I :
L’Europe à l’aube de la
seconde guerre mondiale
1° La
France en marche vers la guerre (avril à septembre 1939) –
Depuis janvier 1933, date de sa nomination au poste de
chancelier du Reich[1],
Adolf Hitler[2]
avait multiplié les actes de provocation envers les forces alliées.
Affiche de propagande nazie (la légende indique "un peuple, un pays, un chef
!"), musée des Invalides, Paris.
a)
Une menace nazie croissante (1933 à 1939) : ainsi, violant les
clauses du traité de Versailles[3],
le Führer enclencha en juillet 1934 la production des premiers chars
Panzer I[4]
; rétablit le service militaire et augmenta les effectifs de l’armée
allemande à 500 000 hommes (mars 1935.) ; recréa la
Luftwaffe[5]et la
Kriegsmarine[6](juin 1935.) ; ordonna la
remilitarisation de la Rhénanie (mars 1936.) ; annexa l’Autriche (mars
1938.) ; enfin, il réclama l’annexion des Sudètes à l’été 1938, région
située à la frontière ouest de la Tchécoslovaquie.
Si
pendant plusieurs années, le gouvernement français, ne pouvant obtenir le
soutien de l’Angleterre[7],
fut contrainte de fermer les yeux sur ces effractions allemandes, la
situation évolua sensiblement au cours de l’année 1939.
En
effet, le président du conseil[8]Edouard Daladier et le premier ministre britannique Arthur
Neuville Chamberlain, s’étaient rendus à Munich à l’automne 1938 afin de
trouver une solution pacifique à la
crise des Sudètes[9]
(qui était présentée par Hitler comme l’ultime revendication du
troisième Reich[10].).
Bien que la France et l’Angleterre soient alliées avec la Tchécoslovaquie,
Daladier, Chamberlain, Hitler et
Mussolini[11]
signèrent finalement les accords de Munich en septembre 1938 : le
texte autorisait Hitler à occuper le territoire des Sudètes ; cependant, un
plébiscite en faveur du rattachement à l’Allemagne devait y être organisé.
Signature des accords de Munich. L'on peut apercevoir, de gauche à droite,
Chamberlain, Mussoloni, Hitler, et Daladier.
Toutefois, le Führer annula le plébiscite en octobre 1938 ; en mars 1939, la
république tchèque fut transformée en protectorat de Bohême-Moravie ;
enfin, la république slovaque, dépecée au profit de la Hongrie, fut
autorisée à conserver son indépendance à condition d’adopter une politique
pangermaniste.
Cette nouvelle violation des traités internationaux incita définitivement la
France et l’Angleterre à se prémunir contre la menace nazie.
L'Europe en 1939.
b)
Les élections présidentielles d’avril 1939 et la prise de conscience
franco-anglaise : alors qu’au printemps 1939, le gouvernement Daladier
ne se faisait plus guère d’illusion sur la paix franco-allemande, le mandat
d’Albert Lebrun[12],
président de la république, arrivait à son terme.
Il
fut donc décidé de procéder à de nouvelles élections au mois d’avril.
Comme de coutume, les principales formations politiques de l’Hexagone
présentèrent leurs candidats à la magistrature suprême. A gauche, plusieurs
membres du PRRRS[13]
décidèrent de se présenter, ce qui contribua à un net éparpillement des
voix : Edouard Herriot[14],
Fernand Bouisson[15],
et Justin Godard[16].
Edouard Herriot (à gauche) et Fernand Bousson (à droite).
Au
contraire, la SFIO[17]
et le PC[18]
présentèrent chacun un candidat unique, respectivement
Albert Bedouch[19]
et Marcel Cachin[20].
Lebrun, quant à lui, décida de se présenter à sa propre succession, malgré
la perspective d’une guerre contre l’Allemagne. L’enjeu était de taille pour
le président sortant, membre de l’Alliance démocratique, parti de
centre-droit, face à une Chambre des députés dominée par les socialistes,
les radicaux et les communistes (rappelons qu’à cette date les élections
présidentielles étaient organisées au suffrage indirect, c'est-à-dire que le
chef de l’Etat était élu par la Chambre des députés et le Sénat.).
Toutefois, Lebrun arriva en tête des suffrages avec 55% des voix, et fut
donc élu dès le premier tour.
Derrière lui, l’on retrouvait le socialiste Albert Bedouch, obtenant 16.5%
des voix ; Cachin, se présentant pour la troisième fois, obtenait son
meilleur score, obtenant 8% des suffrages. Les candidats PRRRS, quant à eux,
réalisaient une véritable contre-performance, Herriot obtenant 6% ; Godard,
5.5% ; Bouisson, 1.7%. Enfin, arrivé en dernière position,
François Piétri[21],
candidat dissident de l’AD, récupérait 1% des voix.
Reconduit dans ses fonctions courant mai, Daladier ne procéda pas à un
remaniement ministériel de grande ampleur. Conservant le ministère de la
Guerre, Daladier confirma Camille Chautemps[22]à la vice-présidence du conseil, Paul Reynaud[23]aux Finances, et Albert Sarraut[24]
à l’Intérieur.
De gauche à droite : Edouard Daladier, Camille Chautemps, Paul Reynaud et Albert Sarraut.
Daladier, qui avait signé les accords de Munich à contre-cœur, savait qu’il
lui restait peu de temps pour se préparer à la guerre.
Ainsi, alors que le gouvernement travaillait déjà depuis plusieurs mois à
accroître la productivité des usines militaires, Paul Reynaud débloqua le 19
mars 1939 la somme de 56 milliards, destinée à la Défense nationale ; un
décret adopté le 21 mars instaura la semaine de 60 heures dans les usines de
guerre ; le 21 avril, le temps de travail fut allongé à 45 heures, et un
impôt fut instauré sur les bénéfices industriels ; le 29 juillet, en raison
des vives tensions internationales, les pouvoirs de la Chambre des députés
(arrivant à expiration en juin 1940.) furent prorogés de deux ans.
Cependant, ces mesures furent bien trop tardives pour avoir un effet
significatif.
Coté britannique, Chamberlain regrettait d’avoir été joué par Hitler, après
plus d’une décennie de rapprochement anglo-allemand.
En
fin d’année 1938, le premier ministre britannique se rendit à Paris afin de
se renseigner sur la politique militaire française ; puis à Rome afin de
demander à Mussolini de jouer un rôle de médiateur avec l’Allemagne.
Chamberlain, tout comme son homologue français, décida donc d’accélérer la
politique de réarmement anglaise au cours du printemps 1939, laChambre des communes[25]
votant en faveur du rétablissement de la conscription le 24 avril.
A
cette occasion, Chamberlain prononça le discours suivant lors d’une visite à
Birmingham :il n'y aurait pas
pire erreur que de croire que parce qu'elle considère la guerre comme chose
cruelle et dépourvue de sens, la nation [britannique] a perdu sa
fibre guerrière au point qu'elle ne consacrera pas ses efforts jusqu'au
dernier à résister à un tel défi s'il devait jamais être lancé.
Par ailleurs, alors que depuis mars 1939, Hitler
avait ouvert des négociations avec la Pologne, au sujet du corridor de
Dantzig, mais aussi avec la Lituanie, réclamant la ville de Memel (située au
nord de la Prusse orientale.), France et Angleterre tentèrent donc de
développer un réseau d’alliances défensives en Europe.
C’est ainsi que les deux pays garantirent l’intégrité
de la Belgique, de la Suisse et des Pays-Bas, le 23 mars 1939 ; en
juin, France et Angleterre s’allièrent avec la Turquie ;
le 25 août, une alliance militaire tripartite fut signée entre la
France, l’Angleterre et Pologne (les deux grandes puissances occidentales
s’engageaient à intervenir militairement si le territoire polonais était
attaqué.).
A
noter que Mussolini, abandonnant définitivement son rôle d’arbitre, ordonna
l’invasion de l’Albanie le 7 avril 1939. Le souverain albanais,
Zog I°[26],
fut alors contraint de s’exiler
c)
Le pacte germano-soviétique (août 1939) : alors que l’URSS était liée
à la France par traité franco-soviétique d'assistance mutuelle, signé en
1935[27],
Joseph Staline[28],
secrétaire général du parti communiste de l’Union soviétique, était
inquiet de la politique conciliatrice des capitales occidentales vis-à-vis
de l’Allemagne (viol des clauses du traité de Versailles, remilitarisation
de la Rhénanie, anschluss[29],
annexion des Sudètes, invasion de la Tchécoslovaquie, etc.).
