devant
Calais.
Le
roi d’Ecosse David II envahit le nord de l’Angleterre en octobre 1346,
accompagné d’une dizaine de milliers d’hommes. Dans un premier temps,
l’invasion se déroula dans de bonnes conditions, les Ecossais ne rencontrant
pas de résistances. Cependant, ces derniers ne virent pas l’intérêt de mener
un conflit rapide, et préférèrent prendre leur temps, pillant sans vergogne
les territoires qu’ils traversaient.
Ce
faisant, les Ecossais ne tardèrent pas à rencontrer une petite armée
anglaise venue à leur rencontre. David II se souvenant des défaites de
Dupplin Moor et d’Halidon Hill, décida de prendre une position défensive sur
une petite colline nommée Neuville’s Cross. Cependant, les Anglais,
deux fois moins nombreux que les Ecossais, décidèrent eux aussi de prendre
une position défensive et attendirent.
La bataille de Neuville's Cross, par Jean Froissart, enluminure issue de
l'ouvrage Chroniques, Paris, France, XV°siècle.
Dans l’après midi, comme les Ecossais n’attaquaient pas, les Anglais
décidèrent d’envoyer leurs archers en direction de l’ennemi, afin de les
contraindre à lutter. Les Ecossais, situés sur un mauvais terrain, et
harcelés par les flèches anglaises, ne tardèrent pas à prendre la fuite.
David II lui-même fut capturé, et envoyé dans la tour de Londres en janvier
1347. Il ne fut libéré qu’après onze années de détentions, et contre une
rançon de 100 000 marks.
b)
Le siège de Calais (août 1346 à août 1347) : L’invasion de
l’Angleterre par les Ecossais ayant été un échec, Philippe VI fut contraint
d’abandonner les Calaisiens à leur triste sort.
Le siège de Calais, par Jean de Wavrin, enluminure issue de l'ouvrage
Chroniques d'Angleterre, Belgique, XV° siècle.
Ces derniers, après un an de siège, ayant souffert toutes sortes de
privations, décidèrent finalement de se rendre au roi d’Angleterre.
Le siège de Calais, par Jean de Wavrin, enluminure issue de l'ouvrage
Chroniques d'Angleterre, Belgique, XV° siècle.
Dans un premier temps, Edouard III voulut se venger de la résistance des
Calaisiens en les massacrant tous, mais consentit finalement à ne faire
exécuter que six d’entre eux, issus de la haute bourgeoisie de la ville.
Ces derniers acceptèrent de se présenter pieds nus, vêtus d’une simple
chemise et la corde au cou, offrant les clefs de la ville au roi
d’Angleterre[21].
C’est alors que Philippa, l’épouse d’Edouard III, implora la clémence de son
mari, lui demandant en pleurs d’épargner ces hommes.
Philippa implore Edouard III d'accorder
sa grâce aux six bourgeois de Calais, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par
François GUIZOT, France, 1875.
Finalement, le roi d’Angleterre ne put résister aux supplications de son
épouse et laissa la vie sauce aux six bourgeois de Calais.
c)
La peste noire (1347 à 1350) : Alors que la France n’était pas dans
son meilleur état, la situation ne tarda guère à se dégrader encore plus
avec l’arrivée de la peste noire.
Le
bassin méditerranéen n’avait pas connu de peste depuis le VI° siècle. Mais
déjà à cette époque, le fléau avait été dévastateur. En effet, ce qui fut
appelé la peste de Justinien (une épidémie provenant d’Ethiopie.) fut
à l’origine du déficit démographique qui toucha l’Europe au début du Moyen âge[22].
La
peste noire, quant à elle, se déclara en Asie centrale,
vraisemblablement lors d’une guerre opposant Chinois et Mongols (sans doute
vers 1335.).
Par la suite, ces derniers assiégèrent Caffa, une cité génoise se
trouvant sur les bords de la mer Noire (1346.). Les assaillants mongols
eurent alors l’idée d’infecter la ville en y catapultant leurs cadavres.
Les Génois qui partirent de Caffa emportèrent avec eux la maladie, la
transmettant à tous les ports dans lesquels ils firent escale : Messine,
Gênes, Marseille (fin 1347.).
