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Mythologie
 
 

 

 

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L'Empire byzantin

 

CHAPITRE TROISIEME : L'Empire byzantin, entre grandeur et décadence

 

III : Les Macédoniens, de Basile I° à Jean Tzimiskès (867 à 976), l’âge d’or de l’Empire byzantin

           

            1° Basile I° le Macédonien (867 à 886) – Basile naquit en Macédoine en 811. Ses parents étaient de modestes paysans originaires d’Arménie (les biographes de Basile I° affirmaient que ce souverain descendait des Arsacides, une famille royale ayant régné sur la Perse et l’Arménie au cours des siècles précédents.).

Pièce de monnaie à l'effigie de Basile I°.

Se trouvant à Andrinople en 813, lorsque la ville fut prise par Krum, le roi des Bulgares, Basile et ses parents auraient été faits prisonniers par ces derniers[1] (ils furent cependant libérés peu de temps après.).

Par la suite, Basile se rendit à Constantinople. Il fut alors remarqué par Michel III, qui en fit son écuyer. Prenant de plus en plus d’importance à la cour (il épousa Eudoxie Ingérina, la maîtresse de l’Empereur.), Basile demanda à Michel III d’éliminer le régent, Bardas. Puis, une fois qu’il fut assuré de s’emparer du trône à la mort de Michel III, Basile fit assassiner l’Empereur[2] (septembre 867.).

 

a) Expéditions militaires de Basile I° : dès son accession au pouvoir, Basile I° se lança dans de grandes expéditions militaires, qui furent de francs succès.

Il se rendit en Asie mineure, d’où il chassa les musulmans qui avaient précédemment opéré des incursions dans cette région.

Puis, il se rendit en Italie du sud, prenant Tarente (en 880.), tentant de rétablir l’autorité de l’Empire byzantin dans cette zone. Il s’opposa aussi aux musulmans de Sicile.

 

b) Questions religieuses : En 867, le patriarche de Constantinople était Photios I° (ce dernier avait été choisi par Michel III et Bardas en 858, suite à la déposition d’Ignace, le précédent patriarche.). Lors de son arrivée au pouvoir, Basile chassa Photios, et décida de rétablir Ignace (soutenu par le pape Nicolas I°.).

Photios, exilé, proclama alors la rupture entre les Eglises de Rome et de Constantinople (c’est ce que l’on a appelé le schisme photien, considéré aujourd’hui comme une des prémices du Grand schisme de 1054.). Puis, par la suite, il envoya une missive à l’Empereur carolingien Louis II, incitant ce dernier à déposer le pape.

Cependant, Photios fut rappelé à Constantinople quelques années après, afin de s’occuper de l’éducation des enfants de Basile I°. Suite à la mort d’Ignace, en 878, Photios fut alors à nouveau fait patriarche (il fut alors reconnu par le pape Jean VIII.).

Cependant, une nouvelle pomme de discorde apparut entre Rome et Constantinople : la question du filioque. Dans la liturgie originelle, le Saint Esprit procède du Père. Cependant, au cours du VIII° siècle, Rome fit procéder le Saint Esprit du Père, mais aussi du Fils (filioque signifie littéralement ‘et du fils’, la phrase employée étant la suivante : qui ex Patre (Filióque) procedit.). Photios refusa de reconnaître l’emploi du filioque et fut alors excommunié par Jean VIII.

 

c) Œuvre législative et financière : en 877, Basile I° publia les Basilisques. Ce recueil de lois était une traduction en grec du Code Justinien, du Digeste, et des Institutes (ces trois ouvrages étaient des compilations de lois rédigées en latin au  cours du VI° siècle, sous le règne de l’Empereur Justinien[3].).

En outre, Basile I° laissa derrière lui un autre ouvrage, l’Art de régner, destiné à son fils Léon VI.

Basile I° et Léon VI, enluminure issue des chroniques de Jean Skylitzes.

Enfin, grâce à sa politique de restriction budgétaire, Basile I° parvint à assainir les finances de l’Etat, mises à mal par les dépenses de Michel III.

 

Basile I° mourut en 886, et ce fut son fils, Léon VI, qui monta sur le trône.

 

            2° Léon VI le Sage (886 à 912) – Léon VI naquit en 866. Recevant une bonne éducation de la part de Photios I°, patriarche de Constantinople, ce souverain fut pour cela surnommé le Sage.  

