1° La France, l’Angleterre,
l’Espagne, le Portugal et les Pays Bas (1580 à 1584) – Suite à la paix
de Fleix, le roi de France et les huguenots avaient conclu une trêve. Le roi
de France décida alors de mettre à profit ce temps de répit.
En
début d’année 1581, Catherine de Médicis envoya des émissaires à Londres,
afin de négocier un mariage entre la reine d’Angleterre et François
d’Alençon.
Cette dernière ne parvenant pas à se décider, le frère du roi retourna sur
le continent au cours du printemps, songeant à monter une expédition vers
les Pays Bas (il s’empara du Cateau-Cambrésis en septembre 1581, prenant le
titre de duc de Brabant.).
Toutefois, au même moment, Philippe II s’attaquait au Portugal, afin d’y
établir sa suzeraineté. Catherine de Médicis décida alors de prendre la
défense d’Antoine I°, roi du Portugal (ce dernier avait été destitué
par le roi d’Espagne en 1580.).
Philippe II, par Alonso SANCHEZ COELLO, XVI° siècle, Bode
museum, Berlin.
La
reine-mère pensait peut être pouvoir partager une partie des ressources du
Brésil, une fois Antoine réinstallé sur son trône ?
Elizabeth d’Angleterre, de son côté, était inquiète des progrès des
Espagnols. Ces derniers avaient mis en berne leur conflit aux Pays Bas dans
le seul but de se concentrer dans leur guerre contre le Portugal.
La
reine d’Angleterre décida alors de se rapprocher du roi de France, faisant
mine d’accepter d’épouser François d’Alençon (ce dernier retourna à Londres
en novembre 1581.).
Toutefois, cette dernière décida de ne fixer la date du mariage qu’à partir du moment
où l’intervention française aux Pays Bas deviendra officielle.
Toutefois, l’intervention française au Portugal fut un échec. En effet, la
flotte royale fut vaincue lors de la bataille des Açores, en juillet
1582.
Catherine de Médicis, apprenant l’échec de marins français, décida alors de
répliquer. En décembre 1582, François d’Alençon fut envoyé au Pays Bas à la
tête d’une petite armée.
Ce
dernier s’empara de Dunkerque en janvier 1583, mais échoua devant Bruges. A
Anvers, les habitants de la cité massacrèrent les soldats français qui
avaient tenté d’y mener une attaque surprise.
Les Français échouent devant Anvers
(janvier 1583).
François d’Alençon fut alors contraint de reculer, conservant néanmoins
Dunkerque (la cité fut toutefois prise par les Espagnols en juin 1583.).
Catherine de Médicis décida alors de négocier avec le roi d’Espagne.
Le
frère du roi, atteint de tuberculose, se retira à Château Thierry (novembre
1583.). François d’Alençon, se réconciliant avec Henri III, décida alors de
rentrer à Paris en début d’année 1584 (il espérait s’appuyer sur le roi de
France afin de mener une nouvelle expédition vers les Pays Bas, ces derniers
ayant à nouveau fait appel à lui.).
2° Le déclenchement de la huitième guerre de religion (1584 à
1585) – En mars 1584, François d’Alençon retourna à Château Thierry, où
il mourut le 10 juin. Le frère d’Henri III était alors l’héritier du roi de
France, ce dernier n’ayant pas eu d’enfants avec son épouse (Louise de
Lorraine-Vaudémont était vraisemblablement stérile.).
Rappelons en outre que selon le concept de la primogéniture mâle, les
femmes étaient de facto exclues de la succession.
De
ce fait, le nouveau successeur d’Henri III était le prince de sang Henri,
roi de Navarre (ce dernier descendait de Saint Louis, à l’instar du roi de
France.).
En
ce qui concerne le duché de Brabant, réduit au Cateau-Cambrésis,
François d’Alençon l’avait légué à son frère. Toutefois, afin de ne pas
risquer un casus belli avec l’Espagne, ce fut Catherine de Médicis
qui s’en empara, à titre privé.
Les ligueurs catholiques, apprenant qu’Henri de Navarre devenait avec la
mort de François d’Alençon l’héritier de la couronne, décidèrent alors de
riposter.
Henri de Guise se rapprocha donc de Philippe II, signant le traité de
Joinville en décembre 1584. Le roi d’Espagne s’engageait à verser 50 000
écus aux catholiques par mois ; ces derniers, en échange, devaient empêcher
qu’Henri de Navarre ne monte sur le trône de France (le cardinal Charles
I°,
duc de Bourbon, fut alors désigné comme successeur d’Henri III par les
ligueurs.).
