1° Le déclenchement de la guerre
franco-prussienne (février à juillet 1870) – En Espagne, la
révolution de 1868 avait chassé du pouvoir le reine Isabelle II
(cette dernière se réfugia alors en France, où elle abdiqua en début d’année
1870.). Toutefois, les Espagnols souhaitaient conserver la monarchie, et
offrirent donc la couronne aux éventuels prétendants.
Isabelle II, gravure publiée dans Le journal illustré,
1867.
a)
La crise de succession d’Espagne (février à juin 1870) : rapidement,
le roi de Prusse décida de soutenir la candidature de Léopold de
Hohenzollern-Sigmaringen, un cousin éloigné. Côté français, cette
annonce était particulièrement inquiétante, car nombre de politiques
craignaient de voir renaître un encerclement de la France comme à l’époque
de Charles Quint.
Léopold de Hohenzollern.
La
diplomatie française, soutenue par plusieurs puissances européennes, parvint
finalement à faire reculer Guillaume I° ; toutefois, cédant à la pression
populaire, Napoléon III exigea de son homologue prussien un acte de
renonciation officiel.
b)
La dépêche d’Ems (juillet 1870) : en juillet, alors qu’il se trouvait
à Ems, Guillaume I° reçut la visite de Vincent Benedetti, diplomate
français. Avec insistance, ce dernier réclama un acte de renonciation
officiel de la part du roi de Prusse, précisant que la candidature ne serait
à l’avenir ni autorisée, ni renouvelée.
Ce
dernier, ayant déjà annoncé que Léopold de Hohenzollern ne recevrait pas la
couronne d’Espagne, refusa de s’impliquer personnellement ; le lendemain, il
refusa de recevoir Benedetti.
Quelques jours plus tard, Guillaume I° fit expédier par son conseiller
diplomatique, Heinrich Abeken, un télégramme d’Ems vers Berlin (où se
trouvait Bismarck.) : sa Majesté m’écrit : « Le
comte Benedetti m’a arrêté au passage à la promenade pour me demander
finalement, d’une manière très indiscrète, de l’autoriser à télégraphier
aussitôt à l’empereur que je m’engageais pour l’avenir à ne jamais plus
donner mon consentement, si les Hohenzollern revenaient sur leur
candidature. Je finis par refuser assez sévèrement, attendu qu’on ne devait
ni ne pouvait prendre de pareils engagements à tout jamais. Je lui dis
naturellement que je n’avais encore rien reçu et puisqu’il était, par la
voie de Paris et de Madrid, informé plus tôt que moi, il voyait bien que mon
gouvernement était de nouveau hors de cause. »
Sa Majesté a depuis reçu une lettre du prince.
Comme Sa Majesté avait dit au comte Benedetti qu’elle attendait des
nouvelles du prince, elle a résolu, sur la proposition du comte Eulenbourg
et la mienne, de ne plus recevoir le comte Benedetti, à cause de sa
prétention, et de lui faire dire simplement par un aide de camp que Sa
Majesté avait reçu du prince confirmation de la nouvelle que Benedetti avait
déjà eue de Paris, et qu’elle n’avait plus rien à dire à l’ambassadeur. Sa
Majesté laisse à Votre Excellence le soin de décider si la nouvelle exigence
de Benedetti et le refus qui lui a été opposé ne doivent pas être aussitôt
communiqués tant à nos ambassades qu’aux journaux.
Vue arrière des maisons entourant le
Schloßfreiheit,
par Edouard GAERTNER, 1855, Alte Nationalgalerie, Berlin.
Bismarck, recevant la dépêche d’Ems, comprit que la France semblait
avoir remporté ce conflit diplomatique. Toutefois, afin de pousser les
Français à la faute, le chancelier décida de condenser le télégramme afin de
lui donner un ton plus péremptoire : la nouvelle
du renoncement du prince héritier de Hohenzollern a été officiellement
communiquée au gouvernement impérial français par le gouvernement royal
espagnol. Depuis, l’ambassadeur français a encore adressé à Ems, à Sa
Majesté le Roi, la demande de l’autoriser à télégraphier à Paris, que Sa
Majesté le Roi, à tout jamais, s’engageait à ne plus donner son consentement
si les Hohenzollern devaient revenir sur leur candidature. Sa Majesté le Roi
là-dessus a refusé de recevoir encore l’ambassadeur français et lui a fait
dire par l’aide de camp de service que Sa Majesté n’avait plus rien à
communiquer à l’ambassadeur.