La signature du pacte franco-soviétique, 1935 (l'on peut voir Staline, à
gauche, discuter avec Laval, à droite).
A
l’été 1939, alors que Staline se rapprochait de l’Allemagne nazie, des
négociations avec la France et l’Angleterre avaient encore lieu. Mais
Staline, demandant à pouvoir occuper les pays baltes et de traverser la
Pologne en cas offensive nazie, fit échouer les pourparlers.
Côté allemand, Hitler avait planifié pour la fin août 1939 l’invasion de la
Pologne. Toutefois, ses généraux l’incitèrent à conclure une alliance avec
Staline, afin de s’assurer de la neutralité de l’URSS.
C’est ainsi que fut signé à Moscou le traité de non-agression entre
l'Allemagne et l'Union des républiques socialistes soviétiques, appelé
communément pacte germano-soviétique (23 août 1939.).
Le
texte ne prévoyait aucune alliance militaire, mais établissait au contraire
un accord de paix entre les deux pays, Allemagne et Union soviétique
s’engageant à adopter une position de neutralité en cas d’attaque ennemie.
Par ailleurs, le pacte germano-soviétique comportait une série de clauses
secrètes, délimitant les sphères d’influences allemandes et soviétiques en
Europe de l’est. Etait aussi prévue une ligne de partage de la Pologne.
Enfin, la Gestapo[30]s’engageait à livrer au
NKVD[31]
les réfugiés russes présents sur le territoire allemand ; en contrepartie,
l’URSS livrerait au troisième Reich les dissidents antifascistes, Allemands
ou Autrichiens, installés en Union soviétique.
Si
côté allemand, le pacte permit à Hitler de rapatrier un grand nombre de
divisions sur la frontière française ; côté soviétique, les quelques années
de répits accordées à l’URSS furent mises à contribution, Staline ordonnant
la relocalisation des entreprises russes en Sibérie, très loin de la
frontière.
En
France et en Angleterre, c’est avec effarement que fut annoncée la signature
du pacte germano-soviétique. En représailles, Daladier décréta une
mobilisation partielle à la fin août 1939.
Cette alliance eut aussi d’importantes répercussions politiques et
économiques, car les partis communistes de France et d’Angleterre, suivant
les directives du Komintern[32],
refusèrent de participer aux préparatifs de guerre contre l’Allemagne[33].
Ainsi, lors du déclenchement du second conflit mondial, de nombreux
communistes firent grève, commirent des actes de sabotage dans les usines
d’armement, ou désertèrent.
Ainsi, Daladier prononça l’interdiction du parti communiste en septembre
1939, interdisant aux députés d’extrême-gauche de siéger à la Chambre des
députés (c’est ainsi que plusieurs communistes furent arrêtés et
incarcérés.).
d)
L’incident de Gleiwitz et l’invasion de la Pologne (31 août au 1er
septembre 1939) : alors qu’Allemagne nazie se faisait de plus en plus
menaçante envers la Pologne, Daladier adjura Hitler d’organiser un règlement
pacifique de la question de Dantzig. Le
Führer[34]
accepta de négocier, mais à condition que lui soient cédés immédiatement
Dantzig et le corridor.
Côté polonais, le pays avait vécu sous l’autorité du maréchal généralJozef Klemens Pilsudski[35],
au pouvoir entre 1918 et 1922, puis de 1926 à sa mort (mai 1935.). Ce
dernier, ne pouvant compter sur les démocraties occidentales (la France
avait refusé de mener une guerre préventive contre l’Allemagne nazie en
1933, considérant que l’alliance franco-polonaise était avant tout
défensive.), décida d’adopter une politique de plus en plus autoritaire,
signant plusieurs traités de non-agression avec l’Allemagne et l’URSS.
A
la mort de Pilsudski, le pouvoir fut partagé entre Ignacy Mościck
(président de la république polonaise depuis 1926.) et « les colonels »,
anciens collaborateurs du défunt.
A
la mi-août 1939, alors qu’était célébré le 19ème anniversaire du
miracle de la Vistule[36],
le gouvernement polonais décréta une mobilisation partielle.
A
Berlin, Hitler était convaincu que les démocraties occidentales ne
riposteraient pas en cas d’invasion de la Pologne. Toutefois, alors que
l’invasion était programmée pour le 26 août, le Führer décida de reporter
cette dernière de six jours.
Entre-temps, Hitler décida d’organiser un coup de force contre la Pologne,
afin de présenter la future invasion de la Pologne non comme une agression
mais comme une riposte justifiée. Le Führer confia alors à
Heinrich Himmler[37]
la tâche de mener à bien cette opération.
Le
chef de la SS[38]conçut alors un plan qu’il baptisa
opération Himmler, dont il confia l’exécution à Reinhard Heydrich,
chef de la Sipo[39].
Heinrich Himmler (à gauche) et Reinhard
Heydrich (à droite).
C’est ainsi que douze prisonniers issus de camps de concentrations, équipés
d’uniformes et de papiers d’identité polonais, furent envoyés à Gleiwitz[40],
le 31 août 1939. Ces derniers, encadrés par six membres du
SD[41],
furent exécutés au pied d’une tour radio, qui fut utilisée pour diffuser un
message appelant la minorité polonaise de Silésie à prendre les armes contre
Adolf Hitler.
Convoquant rapidement plusieurs journalistes sur les lieux du drame, le
Führer fit de cet incident de Gleiwitz, bien que monté de toutes
pièces, un véritable casus belli contre la Pologne.
L'antenne radio de Gleiwitz.
Au
petit matin du 1er septembre 1939, Hitler ordonnait l’invasion de
la Pologne sans déclaration de guerre. L’offensive fut déclenchée le long de
la frontière ouest, mais fut plus concentrée à Dantzig.
France et Angleterre, refusant de céder aux caprices du Führer une fois de
plus, informèrent Berlin de leurs engagements vis-à-vis de la Pologne. Côté
français, le président du conseil décréta la mobilisation générale, le 1er
septembre ; le lendemain, la Chambre des députés vota en faveur d’un crédit
de 69 milliards. Le 3 septembre, France et Angleterre transmirent un
ultimatum au gouvernement allemand, fixant en fin de journée l’ouverture des
hostilités si la Pologne n’était pas évacuée par la Wehrmacht[42].
2° Axe contre alliés (septembre
1939) – Vingt années seulement aprèsla fin du
premier conflit mondial, France et Allemagne étaient à nouveau sur le chemin
de la guerre.
a)
Les alliances allemandes pendant la seconde guerre mondiale : si les
alliances militaires étaient restées stables tout au long de la Grande
guerre[43],
les relations entre les principaux belligérants au cours du second conflit
mondial furent très fluctuantes.
En
septembre 1939, aucun traité n’avait entériné l’alliance Berlin-Rome-Tokyo,
à l’exception du pacte antikomintern, signé en octobre 1936 par
l’Allemagne et le Japon (puis en novembre 1937 par l’Italie.). Cependant,
cet accord ne garantissait un support militaire aux signataires qu’en cas
d’agression soviétique (c’est ainsi qu’Hitler n’apporta pas assistance aux
Japonais, qui s’étaient emparés de la Corée et du Mandchoukouo[44],
livrant une guerre sanglante contre la république de Chine depuis
1937.)
Cet accord fut suivi du Pacte d’acier, alliance militaire signée en
mai 1939 par Hitler et Mussolini ; puis de l’Axe
Rome-Tokyo-Berlin[45],
le 27 septembre 1940, traité entérinant une alliance militaire entre
l’Allemagne, l’Italie et le Japon[46].
Plusieurs pays proches de l’Allemagne rejoignirent par la suite les forces
de l’Axe, tels que la Hongrie, dès septembre 1940 (cet Etat était un des
principaux alliés de l’Allemagne[47].) ;
et la Bulgarie, en mars 1941 (le gouvernement bulgare espérait récupérer les
territoires perdus depuis 1913[48].).
A noter que d’autres Etats furent contraint de rejoindre cette alliance
tripartite, plus par nécessité politique que par idéologie, tels que la
Roumanie, en novembre 1940 (le pays, dépecé, réclama la protection allemande[49].) ;
et la Yougoslavie, en mars 1941 (le prince
Paul[50],
régent pendant la minorité du roi, préféra rejoindre l’Axe pour protéger le
pays, mais il fut renversé quelques jours après et la Yougoslavie fut donc
envahie par les troupes allemandes.).
