1° La création de la Sainte Ligue
(février 1510) – Louis XII, en 1510, avait complété ses objectifs.
Maître du duché de Milan, il avait réussi à s’emparer de plusieurs cités de
Lombardie suite à la bataille d’Agnadel, en mai 1509.
Toutefois, Jules II, inquiet de la montée en puissance du roi de France,
décida de se réconcilier avec les Vénitiens en février 1510. Venise et la
papauté décidèrent alors de contracter une alliance militaire, destinée à
chasser les Français d’Italie.
Statue de Louis XII, par Lorenzo DA
MUGIANO, musée du Louvre, Paris (cette œuvre fut confectionnée à Milan au
cours de l'année 1509.).
Louis XII, furieux, décida en mai 1510 de convoquer un concile à Pise au
cours des prochains mois, afin de faire déposer Jules II. Toutefois, ce
dernier prit les devants en juillet 1510, prévoyant la réunion d’un concile
à Rome et excommuniant les futurs membres du concile de Pise (le concile de
Pise, n’existant que grâce au support des français, ne fut jamais pris au
sérieux.).
Au
fil des mois, Jules II parvint à unir les principales puissances européennes
contre la France. Ainsi, il mit en place la Sainte Ligue en octobre
1511, réunissant l’Espagne, Venise, et les cantons suisses. L’Angleterre s’y
joignit en novembre de la même année, ainsi que Maximilien en mai 1512.
2° La Sainte Ligue contre la France, la bataille de Ravenne
(avril 1512) – En février 1512, la Ligue parvint à s’emparer de Brescia,
mais les Français réussirent à reprendre la cité peu de temps après (Bayard,
blessé lors du siège, fut alors hébergé par un habitant de la cité.).
La convalescence de Bayard, par Pierre
REVOIL, 1817, musée du Louvre, Paris.
L’armée française, commandée par Gaston de Foix (il était le fils de
Jean de Foix et de Marie d’Orléans, sœur de Louis XII.), fit
finalement face à l’armée des coalisés.
Gaston de Foix, par SEURRE, XIX° siècle, château de Versailles.
En
avril 1512, les deux belligérants s’affrontèrent au cours de la Bataille
de Ravenne. Les Français, bien que supérieurs en nombre, remportèrent
une victoire à la Pyrrhus. En effet, Gaston de Foix tomba au cours de la
bataille, ainsi que près de 4 000 soldats français.
La mort de Gaston de Foix, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.
Le
commandant de l’armée royale étant décédé, ce fut Jacques II de Chabannes
(appelé aussi Jacques de La Palisse.)
qui lui succéda. Toutefois, bien qu’ayant une certaine expérience du terrain
(il avait combattu en Italie à de nombreuses reprises.), le nouveau
commandant de l’armée française ne parvint pas à l’emporter contre les
coalisés.
En
effet, au lieu de marcher sur Rome afin de destituer le pape, Jacques II
décida de s’attarder à Ravenne, pillant la cité.
Pendant ce temps, les armées coalisées purent se ressaisir, appelant en
renfort plus de 15 000 soldats suisses.
En
juin 1512, les Français doivent quitter l’Italie, abandonnant la Lombardie
et le duché de Milan. Les Suisses installèrent alors le jeune Maximilien
Sforza, fils de Ludovic le More, à la tête du duché de Milan (toutefois,
ce dernier ne fut qu’un pantin entre les mains des Suisses, qui s’emparèrent
en outre de plusieurs cités milanaises.).
3° La contre-attaque française, la bataille de Novare (juin
1513) – Toutefois, un évènement impromptu survint en février 1513. A
cette date, le pape Jules II mourut, et fut remplacé Léon X (le
nouveau souverain pontife, bien que n’appréciant guère les Français, n’était
cependant pas un belliciste.).
Le pape Léon X, gravure issue de
l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT,
France, 1875.
En
mars et en avril 1513, Louis XII signa des traités avec Venise et l’Espagne,
tentant de mettre à mal la Sainte Ligue.
Profitant de la mort du pape et de ses récentes alliances, Louis XII décida
alors de contre-attaquer, envoyant Louis II de la Trémoille et Jacques de
Trivulce en Italie. Les Français s’emparèrent alors une nouvelle fois du
duché de Milan, mais durent affronter les Suisses au cours de la bataille
de Novare, en juin 1513.
L’armée française assiégeait la cité de Novare lorsqu’elle fut surprise par
une attaque menée par des fantassins suisses. Les Français, bien que
supérieurs en nombre, furent néanmoins écrasés.
Au
soir de la bataille, l’armée française avait perdu entre 5 000 et 10 000
hommes, alors que les Suisses n’en avaient perdu qu’un millier.
Les Français
furent alors contraints de rentrer en France, abandonnant le Milanais une
fois de plus.
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