Très rapidement, Bismarck fit télégraphier ce texte aux principales
ambassades européennes et à la presse allemande.
Le
lendemain, le télégramme de Bismarck fut traduit et repris par le bureau
berlinois de l’agence française Havas
: Berlin, 13 juillet - On mande d’Ems. Après que la renonciation du
prince Léopold de Hohenzollern eut été communiquée au gouvernement français
par le gouvernement espagnol, l’ambassadeur de France a exigé de nouveau de
Sa Majesté l’autorisation de faire connaître à Paris que pour tout l’avenir,
Sa Majesté le Roi s’engageait à ne plus donner son autorisation, si les
Hohenzollern revenaient sur leur candidature. Là-dessus, Sa Majesté le Roi a
refusé de recevoir encore une fois l’ambassadeur et lui a fait dire par
l’adjudant de service que Sa Majesté n’avait plus rien à lui communiquer.
C’est ce texte qui, dès le lendemain, fut publié dans la presse française.
Toutefois, si le texte de Bismarck, bien que laconique, restait toutefois
poli ; au contraire, la dépêche d’Havas était particulièrement insultante :
en effet, le traducteur avait employé le terme « adjudant » afin de traduire
le mot allemand Adjudanten, ce qui signifie « aide de camp » (il
s’agissait en l’occurrence d’Anton Wilhelm Fürst Radziwill, issu
d’une vieille famille aristocratique de Prusse.).
En
France, la dépêche d’Ems ne tarda pas à mettre le feu aux poudres, de
nombreux français, hommes politiques et journalistes réclamant sans attendre
une guerre contre la Prusse.
Napoléon III et Emile Ollivier, qui eux avaient reçu les différentes
versions de la dépêche, furent finalement contraints de s’incliner face aux
bellicistes.
Le
Corps législatif, malgré la résistance de politiques tels qu’Adolphe
Thiers, décida finalement de déclarer la guerre à la Prusse le 19
juillet 1870.
2° France et Prusse à l’aube de la guerre de
1870 – En juillet 1870, la France rentrait en guerre sans alliés à ses
côtés. Ainsi, Napoléon III fut abandonné aussi bien par l’Angleterre
que par la Russie ; les Etats du sud de l’Allemagne, refusant de rester
neutre, participèrent au conflit aux côtés de la Prusse ; l’Autriche, bien
que nation ennemie de la Prusse, préféra jouer la carte de la prudence et
rester neutre ;
enfin, l’Italie accepta de rentrer en guerre aux côtés des Français à
condition que ces derniers évacuent Rome.
Autre motif d’inquiétude, si la France disposait d’environ 250 000 soldats
massés sur le Rhin, l’armée prussienne comptait près de 500 000 hommes, sans
compter les effectifs en provenance des Etats du sud de l’Allemagne.
Toutefois, une fois la mobilisation terminée, Napoléon III était en mesure
d’aligner 900 000 soldats contre 1 200 000 pour Guillaume I°.
Caporal du 37° de ligne, modèle 1869, musée de l'Infanterie, Montpellier.
L’armement des Français n’était pas aussi désastreux que certains historiens
ont pu le laisser penser. Ainsi, le fusil Chassepot modèle 1866, doté
d’une portée supérieure à un kilomètre, était en outre plus précis que le
fusil allemand Dreyse.
Dessin humoristique publié dans Le journal illustré,
1869.
Un
des problèmes côtés français vint de l’approvisionnement en munitions, qui
se fit à l’extérieur de l’armée, et entraina une pénurie en raison de l’état
catastrophique des routes et des ponts.
Fusil Chassepot (en haut) et fusil Dreyse (en bas),
musée de la Légion étrangère, Aubagne.
En
réalité, l’avantage des Allemands vint de leurs nouveaux obus. Ainsi,
contrairement aux vieux boulets de canon qui ricochaient par terre (ou
s’embourbaient en terrain humide.), les obus fusants à shrapnel éclataient
au contact du sol, et étaient mortels dans une portée de cent mètres.
Autre innovation technique à l’avantage de la Prusse, les mitrailleuses
importées de la guerre de Sécession, tirant plus de 25 coups à la minute.
