1° L’Angleterre et la Sainte
Ligue, la bataille de Guinegatte (août 1513) – Toutefois, bien
que les armées de Louis XII eurent évacué le duché de Milan, la quatrième
guerre d’Italie n’était pas terminée pour autant.
En
effet, en vertu de leur présence au sein de la Sainte Ligue, les Anglais
décidèrent de s’attaquer à la France. Ainsi, le roi d’Angleterre Henri
VIII s’attaqua à la Picardie depuis Calais au cours de l’été 1513.
Henri VIII, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.
Les troupes anglaises, faisant jonction avec celles de Maximilien (qui lui
aussi avait rejoint la Sainte Ligue.), parvinrent alors à surprendre l’armée
française. La Bataille de Guinegatte, livrée en août 1513, fut une
nouvelle défaite pour Jacques II de Chabannes. Les Français, pris au
dépourvu, furent alors écrasés.
Henri VIII et Maximilien décidèrent donc d’assiéger la cité de Thérouanne,
qui tomba en quelques jours. Tournai tomba elle aussi entre les mains des
Anglo-Allemands au cours de l’été.
2° Les cantons suisses et la Sainte Ligue, le siège de Dijon,
la bataille de Flodden Field
(septembre 1513) – Les Suisses ne restèrent pas non plus inactifs,
s’attaquant à la cité de Dijon. Louis II de La Trémoille, gouverneur de la
cité, avait toutefois eu le temps de se préparer à l’arrivée de l’ennemi.
En
septembre 1513, les Suisses commencèrent à bombarder les murailles de la
cité. La Trémoille décida alors de faire creuser des fossés derrière les
murs les plus menacés par l’ennemi.
Au
final, La Trémoille décida de négocier avec les Suisses, signant le
Traité de Dijon. Le Français accordait aux Suisses la suzeraineté sur le
duché de Milan, et acceptait de leur verser une indemnité de guerre.
Louis XII, apprenant la nouvelle, refusa de reconnaitre le traité (ce
dernier prétexta que La Trémoille n’avait pas l’autorité nécessaire pour
signer ce traité.).
A
noter par ailleurs qu'au même moment, en vertu de la Vieille Alliance,
le roi d'Ecosse Jacques IV déclara la guerre à Henri VIII (Louis XII
lui envoya alors quelques milliers d'hommes en renfort.). Toutefois, la
bataille de Flodden Field, au cours de laquelle s'affrontèrent les deux
belligérants, ne fut pas un succès pour les Ecossais. En effet, ces derniers
furent battus à plate couture au cours de l'affrontement, qui fut la plus
grande bataille que livrèrent ces deux pays, en terme de participants
(Jacques IV, ainsi que plus de 10 000 Ecossais, trouvèrent la mort lors du
conflit.).
3° La fin de la quatrième guerre d’Italie, fin de règne de
Louis XII (1514 à 1515) – Le roi de France, soucieux de mettre un terme
au conflit, décida de négocier avec Henri VIII plutôt que de le combattre.
Veuf d’Anne de Bretagne depuis janvier 1514, Louis XII épousa alors Marie
Tudor, la jeune sœur du roi d’Angleterre.
Marie Tudor, par le Maître
de la reine Marie Tudor, vers 1514, musée des Arts décoratifs, Paris.
A
noter toutefois que ce mariage reçut rapidement l’aval de Léon X. En effet,
ce dernier souhaitait mettre en place une alliance entre la France et
l’Angleterre, destinée à contrecarrer les projets de l’Espagne et du Saint
Empire romain germanique en Italie.
La
quatrième guerre d’Italie s’achevait sur un échec complet, qui, en plus
d’avoir causé la perte du Milanais à Louis XII, avait entraîné la menace des
frontières du royaume de France (à noter que le roi Ferdinand d'Aragon avait
profité des faiblesses de Louis XII pour s'emparer de la Navarre, courant
1514.).
L’unique souverain de la branche des Valois-Orléans s’éteignit en janvier
1515, et fut inhumé à Saint Denis, la nécropole royale.
Gisants de Louis XII et d'Anne de Bretagne, vers 1531, église saint Denis,
Paris.
A
noter qu’en dépit de ses nombreux échecs militaires, Louis XII était un
souverain qui sut se faire apprécier par le peuple.
Judicieusement conseillé par cardinal de Rouen Georges d’Amboise, Louis XII
protégea les lettres, le commerce et l’agriculture, mettant en place une
administration plus économe et moins vénale.
A
noter que ce souverain décida de réduire les impôts (principalement la
taille.), grâce aux revenus en provenance du duché de Milan.
Son surnom de Père du peuple lui fut décerné par les Etats Généraux
réunis à Tours en 1506.
Les Etats Généraux de 1506, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.
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