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Mythologie
 
 

 

 

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La monarchie de Juillet (1830 - 1848)

CHAPITRE QUATRIEME : Les dernières années de règne de Louis Philippe (octobre 1840 à février 1848) 

 

II : Le ministère Guizot (septembre 1847 à février 1848)

           

            1° La constitution du nouveau gouvernement (octobre 1847) – Suite à la démission du maréchal Soult, Louis Philippe décida de confier à Guizot la charge de premier ministre. Ce dernier, dirigeant officieusement le gouvernement depuis bien longtemps, constitua alors un ministère identique à celui qui était alors en place.

Louis-Philippe et ses fils devant les grilles du château de Versailles, par Horace VERNET, 1846, château de Versailles, Versailles.

 

Guizot, bien, que premier ministre, conserva les Affaires étrangères ; Tanneguy Duchâtel fut confirmé à l’Intérieur, Hébert à la Justice, Cunin-Gridaine à l’Agriculture, Salvandy à l’Instruction Publique, Trézel à la guerre, Dumon aux Finances, Lannes à la Marine, et Jayr aux Travaux publics.

 

A noter toutefois que la constitution de ce nouveau ministère ce fit dans un climat économique particulièrement délétère.

 

            2° La campagne des banquets (1847) – Comme nous l’avons vu précédemment, la Chambre des députés, au printemps 1847, se faisait de plus en plus virulente.

Alors que les meetings politiques étaient interdits par le gouvernement, les élus décidèrent d’organiser des banquets, en l’apparence anodins, mais véritables terreaux de contestation.

Ainsi, un premier banquet eut lieu à Paris le 9 juillet 1847, réunissant 1 200 personnes (dont 85 députés et une dizaine de journalistes.).

L’on y comptait des membres du centre-gauche (Thiers.), de l’opposition dynastique (Barrot.), ainsi que des républicains.

 

Entre juillet et décembre 1847, la campagne des banquets se déroula à travers toute la France, dans l’objectif de diffuser les idées libérales (abaissement du cens, suffrage universel, etc.).

Au final, 70 furent organisés à travers le pays, réunissant près de 17 000 personnes.

 

La campagne des banquets, bien que tolérée dans un premier temps, furent finalement interdite par Guizot à la fin janvier 1848 (ce dernier pensait que si une insurrection avait lieu, la réprimer entrainerait un sursaut de popularité pour Louis Philippe.).

 

L’opposition, furieuse, invita alors les Parisiens à manifester le 22 février 1848, jour où aurait dû avoir lieu le banquet interdit par Guizot.

Ce mouvement de contestation fut le point de départ de la révolution de 1848.

 

            3° La conquête de l’Algérie (décembre 1840 à décembre 1847) – En 1840, la situation en Algérie devenait délicate. Ainsi, l’émir Abd el Kader avait repris l’offensive ; les Français, quant à eux, manquaient de moyens afin de riposter efficacement.

L'émir Abd el Kader, par Stanislas von CHLEBOWSKI, XIX° siècle, château de Chantilly, Chantilly.

En décembre 1840, le général Thomas Robert Bugeaud, marquis de La Piconnerie[1], s’entretint avec Louis Philippe, réclamant cent mille hommes et cent millions pendant sept ans. Le roi des Français, effrayé par de telles sommes mais avant tout soucieux de conserver les possessions algériennes, décida finalement de s’incliner.

Le général Bugeaud, musée de l'Infanterie, Montpellier.

 

a) La contre-attaque française permet de pacifier l’Algérois (printemps 1841 à printemps 1843) : Bugeaud, nommé gouverneur général de l’Algérie, et fort d’un important soutien financier, décida alors de s’attaquer à Abd el Kader. Dans un premier temps, de mars à avril 1841, les Français repoussèrent Abd el Kader de la région algéroise.

De haut en bas : fusil d'infanterie (modèle 1822), carabine Minié (modèle 1846), fusil d'infanterie (modèle 1842), fusil arabe, musée de l'Infanterie, Montpellier. 

Plus tard, au mois de septembre, le général Christophe Louis Léon Juchault de Lamoricière parvint à s’emparer de Mascara, capitale d’Abd el Kader.

Général Louis de Lamoricière, par Louis GALLOIS, XIX° siècle, musée de l'Infanterie, Montpellier.

En début d’année 1842, Bugeaud marcha vers Mostaganem et Tlemcen, repoussant les troupes ennemies des territoires français. En mai, ayant marché jusqu’au massif de l’Ouarsenis, Bugeaud décida d’établir un campement militaire dans la vallée du Chellif. Le général, appréciant la situation géostratégique du site, décida alors d’y fonder la cité d’Orléansville[2].

La conquête de l'Algérie.

 

En mai 1843, l’action énergique de Bugeaud semblait avoir porté ses fruits. Ainsi, la route entre Alger et Médéah n’était plus menacée par les rebelles, alors que quelques mois auparavant, le chemin n’était parcouru que par des colonnes militaires.

A cette date, Henri Eugène Philippe Louis d'Orléans, duc d’Aumale[3], parvint à s’emparer  de la Smalah d’Abd el Kader, nouvelle capitale de l’émir depuis la prise de Mascara par les forces françaises.

