1° La majorité de Louis
IX – Louis IX fut déclaré majeur en 1235, à l’âge de 21 ans, mais sa
mère conserva le pouvoir pendant encore quelques années. Ainsi, ce n’est
qu’à compter de 1241 qu’il eut pleine autorité sur le royaume de France.
Louis IX, copie en plâtre d'une sculpture du château de Mainneville, début
du XIV° siècle, Cité de l'architecture, Paris.
2° Louis IX
et Frédéric II – Au moment où Louis atteignait sa majorité, la lutte
entre l’Eglise et l’Empire était entrée dans une troisième phase.
a) Petite histoire du
conflit entre Frédéric II et l’Eglise : Frédéric II de Hohenstaufen,
Empereur germanique, avait fait le vœu de participer à la croisade, lors de
son couronnement, en 1216.
Empereur germanique par
Henri VI,
son père, et roi de Sicile par Constance, sa mère, Frédéric II fut
perçu comme une menace pour la papauté. Pendant dix ans, il bénéficia de
l’indulgence du pape Honorius III, qui avait été son tuteur ; mais, à la
mort du souverain pontife, le trône de Saint Pierre échut à Grégoire IX, qui
fut bien moins conciliant envers Frédéric II que son prédécesseur.
En 1227, l’Empereur
germanique fut finalement contraint de partit en Terre Sainte, mais il
rentra en Italie trois jours après pour raison de santé.
Excommunié et frappé d’anathème,
l’Empereur germanique fut contraint de participer à la sixième croisade,
débarquant en Terre Sainte à l’été 1228.
Cette expédition ne fut pas
militaire, Frédéric II se contenta de négocier avec Al-Malik al-Kamil,
sultan d’Egypte, de la dynastie des Ayyoubides.
Ainsi, l’Empereur germanique
reçut la ville de Jérusalem, mais les musulmans installés dans la ville
sainte devaient bénéficier de leur liberté de culte. Enfin, une trêve de dix
ans fut signée entre les deux belligérants.
Rentrant en Italie, Frédéric
II fut contraint de faire face à la révolte de son fils Henri, roi de
Germanie (à noter que l’Empereur préférait résider en Sicile). Ce dernier,
s’associant avec la ligue lombarde, réunissant plusieurs cités du
nord de l’Italie.
Toutefois, Frédéric II
l’emporta contre son fils en 1235 ; puis, l’année suivante, il s’attaqua aux
cités de la plaine du Pô.
Grégoire IX, craignant que
l’Empereur germanique n’annexe cette région, excommunia une nouvelle fois
Frédéric II, en 1239.
b) La capture des prélats
(1241) : le conflit entre l’Empire et l’Eglise prenait des proportions
inquiétantes, mais Louis IX décida de conserver sa neutralité. Ainsi, il
laissa publier dans ses Etats l’anathème lancé contre Frédéric II ; mais il
refusa de prendre les armes pour destituer l’Empereur germanique.
Afin de trouver une issue
favorable au conflit, le roi de France offrit sa médiation à Grégoire IX. Le
pape répondit en offrant la couronne impériale à Robert, deuxième frère de
Louis IX. Toutefois, le capétien préféra refuser cette proposition.
L’année suivante, Grégoire
IX annonça sa volonté de réunir un concile à Rome, y invitant tous les
évêques d’Europe. Frédéric II, sachant que cette assemblée lui porterait
tort, décida alors de capturer la flotte qui transportait les prélats, en
mai 1241.
Les évêques, fait
prisonniers, furent alors placés en détention à Naples.
Outré par la conduite de
Frédéric II, Louis IX exigea que les évêques français soient relâchés (à
noter que les abbés de Cîteaux et de Cluny, représentants des plus grands
monastères de France, avaient été eux aussi capturés).
Après avoir un temps hésité,
l’Empereur germanique décida de relâcher les prélats français, mais ceux de
nationalité différente restèrent prisonniers.
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