Léon VI aux pieds du Christ Pantocrator, mosaïque de l'église Sainte Sophie, Constantinople.

A noter cependant que certains chroniqueurs affirment que Léon VI n’était pas le fils de Basile I°, mais de Michel III. En effet, ces derniers appuyaient leurs dires en rappelant que Léon VI était le fils d'Eudoxie Ingérina, qui avait été la maîtresse de Michel III, puis l’épouse de Basile I°. Ces chroniqueurs expliquaient ainsi l’antipathie qu’éprouvait l’Empereur vis-à-vis de Léon VI.

 

A l’origine, le nouveau souverain devait partager le trône avec son frère, Alexandre III. Cependant, ce dernier s’étant révélé être un incapable, Léon VI décida de régner seul.

Poignée de peigne représentant l'Empereur Léon VI couronné par la Vierge, fin du IX° siècle, Bode museum, Berlin.

 

a) Questions religieuses : dès son accession au pouvoir, le nouveau souverain destitua Photios, puis le remplaça par Etienne, un des enfants de Basile I°. En effet, Léon VI désirait renouer les liens avec Rome, chose impossible à faire avec Photios, qui avait été excommunié par le pape.

Quelques années après, en 899, l’Empereur tenta de réconcilier les deux Eglises, organisant un synode à Constantinople.

 

Cependant, Léon VI eut des rapports difficiles avec l’Eglise de Constantinople, de par sa situation maritale.

Alors qu’il était encore jeune, Léon VI avait eu pour maitresse Zoé Zoutsina, mais Basile I° voyait d’un mauvais œil cette union. Il maria alors son fils avec Théophano, une femme très pieuse mais très laide, comme le dirent les chroniqueurs.   

Leur mariage ne fut pas fécond, et Théophano se retira dans un couvent, où elle mourut en 897. Par la suite, Léon VI épousa son ancienne maitresse, Zoé Zoutsina, qui lui donna une fille (Anne, mariée en 901 avec Louis III l’Aveugle, l’Empereur carolingien.) mais pas de fils.

A la mort de sa seconde épouse, en 899, Léon VI décida alors de se remarier. A l’époque, le fait d’avoir successivement deux épouses n’était pas mal vu, mais se remarier trois fois ou plus était considéré comme immoral.

Le patriarche Antoine II Cauléas, qui avait remplacé Etienne, accepta de donner une dérogation à Léon VI. Ce dernier épousa alors Eudoxie Baïana, qui mourut en avril 901 en donnant naissance à un fils mort né.

Le quatrième mariage de l’Empereur (il épousa Zoé Carbopsina.) fut donc très mal accepté par l’Eglise. Déposant Nicolas I° Mysticos, patriarche de Constantinople, Léon VI décida de soutenir le candidat qui accepterait de lui donner une dérogation pour son quatrième mariage (c’est ainsi qu’Euthyme de Constantinople fut choisi.).

 

b) Expéditions militaires de Léon VI : si Basile I° parvint à remporter un grand nombre de victoires militaires, ce ne fut cependant pas le cas de son successeur.

Léon VI se lança dans plusieurs expéditions contre les Bulgares. Cependant, les Byzantins furent vaincus, et le tsar Siméon en profita pour obtenir la création d’un patriarcat indépendant en Bulgarie.

Par la suite, Constantinople fut assiégée par les Rus de Kiev. Ces derniers réclamaient des avantages commerciaux que Léon VI, après avoir tenté de les repousser, dut finalement leur accorder.

Contre les musulmans, l’Empereur ne fut pas plus heureux. Ces derniers s’emparèrent à nouveau de la Sicile, et les Byzantin ne parvinrent pas à les chasser de Crète.

 

Léon VI mourut au retour de cette expédition. Son fils Constantin VII (qu’il avait eu de Zoé Carbopsina.) étant encore jeune, le pouvoir passa entre les mains de son oncle Alexandre III.

 

            3° Alexandre III (912 à 913) – Alexandre III, né en 870, n’avait été que co Empereur, jusqu’à la mort de son frère Léon VI.

Alexandre III était resté dans l’ombre jusqu’à 912, car il n’était pas fait pour servir efficacement l’Empire byzantin. Décrit par les chroniqueurs comme cruel et débauché, l’Empereur n’eut de cesse de casser les traités passés par son prédécesseurs. En outre, il décida de redonner le titre de patriarche de Constantinople à Nicolas I° Mysticos, qui avait été déposé par Léon VI quelques années auparavant.

