1° Le petit Tour de France de
Catherine de Médicis – En janvier 1578, Catherine de Médicis décida de
se rendre dans le Midi, afin de se rendre compte de l’état de ces régions du
royaume. Elle trouva un Languedoc encore agité, et une Guyenne n’acceptant
guère la présence d’Henri de Navarre.
A
Paris, François d’Alençon considérait la paix de Bergerac comme une insulte
personnelle. Critiqué par les favoris du roi, il décida alors de quitter la
capitale à la mi-février. Installer à Angers, il y reçut la visite de
Catherine de Médicis, qui lui fit promettre de ne rien tenter contre son
frère le roi de France.
François d’Alençon décida alors de rejoindre les Pays Bas à la fin du mois
de juillet 1578. La reine-mère tenta en vain de l’en dissuader (à noter
qu’Henri III décida de soutenir son frère à partir d’avril 1579.).
Catherine de Médicis, de son côté, décida de faire un nouveau voyage dans le
Languedoc et en Guyenne au cours du mois d’août 1578.
Arrivant à Bordeaux en septembre, la reine-mère apprit avec regret l’absence
de son gendre. Elle rencontra finalement Henri de Navarre non loin de Saint
Macaire, au début du mois d’octobre 1578.
A
la fin du mois, elle arriva à Montpellier, rencontrant Damville.
En
novembre 1578, Catherine de Médicis décida d’organiser une conférence à
Nérac, réunissant protestants et catholiques (son objectif était de mettre
un terme aux guerres de religion et de proclamer une paix définitive.).
Le château de Nérac.
Les pourparlers s’ouvrirent en février 1579. A la fin du mois, la reine-mère
concéda aux huguenots la possession de trois places fortes en Guyenne et
onze dans le Languedoc, pour une durée de six mois.
Suite à la signature du traité de Nérac, Catherine de Médicis resta
pendant quelques mois dans le sud de la France, tentant de calmer les
esprits et de réconcilier les deux camps.
La
reine mère ne rentra à Paris qu’en novembre 1579, ovationnée par le peuple.
Elle dut toutefois se rendre en Picardie en décembre, Condé s’étant emparé
de La Fère (elle parvint à calmer les esprits, même si le prince de sang
refusa de rendre la cité.).
2° La guerre des amoureux – Pendant ce temps, à Nérac, le
roi de Navarre et son épouse régnaient sur une Cour particulièrement
libertine. En effet, Henri et Marguerite multipliaient les conquêtes
amoureuses, ce qui ne tarda guère à faire jaser à Paris.
Portrait de Marguerite d'Anjou.
Outrée, Marguerite et ses suivantes décidèrent alors d’inciter leurs amants
à reprendre les armes. Par ailleurs, des heurts ayant opposé catholiques et
protestants en Poitou, l’étincelle ne tarda guère à mettre le feu aux
poudres…
Ainsi, dès le mois d’avril 1580, les hostilités reprirent en Guyenne. Le roi
de Navarre comptait profiter du conflit pour évincer le maréchal Armand
de Gontaud Biron, lieutenant général de Guyenne (en effet, les deux
hommes ne s’entendaient guère.).
Armand de Gontaud, baron de Biron, XIX° siècle, château de Versailles,
Versailles.
A
noter que ce conflit fut aussi baptisé guerre des amoureux, clin
d’œil à la Cour de Nérac.
En
mai 1580, Henri de Navarre s’empara de Cahors. Au cours de l’été, il fut
confronté plusieurs fois aux troupes du maréchal, mais aucun des deux camps
ne parvint à l’emporter.
En
septembre, Catherine de Médicis, soucieuse de voir les hostilités s’étendre
au Midi, décida de rappeler le maréchal.
François d’Alençon se dirigea vers le château de Fleix, dans le Périgord,
afin d’y signer la paix (novembre 1580.).
Le
gouverneur de Guyenne, Armand de Gontaud Biron fut remplacé par le maréchal
Jacques II de Goyon de Matignon ; les clauses de l’édit de Nérac
furent confirmées (les protestants reçurent alors quinze places fortes pour
une durée totale de six années.).
A
noter que la paix de Fleix fut aussi surnommée paix des Amoureux.
Condé, réfugié en Angleterre, ne participa pas à ce conflit. Revenant dans
le Midi en fin d’année 1580, il tenta de soulever le Languedoc et la
Provence.
C’est à partir de
cette date que nous pouvons assister à une rupture entre Henri de Navarre et
son cousin Condé. Les deux hommes ne s’appréciaient guère, chacun voulant
assumer la charge de chef des protestants.