Toutefois, d’autres pays combattirent aux côtés de l’Axe, sans y adhérer
formellement. Ce fut le cas de l’URSS, allié avec l’Allemagne en vertu du
pacte germano-soviétique, signé en août 1939 (cette alliance ne prit fin
qu’en juin 1941, date de l’invasion du pays par l’Allemagne.) ; de la
Finlande, soucieuse de trouver des alliés dans sa lutte contre l’URSS
(Moscou avait ordonné l’invasion du pays en novembre 1939[51],
afin d’occuper les territoires finlandais entourant Léningrad[52].) ;
de la Thaïlande, qui souhaitait se prémunir contre une invasion japonaise[53] ;
des Etats fantoches du Japon (Mandchoukouo, gouvernement de Nankin[54],
etc.) ; du Gouvernement provisoire de l'Inde libre (ce régime, dont la
sphère d’influence était limité aux îles Andaman-et-Nicobar[55],
souhaitait libérer l’Inde de la domination britannique.) ; etc.
Enfin, plusieurs pays envahis par les forces de l’Axe furent contraints
d’adopter une politique collaborationniste, obéissant aux ordres de
l’Allemagne : la Slovaquie, Etat pangermaniste depuis 1939 ; la Norvège et
le Danemark[56],
envahis au printemps 1940 ; la France, où fut instauré le régime de Vichy
à compter de juillet 1940 ; l’ex-Yougoslavie, morcelée en plusieurs Etats
suite à l’invasion de mars 1941 (Serbie, Croatie, Monténégro.) ; la Grèce,
laissant l’Italie mettre en place un gouvernement fantoche au printemps
1941.
A
noter que d’autres pays conservèrent un statut particulier pendant toute la
durée de la guerre, tels que l’Espagne, qui refusa d’adhérer à l’Axe (le
général Franco se contenta d’envoyer 50 000 hommes combattre sur le
front russe à compter de juin 1941.) ; la Suède, Etat neutre, soutint la
lutte de la Finlande contre l’URSS, mais n’intervint pas lorsque le Danemark
et la Norvège furent envahis (sans adopter une politique pangermaniste, la
Suède accorda un droit de passage à l’Allemagne, tout en mettant en place
une coopération économique avec Berlin.).
b)
Les alliances françaises pendant la seconde guerre mondiale : pendant
l’entre-deux-guerres, France et Angleterre avaient multiplié les alliances
avec les pays d’Europe de l’est. C’est ainsi que furent signées la petite
entente en 1925 (accord militaire unissant la Tchécoslovaquie, la
Roumanie et la Yougoslavie, sous l’égide du couple franco-britannique.) ; le
traité franco-soviétique d'assistance mutuelle en 1935 ; et une
alliance tripartite entre la France, l’Angleterre et la Pologne en 1939.
Cependant, alors qu’au fil des années les démocraties occidentales
multipliaient les concessions vis-à-vis de l’Allemagne nazie (réarmement de
l’armée allemande, remilitarisation de la Rhénanie, anschluss, invasion de
la Tchécoslovaquie, etc.), cette politique franco-anglaise fut considérée
comme un acte de faiblesse par de nombreux Etats d’Europe de l’est.
Ainsi, plusieurs Etats traditionnellement alliés à la France décidèrent de
se rapprocher de l’Allemagne nazie, tels que la Pologne (Varsovie et Berlin
signèrent un pacte de non-agression en janvier 1934.) et l’URSS
(signature du pacte germano-soviétique en août 1939.).
Cette déliquescence des alliances françaises ne fit que s’amplifier suite à
la désastreuse campagne de France[57],
qui consacra le morcellement du pays et l’établissement du régime de Vichy.
Cependant, outre la France, l’Angleterre et la Pologne, plusieurs pays
décidèrent de prendre les armes contre l’Allemagne nazie : de prime abord
l’Australie et la Nouvelle-Zélande, Etats indépendants mais membres du
Commonwealth[58],
suivis par la suite du Canada, de l’Afrique du Sud, de Terre-Neuve[59],
de l’Inde, et des colonies africaines britanniques[60].
Isolée suite à la campagne de France, l’Angleterre fut contrainte de faire
face à la menace nazie, à une époque ou les pays d’Europe de l’est étaient
contraints de se soumettre à l’Allemagne ou d’être envahis.
Toutefois, l’année 1941 fut un tournant pour les alliés. Ainsi, l’URSS,
envahie par surprise au mois de juin, fut contrainte de mettre un terme à
son alliance avec l’Axe[61] ;
les Etats-Unis, attaqués en décembre par l’aviation japonaise à Pearl
Harbor, décidèrent finalement de participer au conflit.
Par la suite, la république de Chine, en guerre contre le Japon depuis 1937,
décida de lutter aux côté des alliés ; bientôt suivie par de nombreux Etats
d’Amérique du sud (le Brésil et le Mexique déclarèrent la guerre à
l’Allemagne en 1942.).
Une fois l’Afrique du nord libérée par les forces anglo-américaines, en
novembre 1942, la majeure partie des forces de l’Empire colonial français
rejoignit la lutte contre l’Axe.
c)
Les forces alliées en septembre 1939 : comme nous l’avons vu plus
tôt, le principal atout de la France, depuis le Moyen âge jusqu’à la
Révolution française, avait longtemps résidé dans sa force démographique.
Les rois de France, à la tête du pays le plus peuplé d’Europe pendant près
de mille ans, avaient donc longtemps axé leur stratégie militaire sur le
nombre.
Cependant, non seulement le pays achevait une
transition démographique[62]
ayant débuté au début du XIX° siècle ; en outre, la France ne s’était pas
encore remise de la saignée humaine causée par le premier conflit mondial
(1.3 millions de tués ou disparus, soit 10% de la population active
masculine ; 4 millions de blessés, sans compter les combattants souffrant de
stress post-traumatique ; ainsi que 300 000 civils victimes de la
grippe espagnole[63].).
Ainsi, ces pertes colossales avaient entraîné une forte baisse du taux de
natalité, et en 1939 la France ne comptait que 41 millions d’habitants (soit
500 000 de moins qu’en 1914.).
La
durée du service militaire, ramenée à un an en 1928, fut toutefois augmentée
d’une année en 1936, en raison de la menace allemande.
De
ce fait, l’armée française pouvait compter sur 2.4 millions d’hommes[64],
plus 600 000 soldats des troupes coloniales (soit un total de cinq millions
en incluant les réservistes.).
Coté britannique, la conscription n’était pas traditionnelle, contrairement
à la France. Ainsi, le service militaire n’avait été instauré qu’au cours de
la première guerre mondiale (de 1916 à 1919.), puis réintroduit à la hâte en
avril 1939.
Ainsi, alors que le Royaume-Uni[65]
comptait 46 millions d’habitants en 1939, seuls 160 000 soldats du
corps expéditionnaire britannique[66]furent envoyés en France (pour un total
de 680 000 hommes en incluant les réservistes et les unités stationnées en
Angleterre ou dans les colonies.).
A
noter toutefois qu’à l’instar de 1914, les membres du corps expéditionnaire
britannique étaient des soldats de métier, expérimentés et bien équipés.
d)
Les forces de l’Axe en septembre 1939 : alors que la France était
resté le pays le plus peuplé d’Europe pendant un millier d’années,
l’Allemagne avait pris la première place au cours du XIX° siècle, le pays
réalisant une transition démographique plus tardive qu’en France.
L’Allemagne, comptant 67 millions d’habitants en 1914, avait réussi combler
la saignée démographique de 1914, car le pays comptait 69 millions
d’Allemands en 1939.
Toutefois, l’armée allemande ne comptait que 2 600 000 hommes (soit 10% de
plus que l’armée française.), pour un total de 5.6 millions de soldats (en
incluant les réservistes.).
Côté italien, le pays comptait 43 millions d’habitants (contre 36 en 1912.),
n’ayant pas achevé sa transition démographique. Ainsi, l’Italie était encore
une économie rurale, la production industrielle ne dépassant pas 20% de la
production française ou britannique.
Par ailleurs, l’économie italienne ne fit qu’empirer suite au déclenchement
de la guerre, car Mussolini décida d’allouer 40% du budget annuel aux
dépenses militaires. Dotée à l’origine d’une petite armée de 250 000 hommes,
Mussolini parvint à faire grimper les effectifs jusqu’à 1.3 millions de
soldats en septembre 1939[67].