A
noter que la précision du fusil chassepot et la létalité des obus fusants
entrainèrent la fin de la supériorité de la cavalerie, qui ne fut guère
employée lors du conflit.
3° Les premières batailles donnent l’avantage à
la Prusse (juillet à août 1870) – Napoléon III, après avoir cédé à son
épouse Eugénie le titre de régente, quitta Paris en compagnie de son fils en
juillet 1870. Il se dirigea alors vers Metz, afin de prendre la tête des
armées, rejoignant le maréchal Edmond Le Bœuf, commandant de l’armée
du Rhin.
Le maréchal Le Boeuf, gravure publiée dans Le journal illustré,
1869.
L’Empereur, malade, constata éberlué la confusion qui régnait alors au sein
de l’armée. En effet, les soldats manquaient de fusils, de balles, de
matériel ; aucune comptabilité n’avait été mise en place ; enfin, l’Etat
major lui-même ne disposait pas de cartes.
Ces conditions précaires ne permirent pas à l’armée française de rivaliser
face à l’ennemi, accusant rapidement une série de sanglantes défaites.
a)
La bataille de Wissembourg : le 4 août 1870, les Prussiens
remportèrent la bataille de Wissembourg, face à des officiers
français mal préparés.
La bataille de Wissembourg.
Ainsi, le maréchal Patrice de Mac Mahon
donna l’ordre à ses hommes de défendre Wissembourg, alors qu’il s’agissait
d’un entonnoir ; en outre, les Français attaquèrent avec vaillance un ennemi
largement supérieur en nombre (8 000 contre 60 000 Prussiens.), et ce au
prix de lourdes pertes.
Le général Mac Mahon, musée
de l'Infanterie, Montpellier.
Le
prince Frédéric Guillaume Nicolas
Charles de Hohenzollern,
qui commandait l’armée prussienne, avait dès lors de champ libre pour
pénétrer en Alsace.
Le prince Frédéric Guillaume de Prusse, gravure publiée dans Le journal illustré,
1867.
b)
La bataille de Froeschwiller : le surlendemain de la bataille de
Wissembourg, le prince Frédéric Guillaume rencontra l’avant-garde de l’armée
française non loin de Froeschwiller. Ainsi, bien que parvenant à franchir la
Sauer, les Prussiens furent contraints de reculer suite à la charge du 2°
régiment de zouaves. Plus au nord, ce furent les zouaves du 1° régiment qui
repoussèrent l’ennemi de la forêt de Langensoultzbach.
Zouave, tenue de 1867, musée de l'Infanterie, Montpellier.
Frédéric Guillaume, se sentant menacé, décida alors de lancer une contre
attaque sur l’armée de Mac Mahon, faisant prévaloir sa grosse supériorité
numérique (90 000 Prussiens contre à peine 45 000 Français.).
En
fin d’après midi, l’armée française, épuisée, décida de reculer, abandonnant
près de 20 000 hommes (soit 11 000 tués ou blessés et 9 000 prisonniers.).
Les Prussiens, bien que restant maîtres du terrain, déplorèrent toutefois la
perte de plus de 10 000 hommes (tués ou blessés.).
c)
La bataille de Colombey : A Paris, l’annonce de ces premières
défaites entraina le gouvernement à déclarer l’état de siège le 7 août 1870.
Les Parisiens, qui n’avaient eu de cesse de réclamer la guerre, furent
abasourdis à l’annonce de la défaite des troupes françaises.
L’Impératrice Eugénie décida alors d’incorporer dans la Garde nationale
mobile tous les citoyens valides âgés de moins de 40 ans ; le 9 août, le
Corps législatif décida que Napoléon III devait céder le commandement de
l’armée au maréchal François Achille
Bazaine
(à noter que l’Empereur ne retourna pas à Paris mais resta aux côtés du
nouveau commandant en chef.) ; enfin, au soir du 18 août, Emile Ollivier,
jugé incompétent, fut remplacé par Charles Cousin Montauban, comte de
Palikao
(ce dernier rappela alors d’anciens ministres de Napoléon III, mettant en
place un ministère moins libéral que le précédent.) .
Le général Cousin-Montauban, comte de Palikao, Le Monde Illustré,
N° 1084, 19 janvier 1878.
Bazaine, le 14 août, décida d’évacuer Chalons afin de se replier vers
Verdun. Toutefois, alors que la majeure partie de l’armée française était
déjà passée de l’autre côté de la Moselle, le 3° corps, se trouvant à
Colombey, fut attaqué par l’avant-garde de l’armée prussienne.
