.
Cependant,
Archibald Douglas, le nouveau gardien de l’Ecosse, décida d’attaquer
Balliol par surprise alors qu’il se trouvait à Annan, en décembre 1332.
Cependant, bien que la plupart de ses hommes se fasse tuer, Balliol
parvint néanmoins à s’échapper.
c) Contre
offensive d’Edouard III et d’Edouard Balliol : avec l’arrivée du
printemps, Edouard III et Balliol décidèrent de repasser à l’offensive,
assiégeant Berwick en avril 1333.
Edouard III devant Berwick, par Jean
Froissart, enluminure issue de l'ouvrage Chroniques,
Bruges, Belgique, XV°siècle.
Les habitants
de la cité, attaqués par leurs assaillants, durent attendre de longs
mois qu’Archibald Douglas vienne à leur secours. En effet, le nouveau
gardien de l’Ecosse, plutôt que d’employer une tactique de guérilla,
avait préféré prendre son temps pour recruter l’armée la plus importante
possible.
Le gouverneur
de la cité, jugeant la situation plus que délicate accepta de livrer la
ville aux Anglais si les armées de Douglas ne venaient pas les secourir
avant le 11 juillet 1333. Edouard III accepta, mais demanda des otages
en gage de bonne foi.
Douglas et
ses hommes, de leur côté, avaient décidé de franchir la frontière et de
s’attaquer au château de Bamburgh, ou se trouvait alors la reine
Philippa, l’épouse d’Edouard III.
Cependant,
les Ecossais ne purent pas contre attaquer efficacement : d’une part,
ils n’étaient pas équipés d’armes de siège ; en outre Edouard III avait
commencé à exécuter ses otages, car la trêve était arrivée à expiration
et Berwick n’avait pas ouvert ses portes.
Douglas
décida donc de retourner en Ecosse afin de porter assistance à la cité
assiégée.
d) La
bataille de la colline Halidon : apprenant l’arrivée des Ecossais,
Edouard III fit installer ses hommes sur la colline d’Halidon, située à
quelques kilomètres au nord ouest de Berwick.
Archibald
Douglas, à la tête d’une armée de plus de 12 000 hommes, décida alors de
se battre sur la position qu’occupaient les Anglais (Edouard III, bien
qu’en infériorité numérique, était cependant à la tête d’une armée
comptant près d’une dizaine de milliers d’hommes.).
Les Anglais
décidèrent d’adopter la même tactique qu’à la bataille de Dupplin Moor,
plaçant l’infanterie au centre et les archers sur leurs flancs.
Les Ecossais,
quant à eux, utilisèrent les schiltrons, des piquiers très efficaces
lors d’attaques contre la cavalerie ennemie.
Les soldats
de Douglas commencèrent alors à gravir la colline, harcelés par les
flèches anglaises. Quelques soldats écossais parvinrent tant bien que
mal à rentrer en contact avec l’infanterie anglaise, mais furent
rapidement repoussés.
De nombreux
Ecossais furent tués au cours de leur retraite, dont Archibald Douglas,
poursuivis par la cavalerie anglaise.
Au soir de la
bataille de la colline Halidon, près de 10 000 Ecossais avait
trouvé la mort, alors que les Anglais n’avaient perdu qu’une centaine
d’hommes.
Le lendemain,
les habitants de Berwick furent contraints de se rendre.
La défaite
d’Halidon fut un réel coup dur pour le moral des Ecossais. En effet, la
bataille avait été un carnage, et de nombreux barons avaient trouvé la
mort au cours de l’affrontement. De ce fait, les derniers nobles
écossais encore en vie n’étaient plus en état de combattre et se
retrouvaient dans l’obligation de se cacher afin d’échapper à la
répression anglaise.
Suite à la
bataille de la colline Halidon, David II et son épouse furent envoyés en
France à la cour du roi Philippe VI. Ce dernier, en vertu de la
Vieille Alliance, les reçut avec grande courtoisie en mai 1334.
Edouard III,
peu de temps après la prise de Berwick, annexa les comtés des Lowlands,
étendant son influence sur la majeure partie de l’Ecosse.
2° L’Ecosse,
entre soumission et résistance –
Suite à
l’exil de David II, l’Ecosse n’était plus en état de riposter
efficacement contre Edouard III. En effet, les divergences politiques
entre barons écossais éclataient une fois de plus au grand jour, l’armée
n’existait plus, et l’on ne parvenait pas à s’entendre sur la manière de
poursuivre la guerre.
Finalement,
ce furent John Randolf, comte de Moray, et Robert VII Stuart
(sa mère était la fille de Robert VII Bruce.) qui furent nommés
gardiens de l’Ecosse. Ne disposant pas d’une imposante armée, ils se
retrouvèrent contraints d’employer à nouveau les tactiques de guérilla
utilisées par Robert VII Bruce quelques années auparavant. C’est ainsi
que les deux gardiens ordonnèrent aux populations vivant dans les
Lowlands de se réfugier dans les collines afin de se protéger des
persécutions anglaises.
L’objectif
était dès lors d’éviter de se battre à découvert contre les Anglais, et
de les harceler alors qu’ils se trouvaient en terrain ennemi.
a)
Nouvelle expédition d’Edouard III et d’Edouard Balliol, la bataille de
Boroghmuir (juillet 1335) : Edward III, quant à lui, voyant que
l’Ecosse n’était toujours pas conquise, décida de se lancer dans une
nouvelle expédition en juillet 1335.