A
noter qu’en raison de ces nombreuses carences, l’Italie ne déclara la guerre
à la France qu’en juin 1940, suite à la victorieuse percée allemande dans
les Ardennes.
e)
Equipement et stratégie française à l’aube du conflit : suite au
colossal effort de guerre de 1914-1918, l’armée française était considérée
en 1939 comme la première force mondiale.
Cependant, si l’Etat-major avait su équiper les militaires français de
matériel récent, de nombreuses armes et véhicules étaient hérités du premier
conflit mondial.
L’un des équipements les plus anciens de l’armée française était le fusil
Lebel. Adoptée en 1886, cette arme disposait d’une portée de quatre
kilomètres et était équipé d’un magasin
tubulaire[68]
pouvant contenir 8 cartouches. Les militaires étaient aussi équipés du
Berthier modèle 1902/1907, qui était une évolution du Lebel (le chargeur
n’était pas tubulaire, mais vertical, ce qui empêchait les balles de
rester bloquées.).
Fusil Lebel modèle 1886 modifié 1893, musée de la Légion étrangère, Aubagne.
Toutefois, si ces deux armes avaient fait leurs preuves, elles devenaient
désuètes à l’aube du second conflit mondial. Ainsi, le Lebel souffrait d’un
temps de chargement trop long et d’une cadence de tir moins élevée que les
fusils récents (par ailleurs le manque de protection sur le canon pouvait
provoquer des brûlures à la main suite à un tir rapide.).
De
nouvelles armes avaient pourtant fait leur apparition pendant
l’entre-deux-guerres, tels que le MAS 36[69],
destiné à remplacer les fusils Lebel et Berthier. Equipé d’un chargeur
vertical de cinq balles, le MAS 36 bénéficiait d’une bonne cadence et portée
de tir[70].
Le fusil MAS 36.
En
ce qui concerne les mitrailleuses, l’armée française était équipée des mêmes
armes qu’au cours de la première guerre mondiale.
Si
la Saint Etienne modèle 1907 T avait été progressivement abandonnée
au profit de la Hotchkiss modèle 1914 (60 000 unités en 1939.), cette
mitrailleuse était elle aussi devenue désuète à l’aube du second conflit
mondial. En effet, son poids était bien trop élevé (52 kilos avec son
trépied[71].),
et sa cadence de tir trop réduite[72]
(par ailleurs, les chargeurs étaient rigides ce qui ne facilitait pas
l’utilisation.).
Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914, musée
de l'Infanterie, Montpellier.
Les fusils-mitrailleurs, au contraire, avaient connu une réelle évolution
depuis 1919. Ainsi, le fusil-mitrailleur Chauchat modèle 1915,
produit à 280 000 exemplaires pendant la première guerre mondiale, avait été
remplacé par le MAC 24/29[73],
plus léger et disposant d’une meilleure cadence de tir.
Fusil-mitrailleur MAC 24/29.
L’artillerie, quant à elle, bénéficiait d’un bon parc de matériel hérité du
premier conflit mondial. Ainsi, l’on retrouvait une grande variété de canons
de tous calibres en 1939 : le canon de
75 modèle 1897[74],
le canon de 155 modèle 1904 TR.[75]
Rimailho[76];
ainsi que deux nouvelles armes destinées à équiper la ligne Maginot[77],
le canon antichar de 25 modèle 1934 et le canon antichar 47 modèle
1934.
Le canon antichar de 25 modèle 1937 (le
modèle 1937 était une version allégée du modèle 1934), musée de
l'Infanterie, Montpellier.
Les chars de combat, qui avaient fait leur apparition à compter de 1916,
avaient connu une importante évolution depuis la première guerre mondiale.
Ainsi, si l’armée française avait conservé un peu plus de 400 chars
Renault F-17, complètement dépassés en 1939, de nouveaux tanks[78]
avaient fait leur apparition : le Hotchkiss H-35 (produit à 1 000
exemplaires à compter de 1926, le Hotchkiss H35 avait été pensé pour jouer
un rôle d’accompagnement des troupes d’infanterie[79].
Cet engin souffrait d’un blindage insuffisant (35 mm.) et son canon de 37 mm
datait de la première guerre mondiale.) ; le Renault R-35 (produit à
800 exemplaires, ce char bénéficiait d’un blindage de 40 mm mais son canon
de 37 mm datait lui aussi de la première guerre mondiale.) ; le B1 (produit
à 500 exemplaires, il disposait d’un épais blindage[80]
et d’un canon de 75.) ; le Somua S-35[81] (produit
à 430 exemplaires, ce véhicule était considéré comme le meilleur char
français en 1939. Il était doté d’un solide blindage (55 mm.) et d’un canon
de 47.) ; le FCM 36[82]
(produit à 100 exemplaires à compter de 1938, son armement était désuet à
l’instar de nombreux char français.) ; et le Renault D-2 (produit à
100 exemplaires, il s’agissait d’un char plus léger et rapide, sa
maniabilité compensant son faible blindage.).
Tank Hotchkiss H-35 (en haut) et Renault
R-35 (en bas).
Enfin, outre les chars de combat, de nouveaux véhicules avaient fait leur
apparition, tels que les automitrailleuses Panhard AMD-178 (produites
à 500 exemplaires, elles étaient équipées de canons de 25 mm.).
Panhard AMD-178.
L’aviation française, tout comme les chars, était constituée de façon
hétéroclite. Ainsi, sur un total de 4 800 avions, l’on y retrouvait une
quantité importante de véhicules anciens, tels que le Dewoitine D.510
(à train fixe et cockpit ouvert, il entra en service en 1935.), le
Morane-Saulnier MS.225 (mis en service en 1933, il disposait d’une
vitesse de pointe de 300 kilomètres heures[83].)
ou le Potez 630 (ce chasseur datant de 1936 était moins rapide que
certains bombardiers allemands.).
Dewoitine D.510 (en haut) et Potez 630
(en bas).
Cependant, si l’on comptait certains appareils capable de rivaliser avec la
Luftwaffe, tels que les chasseurs Dewoitine D.520ouArsenal VG 33, ou le bombardier Lioré et Olivier LEO-451, ces
véhicules étaient en nombre insuffisant.
Arsenal VG 33.
Ainsi, le gros de la flotte aérienne française disposait de chasseurs
Bloch MB.150/157 (peu maniables et disposant d’une faible autonomie, ils
étaient particulièrement résistants.) ; et de bombardiers Amiot 143
et Bloch MB.210 (ces véhicules étaient lourds et lents.).
Bloch MB.150/157.
Enfin, l’uniforme des soldats français n’avait guère évolué depuis 1915.
Ainsi, si la teinte kaki avait remplacé le bleu horizon, la coupe de
vêtements, les bandes molletières[84]
et le casque restaient similaires aux modèles du premier conflit mondial.
Sergent d'Infanterie (à gauche) et soldat
du 79° bataillon alpin de forteresse (à droite), musée de l'Infanterie,
Montpellier.
D’un point de vue stratégique, le
généralissime[85]Maurice Gamelin[86]
avait décidé de prendre le contre-pied de la tactique française employée en
1914. Ainsi, si pendant le premier conflit mondial, le mot d’ordre avait été
l’attaque à outrance, Gamelin préféra au contraire jouer la carte de la
défense à outrance. En effet, les plans du généralissime prévoyaient que
l’armée allemande vienne se briser sur la ligne Maginot, la frontière
française étant considérée comme infranchissable.
Le généralissime Maurice Gamelin.
Parallèlement, la flotte britannique soumettant l’Allemagne à un blocus
économique depuis la mer du nord, l’objectif était d’attendre que
l’Allemagne, épuisée, demande un armistice[87].
Cependant, si Gamelin basait toute sa stratégie sur l’invulnérabilité de la
ligne Maginot, précisons que cette dernière n’était pas une muraille
continue. En effet, programmée à l’origine pour relier le Nord aux Alpes,
certains pans n’avaient pas été construits : la frontière franco-belge, par
exemple, était moins bien défendue[88].
Par ailleurs, en raison de cette stratégie, la France ne fut d’aucun secours
à une Pologne envahie par laWehrmacht ; en outre, cette stratégie
ultra-défensive ne préconisait pas le bombardement aérien des usines
allemandes de la Ruhr[89],
laissant à Hitler tout loisir d’équiper l’armée allemande de nouveaux chars,
canons, avions, véhicules, etc.
Si
les chars de combat français furent peu usités en raison de la stratégie de
la défense à outrance, il convient toutefois de noter que leur
fonctionnement était régi par des conceptions obsolètes héritées du premier
conflit mondial.