Le maréchal Bazaine, gravure publiée dans Le journal illustré,
1869.
L’affrontement se prolongea jusqu’à la nuit, l’obscurité permettant aux
Français de poursuivre leur mouvement de recul.
A
noter toutefois que si les pertes allemandes furent plus élevées que les
pertes françaises au cours de la bataille de Colombey (plus de 6 000
tués et blessés contre seulement 4 000 tués et blessés.), cette attaque
retarda le mouvement de recul de Bazaine vers Verdun.
d)
La bataille de Mars la Tour : Ainsi, deux jours plus tard (16 août.),
Bazaine eut la fâcheuse surprise de constater que les Prussiens du prince
Frédéric Guillaume barraient la route de Verdun à l’armée française.
Toutefois, si les Allemands disposaient d’une nette supériorité numérique
(130 000 contre 80 000.), ces derniers furent bloqués et décimés par
l’artillerie française.
Frédéric Guillaume décida alors de faire charger sa cavalerie, ce à quoi
Bazaine riposta en donnant l’ordre à ses cuirassiers d’attaquer.
Officier de cuirassier prussien, 1870-1871,
musée des Invalides, Paris.
La
bataille de Mars la Tour, qui fut le dernier affrontement de
cavalerie d’Europe, donna finalement la victoire aux Français (les pertes,
environ 15 000 tués et blessés, furent équivalentes dans les deux camps.).
Uhlan et cuirassier de la brigade Von Bredow, morts, fragment du
Panorama de la bataille de Rezonville, par Alphonse DE NEUVILLE et
Edouard DETAILLE, XIX° siècle, musée des Invalides, Paris.
A
l’issue de l’affrontement, Bazaine, plutôt que d’attendre des renforts de
Metz afin de lancer une nouvelle attaque, décida au contraire de reculer
vers Verdun (prétextant un manque de vivres et de munitions.).
e)
La bataille de Saint Privat : Toutefois, le surlendemain (18 août.),
alors que Bazaine se dirigeait vers Verdun, ce dernier fut bloqué à Saint
Privat par une armée prussienne commandée par le général Helmuth von
Molke, à la tête de 190 000 hommes (contre seulement 110 000 côté
français.).
Sergent major du 28° régiment
d'infanterie en tenue de campagne,
musée des Invalides, Paris.
Dans un premier temps, les Français eurent l’avantage, grâce à la précision
que leur conférait leurs fusils Chassepots ; toutefois, dans l’après midi,
les obus prussiens ne tardèrent pas à faire des ravages au sein de l’armée
française.
Le cimetière de Saint Privat, le 18 août 1870, par Alphonse DE
NEUVILLE, 1881,
musée des Invalides, Paris.
Dans la soirée, Bazaine décida de reculer vers Metz, la route de Verdun lui
étant désormais fermée.
A
l’issue de la bataille de Saint Privat, les Français perdirent
environ 20 000 hommes (5 000 tués et 15 000 blessés.) ; contre 7 000 côté
prussien (1 000 tués et 6 000 blessés.).
4° Les dernières heures du second Empire
(septembre 1870) – Suite à la bataille de Saint Privat, Bazaine, dans
l’incapacité de se replier vers Verdun, décida alors de s’enfermer dans
Metz.
Très rapidement, une armée prussienne, commandée par
Frédéric Charles de Hohenzollern,
assiégea la cité.
Les Français, qui étaient en supériorité numérique (180 000 contre 130 000.)
tentèrent alors deux sorties successives, mais furent repoussés par
l’ennemi.
a)
La bataille de Sedan : le 22 août, apprenant que Bazaine s’était
enfermé dans Metz, un télégramme envoyé par le conseil de régence arriva
entre les mains de Napoléon III. Ce dernier, se trouvant alors à Reims en
compagnie du maréchal Mac Mahon, ordonna que l’armée se mette en marche vers
Metz.
Mac Mahon, qui suite aux échecs de Wissembourg et de Froeschwiller, avait
reconstitué une armée et complété ses effectifs, se préparait au contraire à
défendre la capitale.
Poussé par l’Empereur (qui, ne pouvant plus monter à cheval,
suivait l’armée en berline.), Mac Mahon, à la tête d’une armée de 120 000
hommes, décida finalement de s’incliner.
