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Histoire de la Rome antique


CHAPITRE DEUXIÈME : Les institutions de la république romaine (VI° - I° siècle avant Jésus Christ)

 

II : Les magistratures romaines

           

À Rome, les magistratures, étaient nombreuses. Elles pouvaient être réservées aux patriciens ou à la plèbe, ou bien être accessibles aux deux (souvent, elles furent à l’origine réservées aux patriciens, puis, au fil des siècles, les plébéiens purent y accéder.).

 

1° Les magistratures supérieures – Il existait à Rome de nombreuses magistratures, considérées comme mineures. Par contre, les charges les plus prestigieuses se comptaient sur les doigts de la main, et composaient le cursus honorum.

 

- Les tribuns de la plèbe : à l’origine, cette magistrature ne faisait pas partie du cursus honorum, car composée uniquement de plébéiens. Elle n’y fut rattachée qu’au II° siècle avant Jésus Christ. 

Les tribuns de la plèbe furent reconnus par le sénat en 494 avant Jésus Christ. En effet, à cette époque, les plébéiens, avaient annoncé leur intention de quitter Rome et de fonder une nouvelle cité, afin de dénoncer la mainmise patricienne sur les institutions de la ville.

A l’origine, les tribuns étaient deux, en opposition aux deux consuls. Puis, au fil des siècles, leur nombre s’éleva à dix, et les tribuns obtinrent plus de pouvoir.

Les tribuns étaient sacro-saints (quiconque s’en prenait à une personne ou une institution sacro-sainte était maudit, et chaque citoyen avait le devoir de débarrasser la cité de cette ‘souillure’.), il pouvait venir en aide à la plèbe (cette action porte le nom d’auxilium.) en bloquant les décisions d’un magistrat grâce à l’intercessio (que nous appelons aujourd’hui ‘droit de veto’.). Ils pouvaient aussi convoquer le sénat. Par contre, les tribuns de la plèbe ne disposent pas de l’imperium, et ne peuvent prendre les augures[1].

La tâche première des tribuns de la plèbe était cependant de rendre la justice, punissant particulièrement ceux qui s’étaient rendus coupables du crime de perduellio (il s’agissait d’un crime militaire perpétré contre l’Etat, assimilé à de la haute trahison, et puni de mort. Étaient concernés les consuls ayant menée une guerre à titre privé, qui avaient fui devant l’ennemi, n’avaient pas ou mal partagé le butin, etc.).

Mais cette charge dégénéra, au cours du II° siècle avant Jésus Christ, les tribuns utilisant à outrance leur fameux droit de veto. Au final, l’intercessio leur fut enlevée, et il fut déclaré que les tribuns, à l’issue de leur mandat, ne pouvaient plus exercer d’autres magistratures.

 

- Les questeurs : La charge de questeur était la première du cursus honorum (donc la plus basse.).

Ces derniers étaient chargés de veiller sur les ressources de Rome (gérant les finances du territoire romain et de l’armée.). Lors de la création de cette charge, en 447 avant Jésus Christ, les questeurs n’étaient que deux, puis leur nombre évolua au fil des siècles (ils furent 40 à la fin de la république.). Cette charge n’étaient ouvertes qu’aux citoyens ayant fait dix ans de stipendia (le service militaire romain.), et ayant un certain âge (28 ans pour les patriciens, 30 pour les plébéiens.).

 

- Les édiles : l’édilité était la deuxième magistrature du cursus honorum, et était était composée de deux édilités différentes (le terme ‘édile’ provient du mot latin aedes, qui signifie ‘temple’. En effet, la première tâche des édiles était d’entretenir les bâtiments sacrés.). Tout prétendant à l’édilité devait avoir 31 ans minimum, et avoir occupé une magistrature précédemment. Les édiles étaient sacro-saints et étaient accompagnés de licteurs (les ancêtres de la garde prétorienne.).

Deux licteurs, XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.

A l’origine, il n’existait que les édiles plébéiens, crées en 494 avant Jésus Christ (alors que les plébéiens menaçaient de quitter Rome et d’aller fonder une nouvelle cité.). Les édiles plébéiens (au nombre de deux.) avaient une tâche de première importance, étant chargé de l’entretien de la cité : en effet, ces derniers devaient veiller au bon approvisionnement en eau de la ville, gérer les ventes de blé à la plèbe, gérer l’entretien des routes, surveiller l’utilisation des terres publiques (l’ager publicus.), surveillaient les marchés, et enfin devaient maintenir la paix publique. 

Leur tâche était aussi religieuse, les édiles devaient entretenir les lieux de culte et contrôler l’arrivée des nouvelles divinités à Rome.

Les édiles curules, quant à eux, furent crées par les sénat en 365 avant Jésus Christ. L’objectif ici était de diminuer le pouvoir des édiles plébéiens, les édiles curules (aussi au nombre de deux.) étant des patriciens (élus par les comices tributes.). Les édiles curules avaient donc la prépondérance sur leurs homologues plébéiens.

 

- Les préteurs : A l’origine, il n’y avait qu’un seul préteur à Rome, chargé de s’occuper de la justice au sein de la cité. Ce n’est que plus tard qu’apparut le préteur pérégrin, chargé de s’occuper des cas des étrangers vivant à Rome. Le nombre de préteurs évolua au fil du temps, et ils furent 16 à la fin de la république.

Les candidats à la charge de préteur devaient avoir 34 ans au minimum, et étaient élus par les comices centuriates. Ils disposaient de l’imperium (ils pouvaient remplacer les consuls en cas de vacance du pouvoir.), pouvaient prendre les augures, et étaient accompagnés de licteurs.