Par la suite, la peste noire se répandit comme une trainée de poudre,
rencontrant en cette Europe dévastée par la guerre un excellent terreau.
La peste à Florence, par Boccace,
enluminure issue de l'ouvrage le décaméron, XV°
siècle.
En
1348, elle se répandit en Europe méridionale, et n’atteignit la moitié nord
de l’Europe qu’au début de l’année 1349. En 1350, la peste continua sa route
vers l’est et le nord, frappant la Scandinavie et la Russie.
Diffusion de la peste noire en Europe.
A
noter que certaines cités ou pays ne furent pas touchés par la maladie,
comme Bruges, Milan ou la Pologne.
Au
final, la très rapide propagation de ce fléau, d’Asie centrale jusqu’en
Europe, constitue la preuve formelle que les échanges au Moyen âge étaient
très nombreux[23].
Evidemment, la peste noire entraîna une grave crise en Europe.
A
cette époque, la médecine était encore incompétente face à une telle
épidémie, et les morts s’amassaient par milliers. De nombreux villages
furent abandonnés, la forêt se développa, et les terres retombèrent en
friche. La main d’œuvre devint de plus en plus chère, et la famine frappa
durement les populations.
Nombreux sont ceux qui crurent voir en ce fléau une sorte de punition
venue du ciel, Dieu n'appréciant pas l'élection de Philippe VI sur le trône
de France.
Une fois encore, ce furent les mêmes qui furent accusés d’avoir répandu la
peste noire en empoisonnant les puits : juifs et gens du voyage furent alors
persécutés par la population.
Aujourd’hui, l’on estime que l’épidémie tua près de la moitié de la
population européenne. L’on constate des disparités entre les différents
pays d’Europe, mais les chiffres restent grosso modo dans les mêmes
proportions.
L’Autriche semble être le pays ayant eu le moins à souffrir de la peste
noire, perdant 30 % de sa population. En France, la population passa de 17 à
10 millions, soit une diminution de 40 % de la population (l’Espagne semble
avoir été touchée dans les mêmes proportions.). L’Italie aurait perdu la
moitié de sa population (avec un pic à Venise, la ville ayant perdu 75 % de
ses habitants.). L’Angleterre, quant à elle, aurait perdu plus de la moitié
de sa population (près de 60 % de diminution.).
Les ravages de la peste
noire, par Pétrarque, enluminure issue de l'ouvrage De remediis
utriusque fortunae,
Augsburg, vers 1532, Deutsches historisches museum, Berlin.
La
peste contraignit les deux belligérants à faire une trêve, qui dura jusqu’en
1355.
Philippe VI en profita en 1349 pour acheter le Dauphiné à Humbert II du
Viennois, signant le traité de Romans. Les accords prévoyaient deux
clauses très importantes : le Dauphiné jouirait d’un statut fiscal
particulier ; et cette province serait dorénavant le fief du fils aîné du
roi, qui porterait le titre de dauphin.
La
même année il acheta la seigneurie de Montpellier à Jacques II de
Majorque.
Philippe VI mourut peu de temps après, en août 1350, peut être lui-même
atteint par l’épidémie.
Gisant de Philippe VI, 1365, église saint Denis, Paris.
A
sa mort, le roi de France laissait un pays dévasté par la peste noire,
grignoté par les Anglais, et en proie à la guerre civile. La dynastie des
Valois faisait un bien mauvais départ ; le prestige de la dynastie des
Capétiens semblait alors bien loin…
La mort de Philippe VI, par
Jean Froissart, enluminure issue de l'ouvrage Chroniques,
Paris, France, XV°siècle.
[1]
Pour en savoir plus sur l’élection de Philippe VI, voir le 3,
section III, chapitre huitième, les Capétiens.
[2]
A l’origine, il existait douze pairs de France ; six laïcs et six
ecclésiastiques. Ces grands féodaux étaient des vassaux directs du
roi de France, et devaient lui rendre l’hommage lige (l’hommage lige
était l’hommage le plus important qu’un vassal pouvait prêter.). A
partir du XVI° siècle, les rois de France accordèrent la pairie à de
plus en plus de nobles, ce qui entraîna de fait une dégradation de
l’importance de cette fonction.
[3]
Pour plus de détails sur cette expédition de Guyenne, voir le 2,
section III, chapitre huitième, les Capétiens.