 

Cependant, Alexandre III ne resta pas longtemps au pouvoir, car il mourut en juin 913. Ce fut donc son neveu, Constantin VII, qui monta sur le trône.

 

            4° Constantin VII Porphyrogénète (913 à 959) – Constantin VII naquit à Constantinople en 905. Il était le fruit de l’union entre Léon VI et Zoé Carbopsina, sa quatrième femme. Cette union étant très mal vue par l’Eglise, mais il fallait bien assurer la continuité de la dynastie macédonienne.

Pièce de monnaie aux effigies de Constantin VII (à droite.) et de son fils Romain II (à gauche.).

Afin de légitimer son fils, Léon VI lui donna le surnom de Porphyrogénète, ce qui signifie ‘né dans la pourpre’ (la pourpre symbolisant l’autorité impériale.).

 

a) La régence (913 à 920) : à la mort de Léon VI, ce fut son frère Alexandre III qui prit le pouvoir. Cependant, ce dernier mourut un an après, ayant désigné Constantin VII comme successeur.

Il mit cependant en place un conseil de régence, dirigé par Nicolas I° Mysticos (Zoé, la mère de l’enfant, en fut exclue, et envoyée dans un couvent.).

Dans un premier temps, Nicolas I° Mysticos s’acquitta convenablement de sa tâche. Cependant, il fut écarté du pouvoir après avoir conclu un traité avec Siméon, tsar des Bulgares (cet accord étant jugé trop défavorable aux Byzantins, selon le conseil de régence.).

 

Zoé fut alors rappelée, et décida de poursuivre la lutte contre les Bulgares. Cependant, malgré les tentatives du général Léon Phocas, les Byzantins durent à nouveau reculer face à leurs ennemis (915.).

 

Quelques années plus tard, en 919, le précepteur de Constantin VII conseilla ce dernier d’appeler Romain Lécapène, afin de contrer l’influence grandissante de Léon Phocas. Ce dernier décida alors de se révolter, appuyé par Zoé.

Au final, l’Impératrice fut renvoyée au couvent, et Léon Phocas eut les yeux crevés (920.).

 

b) La prise de pouvoir de Romain Lécapène (920 à 944) : suite à l’élimination de Léon Phocas, Romain Lécapène parvint à s’imposer sans difficultés. En décembre 920, il maria sa fille Hélène à Constantin VII, et se proclama Empereur (Constantin VII était reconnu comme co Empereur, mais à la seconde place.).

Pièce de monnaie à l'effigie de Romain I° Lécapène.

Par la suite, Romain I° Lécapène proclama ses propres fils co Empereurs : son aîné Christophe eut droit à la deuxième place, Constantin VII devant se contenter de la troisième (cependant, Christophe mourut en 931, et Romain I° Lécapène décida alors de rendre à Constantin VII la seconde place.).

 

Romain I° Lécapène, peu de temps après son accession au pouvoir, eut à lutter contre les Bulgares, qui le considéraient comme un usurpateur. Le tsar Siméon refusa de négocier, et décida d’attaquer les Byzantins (il s’empara ainsi d’Andrinople en 923.).

Cependant, en septembre 924, Siméon accepta de faire la paix avec Constantinople, en échange du versement par les Byzantins d’un tribut annuel. En octobre 927, son fils Pierre I° épousa Marie, la fille de Christophe.

 

Cependant, quelques années après avoir fait la paix avec les Bulgares, ce furent les Rus de Kiev qui attaquèrent. En 944, Romain I° Lécapène leur proposa une alliance politique et commerciale que les Rus acceptèrent.

 

La même année, Romain I° Lécapène, âgé (il était né en 870.), commença à délaisser les affaires de l’Etat et adopta un mode de vie monacal. C’est alors que ses deux fils cadets, Etienne et Constantin, décidèrent de le déposer et de l’exiler dans un monastère (décembre 944.). En effet, ces derniers étaient inquiets pour leur avenir, Romain I° Lécapène ayant désigné Constantin VII comme successeur suite à la mort de Christophe.

Cependant, les deux hommes furent rejetés par les Byzantins, qui étaient restés fidèles à Constantin VII. Etienne et Constantin furent alors arrêtés, et exilés dans deux monastères différents.