En
effet, les tanks étaient considérés non comme une arme à part entière, mais
comme un simple soutien d’infanterie[90]
(ce qui explique que de nombreux blindés disposaient d’un blindage léger.).
Ainsi, alors que les Panzersallemands étaient regroupés en six
divisions de chars, formant un ensemble cohérent et autonome, les blindés
français étaient dispersés dans de petites unités le long de la ligne
Maginot.
Toutefois, l’emploi stratégique des chars de combat n’était pas le seul
problème. En effet, tous les Panzers étaient équipés d’une radio, alors que
les chars français communiquaient via des fanions (ce qui ne facilitait pas
la transmission des ordres.).
Au
final, si les chars Somua S-35 et B1 français étaient techniquement
supérieurs aux Panzers allemand, ils souffraient de ces carences
stratégiques.
Tank Somua S-35.
f)
Equipement et stratégie allemande à l’aube du conflit : lors de son
arrivée au pouvoir en janvier 1933, Hitler était à la tête d’un pays ne
disposant pas d’une armée capable de rivaliser avec ses voisins européens.
Ainsi, le traité de Versailles prévoyait une réduction des effectifs à
100 000 hommes, la suppression du service militaire, et l’interdiction
d’utiliser les gaz de combats, l’artillerie, les tanks et l’aviation
militaire.
Ainsi, dans un premier temps, Hitler ordonna la construction de la
ligne Siegfried[91]
le long de la frontière franco-allemande. Planifiée en 1936, la ligne fut
érigée entre 1938 et 1940, à une époque où les tensions se faisaient plus
vives.
Toutefois, ne souhaitant pas baser sa stratégie militaire sur une simple
ligne de défense, le troisième Reich fit tout son possible pour rattraper
son retard technologique en l’espace d’une décennie.
L’arme de base des soldats allemands était le fusil Mauser Karabiner 98k,
une évolution plus légère et plus maniable du Mauser Gewehr 98 (qui
équipait l’armée allemande pendant la première guerre mondiale.).
Fusil Mauser Karabiner 98k (en bas) et fusil soviétique Mosin Nagant
1891/30 (en haut), musée des Invalides, Paris.
Si
au début du conflit, le Mauser Karabiner 98k était l’arme principale du
soldat allemand, plusieurs fusils firent leur apparition au cours des années
suivantes : le Walther Gewehr 43, fusil semi-automatique inspiré du
SVT-38 russe[92]
(cette arme fut principalement utilisée sur le front est.) ; et le
Sturmgewehr 44, un des premiers
fusils d’assaut[93]
de l’Histoire.
Sturmgewehr 44.
En
ce qui concerne les fusils automatiques, l’on retrouvait la
Maschinengewehr 34, mitrailleuse disposant d’une cadence de tir de 800
coups par minute, pour un poids d’environ 10 kilos (sa version améliorée, la
Maschinengewehr 42, ou MG 42, sortit des usines en cours
d’année 1942.) ; et le pistolet mitrailleur Maschinenpistole 40 (400
coups par minute.).
Maschinenpistole 40, musée des Invalides, Paris.
Par ailleurs, alors qu’au début du conflit le Panzerbüchse 38/39
était la seule arme antichar, apparurent entre 1942 et 1943 le
Panzerfaust[94]
et le Panzerschreck[95].
Si le Panzerfaust était un lance grenade antichar à usage unique (disposant
d’une portée de 30 mètres.), le Panzerschreck était un lance roquettes
pouvant atteindre sa cible à 200 mètres.
Bazooka américain (en haut) et
Panzerschrek allemand (en bas), musée des Invalides, Paris.
Par ailleurs, l’armée allemande avait conservé ses canons de 77 mm, hérités
de la première guerre mondiale.), ainsi qu’une centaine de mortiers de
calibre 81.
A
noter toutefois que l’artillerie ne semblait pas être la principale
préoccupation de l’Etat-major allemand, qui avait préféré se concentrer sur
la production de chars de combat et d’aviation militaire (rappelons que lors
du premier conflit mondial, les généraux allemands avaient sous estimé
l’efficacité des tanks[96],
ce qui leur avait peut être coûté la victoire.).
Ainsi, l’armée allemande s’était progressivement équipée de
Panzerkampfwagen (abrégé en Panzer[97].) :
sur environ 3 000 chars répartis en six divisions, l’on retrouvait 1 500
Panzer I (il s’agissait du premier modèle, faiblement blindé (13 mm.) et
équipé non d’un canon mais d’une mitrailleuse MG 34.) ; 1 200 Panzers II
et III (équipés de canons de 20 et 50.) ; et 200 Panzer IV (ce
dernier disposait d’un épais blindage (80 mm.) et d’un canon de 75.).
Panzer I.
A
noter que d’autre chars sortirent des usines au cours de la guerre, tels que
le Panzer V Panther (une évolution du Panzer IV bénéficiant d’un
moteur plus puissant.) ; le Panzer VI Tigre (disposant d’un épais
blindage et d’un canon de 88.) ; et le Panzer VI Tigre II (évolution
du Tigre.).
Alors que Heer[98]
disposait d’une quantité de chars inférieure à la France, mais bénéficiait
d’une stratégie plus moderne, la Luftwaffe reproduisait un schéma identique.
Ainsi, les Allemands possédaient moins d’avions, mais ces derniers étaient
mieux employés[99].
Ainsi, l’on comptait près de 700 chasseurs Messerschmitt BF-109,
disposant d’une vitesse de pointe de 600 kilomètres heures ; 400 chasseurs
bombardiers[100]Messerschmitt ME-110 (équipé de deux canons de 20, le ME-110 fut
principalement employé dans des missions de nuit.) ; plus de 300
Sturzkampfflugzeug[101]
(principalement des Junkers JU-87 et JU-88, destinés à opérer
des bombardements en piqué.), ainsi qu’un millier de bombardiers lourds
Heinkel HE-111.
Heinkel HE-111.
D’un point de vue stratégique, l’Etat-major allemand, tout comme en 1914,
redoutait un encerclement dû à un conflit livré sur les deux fronts.
Cependant, le pacte germano-soviétique, signé en août 1939, garantissait une
certaine protection à la frontière est du pays.
De
ce fait, suite à l’invasion de la Pologne, l’Etat-major eut les mains libres
pour envoyer une grande partie des forces de la Wehrmacht à l’assaut de la
ligne Maginot.
A
noter toutefois qu’Hitler fut surpris d’apprendre que la France et
l’Angleterre avaient déclaré la guerre à l’Allemagne, suite à l’invasion de
la Pologne. En effet, l’objectif de longue date du Führer était l’URSS, d’où
il souhaitait extirper le « judéo-bolchevisme[102]
» (Hitler espérait recevoir l’aide de l’Angleterre, les britanniques s’étant
toujours méfiés du régime soviétique.).
Souhaitant gagner la guerre au plus tôt, Hitler voulait attaquer la France
dès novembre 1939, à l’issue de l’invasion de la Pologne. Cependant,
l’Etat-major allemand, qui craignait une guerre longue, parvint à convaincre
le Führer de reporter le début de l’offensive à mai 1940 (cela permit à la
Wehrmacht d’être mieux équipée le moment venu.).
Dans un premier temps, l’Oberkommando der Wehrmacht[103]
élabora une stratégie similaire à celle du plan
Schlieffen[104],
utilisée par les généraux allemands en 1914. Cette stratégie prévoyait non
pas une attaque en direction de l’Alsace-Lorraine, territoires que la France
avait récupérés en 1919, mais une offensive à travers la Belgique, puis une
bifurcation en direction de Paris[105].
Cependant, Hitler
préféra suivre la stratégie du général Erich von Manstein[106],
le plan Fall Gelb[107]:
l’objectif était de percer la ligne de front ennemie sur son point le plus
fragile (le massif des Ardennes.), puis de profiter de l’effet de surprise
pour attaquer en direction de la Manche.
[1]
La charge de chancelier était équivalente à celle d’un premier
ministre.