 

- Les consuls : le consulat était la charge la plus prestigieuse du cursus honorum. Les consuls devaient avoir au moins 42 ans, et avoir précédemment occupé la charge d’édile et de préteur (à noter que les consuls s’appelèrent les préteurs jusqu’en 305 avant Jésus Christ.).

 Au nombre de deux, les consuls étaient élus par les comices centuriates, et bénéficiaient de pouvoirs importants (ils étaient en quelque sorte les successeurs des rois de Rome.). Les consuls présidaient le sénat, les comices curiates et centuriates, commandaient les armées, donnaient leur nom à l’année, bénéficiaient de l’imperium, et étaient accompagnés de 12 licteurs. Les consuls étaient supérieurs à tous les autres magistrats de Rome, sauf aux tribuns de la plèbe (ces derniers pouvaient bloquer les décisions des consuls grâce à leur droit de veto.).

Sous l’Empire, il va sans dire que le consulat tomba en désuétude, l’Empereur s’accaparant de toutes les prérogatives de cette magistrature.

 

- Les censeurs : la censure était une charge prestigieuse, mais cependant en dehors du cursus honorum. Ne pouvaient accéder à cette fonction que les citoyens de plus de 44 ans et anciens consuls. Les censeurs, au nombre de deux, étaient élus tous les cinq ans par les comices, pour une durée de 18 mois (ces derniers ne pouvaient pas être réélus, une fois leur mandat expiré.).

La tâche des censeurs était de recenser la population de Rome en fonction de la fortune de ses habitants (un système qui fut, selon les sources, instauré par le roi Servius Tullius.). Ils avaient aussi pour fonction de gérer l’album, le registre des citoyens admis au sénat (les sénateurs, rappelons le, étaient tous d’anciens magistrats.).Les censeurs pouvaient rayer de cette liste les sénateurs qu’ils considéraient comme indigne de cette tâche.

Mais les censeurs avaient aussi un rôle économique important : ils surveillaient la collecte des impôts organisée par les publicains (les collecteurs des impôts de l’époque.), et lançaient des politiques de grands travaux (construction de routes ou de bâtiments.).   

Le temple de Saturne (à gauche.), Rome (cet édifice, lors de l'Antiquité, abritait le trésor public, ainsi que les lois et les décrets du sénat.).

Avec l’Empire, la charge de censeur perdit de son importance et finit par disparaître, l’Empereur s’emparant de ses pouvoirs.

 

            2° Les promagistratures – Les promagistratures étaient alors au nombre de deux : il s’agissait de la charge de proconsul et de propréteur (cette dernière ne fut instaurée que sous l’Empire, nous ne nous y attarderons donc pas.).

Les proconsuls étaient les gouverneurs des provinces romaines, et recevaient parfois la mission d’achever une conquête. Le pouvoir qu’ils possédaient était de type consulaire, et les proconsuls étaient choisis parmi d’anciens consuls ou d’anciens préteurs. A la fin de la république, afin d’éviter les dérives, il fut décidé qu’un laps de temps de cinq ans était nécessaire entre l’attribution de la charge de consul et celle de proconsul.

 

            3° Les magistratures extraordinaires – En cas de crise, les consuls pouvaient faire appel à deux magistrats, le dictateur et le maître de cavalerie.

La charge de dictateur était une magistrature exceptionnelle, instaurée à la fin du VI° siècle avant Jésus Christ. La dictature n’était pas un terme péjoratif, à l’époque. En effet, le dictateur ne s’emparait pas du pouvoir par la force, mais était nommé en cas de troubles graves par l’un des deux consuls, pour une durée de six mois. Les pouvoirs liés à cette charge étaient très importants : le dictateur recevait les pleins pouvoirs, et toutes les autres magistratures étaient suspendues (excepté les tribuns de la plèbe.).

Le dictateur nommait alors un maître de cavalerie (l’équivalent de nos chefs d’état major contemporains.), et ce pour une durée de six mois.

Au fil des siècles, la charge de dictateur tomba en désuétude, les sénateurs préférant renforcer les pouvoirs des consuls que de faire appel à ces magistratures exceptionnelles. Cette charge revint sur le devant de la scène lorsque Sylla, puis César, devinrent dictateurs à vie. Sous l’Empire, la dictature disparut, l’Empereur s’emparant de ses prérogatives.

La fonction de maître de cavalerie, quant à elle, disparut jusqu’au III° siècle après Jésus Christ. A cette date, l’Empereur décida de lui donner plus de pouvoir, afin de lutter contre les attaques barbares.

Il existait cependant d’autres magistratures exeptionnelles : l’interrex assurait l’intérim lorsqu’un consul quittait sa charge et que son successeur n’était pas encore rentré en fonction.  

      

            4° Le Vigintisexvirat – Le vigintisexvirat était composé de plusieurs petites magistratures, et permettait aux jeunes citoyens romains de se préparer à l’exercice des charges du cursus honorum.

L’on y trouvait plusieurs collèges : les decemviri slitibus iudicandis, un collège de dix juges chargés de petits procès ; les tresviri monetales, un collège de trois hommes surveillant la frappe des monnaies ; les tresviri capitales, un collège de trois hommes ayant en charge la police nocturne de Rome ; les quatuorviri viis in urbe purgandis collège de quatre hommes chargés de l'entretien des rues de Rome ; les duoviri viis ex urbe purgandis, un collège de deux hommes chargés de l'entretien des routes situées à l’extérieur de Rome ; et les quatuorviri iure dicundo, un collège de quatre juges chargés des procès dans les villes de Campanie.

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[1] Un augure est un présage envoyé par les dieux (souvent par le vol des oiseaux.). A Rome, les augures étaient des prêtres dont la tâche était d’interpréter ces auspices (ces messages divins.).

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