Henri d'Orléans, duc d'Aumale, par WINTERHALTER, milieu du XIX° siècle (à gauche) ; et son épouse Marie-Caroline de Bourbon-Salerne, duchesse d'Aumale, par WINTERHALTER, milieu du XIX° siècle (à droite), château de Versailles, Versailles.

Toutefois, malgré ce brillant fait d’armes, le chef des rebelles restait introuvable.

La prise de la Smalah d'Abd el Kader, par Joseph Louis Hippolyte BELLANGE, XIX° siècle, château de Chantilly, Chantilly.

 

b) La courte guerre franco-marocaine (été 1843) : Bugeaud, nommé maréchal en juin 1843, poursuivait en Algérie sa politique de conquête. Toutefois, Abd el Kader s’étant rapproché d’Abd Ar Rahman, sultan du Maroc, Bugeaud avertit le souverain marocain que la France s’attaquerait à lui s’il soutenait les rebelles algériens.

Le sultan du Maroc, n’écoutant pas les menaces de Bugeaud, fut finalement vaincu par les Français lors de la bataille d’Isly, le 12 août 1843.

Canon marocain de fabrication danoise, fin du XVIII° siècle, musée de l'Infanterie, Montpellier.

Abd Ar Rahman, vaincu, s’engagea alors à ne pas porter les armes contre la France et à chasser de ses Etats Abd el Kader et ses partisans.   

 

c) La poursuite de la guerre contre Abd el Kader (été 1843 à été 1847) : Bugeaud, le gouverneur général de l’Algérie, disposait courant 1843 de plusieurs dizaines de milliers d'hommes.

En avril, alors que l’émir restait introuvable, un jeune agitateur parvint à soulever les tribus de la région du Dahra. Bugeaud, soucieux de mettre un terme à l’émeute, décida alors de riposter immédiatement.

Vue du port et de la ville d'Alger, par Barthélémy LAUVERGNE, 1844, musée de la Marine, Paris.

Ainsi, au cours du mois de juin, les Français parvinrent à vaincre les rebelles de la tribu des Ouled Riah. Ces derniers se réfugièrent alors dans la grotte de Ghar el Frechih, dans le Dahra, où ils furent enfumés par les soldats.

L’enfumade, coûtant la vie à 800 rebelles, fut vivement critiquée à la Chambre des députés. Bugeaud décida alors de présenter sa démission, qui fut refusée par Louis Philippe.

 

En septembre 1845, le colonel Lucien François de Montagnac, soucieux de défendre une tribu fidèle menacée par Abd el Kader, tomba dans une embuscade près de Sidi Brahim.

Attaqué par surprise, Montagnac fut rapidement tué, suivi par près de 400 Français.

Les survivants, alors moins d’une centaine, décidèrent d’investir un marabout[4] où ils parvinrent à repousser les assauts de l’ennemi. Résistant pendant plusieurs jours, les soldats ne tardèrent pas à manquer de balles, d’eau et de vivres.

La bataille de Sidi Brahim.

Ainsi, ils tentèrent une dernière charge à la baïonnette, qui permit à une dizaine d’entre eux de rejoindre les lignes françaises.

 

Bugeaud, apprenant la nouvelle, décida de lancer une nouvelle offensive contre Abd el Kader. Pendant plusieurs mois, les troupes françaises pacifièrent l’Oranais, parvenant à repousser l’émir à la frontière sud en début d’année 1846.

Plus tard, en mai 1847, Bugeaud décida de s’attaquer à la Kabylie, après avoir appris en avril que la Chambre des députés refusait d’augmenter les crédits du corps expéditionnaire algérien.

Ainsi, les Français parvinrent à s’emparer du village d’Azrou.

De gauche à droite : sabre d'officier subalterne et sabre d'officier supérieur (modèle 1845), épée de ville d'officier, musée de l'Infanterie, Montpellier.

 

d) La fin de la guerre contre Abd el Kader (été 1847 à décembre 1847) : Bugeaud, quittant l’Algérie en juillet 1847, fut alors remplacé par le duc d’Aumale.

Ce dernier apprit alors qu’Abd el Kader, ayant quitté le Maroc, se dirigeait vers le désert. Le général Lamoricière, occupant le col de Beni-Snassen, parvint alors à capturer l’émir.

 

Le 23 décembre 1847, Abd el Kader, vaincu, décida de remettre son épée au général Lamoricière. Par la suite, l’émir s’embarqua pour la France à Mers el Kébir.

La reddition d'Abd el Kader, par Augustin REGIS, XIX° siècle, château de Chantilly, Chantilly.

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[1] Né en octobre 1784, Bugeaud participa à plusieurs campagnes lors de l’ère impériale. Fidèle à Napoléon, lors des Cent-Jours, il fut contraint de quitter l’armée. Lors de l’avènement de la monarchie de Juillet, Bugeaud décida de se présenter aux élections législatives, et fut élu député à plusieurs reprises. Il participa essentiellement à la conquête de l’Algérie.

[2] Aujourd’hui Chlef.

[3] Le duc d’Aumale était l’avant dernier enfant de Louis Philippe.

[4] Le marabout est un tombeau de grande taille, hébergeant les restes d’un marabout décédé (en Afrique, les marabouts sont considérés comme des saints de l’islam. Bien que considérés comme des sages par les autochtones, ces derniers sont souvent perçus comme des magiciens par les occidentaux.).

 
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