1° La conjuration des Malcontents,
évènement déclencheur de la cinquième guerre de religion (début 1574) –
Suite au massacre de la Saint Barthelemy, les catholiques modérés furent
évincés par le roi, ce dernier étant favorables aux intransigeants.
Ainsi, François de Montmorency, fils d’Anne de Montmorency, se retira
sur ses terres
; François, duc d’Alençon, frère de Charles IX, est tenu à l’écart ; le roi
de Navarre et le prince de Condé, ayant abjuré sous la contrainte, étaient
assignés en résidence à la Cour.
Portrait de François, duc d'Alençon.
Ces derniers furent surnommés les Malcontents.
Charles IX et Catherine de Médicis ayant eut vent de ces remontrances, ils
décidèrent de se rapprocher des Malcontents.
Charles IX, atelier de Jean CLOUET, XVI° siècle, musée Carnavalet, Paris.
Ainsi, le gouvernement de Picardie fut restitué au jeune Condé, Montmorency
fut rappelé à la Cour, et François d’Alençon fut nommé chef de conseil et
commandant des forces publiques.
Toutefois, en février 1574, Henri de Guise blessa un homme du duc d’Alençon,
qu’il soupçonnait d’avoir été mandaté par Montmorency pour l’assassiner.
Le
fils du connétable décida alors de quitter la Cour une fois de plus,
laissant le pouvoir entre les mains des Guise.
a)
La première conjuration (fin février 1574) : François d’Alençon,
s’appuyant sur son favori Joseph Boniface de La Mole, décida de
mettre un plan en place, visant à faire évader Henri de Navarre et à écarter
les Guise du pouvoir.
L’évasion du roi de Navarre et du prince de Condé fut fixée au 10 mars, mais
les troupes chargées de couvrir la fuite arrivèrent à Saint Germain dès la
fin février (la Cour se trouvait là à cette époque de l’année.).
Apprenant la présence de ces soldats, la famille royale, craignant un coup
de force, décida de rentrer précipitamment à Paris.
Charles IX, gravement malade, fut alors transporté à la forteresse de
Vincennes. Il y reçut le duc d’Alençon et La Mole, et les pardonnèrent.
Montmorency fut rappelé à la Cour.
La
surveillance sur François et le roi de Navarre fut toutefois redoublée.
b)
La seconde conjuration (avril 1574) : François d’Alençon, en avril
1574, décida de préparer un second complot, recevant le soutien de
Marguerite de Valois et de plusieurs dames de la Cour (la sœur de Charles IX
était vraisemblablement l’amante de La Mole.). Gabriel de Montgomery,
l’assassin involontaire d’Henri II
(il avait rejoint des huguenots quelques années auparavant.), décida lui
aussi de participer au complot.
Toutefois, la conjuration fut rapidement éventée. La réaction de la
reine-mère et de Charles IX fut plus violente qu’en février, ordonnant
l’arrestation de plusieurs dizaines de suspects, dont La Mole.
Ainsi, François d’Alençon et le roi de Navarre furent interrogés ; La Pole
et Montgomery furent exécutés ; Montmorency et Cossé (qui avaient participé
au complot.) furent embastillés, Henri, seigneur de Damville
(frère de François de Montmorency.), gouverneur du Languedoc, fut disgracié.
Cette violente répression entraîna le rapprochement des malcontents et des
huguenots.
Charles IX, quant à lui, mourut d’une pleurésie le 30 mai 1574, moins d’un
mois après les évènements.
Charles IX mourant dans les bras de
sa nourrice (l'historiographie du XIX° siècle fit de ce souverain un
tyran cruel, hanté jusqu'à son trépas par les victimes de la Saint
Barthelemy.), par Paul Lehugeur, XIX° siècle.
Agé de 24 ans, le
défunt souverain n’avait pas eu de fils. Ainsi, le trône échut à son frère
Henri, duc d’Anjou et roi de Pologne.
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