[2]
Hitler naquit en Autriche le 20 avril 1889. Refusant de suivre la
carrière de son père, fonctionnaire des douanes, le jeune homme
tenta par deux fois de rentrer à l’Académie des Beaux-Arts de
Vienne, mais en vain. En 1913, soucieux d’éviter d’effectuer son
service militaire, Hitler décida d’émigrer en Allemagne,
s’installant à Munich. Toutefois, lors du déclenchement de la
première guerre mondiale, en août 1914, il décida de s’engager comme
volontaire au sein de l’armée allemande. Victime d’une attaque au
gaz moutarde menée près d’Ypres par les Britanniques, Hitler, blessé
et évacué en Poméranie, fut décoré de la Croix de fer première
classe. Fustigeant la demande d’armistice réclamée par la
république de Weimar en novembre 1918, Hitler décida donc de se
lancer en politique. En 1920, il donna naissance au parti
national socialiste (ou NSDAP, Nationalsozialistische
deutsche Arbeiterpartei en allemand.). Incarcéré suite à l’échec
du putsch de Munich, en novembre 1923, il fut condamné à cinq
années de prison, mais fut libéré dès 1924 (voir à ce sujet le a),
8, section I, chapitre cinquième, la troisième république.).
Travaillant à la reconstruction du parti nazi, Hitler parvint à
faire du NSDAP une des principales formations politiques allemandes
à la fin des années 1920. En janvier 1933, détenant la majorité des
sièges au sein du Reichstag, Hitler fut nommé chancelier du Reich
par le président de la république, Paul von Hindenburg (pour
en savoir plus à ce sujet, voir le d), 10, section II, chapitre
cinquième, la troisième république.).
[3]
Le traité de Versailles, signé en juin 1919, prévoyait une série de
clause destinées à limiter la puissance militaire allemande. Ainsi,
l’armée était limitée à 100 000 hommes ; la conscription était
abolie ; il était interdit au gouvernement allemand de s’équiper
d’une marine, d’une armée de l’air, d’artillerie et de chars de
combat ; enfin, la rive gauche du Rhin, occupée par les alliés,
devenait une zone démilitarisée.
[4]
A noter qu’en allemand, panzer se traduit par « blindé. »
[7]
Le gouvernement britannique, principal partenaire économique de
l’Allemagne, avait longtemps refusé de fustiger l’expansionnisme
allemand. Ainsi, lors de la remilitarisation de la Rhénanie, le
premier ministre Stephen Baldwin rétorqua au gouvernement
français que les Allemands « remettaient les pieds chez eux » ; lors
de l’anschluss, son successeur, Arthur Neuville
Chamberlain, considéra que l’annexion de l’Autriche par
l’Allemagne était similaire au rattachement de l’Ecosse à
l’Angleterre.
[8]
Sous la troisième république, la charge de président du conseil
était similaire à celle d’un premier ministre. A ne pas confondre
évidemment avec la fonction de président de la république.
[9]
Les Sudètes étaient à l’origine une chaîne montagneuse au nord-est
de l’actuelle république tchèque, peuplée majoritairement
d’Allemands. Mais par extension, furent surnommés Sudètes tous les
habitants germanophone de Tchécoslovaquie. Hitler, soucieux de
poursuivre sa politique pangermaniste, réclamait donc l’annexion des
Sudètes au Reich allemand.
[10]
Le troisième Reich n’eut jamais rien d’officiel car la république
de Weimar (dont la constitution fut officiellement proclamée en
août 1919) ne fut jamais abrogée. A noter que l’Empire allemand, ou
deuxième Reich, avait été proclamé à Versailles le 18 janvier
1871. Il faisait implicitement référence au premier Reich,
c'est-à-dire le Saint Empire romain germanique, qui exista pendant
plus de mille ans, de 800 à 1806.
[11]
Benito Mussolini, né en juillet 1883, s’engagea au sein du parti
socialiste italien à compter de 1900. Après avoir connu une
jeunesse tumultueuse, il décida de faire carrière dans le
journalisme. Opposé à l’entrée en guerre de l’Italie en 1914 (ce qui
lui valut d’être exclu du parti socialiste.), il participa néanmoins
au conflit à compter de 1915. Blessé et réformé en 1917, Mussolini
forma après-guerre les Faisceaux de combat, une organisation
hétéroclite regroupant syndicalistes et nationalistes. Se présentant
aux élections législatives de mai 1921, Mussolini, fort de 35
sièges, fut élu député. Transformant les Faisceaux de combat en
parti national fasciste (novembre 1921.), Mussolini organisa un coup
d’Etat contre Rome en octobre 1922. Il fut alors nommé président du
conseil par le roi Victor Emmanuel III. Pendant plus d’une
décennie, Mussolini fut farouchement opposé à Hitler, qu’il
considérait comme un « barbare germanique. » Toutefois, vivement par
les démocraties occidentales lors de l’invasion de l’Ethiopie,
Mussolini se rapprocha peu à peu de l’Allemagne nazie, jusqu’à
devenir un de ses principaux partenaires.
[12]
Lebrun était un ingénieur né en août 1871. Elu député de l’Alliance
Démocratique (parti de centre-droit) à compter de 1900, il participa
à la première guerre mondiale en tant qu’officier d’artillerie.
Lebrun, nommé ministre à plusieurs reprises entre 1911 et 1919, fut
élu sénateur en 1920, puis président de la république en mai 1932.
Pour en savoir plus sur son élection à la tête de l’Etat, voir le 5,
section II, chapitre cinquième, la troisième république.
[13]
Parti républicain, radical et radical-socialiste.
[14]
Né en juillet 1872, Herriot obtint son agrégation de lettres en
1894. Rejoignant le PRRRS, il fut élu sénateur de 1912 à 1919, puis
député à partir de 1919. Par la suite, il fut plusieurs fois
ministre, et trois fois président du conseil.
[15]
Bouisson, né en juin 1874, fut élu maire d’Aubagne en 1906. Elu
député SFIO en 1909, il se rapprocha toutefois peu à peu des
radicaux. Président de la Chambre des députés de 1927 à 1936, il fut
nommé président du conseil en 1935.
[16]
Godard était un avocat né en novembre 1871. Elu député en 1906, puis
sénateur en 1926, il se consacra sa carrière politique aux questions
sociales : santé, hygiène, etc.
[17]
La SFIO, Section Française de l’Internationale Ouvrière, était un
parti fondé le 23 avril 1905. La SFIO fut dissoute en 1969 pour
donner naissance au Parti socialiste.
[18]
Lors du Congrès de Tours, organisé en décembre 1920, la SFIO s’était
séparée de sa frange gauche (qui souhaitait adhérer au Komintern),
ce qui avait entrainé la fondation de la SFIC (Section
Française de l’Internationale Communiste), renommée Parti
Communisteen 1921
(rappelons que le Komintern était le nom russe de la Troisième
internationale, ou Internationale communiste, fondée à
Moscou en mars 1919).
[19]
Bedouch, né en janvier 1869, fut élu maire de Toulouse et député
SFIO en 1906. Entre 1936 et 1937, il fut ministre à deux reprises
sous le Front populaire.
[20]
Cachin, né en septembre 1869, commença sa carrière en tant que
professeur de philosophie. Adhérant à la SFIO au début du siècle, il
fut un partisan de la scission lors du Congrès de Tour en 1920,
participant à la fondation de la SFIC. En 1923, il fut un temps
emprisonné pour avoir protesté contre l’invasion de la Ruhr. Par la
suite, il se présenta aux élections présidentielles de mai 1931 et
mai 1932.
[21]
Piétri, né en août 1882, fut élu député en 1924. Il fut nommé
plusieurs fois ministre entre 1929 et 1936.
[22]
Chautemps était un avocat né en février 1885. Il fut élu député du
PRRRS à compter de 1919. Nommé trois fois président du conseil au
cours des années 1930, il fut aussi plusieurs fois ministre.
[23]
Reynaud, diplômé de HEC (école des Haute Etudes Commerciales.), se
tourna rapidement vers la politique. Il fut élu député de l’AD à
compter de 1919 (il perdit toutefois son siège entre 1924 et 1928.).
Reynaud fut plusieurs fois ministre au cours des années 1930.
[24]
Sarraut était un avocat né en juillet 1872. Gouverneur général de
l’Indochine pendant la première guerre mondiale, il fut nommé
plusieurs fois ministre, puis président du conseil en fin d’année
1933.
[25]
La Chambre des communes est l’équivalent de notre actuelle assemblée
nationale.
[26]
De son vrai nom Ahmet Muhtar Bej Zogolli, né en octobre 1895.
Ce dernier, membre du parti progressif (extrême-droite.),
s’était emparé du pouvoir en décembre 1924, suite à un coup d’Etat.
Mettant en place une république autoritaire, il interdit les partis
politiques, instaura la censure, réforma l’administration et tenta
de moderniser le pays. En 1928, après avoir réformé la constitution,
il se proclama roi d’Albanie. A compter de 1934, le pays tomba sous
domination économique de l’Italie.