Quant à Romain I° Lécapène, il resta dans le monastère où il avait été exilé, où il mourut en juin 948.

 

c) Constantin VII au pouvoir (945 à 959) : En 945, Constantin VII, âgé de 40 ans, parvint finalement à s’emparer du pouvoir.

Jusqu’à présent, Constantin VII n’avait jamais tenté de s’affirmer (ni lorsque Romain Lécapène s’était proclamé Empereur, ni lorsqu’il avait associé ses fils au pouvoir.), préférant se consacrer à la peinture et à l’écriture. Il écrivit en effet plusieurs ouvrages : le Livre des Cérémonies, décrivant les cérémonies de la cour ; l’Administration de l’Empire, où il explique à son fils, à qui est destiné l’ouvrage, comment gérer convenablement le royaume ; l’Histoire de l’Empire, relatant l’histoire de l’Empire byzantin au IX° siècle.

 

Constantin VII décida alors de mener plusieurs expéditions militaires. En 949, il tenta en vain de reprendre la Crète, mais il échoua, tout comme son père. Cette attaque provoqua une violente réaction de la part des musulmans, qui ripostèrent en Syrie et en Arménie.

Cependant, les Byzantins parvinrent à contenir les assauts de leurs ennemis : en 957, la flotte musulmane fut détruite grâce à l’utilisation du feu grégeois ; en 958, le général Jean Tzimiskès, de la famille des Phocas, parvint à chasser les musulmans qui avaient pénétré en Arménie.

 

Enfin, Constantin VII décida de soutenir les petits paysans dépossédés par les grands propriétaires terriens, confisquant à ses derniers toutes les terres qu’ils avaient acquises depuis 913. Il ne faut pas oublier que la paysannerie formait la base de la puissance militaire de l’Empire byzantin (Constantinople ayant en effet adopté le système des stratiotes, les paysans soldats.).

 

A la mort de Constantin VII, ce fut son fils Romain II qui monta sur le trône.

 

            5° Romain II Porphyrogénète (959 à 963) – Romain II naquit en 939, dans la pourpre, tout comme son père. Ce souverain, comme un grand nombre de ses prédécesseurs, ne fut qu’un homme de paille, laissant le pouvoir à son épouse, Théophano.

Cette dernière, née en 941, était la fille d’un aubergiste du Péloponnèse (son mariage avec Romain II avait alors fait grand bruit, la jeune femme étant aussi belle que débauchée.).

Sous l’influence de son épouse, l’Empereur nomma Joseph Bringas au poste de grand chambellan, puis lança une attaque contre les musulmans de Candie[4] en 960. En mars de l’année suivante, grâce à l’action positive du général Nicéphore Phocas, l’île fut reprise par les Byzantins.

Léon Phocas[5], le frère de Nicéphore, parvint quant à lui à vaincre les musulmans à l’Est (novembre 960.). Ensemble, les deux frères parvinrent en 962 à s’emparer de nombreuses cités de Cilicie.

C’est alors que Romain II mourut, en mars 963. Immédiatement, l’on soupçonna son épouse Théophano de l’avoir assassiné.

 

A sa mort, Romain II laissait derrière lui plusieurs enfants (Basile II et Constantin VIII.), mais ces derniers étaient trop jeunes pour gouverner. Théophano, inquiète du comportement de Joseph Bringas (qui souhaitait s’emparer du pouvoir.), décida alors de faire appel à Nicéphore Phocas.

Ce dernier fut alors proclamé par le sénat et par l’armée, et épousa Théophano. Cependant, Joseph Bringas ne l’entendit pas de cette oreille et refusa de se soumettre à Nicéphore Phocas. L’Empereur mit rapidement fin à la résistance de son adversaire (août 963.), et l’exila en Paphlagonie.

 

            6° Nicéphore II Phocas (963 à 969) – Nicéphore II, né vers 912, était issu d’une famille illustre. Son grand père, Nicéphore Phocas, avait combattu en Italie du sud et en Sicile contre les musulmans, au cours du règne de Basile I°[6] ; son oncle, Léon Phocas, avait combattu les Bulgares sous Léon VI, et avait tenté d’usurper le pouvoir, soutenu par l’Impératrice Zoé[7]. Le père de Nicéphore II, Bardas Phocas, s’était rendu célèbre pour ses victoires contre les musulmans.

