16. Quelle joie pour le Jourdain qui se glorifie d’avoir été
consacré par le baptême de Jésus-Christ, de recevoir les chrétiens dans
ses eaux ! Il avait bien tort ce Syrien frappé de la lèpre (2 R V, 12),
qui préférait aux fleuves d’Israël je ne sais quelle rivière de Damas,
quand notre Jourdain s’est montré si souvent soumis à Dieu comme un
esclave, a su modérer si miraculeusement son cours soit pour Élie, soit
pour Élisée, soit encore, en remontant plus haut dans l’antiquité, pour
Josué et pour tout le peuple d’Israël, à qui il laissa un passage à pied
sec (2 R II, 8 ; Jos III). Après tout, où trouver un fleuve plus
illustre que celui-là et comme lui consacré par une sorte de présence
sensible de la Trinité ? Car sur ses bords la voix du Père se fit
entendre, le Saint-Esprit se fit apercevoir et le Fils fut baptisé ?
C’est donc avec raison que sur l’ordre même de Jésus-Christ, tout le
peuple fidèle éprouve maintenant dans son âme, la vertu de ses eaux dont
Naaman, sur le conseil du Prophète, fit l’expérience dans sa propre
chair (2 R V).
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