[4]
Ceci est la preuve que la diplomatie pontificale était extrêmement
performante à l’époque.
[5]
Pour en savoir plus sur la bataille d'Halidon Hill, voir le d), 1,
section II, chapitre sixième, L'Angleterre sous les Plantagenêts.
[6]
Le scots est une langue germanique parlée en Ecosse et en Irlande,
assez proche de l’Anglais.
La Vieille Alliance fut créée en 1165, unissant la France, l’Ecosse
et la Norvège contre l’Angleterre. Ce traité fut invoqué à plusieurs
reprises au cours de l’Histoire. Cette alliance garantissait la
double nationalité entre les deux Etats, permit l’implantation d’un
fort courant francophone en Ecosse, et autorisa de nombreux Ecossais
à s’engager comme mercenaires au service du roi de France. A noter
que le souvenir de cette alliance est toujours très ancré dans la
mémoire des Ecossais, qui la considèrent comme le symbole de leur
indépendance vis-à-vis de l’Angleterre.
[7]
Ces îles (Guernesey, Jersey, Aurigny et Sercq.) sont situées dans la
manche, à l’ouest de la péninsule du Cotentin.
[8]
A cette époque, les papes avaient quitté Rome et résidaient en
Avignon.
[9]
Pour plus de renseignements sur Robert III de Flandre, voir le 1,
section II, chapitre huitième, les Capétiens.
[10]
Pour en savoir plus sur la guerre de Flandre, voir le 2, section
VII, chapitre septième, les Capétiens.
[11]
Au Moyen âge, la félonie était un acte grave : elle était invoquée
lorsque le félon avait porté atteinte à l’honneur des femmes
(épouse, fille, mère, sœur.) du seigneur ; avait trahi le seigneur
pour rejoindre le camp de ses ennemis ; avait attenté à la vie du
seigneur ou celle de ses proches. La punition était la confiscation
immédiate des fiefs du félon, voire parfois le bannissement ou la
peine de mort.
[12]
Les chevauchées consistaient à lancer des raids contre le pays
ennemi, pillant ses ressources, et parcourant des centaines de
kilomètres.
[13]
Pour plus de renseignements sur la Grande Charte et Jean sans Terre,
voir le 3, section II, chapitre deuxième, l’Angleterre sous les
Plantagenêts.
[14]
Ces trois villes étaient tombées sous le contrôle de la France suite
à la guerre de Flandre, que nous avons vu en section II, chapitre
septième, les Capétiens.
[16]
Les cogues étaient des petits voiliers, généralement utilisés pour
faire du commerce, qui pouvaient servir lors d’expéditions de
piraterie.
[17]
Une estimation du nombre de belligérants est très difficile à
donner, car les chroniques de l’époque estiment que les Français
comptaient plus de 100 000 hommes, ce qui est totalement
invraisemblable (ce chiffre ne fut atteint que sous le règne de
Louis XIV.).
[18]
D’autres sources affirment que les Génois furent massacrés car ils
gênaient le passage des chevaliers français vers l’ennemi,
impatients qu’ils étaient de capturer et rançonner des seigneurs
anglais.
[19]
Alors qu’il est stratégiquement très imprudent d’attaquer une
position se trouvant en hauteur.
[20]
Un archer anglais, équipé de son arc long (longbow en
anglais.), pouvait lancer entre 6 et 12 flèches à la minute. Les
archers anglais étant près de 6 000, ils envoyaient près de 50 000
flèches par minute sur les hommes de Philippe VI, ce qui explique
les très importantes pertes du côté français.
[21]
Les chroniqueurs ont conservé leurs noms : Eustache de Saint Pierre,
Jean de Vienne, Jean d’Aire, Andrieus d’Andres, ainsi que Pierre et
Jacques de Wissart.).
[22]
Pour en savoir plus sur la peste de Justinien et l’Empereur qui
donna son nom à cette maladie, voir le a), 4, section I, chapitre
deuxième, l’Empire byzantin.
[23]
En effet, le Moyen âge ne fut pas une période morne et sombre, où
les populations vivaient repliées sur elles mêmes, contrairement à
ce qu’affirmaient certains historiens du XIX° siècle, qui parvinrent
néanmoins à propager cette fausse idée dans notre société
contemporaine.