[27]
Pour en savoir plus sur ce traité, voir le a), 9, section II,
chapitre cinquième, la troisième république.
[28]
De son vrai nom Joseph Vissarionovitch Djougachvili (Иосиф
Виссарионович Джугашвили en russe.). Né en décembre 1878
en Géorgie, il adhéra au parti ouvrier social-démocrate de
Russie dès 1898. Se tournant vers le banditisme, Staline fut
plusieurs fois déporté en Sibérie par les autorités tsaristes. Se
rapprochant des bolcheviks, il participa à la révolution de novembre
1917, puis à la guerre civile russe. A la mort de Lénine, en janvier
1924, Staline, bénéficiant d’une bonne assise au sein du parti
communiste, parvint à éliminer un à un ses adversaires politiques.
il devint le dirigeant incontesté de l’URSS à compter de 1929.
[29]
C'est-à-dire annexion de l’Autriche, comme nous l’avons vu en b),
14, section II, chapitre cinquième, la troisième république.
[30]
La Gestapo (acronyme de Geheime Staatspolizei.)
était une police politique fondée en 1933. Exerçant uniquement en
Prusse à l’origine, son pouvoir s’étendit ensuite à l’ensemble du
Reich et aux territoires occupés.
[31]
Le NKVD (Народный
комиссариат внутренних дел en russe, ou
Commissariat du peuple aux affaires intérieures.) était une
police secrète soviétique, fondée en 1934. Cette organisation
remplaçait la Guépéou (Государственное Политическое
Управление en russe, ou Direction Politique d’État.), qui
avait elle-même remplacé la Tchéka (Всероссийская
чрезвычайная комиссия по борьбе с контрреволюцией и саботажемen russe, ou commission extraordinaire panrusse pour
la répression de la contre-révolution et du sabotage.) en 1922.
[32]
Le Komintern (Коммунистический интернационал ou
Kommounistitcheskiï internatsional en russe),
appelé aussi Troisième internationale (ou Internationale
communiste) avait été fondé à Moscou en mars 1919. L’objectif
était de remplacer la Deuxième internationale, fondée à Paris
en 1889, organisation considérée comme souillée en raison de sa
participation à la première guerre mondiale (à noter que la
Première internationale, fondée à Londres en 1864, avait été
dissoute en 1873). Les partis communistes souhaitant adhérer au
Komintern devaient s’engager à respecter un programme contenant 21
points : propagande continue (au sein des syndicats, campagnes,
usines, etc.) ; refus de participer à un gouvernement bourgeois ;
mise en place d’organismes clandestins afin de lutter contre le
fonctionnement de l’Etat ; dénonciation du patriotisme et du
colonialisme ; lutte contre la Deuxième internationale ; soutien à
la Russie soviétique ; diffusion de tout document officiel issu de
la Troisième internationale par les organes de presse des partis
communistes ; etc.
[33]
C’est ainsi que le journal d’extrême-gauche l’Humanité, qui
avait approuvé le pacte germano-soviétique, fut interdit à la vente.
[35]
Pilsudski naquit en décembre 1867, au sein d’une famille polonaise
de Lituanie. Militant dans des associations révolutionnaires pendant
son adolescence, il fut condamné à cinq ans de travaux forcés en
1887. De retour d’exil, Pilsudski reprit ses études de droit, tout
en militant en faveur de l’indépendance de la Pologne. Adhérant au
parti socialiste polonais (ou PPS.), il créa le
PPS-Fraction révolutionnaire, ne supportant pas l’immobilisme
des socialistes. Pendant la première guerre mondiale, Pilsudski
s’engagea au sein de l’armée austro-hongroise, soucieux de chasser
les Russes de Pologne ; toutefois, il fut arrêté par les autorités
autrichiennes en juillet 1917, ayant refusé de prêter allégeance à
l’Empereur. Libéré en novembre 1918, Pilsudski fut accueilli
triomphalement lors de son arrivée à Varsovie. En raison de son
prestige, il fut nommé président de la seconde république de Pologne
en fin d’année.
[36]
La bataille de Varsovie, livrée en août 1920, permit à
l’armée polonaise de repousser les Russes hors de Pologne. Peu après
cette victoire, des pourparlers furent mis en place avec les
bolcheviks, entraînant la signature de la paix de Riga en
mars 1921. Pour en savoir plus sur la guerre russo-polonaise, voir
le g), 2, section I, chapitre cinquième, la troisième république.
[37]
Himmler, né en octobre 1900, n’avait pu participer à la première
guerre mondiale en raison de son jeune âge. Adhérant au NSDAP
(parti nazi fondé par Adolf Hitler), il participa au putsch raté
d’Hitler à Munich en 1923 (toutefois, en raison de sa faible
implication dans le parti, il ne fut pas arrêté). En 1925, Hitler
décida de créer la SS (Schutzstaffel en allemand, ce
qui signifie « escadron de protection. »), une sous-section de la
SA (Sturmabteilung en allemand, ou « bataillon
d’assaut. »), destinée à faire office de garde rapprochée. Au fil
des années, les deux hommes se rapprochèrent, et Himmler fut nommé
chef de la SS en 1929 (c’est à compter de cette date que la SS, bien
que section subalterne de la SA, devint de plus en plus puissante).
En 1936, toutes les polices allemandes furent réunies sous la
direction d’Himmler, faisant de ce dernier l’un des principaux
dignitaires du troisième Reich.
[38]
La SS (en allemand Schutzstaffel, ce qui signifie « escadron
de protection ») était à l’origine la garde rapprochée d’Hitler.
Toutefois, ce corps prit de l’importance au fil des années, devenant
une organisation policière (création du RSHA,
Reichssicherheitshauptamt en allemand, réunissant toutes les
polices allemandes, en septembre 1939), idéologique (création du
Lebensborn en 1935, association destinée à assurer le
développement de la « race aryenne »), scientifique (création de l’Ahnenerbe
en 1935, organisation consacrée à la recherche archéologique et
anthropologique), et militaire (création de la Waffen-SS en
1939).
[39]
La Sipo (Sicherheitspolizei
en allemand, ou « police de sûreté. ») regroupait la Gestapo
(Geheime Staatspolizei
en allemand, ou « police secrète d’Etat. »), police politique du
troisième Reich, et la Kripo (Kriminalpolizei.),
politique criminelle. La Sipo et l’Orpo (Ordnungspolizei,
ou « police régulière) étaient placées sous l’autorité d’Himmler.
[40]
Si Gleiwitz se trouve aujourd’hui en Pologne, il s’agissait d’une
ville allemande en 1939.
[41]
Le SD (Sicherheitsdienst en allemand, ou « service de la
sécurité. ») était le service de renseignements de la SS.
[42]
Courant 1935, le terme « Wehrmacht » (« force de défense » en
français.) avait remplacé celui de « Reichswehr », qui était utilisé
depuis la création de la république de Weimar. A noter que la
Wehrmacht était composée de trois éléments : la Heer (armée de
terre.), la Luftwaffe (armée de l’air.) et la Kriegsmarine (marine
militaire.).
[43]
A l’exeption de l’Italie, qui bien qu’alliée à l’Allemagne et à
l’Autriche au début du conflit, préféra rejoindre les alliés à
compter de 1915.
[44]
Le Mandchoukouo, conquis en 1932, correspond à la pointe nord-est de
la Chine actuelle.
[45]
Appelé aussi Achsenmächte en allemand, Potenze dell'Asse
en italien (ce qui signifie « puissances de l’Axe. »), et
Suujikukoku en japonais (« pays de l’Axe. »).
[46]
A noter que le traité n’impliquait pas la mise en place d’opérations
militaires communes. Ainsi, l’Allemagne n’intervint jamais en Asie ;
le Japon n’intervint jamais en Europe.
[47]
Rappelons que la Hongrie avait reçu la moitié sud et est de la
Slovaquie en 1939, grâce au soutien de l’Allemagne nazie, suite au
démantèlement de la Tchécoslovaquie. Pour en savoir plus, voir le
b), 14, section II, chapitre cinquième, la troisième république.
[48]
La Bulgarie, alliée de l’Allemagne et de l’Autriche pendant la
première guerre mondiale, souhaitait récupérer plusieurs
territoires : la Thrace, rétrocédée à la Grèce suite au conflit
(voir le c), 3, section VII, chapitre quatrième, la troisième
république) ; mais aussi la Dobroudja, cédée à la Roumanie en
août 1913, à l’issue de la seconde guerre balkanique (pour en savoir
plus, voir le b), 4, III, chapitre troisième, la troisième
république.).