Charles I°, duc de
Bourbon, école française, fin du XVI° siècle, musée Carnavalet,
Paris.
Au
printemps 1585, la ligue, utilisant à bon escient les subsides versés par
l’Espagne, décida de prendre les armes. Au mois d’avril, le duc de Guise
s’empara de Chalon ; son frère Charles de Lorraine, duc de Mayenne, prit
Dijon.
Portrait de Charles de Lorraine, duc de
Mayenne.
Catherine de Médicis, inquiète du comportement des ligueurs, fit part de ses
remontrances au pape et au roi d’Espagne, qui finançaient la ligue.
Au
mois de mai, la reine-mère rencontra Henri de Guise à Epernay, entamant
d’âpres négociations.
Ce
dernier exigea que le roi lui cède de nombreuses places fortes, un peu
partout en France.
Catherine de Médicis, espérant éviter une nouvelle guerre, parvint à
convaincre Henri III de céder aux exigences du duc de Guise.
Ainsi, en juillet 1585, le roi de France décida de promulguer l’édit de
Nemours. Le culte protestant fut dès lors interdit ; les réformés
devaient choisir entre l’exil ou la mort ; Henri de Navarre et son cousin
Condé furent déchus de leurs droits à la couronne.
Henri III reçut alors l’appui du pape Sixte V, qui lui rappela que le
roi de Navarre, non content d’être hérétique, était aussi relaps.
Le pape Sixte V, par Taddeo LANDINI, vers
1585, Bode museum, Berlin.
Ces évènements déclenchèrent la huitième et dernière guerre de religion,
surnommée aussi guerre des trois Henri (en effet, Henri III, Henri de
Guise et Henri de Navarre y participèrent.).
3° Victoires catholiques et protestantes – Dès le mois
d’août 1585, Henri de Navarre, Condé et Damville se réunirent à Saint Pol
Cap de Joux. Ils y déclarèrent la guerre à la maison de Lorraine et aux
ligueurs, jugés responsables de cette nouvelle guerre.
Les différentes villes de France réagirent de différentes façons lors du
déclenchement de ce nouveau conflit. Ainsi, certaines se déclarèrent
favorables à la ligue, d’autres fermèrent leurs portes aux partisans des
Guise.
La
guerre débuta mal pour Condé. Ce dernier, en octobre 1585, échoua devant
Angers. Il fut alors contraint de se réfugier pendant un temps en Angleterre
avant de regagner La Rochelle peu de temps après.
Le
maréchal de Matignon, quant à lui, marcha sur Nérac en décembre 1585, où se
trouvait Henri de Navarre. Ce dernier parvint toutefois à repousser son
adversaire, qui décida alors d’assiéger Castets (Henri de Navarre, en
janvier 1586, contraignit son adversaire à lever le siège de la ville.).
Au
cours du mois de mai 1586, le prince de sang décida de rejoindre son cousin
Condé à La Rochelle, afin de porter le conflit en Poitou.
Henri III, quant à lui, envoya en Saintonge une armée sous le commandement
du maréchal Armand de Gontaud Biron ; et une autre dans le Midi, commandée
par Anne de Batarnay, duc de Joyeuse (ce dernier était un des favoris
du roi de France.)
Bal donné au Louvre à l'occasion du
mariage d'Anne de Batarnay, duc de Joyeuse, XVI° siècle, musée du Louvre,
Paris.
Toutefois, en fin d’année 1586, les catholiques durent hiverner sur un
constat d’échec : le duc de Mayenne n’avait remporté que quelques places, le
maréchal de Gontaud Biron avait été repoussé par Henri de Navarre, et les
opérations du duc de Joyeuse n’avaient pas été probantes.
En
décembre 1586, Catherine de Médicis, soucieuse de mettre fin au conflit,
rencontra son gendre à Cognac. En janvier 1587, les pourparlers ayant
échoué, la reine-mère décida de se retirer.
En
février, l’annonce de l’exécution de Marie Stuart, veuve de François II, par
la reine d’Angleterre, provoqua une vive émotion dans les milieux
catholiques. Les ligueurs, quant à eux, n’eurent que plus de haine contre
les protestants.
