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Les Valois-Angoulême (XVI° siècle)

 

CHAPITRE TROISIEME : François II

 

II : Le court règne de François II

           

            1° Le sacre de François II – François II était âgé de quinze ans lorsqu’il fut sacré roi de France à Reims, en septembre 1559.

François II, école française, XVI° siècle, château de Chantilly, Chantilly.

Toutefois, de par sa santé fragile et son inexpérience, il préféra céder le pouvoir à sa mère, Catherine de Médicis.

Portrait à l'effigie de Catherine de Médicis, vers 1560, musée du Louvre, Paris.

Cette dernière se rapprocha des Lorrains, François et Charles de Guise[1] (le premier commandait l’armée, le second gérait les finances du royaume.), préférant écarter le connétable de Montmorency (ce dernier avait été libéré suite à la dernière guerre d’Italie.).

 En outre, Diane de Poitiers, maîtresse de feu Henri II, fut invitée à quitter la Cour.

Portrait à l'effigie de Charles de Guise.

Portrait à l'effigie de François de Guise.

A noter que Gaspard II de Coligny, neveu de Montmorency, fut lui aussi appelé à participer au gouvernement.

 

Dans un premier temps, les conseillers du roi décidèrent de réduire les effectifs de l’armée, afin de renflouer les caisses de l’Etat (les guerres d’Italies avaient été ruineuses pour le pays.).

 

Toutefois, la position privilégiée des Lorrains n’était pas du goût du tous. En effet, Antoine de Bourbon, roi de Navarre, et son frère Louis I° de Bourbon, prince de Condé, considéraient que la position de conseillers du roi leur revenait, de par leur rang de princes de sang (les deux hommes descendaient de Saint Louis.).

Buste d'Antoine de Bourbon, XIX° siècle, , château de Versailles, Versailles (à gauche) ; portrait à l'effigie de Louis I° de Bourbon, prince de Condé (à droite).

Ainsi, les deux frères considéraient les Lorrains comme de simples parvenus.

 

            2° François II et les protestants – Au cours du règne d’Henri II, le protestantisme s’était beaucoup répandu en France, malgré les divers édits punissant les réformés de mort[2].

 

François II montant sur le trône en 1559, de nombreux réformés espérèrent un assouplissement des lois prises contre les protestants. Au contraire, les Lorrains étaient partisans d’un catholicisme intransigeant vis-à-vis des « hérétiques. »

 

Les sympathisants de la réforme, menés par le roi de Navarre et le prince de Condé, décidèrent alors de se faire plus menaçants.

Catherine de Médicis, inquiète, décida alors de faire un geste vers les réformés. Ainsi, le 2 mars 1560, l’édit d’Amboise fut promulgué, accordant l’amnistie aux protestants condamnés aux peines les plus graves.

 

Mais, au même moment, des aristocrates protestants décidèrent de tenter un coup de force contre la Cour (ces dernier furent peut être financés par la reine d’Angleterre Elizabeth I°.). Ces derniers, n’appréciant guère l’inaction des Bourbons, décidèrent d’enlever le jeune François II afin de le soustraire à l’influence des Lorrains.

En février 1560, les conjurés, menés par Godefroy de Barry, seigneur de La Renaudie, décidèrent de se réunir afin de mettre un plan en place.

En mars, les conjurés commencèrent à se réunir à Amboise, où se trouvait alors le roi. Le complot ayant été éventé, certains aristocrates protestants furent arrêtés par les Lorrains.

La conjuration d'Amboise (à droite, les conjurés échouent sous les murs du château ; à gauche, ils sont arrêtés par les hommes du roi.).

Les réformés tentèrent un coup de force le 17 mars, mais la conjuration d’Amboise fut un échec. Rapidement arrêtés, les conjurés furent emprisonnés et exécutés.  

Exécution des conjurés ayant participé au complot (La Renaudie, au centre, est décapité ; ses compagnons sont pendus aux remparts.).

Le prince de Condé, bien que n’ayant pas participé activement au complot, fut lui aussi arrêté.

 

En mai 1560, Catherine de Médicis décida de faire un pas de plus vers les protestants en nommant chancelier de France Michel de l’Hospital, un catholique modéré. Par ailleurs, la reine mère invita Antoine de Bourbon à faire partie du gouvernement, début août 1560.

Michel de l'Hospital, seconde moitié du XVI° siècle, France, musée du Louvre, Paris.

 

Toutefois, l’édit de Romorantin, signé au cours de l’été, remit en vigueur certaines mesures contre les protestants. C’est ainsi que des scènes de vandalismes éclatèrent, en Provence et dans le Languedoc (les réformés, iconoclastes, détruisirent de nombreuses œuvres d’art à représentation biblique.).

Exaction commises par les réformés (au centre, les protestants exécutent un prêtre qu'ils ont crucifié ; à droite, un autre est assassiné alors qu'il prépare la messe.).

 

A la fin du mois d’août 1560, Catherine de Médicis convoqua une assemblée à Fontainebleau, ou se réunirent les princes du sang, les grands officiers de la couronne, et les chevaliers de Saint Michel[3].

La grande galerie du palais de Fontainebleau, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

Michel de l’Hospital et Coligny tentèrent ainsi de faire le distinguo entre paisibles réformés et protestants séditieux. L’assemblée approuva leur démarche, réclamant la convocation des Etats Généraux et celle d’un concile afin de réformer l’Eglise.

 

Toutefois, au mois d’octobre 1560, Condé fut arrêté une fois de plus, accusé d’être l’instigateur de la conjuration d’Amboise. Les Guise, catholiques intransigeants, parvinrent ainsi à mettre un terme à la politique d’union de Catherine de Médicis.

Le prince de Condé, refusant de répondre à l’interrogatoire, fut alors condamné à mort (la sentence ne fut toutefois pas appliquée du fait de la mort de François II.).

 

            3° Fin de vie de François II – François II, de nature fragile, vit son état s’aggraver en fin d’année 1560. Bien que les causes de sa mort sont aujourd’hui mal connues (les historiens hésitent entre mastoïdite, otite ou méningite.), le jeune roi s’éteignit en décembre 1560.

La mort de François II, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

 

De nos jours, François II est souvent considéré comme un souverain malade et incapable. Toutefois, mort de manière précoce, il n’eut pas la chance de pouvoir gouverner son pays à l’âge adulte.

A noter que plusieurs rois de France furent considérés comme infirmes ou incapables, lors de leurs jeunes années. Toutefois, ces derniers furent de très compétents souverains suite à leur accession au pouvoir, comme nous l’ont prouvé Charles V ou Louis XI.

Ange rappelant sur une tablette la mémoire de François II, par Frémyn ROUSSEL, vers 1565, musée du Louvre, Paris.

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[1] Rappelons que les Lorrains étaient les oncles maternels de la jeune Marie Stuart

[2] Pour en savoir plus sur les édits contre les protestants, voir le 2, section VI, chapitre deuxième, Les Valois-Angoulême.

[3] L’ordre de Saint Michel avait été fondé par Louis XI en 1469. Pour en savoir plus, voir le c), 1, section III, chapitre cinquième, Les Valois.

 
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