Epousant très tôt une carrière militaire, Nicéphore II fut nommé stratège d’Anatolikon en 946. Nommé magister par Constantin VII, il devint de fait le chef des armées byzantines d’Asie mineure.

Fin 960, envoyé en Candie par Joseph Bringas, Nicéphore II parvint à chasser les musulmans qui se trouvaient dans l’île. Par la suite, en 962, il mena une expédition en Orient avec son frère Léon, parvenant à vaincre l'ennemi.

Pièce de monnaie à l'effigie de Nicéphore II Phocas (il est accompagné par la Vierge Marie, représentée à gauche.).

 

a) Interventions en Orient et en Occident : parvenant à s’emparer du pouvoir en 963, suite à la mort de Romain II, Nicéphore II décida de poursuivre ses conquêtes. Son objectif, bien qu’à priori irréalisable, était cependant clair : chasser les musulmans des anciens territoires byzantins, et les renvoyer en Arabie, leur patrie d’origine.

Sous son règne, l’Empire byzantin récupéra la Cilicie (964.), Chypre (965.) et la Mésopotamie (966.). En outre, l’Empereur détruisit de nombreuses forteresses que les musulmans avaient érigé en Syrie (968.), et parvint à s’emparer d’Antioche (969.).

 

Par contre, Nicéphore II fut moins heureux en Italie. En effet, il dut affronter l’Empereur germanique Othon I°, qui avait envahie la Calabre[8].

En outre, ne parvenant pas à s’imposer en Sicile, les Byzantins durent se retirer, en 965.

 

b) La chute de Nicéphore II Phocas : afin de financer ses expéditions militaires, l’Empereur dut mettre en place une politique fiscale saine. Pour cela, il diminua drastiquement les dépenses faites par la cour, décida d’imposer les ecclésiastiques, et augmenta les impôts.

Ces restrictions budgétaires rendirent l’Empereur très impopulaire. A cette époque, Théophano trompait Nicéphore II avec le neveu de ce dernier, Jean Tzimiskès. L’Impératrice décida alors d’ourdir un plan contre son époux (certains historiens dédouannent l'Impératrice, pensant au contraire qu'elle aurait souhaité protéger ses enfants d'un régent trop ambitieux.).

En décembre 969, quelques assassins s’introduisirent dans le palais impérial, et tuèrent Nicéphore II.

Jean Tzimiskès, épousant Théodora, une sœur de Romain II, fut alors fait Empereur.

 

            7° Jean I° Tzimiskès (969 à 976) – Jean I° Tzimiskès, appartenant à la famille des Phocas, naquit vers 925.

Pièce de monnaie à l'effigie de Jean I° Tzimiskès (il est accompagné par la Vierge Marie, représentée à droite.).

Rentrant très jeune dans l’armée, il reçut un premier commandement en Arménie, où il remporta une victoire contre les musulmans en 958[9]. L’année suivante, il fut fait stratège d’Anatolikon, puis accompagna son oncle Nicéphore II au cours de ses campagnes en Orient.

 

a) La prise de pouvoir : s’emparant du pouvoir suite à l’assassinat de Nicéphore II, Jean I° fut interpellé par le patriarche Polyeucte, alors qu’il se rendait à Sainte Sophie pour se faire couronner. Polyeucte fit promettre à Jean I° qu’il n’était pour rien dans l’assassinat de Nicéphore II, qu’il s’engageait à punir les coupables, et qu’il exilerait Théophano.

L’Empereur décida donc d’obéir au patriarche : les assassins furent exécutés, et Théophano fut envoyée dans un monastère. Puis, Jean I° épousa Théodora, une sœur de Romain II, afin de légitimer sa prise de pouvoir. Enfin, il associa au pouvoir Basile II et Constantin VIII, les deux fils de Romain II.

 

b) Opérations militaires : au cours de son règne, Jean I° dut livrer de nombreuses batailles, que ce soit contre des envahisseurs étrangers ou contre des usurpateur qui ne reconnaissaient pas son autorité.

En 970, les Rus de Kiev, menés par Sviatoslav I°, et alliés aux Bulgares, au Hongrois et aux Petchenègues, attaquèrent l’Empire byzantin (la Bulgarie, suite à l’invasion du pays par les Rus, avaient dû mettre fin à son alliance avec Constantinople.).

Ce fut alors Bardas Sklérios, beau frère de Jean I° (l’Empereur avait épousé en premières noces sa sœur Marie Sklérina.), qui fut chargé de mettre fin à cette invasion.