Marie Stuart recevant son arrêt de mort, par Jean-Baptiste
VERMAY, 1808, musée du château de Malmaison, Rueil-Malmaison.
Henri de Navarre, bien qu’ayant résisté aux trois armées lancées contre lui,
n’avait toutefois pas les moyens de contre-attaquer. Il appela alors à
l’aide les princes allemands, les invitant à lui fournir des mercenaires.
Henri III, apprenant que les princes allemands ne tarderaient guère à
envoyer leur aide aux huguenots, décida d’envoyer le duc de Guise sur la
frontière est du royaume, et le duc de Joyeuse en Poitou et en Guyenne.
L’objectif étant d’empêcher la jonction des troupes d’Henri de Navarre et
des mercenaires allemands.
Pendant l’été, le duc de Joyeuse parvint à s’emparer de nombreuses cités du
Poitou, s’en rendant quasiment maître. Toutefois, ayant épuisé ses forces,
il se rendit en Touraine au mois d’août 1587 afin de s’y ravitailler.
Henri de Navarre décida alors d’en profiter, attaquant les troupes du duc de
Joyeuse à La Haye. Le favori du roi, vaincu, fut alors contraint de
reculer ; le Poitou fut bientôt réoccupé par les huguenots.
Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur, chargé de fournir du
renfort au duc de Joyeuse, fut lui aussi intercepté. Ainsi, seule une partie
de ses troupes parvint à gagner la Touraine (septembre 1587.).
Portrait de Philippe Emmanuel de
Lorraine, duc de Mercoeur.
L’armée de Joyeuse, renforcée grâce aux contingents de Mercoeur, décida
alors de se diriger vers Saumur, afin d’en découdre avec les réformés. C’est
alors que l’armée royale, apprenant qu’Henri de Navarre s’était dirigé vers
La Rochelle, décida de poursuivre ce dernier.
En
octobre 1587, Henri de Navarre décida de marcher vers la Gascogne, ayant
appris l’approche de troupes allemandes. Le duc de Joyeuse, tentant d’éviter
la jonction des deux armées, parvint à intercepter l’armée huguenote.
L’armée royale était supérieure en nombre, comptant près de 2 500 cavaliers
et 8 000 soldats. Toutefois, le duc de joyeuse fut prit d’une ardeur
frénétique particulièrement médiévale, chargeant l’ennemi sans réfléchir.
La
bataille de Courtras fut une défaite sanglante pour les catholiques,
arrosés de boulets de canons, et décimés par les mousquetaires
du roi de Navarre.
La bataille de Courtras, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.
Mousquet, à gauche, et poire à poudre, à
droite (la poire contenait de la poudre, destinée à recharger les
mousquets.), France ou Italie, XVI° siècle, musée de l'Infanterie,
Montpellier.
Le
duc de Joyeuse trouva la mort au cours de l’affrontement, ainsi que près de
2 000 soldats. Les huguenots, quant à eux, ne déplorèrent qu’une dizaine de
victimes.
Anne de Batarnay, duc de Joyeuse, XIX°
siècle, , château de Versailles, Versailles
Toutefois, au même moment, le duc de Guise parvint à barrer la route aux
mercenaires allemands et suisses qui, payés par la reine d’Angleterre et le
roi du Danemark, avait franchi la frontière française.
Ces derniers, commandés par Fabien I°, burgrave de Dohna, et par
Guillaume Robert de La Marck, prince de Sedan et duc de Bouillon,
avaient pillé la Lorraine et se trouvaient alors en Bourgogne.
Les deux hommes ne s’entendant pas, Henri de Guise en profita pour les
attaquer. Ainsi, les catholiques remportèrent coup sur coup la bataille
de Vimory (octobre 1587.) et la bataille d’Auneau (novembre
1587.).
Demi-armure d'Henri I°, duc de Guise, dit
le Balafré, vers 1580, musée des Invalides, Paris.
Suisses et Allemands, vaincus, décidèrent alors de se retirer.
4° La journée des barricades (mai 1588) – A Paris, la
victoire d’Henri de Guise avait attisé l’excitation de la ligue catholique.
Les ligueurs, partisans d’une guerre à outrance contre les huguenots,
devenaient aux yeux du roi aussi dangereux que les protestants eux-mêmes.
