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Mythologie
 
 

 

 

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L'Epiphanie

    

L'Epiphanie, fêtée le 6 janvier, célèbre la visite des rois mages auprès du Christ. En France et en Belgique, ce jour n'étant pas férié, il est fêté le deuxième dimanche après Noël.

Du côté de l'Eglise orthodoxe, cet évènement adopte une signification différente. Baptisé Théophanie (du grec theophánia, « apparition divine » en français), cette fête commémore le baptême du Christ dans les eaux du fleuve Jourdain (Jésus se manifesta à cette occasion comme fils de Dieu, d'où le nom de cette célébration).

Représentation orthodoxe de la Théophanie.

 

Toutefois, force est de constater que la Bible donne bien peu de détails concernant les rois mages. En effet, ces derniers ne sont mentionnés que dans l'évangile de saint Matthieu (sous le nom de mages d’Orient[1]), l'auteur ne mentionnant ni leur nom ni leur nombre (l'évangile de saint Luc mentionne uniquement des bergers, les évangiles de Jean et Marc ne relatent pas l'épisode de la naissance du Christ) : et voici, l’étoile qu’ils avaient vue en Orient marchait devant eux jusqu’à ce qu’étant arrivée au-dessus du lieu où était le petit enfant, elle s’arrêta. Quand ils aperçurent l’étoile, ils furent saisis d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l’adorèrent ; ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe[2].

L'adoration des rois mages, copie en plâtre d'une travée de la cathédrale Notre-Dame à Chartres, XVI° siècle, Cité de l'architecture, Paris.

 

Malgré ce peu d'informations que nous donne la Bible, la légende des rois mages s'enrichit au fil des siècles. Ainsi, ces derniers reçurent un âge, des noms, des titres et des origines ethniques : Melchior, roi des Perses, Balthazar, roi des Arabes, et Gaspard, roi des Hindous.

Apportant respectivement l'or, la myrrhe et l'encens, les trois mages représentent traditionnellement les trois âges de la vie (Melchior, le plus vieux, étant barbu, Balthazar moustachu, et Gaspard, le plus jeune, imberbe).

A noter qu'une grande partie de ces informations complémentaires proviennent du Livre arménien de l'enfance du Christ, un ouvrage datant du VI° siècle, relatant l'enfance de Jésus d'une façon romancée.

 

Jusqu'au IV° siècle après Jésus Christ, l'Epiphanie (du grec Epiphaneia, « apparition » en français) était la plus importante fête du calendrier liturgique chrétien, à une époque où Noël n'était pas célébré.

A Rome, cette fête coïncidait avec les cérémonies en l'honneur du dieu Janus, organisées en début d'année. Cette divinité, comptant parmi les plus importantes du panthéon romain, présidait les commencements et les passages. Le premier mois de l'année, januarius (janvier), était consacré à cette divinité bicéphale, veillant sur le passé et le futur.

 

Toutefois, la tradition de la galette des rois, très répandue en France, n'est pas héritée des fêtes en l'honneur de Janus, mais plutôt des Saturnales. Cette célébration, s'étalant sur une semaine à la fin du mois de décembre, était organisée en l'honneur du dieu Saturne[3].

Pendant cette période, s'étalant sur une semaine complète, les Romains commémoraient l'âge d'or, époque mythologique à laquelle tous les hommes étaient égaux, et qui prit fin à la mort de Saturne[4].

Ainsi, pendant ces sept jours, l'ordre hiérarchique était bouleversé, les maîtres n'ayant plus d'autorité sur leurs esclaves, ces derniers pouvant agir et parler sans contraintes. Pendant cette période, chaque famille romaine partageait une galette (symbolisant le soleil), celui recevant la fève étant nommé Saturnalicius princeps (ou maître des Saturnales). Par ailleurs, afin d'assurer une répartition équitable des parts, une enfant devait s'installer sous la table et choisir le bénéficiaire de chaque portion[5].

La tradition de la galette des rois, bien que menacée un temps par la Révolution française, survécut jusqu'à nos jours. S'exportant vers le nouveau monde à compter du XVIII° siècle, l'on retrouve aujourd'hui la galette des rois dans les pays latins (Espagne, Portugal, Amérique du sud), mais aussi en Belgique, Pays-Bas, et dans le sud des Etats-Unis.

A noter que c'est à compter du XIX° siècle que les graines de fèves furent remplacées par des figurines de porcelaines, aujourd'hui prisées par les favophiles[6].

Galette des rois entourée de fèves fantaisie.

 

Toutefois, si dans de nombreux pays, l'Epiphanie s'est quelque peu laïcisée, elle reste une fête très importante dans la péninsule ibérique et en Amérique du sud. Ainsi, dans ces régions du monde, les cadeaux ne sont pas distribués par le père Noël le 25 décembre, mais par les rois mages le 6 janvier[7].

Dans les pays d'Europe de l'est, plus sensibles à la tradition orthodoxe, des festivités sont organisées autour du thème de l'eau (rappelant le baptême du Christ).

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[1] Traduction Louis Segond, édition de 1910.

[2] Matthieu, II, 9-11.

[3] Ou Chronos en grec. Pour en savoir plus sur ce personnage, cliquez ici.

[4] Pour en savoir plus sur l'âge d'or, cliquez ici.

[5] A noter que les saturnales inspirèrent plusieurs fêtes chrétiennes, telles que Mardi-gras ou Noël.

[6] C'est ainsi que sont nommés les collectionneurs de fèves.

[7] En Italie, les cadeaux sont bien distribués le 6 janvier, non pas les rois mages, mais par la sorcière Befana (son nom provient de la déformation du mot Epifania). Cette dernière récompense les enfants sages, mais distribue du charbon à ceux qui ont été vilains.

 

 

 

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