CHAPITRE TROISIÈME : Les fils de
Clovis (511 à 561)
III :
De la
mort de Théodebald à la mort de Clotaire (555 à 561)
1°
Guerre contre les Saxons (555 à 556), la révolte de Chramne (556) – A la
mort de Théodebald, Clotaire s’empressa de se rendre à Metz afin de
s’emparer de l’héritage du défunt.
Ainsi, il épousa sa veuve,
Vuldetrade, puis s’assura de la soumission des leudes.
a) Guerre contre les Saxons
(555 à 556) : par la suite, Clotaire fut contraint de combattre les Saxons,
installés entre l’Elbe et la Weser, qui s’étaient révoltés. Le roi des Francs,
mécontent, les soumit à un tribut annuel de 500 vaches. Puis, il s’attaqua à la
Thuringe qui soutenait la révolte saxonne.
L’année suivante, en 556, les
Saxons se révoltèrent une fois encore, mais Clotaire, déjà âgé, préféra entamer
des pourparlers. Mais les guerriers du roi des Francs, avides d’en découdre,
partirent au combat.
Déplorant d’importantes pertes
suite à l’affrontement, les deux belligérants décidèrent de faire la paix.
b) La révolte de Chramne
(556) : Childebert, qui avait été écarté lors de la succession de
Théodebald, voulut se venger de son frère. Profitant de la guerre que Clotaire
menait contre les Saxons, Childebert s’allia avec Chramne, fils aîné de
son rival.
En 556, Chramne avait été nommé
gouverneur d’Auvergne, une province qui avait longtemps affiché son hostilité à
Thierry et Théodebert.
Aussi en possession
(probablement) de l’Aquitaine, Chramne souhaitait obtenir son indépendance
vis-à-vis de son père.
Clotaire, alors en guerre contre
les Saxons, envoya en Auvergne ses deux autres fils, Charibert et
Gontran. Ces derniers, rencontrant l’armée de Chramne dans l’actuel
département de la Creuse, invitèrent leur frère à rendre ses provinces à son
père.
Cependant, Chramne refusa,
faisant courir la rumeur que Clotaire avait trouvé la mort au cours d’une
bataille contre les Saxons. Les deux princes rebroussèrent alors chemin, se
dirigeant vers la Burgondie ; quant à Chramne, il se rendit à Paris, où il
renouvela ses serments d’amitié le liant à Childebert.
c) La mort de Childebert
(558) : la rumeur de la mort de Clotaire, se propageant dans toute la Gaule,
prit fin lorsque le « défunt » rentra à Soissons.
En décembre 558, Childebert
tomba malade et mourut. Il fut enterré dans la basilique Sainte-Croix[1],
à Paris.
Gisant de Childebert, réalisé vers 1163, église
Saint Denis.
Ce dernier avait
épousé Ultrogothe en 547, une princesse wisigothique, mais il
n’eut pas d’héritier mâle.
Ainsi, Clotaire s’empressa de
récupérer l’héritage de son défunt frère, devenant ainsi unique roi des Francs,
soit près d’un demi-siècle après la mort de Clovis. Quant à Chramne, découragé
par la mort de son allié, il se réconcilia avec son père.
Territoires de Clotaire en 560.
2° Nouvelle
révolte et mort de Chramne (560), mort de Clotaire (561) – Toutefois, cette
réconciliation de façade ne dura guère. Chramne se révolta de nouveau et se
réfugia en Bretagne en 560, accompagné par sa femme et ses enfants.
a) Nouvelle révolte de
Chramne (560) : Conomor, comte de Bretagne, donna asile à Chramne, et
s’engagea à lutter contre le roi. Le fils de Clotaire, soutenu par les Bretons,
pilla plusieurs villes appartenant à son père.
Clotaire, montant une expédition
punitive contre son fils, affronta l’armée bretonne dans la province de Vannes.
Toutefois, alors que les deux belligérants semblaient de force égale, Conomor
mourut sur le champ de bataille, donnant l’avantage aux Francs.
Chramne, quant à lui, décida de
fuir (peut être en direction de la Grande-Bretagne ?), mais ne voulut pas
abandonner sa femme et ses enfants. Comme il venait les chercher, il fut capturé
par les hommes de son père et fait prisonnier.
Enfermé dans une masure avec sa
famille, Charmne fut condamné à mort et étranglé, puis les Francs mirent le feu
à l’édifice.
La mort de Chramne, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.
b) Mort de Clotaire (561) :
Clotaire ne survécut pas longtemps à son fils. En 561, alors qu’il chassait, il
fut pris d’une violente fièvre, et mourut peu de temps après.
Il fut enterré dans la basilique
Sainte Marie, à Soissons.
A sa mort, Clotaire était à la
tête d’un royaume recouvrant toute la Gaule (à l’exception d’une partie du
Languedoc et de la Bretagne), s’étendant sur la Belgique et une partie de
l’actuelle Allemagne.