Henri III, soucieux de diminuer l’influence de la ligue, commença à être
sévèrement critiqué par les ligueurs. Ces derniers lui reprochèrent dès lors
son apparence efféminée et son grand intérêt pour la mode ; son manque
d’ardeur contre les huguenots ; la scandaleuse ascension sociale de ses
favoris, surnommés les mignons ;
etc.
Portrait satyrique d'Henri III, XVI°
siècle. La légende indique :
Je ne suis mâle ni femelle
Et si je suis bien en cervelle
Lequel des deux je dois choisir
Mais qu'importe à qui on ressemble
Il vaut mieux les avoir ensemble
On en reçoit double plaisir.
Catherine de Médicis, quant à elle, avait perdu toute influence de par son
comportement conciliant vis-à-vis des protestants.
Henri de Guise, en février 1588, réunit à Nancy plusieurs seigneurs
catholiques. Ils réclamèrent la mise en place de l’inquisition et
l’exécution des prisonniers protestants.
En
outre, ces derniers comptaient sur l’appui de l’Espagne, qui, afin de
venger la mort de Marie Stuart, préparait la mise en place d’une importante
flotte, l’invincible armada. L’objectif de Philippe II étant
d’envahir l’Angleterre et de destituer Elizabeth I°.
L'invincible armada.
En
mars, le prince de Condé mourut à Saint Jean d’Angély, dans des conditions
mystérieuses (sa femme, Charlotte de La Trémoille, fut suspectée de
l’avoir empoisonné.).
Charlotte de La Trémoille, par Simon GUILLAIN, XVI° siècle, musée du Louvre,
Paris.
En avril 1588, Henri III décida de rencontrer le duc de Guise à Soissons,
soucieux à cause des troubles qui agitaient Paris (les ligueurs menaçaient
la vie des favoris du roi de France.).
Le
Balafré étant plus exigeant que jamais, Henri III décida de lui interdire
d’entrer dans Paris, et installa la garde-suisse à Saint Denis.
Toutefois, malgré l’interdiction du roi, le duc de Guise décida de rentrer
dans Paris le 8 mai 1588. Le duc étant chaudement acclamé par le peuple,
Henri III craignit que les ligueurs ne fomentent une insurrection visant à
favoriser un coup d’Etat.
Ainsi, le roi de France décida alors de faire appel aux gardes-françaises et
aux gardes-suisses, qu’il fit rentrer dans Paris (11 mai 1588.).
L’arrivée de ces troupes dans la capitale excita les ligueurs, qui en
appelèrent à l’insurrection. Dès le lendemain, les Parisiens décidèrent
alors d’ériger des barricades aux principaux points forts de la ville. La
foule se faisant menaçante, un soldat suisse tira un coup d’arquebuse, qui
tua un bourgeois. La foule surexcitée se lança alors à l’assaut des Suisses,
en tuant près d’une soixantaine.
Arquebuses à rouet, vers 1590-1600, musée
des Invalides, Paris.
Henri III, à l’issue de cette journée des barricades, fut contraint
de quitter la ville (il se réfugia alors à Rouen.).
Le duc de Guise lors de la journée des
barricades, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.
Henri de Guise, refusant de prendre le pouvoir, se retrouvait toutefois en
position de force. Ainsi, il contraignit le roi de France (qui n’avait ni
pouvoir ni soldats.) à signer l’édit d’union, en juillet 1588.
Henri III s’engageait à lutter contre les huguenots, excluait Henri de
Navarre de sa succession, s’engageait à réunir les Etats Généraux, et
amnistiait les Parisiens ayant participé aux barricades.
Le
duc de Guise, quant à lui, fut alors nommé lieutenant général du royaume en
août 1588. Le cardinal de Bourbon fut proclamé héritier légitime de la
couronne.
A
noter qu’au mois d’août, l’invincible armada de Philippe II fut vaincue par
la flotte anglaise. Cet échec cuisant consacra la supériorité maritime de
l’Angleterre pendant plusieurs siècles.
5° L’assassinat du duc de Guise (décembre 1588) – Au
cours du mois de septembre 1588, Henri III se sépara de plusieurs de ses
ministres, jugés trop proches de Catherine de Médicis.
Ceci fait, et conformément aux engagements pris lors de la signature de
l’édit d’union, le roi de France décida de réunir les Etats généraux à Blois
en fin d’année 1588.
Le château de Blois, gravure issue de l'ouvrage
Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.
Réunis en octobre, les députés étaient en majorité des ligueurs, mais les
membres du Tiers souhaitaient le rétablissement de la paix en plus d’une
réforme des finances et de l’Etat.