[49]
A l’issue de l’échec franco-britannique de septembre 1940, la
Roumanie perdit la Dobroudja, rétrocédée à la Bulgarie ; la
Bessarabie, rétrocédée à l’URSS ; et la Transylvanie, rétrocédée à
la Hongrie.
[50]
Le prince Paul était l’oncle de Pierre II, fils d’Alexandre
I° de Yougoslavie (ce dernier avait été assassiné à Marseille en
octobre 1934, comme nous l’avons vu en b), 9, section II, chapitre
cinquième, la troisième république.).
[51]
Nous reviendrons plus tard sur cette guerre d’Hiver.
[52]
Léningrad, capitale de l’URSS jusqu’au début des années 1920, était
en 1939 la seconde ville du pays. A noter qu’à l’origine cette cité
s’appelait Saint Petersbourg, avant d’être renommée Petrograd en
1914, puis Léningrad en 1924.
[53]
Pour en savoir plus sur les conditions d’entrée en guerre de la
Thaïlande, voir le 10, section IV, chapitre sixième, la troisième
république.
[54]
Ce gouvernement avait été mis en place à Nankin en mars 1940 (Nankin
était alors la capitale chinoise). Collaborant activement avec le
Japon, ce régime fut reconnu par l’Allemagne en juillet 1941 comme
seul gouvernement chinois légitime.
[55]
Il s’agit d’un archipel situé au sud-est de l’Inde.
[56]
A noter que contrairement à la Norvège, le Danemark conserva une
certaine autonomie, mais en contrepartie fut contraint d’adopter une
politique pangermaniste.
[57]
Nous y reviendrons en 2, section III, chapitre sixième, la
troisième république.
[58]
Le Commonwealth of Nations (ce qui signifie « richesse des
nations. ») est une organisation regroupant les Etats (autrefois)
sous domination britannique. A noter que le terme de Commonwealth
remplaça celui « d’Empire colonial britannique » à compter de 1931.
[59]
Le dominion de Terre-Neuve resta indépendant du Canada jusqu’en
1949.
[60]
A noter que l’Irlande du sud resta neutre pendant toute la durée du
conflit.
[61]
A noter que le gouvernement britannique resta toujours très méfiant
vis-à-vis de l’URSS, du moins bien plus que les Etats-Unis.
[62]
L’on parle de transition démographique lorsque les taux de natalité
et de mortalité, élevés, diminuent jusqu’à devenir faibles.
[63]
Cette épidémie de grippe fut surnommée ainsi car semble avoir été le
premier pays à avoir été touché par l’épidémie (n’étant pas en
guerre, le pays a plus volontiers communiqué que ses voisins.). En
réalité, le virus était vraisemblablement originaire de Chine.
[64]
C'est-à-dire 2.2 millions de soldats sur la frontière
franco-allemande et 200 000 dans les Alpes.
[65]
Le Royaume-Uni regroupe l’Angleterre, le pays de Galles, l’Ecosse
(qui forment la Grande-Bretagne.) et l’Irlande du nord.
[67]
Les effectifs restèrent toutefois très fluctuants, surtout en
période hivernale ou l’armée italienne ne comptait que 500 000
hommes.
[68]
Le magasin tubulaire était en forme de tube (situé sous le canon.),
d’où son nom. Les balles étaient donc positionnée les unes derrière
les autres.
[69]
MAS étant l’abréviation de « Manufactures d’Armes de Saint
Etienne. »
[70]
L’excellente portée de tir du Lebel (supérieure à celle du MAS 36.)
et les énormes stocks d’armes constitués pendant la Grande guerre
incitèrent l’Etat-major français à ne pas procéder à un remplacement
général des anciens fusils au profit du MAS 36.
[71]
Contre 11 kilos pour la mitrailleuse allemande MG 42.
[72]
500 coups à la minute pour la Hotchkiss 1914 contre 1 500 pour la MG
42.
[73]
MAC étant l’abréviation de « Manufacture d’Armes de Châtellerault. »
[74]
Héritage de la première guerre mondiale, le canon de 75 avait été
produit à 60 000 exemplaires.
[76]
Du nom du concepteur du canon de 155, le lieutenant-colonel Emile
Rimailho.
[77]
La ligne Maginot commença à être érigée au début des années 1930
grâce à l’action d’André Maginot, alors ministre de la
Guerre, qui souhaitait protéger la France contre les menaces
frontalières. La ligne Maginot fut toutefois construite en deux
temps : de prime abord, des fortifications furent érigées sur la
frontière franco-italienne, le gouvernement français étant plus
inquiété par le fascisme italien que la république de Weimar ; puis,
à compter de 1933 et de la montée du nazisme en Allemagne, une
nouvelle série d’ouvrages fut construite dans le nord-est de la
France.
[81]
Somua étant l’abréviation de « Société d'Outillage Mécanique et
d'Usinage d'Artillerie de Saint-Ouen. »
[82]
FCM étant l’abréviation de « Société des Forges et Chantiers de la
Méditerranée. »
[83]
Contre plus de 600 pour les meilleurs appareils de la Luftwaffe.
[84]
Les bandes molletières étaient enroulées autour du mollet, d’où leur
nom. Elles avaient remplacé les bottes en fin d’année 1914,
jusqu’alors utilisée par l’armée française.
[85]
Le généralissime était le chef suprême des armées (il s’agissait
d’un grade militaire.).
[86]
Gamelin, né en septembre 1872, fut envoyé en Afrique du nord suite à
sa sortie de Saint Cyr. Travaillant à l’Etat-major du général Joffre
pendant la première guerre mondiale, Gamelin fut nommé colonel en
avril 1916, puis général en décembre de la même année. Soutenu par
Daladier, Gamelin fut nommé chef d’Etat-major en 1931.
[87]
Rappelons qu’une des principales causes de la défaite allemande de
1918 provient du blocus économique auquel était soumis le pays
depuis le début de la guerre.
[88]
La Belgique avait refusé que la ligne Maginot soit érigé sur la
frontière.
[89]
La Ruhr était la plus riche région minière d’allemande.
[90]
Alors qu’au cours du conflit, les chars français furent envoyés
combattre sans soutien terrestre ou aérien.
[91]
Baptisée Westwall (« mur de l’ouest ») en allemand.
[92]
De nombreux SVT-38 furent capturés par l’armée allemande lors de
l’offensive de 1941.
[93]
Le fusil d’assaut combine les performances d’un fusil mitrailleur
(pour la cadence de tir, bénéficiant en outre d’un poids bien
inférieur) et d’un fusil (précision et portée).
[99]
En plus d’être supérieurs d’un point de vue technologique, dans la
plupart des cas.
[100]
Le chasseur bombardier pouvait attaquer une cible aérienne mais
aussi une cible terrestre.
[101]
Abrégé en Stuka, ce terme peut être traduit par « avion
(flugzeug) de combat (kampf) en piqué (sturz). »
[102]
Le terme de « judéo-bolchévisme » était fréquemment employé par les
nazis, car les bolcheviks ayant participé à la révolution de
novembre 1917 étaient en grande partie de confession juive.
[103]
L’Oberkommando der Wehrmacht avait remplacé l’OHL (Oberste
Heeresleitung.), ancien Etat-major suprême, en 1938. L’OKW
avait autorité (théorique) sur les Etats-majors de la Heer (Oberkommando
der Heeres, ou OKH), de la Luftwaffe (Oberkommando der
Luftwaffe, ou OKL) et de la Kriegsmarine (Oberkommando
der Marine ou OKM).
[104]
Du nom de son concepteur, le maréchal Alfred von Schlieffen.
[105]
A noter qu’en 1914 les généraux allemands n’avaient pas hésité à
envahir la Belgique, bien que craignant que l’Angleterre (qui
n’était pas intervenue jusqu’alors) ne s’engage dans le conflit aux
côtés de la France. En 1939, l’Angleterre avait déjà déclaré la
guerre à l’Allemagne.
[106]
Manstein, né en novembre 1887, avait participa à de nombreux combats
lors de la première guerre mondiale sur le front est (front est,
front d’Orient, front ouest, etc.). Nommé capitaine en 1915, il
participa à la création de la Reichsweir au cours des années 1920
(rappelons qu’il s’agissait de l’armée de la république de Weimar.).
Nommé colonel en 1933, il intégra l’Etat-major de la Heer à l’été
1935.