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Mythologie
 
 

 

 

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Les Valois-Angoulême (XVI° siècle)

 

CHAPITRE QUATRIEME : Charles IX

 

I : Les premières années de règne

           

            1° Charles IX monte sur le trône – François II, mort alors qu’il n’était encore qu’un adolescent, n’eut pas de descendance avec son épouse Marie Stuart. Ainsi, ce fut Charles IX, frère du défunt, qui monta sur le trône. A noter que le nouveau souverain n’était pas le second fils d’Henri II mais le troisième. En effet, son frère aîné Louis, né en 1549, était décédé en 1550.

Charles IX, roi de France, par François CLOUET, XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.

 

Le nouveau roi, né en juin 1550 au château de Saint Germain en Laye, était alors âgé d’une dizaine d’années seulement. Ainsi, ce fut sa mère Catherine de Médicis qui s’empara de la régence.

Portrait à l'effigie de Catherine de Médicis, seconde moitié du XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.

Marie Stuart, veuve du défunt, n’appréciait guère la reine-mère. Ainsi, la jeune femme décida de retourner en Ecosse, où de bien pires épreuves l’attendaient.

Marie Stuart arborant le voile de deuil blanc, atelier de François CLOUET, XVI° siècle, musée Carnavalet.

 

A la mi-décembre 1560, malgré la mort de François II, les Etats Généraux furent réunis (conformément aux décisions prises lors de l’assemblée de Fontainebleau, en août 1560[1].). Catherine de Médicis, soucieuse de mettre en place une politique d’ouverture vis-à-vis des réformés, décida alors de nommer Antoine de Bourbon lieutenant général du royaume[2] (rappelons que ce dernier était roi de Navarre.). Par ailleurs, les Guise furent écartés.

Buste d'Antoine de Bourbon, XIX° siècle, , château de Versailles, Versailles.

Le chancelier Michel de l’Hospital, catholique modéré, prononça alors une harangue : ôtons ces mots diaboliques, […] luthériens, huguenots, papistes. Ne gardons que le nom de chrétien. Il demanda en outre une contribution exceptionnelle afin de remplir les caisses de l’Etat, ce à quoi les trois ordres répondirent par la négative.    

L'Hospital, Michel de (1503-1572), Chancelier de France, par E. GOIS, 1777, château de Versailles.

 

La situation restait donc précaire pour Catherine de Médicis. Cette dernière écrivit en janvier 1561 une lettre à sa fille Elisabeth, épouse du roi d’Espagne : Dieu m’a laissé avec trois enfants petits et un royaume tout divisé, n’y ayant aucun à qui je puisse entièrement me fier…

 

Les Etats Généraux se séparèrent fin janvier 1561, mais décidèrent de se réunir une nouvelle fois au cours de l’été afin d’examiner les problèmes financiers.

 

Au printemps 1561, la reine-mère fut vivement critiquée par les Guise et le roi d’Espagne en raison de son comportement vis-à-vis des protestants. Anne de Montmorency, François de Guise et Jacques d’Albon de Saint André[3], décidèrent alors de former un triumvirat en vue d’une action contre les réformés.

Anne de Montmorency, XVI° siècle, château de Chantilly, Chantilly (à gauche) ; François de Lorraine, duc de Guise, par Léonard LIMOSIN, 1557, musée du Louvre, Paris (au centre) ; Jacques d'Albon de Saint André, XIX° siècle, château de Versailles, Versailles (à droite).

 

En mai, Charles IX fut sacré à Reims. Au cours de la cérémonie, Charles de Guise, cardinal de Lorraine, exhorta le nouveau souverain à défendre la foi catholique.

 

            2° Les tensions entre catholiques et protestants s’exacerbent (1561) – En 1561, la France était peuplée de vingt millions d’habitants environ, pour près de 2 millions d’huguenots[4] (à noter que de nombreux Français, bien que n’étant pas partisans de la réforme, avaient décidé de rejoindre les protestants pour des raisons économiques.). Ces derniers représentaient donc entre 10 et 20 % des habitants du royaume.

Malgré la politique d’apaisement prônée par la reine et le chancelier Michel de l’Hospital, les tensions ne cessèrent de croître au cours de l’année 1561. Ainsi, si les catholiques intransigeants refusèrent de négocier avec des « hérétiques », les protestants, quant à eux, n’acceptèrent pas de faire des concessions (c’est ainsi que de nombreuses villes gagnées à la réforme commencèrent à s’armer, interdisant parfois le culte catholique.).

 

Au cours du mois d’août 1561, les Etats Généraux se réunirent à Pontoise. Alors qu’ils se penchaient sur des questions financières, les représentants du tiers état reprochèrent alors à l’Eglise sa richesse foncière. Le clergé accepta ainsi de verser une contribution de plusieurs millions de livres.

 

En septembre 1561, Catherine de Médicis et Michel de l’Hospital décidèrent d’organiser le colloque de Poissy, l’objectif étant de mettre en place un accord théologique entre catholiques et protestants.

Le colloque de Poissy, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

Toutefois, les discussions tournèrent rapidement au vinaigre, et les participants se séparèrent en octobre sans avoir trouvé d’accord.

 

Toutefois, malgré les massacres perpétrés à Cahors, Carcassonne et Amiens, survenus en novembre 1561 (au cours duquel une centaine de protestants furent tués.), la reine-mère fit promulguer l’édit de Saint Germain en Laye en janvier 1562.

Désormais, les réformés bénéficiaient d’une complète liberté de culte, à condition que ceux-ci restituent les églises dont ils s’étaient emparés, et qu’ils célèbrent leurs offices en dehors des villes closes (c'est-à-dire dans les campagnes et en périphérie des villes.).

L’objectif de Catherine de Médicis était de mettre en place la liberté religieuse sous l’autorité royale. Les chefs protestants acceptèrent, mais les chefs catholiques, poussés par les Guise, refusèrent. Ils devinrent donc des rebelles aux yeux de la reine-mère.

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[1] Pour en savoir plus sur l’assemblée de Fontainebleau, voir le 2, section II, chapitre troisième, les Valois-Orléans.

[2] A noter qu’Antoine de Bourbon n’était pas protestant mais catholique, bien que proche du courant réformé.

[3] Jacques d’Albon était un ancien favori d’Henri II.

[4] L’origine du mot ‘huguenot’ reste aujourd’hui incertaine. Une première hypothèse voudrait qu’il dérive du mot allemand eidgenossen, utilisé à l’origine en Suisse, et signifiant ‘conjuré’ ou ‘confédéré’. Il se pourrait aussi que ce terme proviennent du patronyme de Bezanson Hugues, chef des premiers protestants suisses.

 
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