Ce dernier parvint à vaincre séparément toutes les armées barbares, et s’attaqua ensuite à la Bulgarie. Bardas Sklérios s’empara de la capitale bulgare, puis marcha contre les Rus. Sviatoslav dut alors faire la paix.

Le tsar des Bulgares Boris II, qui avait été déchu par les Rus, fut alors emmené à Constantinople, où il fut décrété que la Bulgarie était annexée par l’Empire byzantin (à noter que cette annexion resta très théorique.). En outre, le patriarcat bulgare fut supprimé.

 

La même année, Bardas Phocas, neveu de Nicéphore II, décida de se révolter, et se proclama Empereur. Bardas Sklérios fut alors à nouveau mis à contribution. En 971, ce dernier parvint sans difficulté à mettre fin à cette insurrection (Bardas Phocas fut alors exilé sur l’île de Chios.).

 

En 971, Jean I° profita d’une division entre les Fatimides chiites d’Egypte et les sunnites de Syrie (qui dépendaient du califat de Bagdad.). L’Empereur attaqua alors la Palestine, tentant de s’emparer de Jérusalem.

Cependant, l’expédition fut un échec, son armée étant massacrée dans un défilé par des soldats musulmans.

 

En 972, Jean I° maria sa nièce Théophano avec l’Empereur germanique Othon II, espérant que ce dernier mette en fin à ses incursions militaires dans les territoires byzantins d’Italie du sud[10].

 

En 974, la Mésopotamie et la Syrie furent à nouveau attaquées par les Abbassides, et Jean I° décida alors de mener une nouvelle campagne contre ses ennemis. La même année, les Byzantins furent à nouveau victorieux en Mésopotamie, et l’émir de Mossoul fit soumission à l’Empereur (par la suite, Jean I° voulut marcher sur Bagdad, mais décida finalement de se raviser.).

L’année suivante, l’Empereur s’empara d’Homs, d’Apamée, d’Emèse, et força le gouverneur de Damas à payer un tribut à Constantinople. Puis, les Byzantins marchèrent sur la Palestine, s’emparant de Tibériade, Beyrouth, Nazareth, Acre, Césarée, etc.

Jean I° décida alors de ne pas prendre Jérusalem, préférant consolider ces nouvelles possessions.  

 

Cependant, l’Empereur mourut en janvier 976, à peine rentré de son expédition en Orient.

S’il mourut officiellement de la fièvre typhoïde, certains chroniqueurs avancent que Jean I° aurait été empoisonné par son chambellan Basile, dont il avait ouvertement critiqué la grande fortune.

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[1] Pour en savoir plus sur la prise d’Andrinople par Krum, voir le a), 9, section I, chapitre troisième, histoire de l’Empire byzantin.

[2] Pour en savoir plus sur les assassinats de Bardas et Michel III, voir le b), 3, section II, chapitre troisième, histoire de l’Empire byzantin.

[3] Pour en savoir plus sur ces trois ouvrages, référez vous au 3, section I, chapitre deuxième, histoire de l’Empire byzantin.

[4] Lors des invasions musulmanes, la cité d’Héraklion fut rebaptisée El Khandak (ce qui signifie ‘fossé’.). En effet, les Arabes avaient creusé une imposante tranchée autour de la ville afin de pouvoir mieux la défendre. Au Moyen âge, Candie désignait donc la ville d’Héraklion, mais aussi l’ensemble de la Crète.

[5] Ne pas confondre Léon Phocas (général de Romain II.), et son oncle Léon Phocas, général ayant servi sous Zoé et Constantin VII.

[6] Pour en savoir plus sur les actions militaires de Basile I°, référez vous au a), 1, section III, chapitre troisième, histoire de l’Empire byzantin.

[7] Pour plus de renseignements sur la tentative de prise de pouvoir de Léon Phocas, voir le a), 4, section III, chapitre troisième, histoire de l’Empire byzantin.

[8] Pour en savoir plus sur le règne d’Othon I°, voir le 2, II, chapitre premier, l'Empire germanique et l'Église.

[9] Il est fait mention de cette victoire en c), 4, section III, chapitre troisième, histoire de l’Empire byzantin.

[10] Pour plus de renseignements sur le règne d’Othon II, référez vous au 3, II, chapitre premier, l'Empire germanique et l'Église.

 
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