Au lendemain du coup de force de
février 1848 et de la proclamation de la république, le monde politique se
retrouvait divisé en deux camps.
Ainsi, l’on retrouvait d’une part les républicains de la veille,
hostiles à la monarchie et depuis longtemps favorables à l’instauration
d’une république. Ces républicains par conviction étaient toutefois peu
nombreux (rappelons que la monarchie de Juillet avait réprimé dans le sang
de nombreuses insurrections républicaines.), et de surcroit plutôt divisés.
D’autre part, l’on assista à un ralliement de la classe politique de la
monarchie de juillet, qui, plutôt de contester l’établissement d’un nouveau
régime, préféra s’y rallier. Ces républicains du lendemain, eux aussi
divisés, étaient issus de différents milieux politiques : l’on y retrouvait
d’anciens ministres, tels qu’Adolphe
Thiers ;
des légitimistes, hostiles à la monarchie de juillet ; ainsi que des
orléanistes déçus de la politique de François Guizot, dernier chef du
gouvernement de Louis Philippe.
Adolphe Thiers et François
Guizot.
A
noter enfin que de nombreux fonctionnaires (enseignants, magistrats, etc.)
ne tardèrent pas à montrer leur sympathie envers le nouveau régime.
Cette révolution de 1848, par ses effets, rappelait à l’évidence celle de
1789. Ainsi, outre les nombreuses fêtes organisées en l’honneur du nouveau
régime, de nombreux clubs politiques s’ouvrirent dans la capitale, et la
presse, désormais libre, publia de nombreux journaux.
Toutefois, la
France entière n’applaudissait pas des deux mains la proclamation de la
seconde république. Ainsi, et surtout dans les milieux ruraux,
l’établissement de ce nouveau régime suscita défiance envers la capitale
(comme cela avait été le cas en 1789.) et hostilités envers les rouges
(les députés d’extrême gauche étaient en effet favorables aux augmentations
de salaires et au partage des terres.).
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