Passant par les Ardennes afin d’éviter tout contact avec l’armée prussienne,
le maréchal apprit néanmoins que l’ennemi se trouvait à quelques kilomètres
de là. Mac Mahon, craignant d’être encerclé, décida alors de faire rebrousse
chemin, mais de nouvelles directives venues de Paris lui ordonnèrent de se
porter au secours de Bazaine.
Le
30 août 1870, les avant-gardes de l’armée prussienne commencèrent à attaquer
les troupes de Mac Mahon.
Dans la soirée, le maréchal, pensant avoir l’avantage numérique (alors que
les Prussiens étaient 200 000.), décida alors de s’installer sur une hauteur
au nord est de Sedan, attendant l’arrivée de l’ennemi.
Dès le lendemain, 1er septembre 1870, les Prussiens lancèrent un
assaut général contre les positions françaises. Toutefois, malgré des
combats acharnés, les Français ne parvinrent pas à repousser l’ennemi. Mac
Mahon, blessé par un éclat d’obus, fut alors remplacé par le général
Auguste Alexandre Ducrot, partisan d’un repli vers Mézières. Toutefois,
le général Emmanuel Félix de Wimpffen, réclamant le commandement en
vertu d’un document écrit par le comte de Palikao (qui avait remplacé Emile
Ollivier courant août 1870.), ordonna aux soldats de conserver leurs
positions.
A
la fin de la journée, l’armée française se retrouva complètement encerclée
par l’ennemi, n’ayant pas songé à élaborer un plan de repli. Les Français se
réfugièrent alors dans Sedan, sous la menace des obus prussiens.
La bataille de Sedan.
Napoléon III, qui n’avait pas réussi à trouver la mort lors du combat,
décida alors de faire hisser le drapeau blanc afin de discuter en personne
avec Guillaume I°.
L’Empereur des Français, quittant Sedan le lendemain, se dirigea vers
Mézières, pensant y trouver son homologue prussien. Toutefois, il fut
accueilli par Bismarck, qui informa Napoléon III qu’il ne pourrait
rencontrer le roi de Prusse qu’après avoir signé l’acte de reddition.
La rencontre de Napoléon III et Bismarck à Mézières.
Napoléon III décida alors de capituler sans conditions, et, se constituant
prisonnier, il fut envoyé à au château de Wilhelmshöhe, à Cassel, en
Allemagne.
Les quelques 60 000 soldats qui se trouvaient à Sedan furent eux aussi
incarcérés par l’ennemi.
Napoléon III prisonnier, par Wilhelm CAMPHAUSEN, 1877, Deutsches historisches museum, Berlin.
b)
Le siège de Strasbourg : au même moment, l’armée du général
Auguste von Werder assiégeait Strasbourg (le prince Frédéric Guillaume
lui avait confié 40 000 hommes fin août 1870 afin de mener à bien cette
mission.).
Relief topographique de la ville de Strasbourg, musée des Invalides, Paris.
Werder, plutôt que d’affamer les Strasbourgeois à l’issue d’un long siège,
décida d’employer la manière forte et fit bombarder la capitale alsacienne.
Siège et bombardement de Strasbourg, musée des Invalides, Paris.
Alors que les Prussiens réduisaient à l’état de ruines les fortifications de
la cité, les Strasbourgeois résistaient en attendant l’arrivée des renforts.
Toutefois, en septembre 1870, suite à l’annonce de la capitulation de Sedan,
ces derniers décidèrent finalement de se rendre.
La reddition de Strasbourg.
Suite à la prise de Strasbourg, les 40 000 hommes du général Werder
marchèrent vers Belfort, qui refusait de baisser les armes.
5° La proclamation de la république (4
septembre 1870) – A Paris, l’annonce de la capitulation de Sedan fit
grand bruit. Ainsi, non seulement Bazaine ne serait pas secouru, mais en
outre l’armée qui à l’origine devait défendre Paris était entre les mains
des Prussiens.
Alors qu’Eugénie et le comte de Palikao assistaient impuissants au désastre,
des milliers de manifestants envahirent le Palais Bourbon, siège du Corps
législatif. Le même jour, quelques députés républicains rassemblés à l’Hôtel
de Ville proclamèrent la troisième république.
Toutefois, si le second Empire prenait fin ce 4 septembre 1870, la guerre
contre la Prusse, elle, continuait…
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