S’installant
à Newcastle, le roi d’Angleterre fut bientôt rejoint par Edouard
Balliol. Il fut alors décidé de diviser l’armée anglaise en deux entités
afin de prendre les Ecossais en tenaille. Les troupes d’Edouard III
devaient traverser le centre de l’Ecosse, alors que les hommes de
Balliol longeraient la côte est.
Dévastant
sans vergogne les régions traversées, les deux armées se rejoignirent à
Glasgow, et se dirigèrent ensuite vers Perth.
C’est alors
que l’arrière garde anglaise, commandée par le français Guy de Namur,
fut attaquée par les Ecossais. Poursuivis, les 300 chevaliers furent
contraints de se réfugier dans un château en ruines, tuant leurs chevaux
afin de combler les interstices.
Cependant, la
bataille de Boroughmuir ne fit que peu de victimes, car John
Randolf accepta de laisser partir Guy de Namur et ses hommes (en effet,
le gardien de l’Ecosse ne pouvait risquer de s’attirer les foudres de la
France en tuant les assiégés.).
Raccompagnant
Guy de Namur jusqu’à la côté, Randolf eut alors la malchance de tomber
dans une embuscade anglaise et fut alors fait prisonnier.
Guy de Namur,
quant à lui, se rendit à Perth afin de rendre visite à Edward III, puis
il quitta définitivement l’Ecosse.
Le roi
d’Angleterre, bien que n’ayant pas réussi à affronter et à vaincre
l’armée écossaise, reçut toutefois l’hommage de plusieurs barons
écossais. En outre, Robert VII Stuart décida de conclure une paix
séparée avec le roi d’Angleterre.
b)
Tactiques de guérilla d’Andrew de Moray, la bataille de Culblean : A
la fin de l’été 1335, Edward III et Edouard Balliol, ayant le centre et
le sud de l’Ecosse sous contrôle, décidèrent de se retirer.
Les Ecossais, quant à eux, nommèrent
Andrew de Moray comme nouveau gardien de l’Ecosse
.
Le roi
d’Angleterre ayant quitté le pays, ce fut David de Strathbogie,
comte d’Atholl, qui fut chargé de poursuivre la pacification de
l’Ecosse.
Strathbogie,
s’attaquant au nord est du pays, décida alors d’assiéger le château de
Kildrummy, dans l’Aberdeenshire, alors entre les mains de Christian
Bruce, tante du roi David II et épouse d’Andrew de Moray.
Cependant,
Strathbogie fut rapidement mis au courant de l’approche des Ecossais, et
décida donc de lever le siège afin d’aller à leur rencontre.
C’est ainsi
que les deux armées s’affrontèrent près de la forêt de Culblean. Le
comte d’Atholl, disposant d’environ 3 000 soldats (soit environ trois
fois plus que son adversaire.), décida de profiter de son avantage
numérique et fit donner l’assaut (à noter qu’au cours de cette bataille,
les Anglais ne disposaient pas d’archers.).
Cependant,
alors que les hommes de Strathbogie chargeaient, ils furent attaqués par
sur leur flanc. Rapidement, la bataille de Culblean tourna à
l’avantage des Ecossais : les Anglais se replièrent en désordre, et
nombre d’entre eux trouvèrent la mort, Strathbogie inclus.
Cette
bataille, bien que de plus petite ampleur que les précédentes, marqua
néanmoins un tournant dans la seconde guerre d’indépendance de l’Ecosse.
Edouard Balliol, bien que toujours roi, fut contraint de quitter
l’Ecosse ; et pour Edouard III, tout était à recommencer.
c) Les
Ecossais reprennent l’avantage (1336 à 1337) : suite à la bataille
de Culblean, Andrew de Moray passa l’hiver 1335 à mener des opérations
de guérilla.
Edouard III,
voyant que la situation lui échappait, décida alors de contre attaquer
une nouvelle fois, bien décidé à réduire à néant la résistance
écossaise.
Au cours de
l’été 1336, les Anglais marchèrent donc vers le nord est de l’Ecosse,
ravageant les régions traversées. Cependant, ne parvenant pas à
affronter l’armée écossaise en combat singulier, le roi d’Angleterre
décida de construire une série de châteaux forts, afin de défendre plus
efficacement les possessions anglaises en Ecosse.
Cependant, craignant d’être attaqué sur
ses arrières par le roi de France
,
Edouard III se retrouva contraint de quitter l’Ecosse rapidement.
De ce fait,
Andrew de Moray et ses hommes en profitèrent pour s’attaquer aux
forteresses anglaises, au cours de l’hiver 1336.
Au cours de
l’année 1337, les Ecossais parvinrent à reprendre le contrôle de toute
l’Ecosse, contraignant Edouard Balliol à la fuite. Puis, peu de temps
après, Andrew de Moray décida de franchir la frontière en 1337,
dévastant les régions du nord de l’Angleterre.
Edouard III,
quant à lui, trop occupé par la guerre de Cent Ans, ne put pas lever de
troupes pour lutter contre les Ecossais révoltés.
De ce fait,
lorsqu’Andrew de Moray mourut, au cours de l’année 1338, les Anglais ne
possédaient plus que quelques forteresses en Ecosse (Edimbourg,
Stirling, Roxburgh, etc.)
A noter que
David II Bruce, le roi d’Ecosse, ne rentra dans son pays qu’en juin 1341
(il résidait jusqu’alors en France.).