Car un pays sans passé est un pays sans avenir...

 
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La guerre du Mexique

 

CHAPITRE PREMIER : Le Mexique à la veille de la guerre

         

Le Mexique, s’étendant sur deux millions de kilomètres carrés, était peuplé, à l’époque de l’intervention, de 8.5 millions de personnes. Trois groupes raciaux étaient présents : 2 millions de blancs (descendants des conquistadors et des colons espagnols.), 2.5 millions de métis, 4 millions d’indiens, ainsi que quelques centaines de milliers d’esclaves noirs.

L’antagonisme racial était fort. Les blancs se considéraient comme supérieurs, et les métis, qui formaient une sorte de classe moyenne, jalousaient les blancs mais méprisaient les indiens. Quant à ces derniers, bien qu’étant les plus nombreux au Mexique, ils étaient divisés ; vivant en tribus aux modes de vie différents, s’ignorant les uns les autres. Bien qu’ils soient divisés (chaque tribu parlait un dialecte différent.), une chose les unissaient tous : la religion catholique. Les anciennes idoles avaient été « mélangées » au culte chrétien, le culte des indiens était donc chrétien, mais tout de même bien étrange pour un Européen non initié à ces pratiques.

Cependant, les trois grands groupes ethniques étaient eux même divisés politiquement. Le parti conservateur, centraliste & clérical, était généralement soutenu par les grands propriétaires fonciers. Le parti libéral, fédéraliste & anticlérical, était lui majoritairement soutenu par les petits propriétaires ainsi que par la bourgeoisie. La gauche était encouragée par les petits bourgeois ainsi que par les fonctionnaires. Les blancs des villes, moins fortunés, ainsi que les métis étaient de tendance révolutionnaire. Enfin, la population rurale, majoritaire, se tenait à l’écart du jeu politique, que ce soit par indifférence, ignorance ou prudence…

Le Mexique n’était pas composé d’un peuple uni, car comme nous l’avons vu, ce dernier était divisé, racialement et politiquement.

L'Amérique du Nord en 1821.

 

Le Mexique n’était pas un pays calme, loin de là. Des révolutions avaient succédé à des révolutions, entraînant le chaos. Combien de dictateurs s’étaient ils succédés à la tête de l’État depuis l’indépendance du pays ? En 1858, une nouvelle révolution avait porté au pouvoir l’indien Benito Juarez Garcia, fortement anticlérical. Les mesures qu’il prit à l’encontre du clergé entraînèrent une nouvelle guerre civile. Cette dernière dura de 1858 à 1861. Pendant cette période, le général Zuloaga et son successeur, le général Miramon, conservateurs, occupèrent la capitale et luttèrent contre les libéraux. Juarez riposta en prenant à cette époque diverses dispositions (fermeture des couvents, sécularisation des cimetières, suppression de nombreuses fêtes religieuses, instauration d’un état- civil enregistrant naissances, mariages et décès, etc.). Suite à leur victoire de Calpulalpam, les juaristes emportèrent la victoire en janvier 1861.

L'Amérique du Nord en 1848.

Cette nouvelle guerre civile avait une fois de plus appauvri l’État. Juarez reconnut que le Mexique devait 70 millions de pesos à l’Angleterre, 9 millions à l’Espagne et 3 millions à la France, mais, les caisses du Mexique étant quasiment vides, il décida en juillet 1861 de suspendre pour deux ans le paiement de la dette extérieure.

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