Les députés, loin de vouloir restaurer l’autorité royale, refusèrent de
voter des impôts en vue d’une nouvelle guerre ; exigèrent que les décisions
prises par les Etats Généraux aient force de loi ; et ils menacèrent même de
quitter l’assemblée si leurs exigences n’étaient pas écoutées par le roi.
En
novembre 1588, Henri III accepta de céder aux demandes des députés, même
s’il était décidé à ne pas tenir sa promesse.
Le
duc de Guise, quant à lui, rencontra le roi de France afin de lui annoncer
qu’il renonçait à la charge de lieutenant général du royaume.
Henri III, exaspéré par le comportement de son rival, décida alors de le
faire assassiner.
Le
23 décembre 1588, le duc de Guise fut convoqué par le roi de France au
château de Blois.
Le
Balafré, arrivant dans la chambre du roi, fut alors frappé par les
Quarante cinq, la garde personnelle d’Henri III. Le duc de Guise, percé
de plusieurs coups, ne tarda guère à s’écrouler.
L'assassinat du duc de Guise, gravure du
XVI° siècle.
Meurtre du duc de Guise, par Paul DELAROCHE, XIX° siècle,
château de Chantilly, Chantilly.
Louis II de Lorraine, cardinal de Guise (le frère du défunt.), fut
arrêté et exécuté dès le lendemain (le pape Sixte V ayant appris la
nouvelle, il décida d’excommunier Henri III.).
Portrait de Louis II de Lorraine, école française du XVI°
siècle, musée des Archives Nationales, Paris.
L’assassinat des chefs de la ligue provoqua une nouvelle émeute à Paris. La
Sorbonne décida de délier de son serment de fidélité au roi le peuple de
France, alors que de nombreux prêtres en appelèrent à la révolte.
La mort d'Henri de Guise, gravure du XVI°
siècle.
Charles de Lorraine, duc de Mayenne (frère des deux défunts.), décida alors
de poursuivre le roi de France (à noter que Catherine de Médicis, restée à
Paris, mourut en janvier 1589 d’une pleurésie.).
La mort de Catherine de Médicis, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.
De
nombreuses villes de France firent défection au roi, décidant d’ouvrir leurs
portes à la ligue. Seules restaient fidèles le Poitou, la Guyenne et
l’Anjou.
A
Blois, les Etats Généraux avaient pris fin à la mi janvier 1589. Henri III,
menacé par le duc de Mayenne (nommé lieutenant général du royaume par le
Parlement de Paris.), fut contraint de se rapprocher d’Henri de Navarre.
6° Le siège de Paris et la mort d’Henri III – Fin avril
1589, Henri III et Henri de Navarre se rencontrèrent, et parvinrent à
trouver un accord après de brèves négociations.
Catholiques et protestants décidèrent alors de combattre de concert contre
la ligue.
Le
duc de Mayenne, bien qu’ayant accumulé les succès en début d’année 1589, fut
finalement contraint de reculer, les troupes d’Henri III et du roi de
Navarre se faisant de plus en plus menaçantes.
Demi-armure du duc de Mayenne, vers 1580,
musée des Invalides, Paris.
Ainsi, au cours de l’été, l’armée royale parvint à encercler Paris, prenant
une à une les places fortes d’île de France (toutefois, la défense de la
capitale avait été financée par le roi d’Espagne Philippe II, et le siège
dura plusieurs mois.).
Henri IV au siège de Paris,
par François André VINCENT, 1783, musée du Louvre, Paris.
Le
roi de France, dirigeant les opérations depuis Saint Cloud, reçut le 1er
août 1589 la visite d’un moine ligueur, nommé Jacques Clément. Ce
dernier, prétextant délivrer un message confidentiel au souverain, asséna un
coup de couteau à Henri III.
Le
roi de France, blessé au ventre, s’écria : Ah, le méchant moine, il m’a
tué !
L'assassinat d'Henri III, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.
Les Quarante cinq, entendant les cris du roi, se ruèrent alors sur Jacques
Clément et le transpercèrent.
Les médecins pensèrent de prime abord que la blessure était légère.
Toutefois, Henri III mourut le lendemain matin, après avoir désigné Henri de
Navarre comme son successeur légitime.
La mort d'Henri III, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.
Avec ce souverain
s’éteignait la branche des Valois-Angoulême.
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