1° La prise de pouvoir de Richard Plantagenêt –
Suite à la
défaite de Castillon, Henri VI fut plus impopulaire que jamais, jugé
responsable de la défaite anglaise (à noter que son fils Edouard de
Westminster, prince de Galles, naquit en octobre 1453, peu après la fin
du conflit.).
C’est à cette
époque qu’Henri VI sombra dans la folie, à l’instar de son grand père
maternel Charles VI.
Richard
Plantagenêt,
duc d’York, parvint finalement à ses fins, se faisant nommer régent,
enfermant Edmond Beaufort dans la tour de Londres, et écartant la
reine du pouvoir.
Par ailleurs, le
duc d’York se rapprocha de Richard Neville, comte de Salisbury, un
des plus puissants seigneurs d’Angleterre (ce dernier fut ainsi fait
chancelier.).
2° La querelle
Percy/Neville –
A cette époque,
les Neville possédaient d’immenses territoires sur la moitié ouest de la
frontière anglo-écossaise. Cependant, ces derniers étaient en concurrence
avec la famille Percy, qui possédaient des terres sur la moitié est.
A noter que la
famille Percy, au début du XV° siècle, détenait tous les Etats se trouvant
sur la frontière. Cependant, Henri Percy et son fils (ce dernier
avait été surnommé Chauds Eperons en raison de son caractère
emporté.) eurent la mauvaise idée de soutenir la révolte d’Yvain de
Galles contre le roi d’Angleterre Henri IV.
Ce dernier, parvenant à l’emporter, décida alors de confisquer les Etats de
la famille Percy (c’est ainsi que la famille Neville reçut les terres des
vaincus.).
Par la suite,
Henri V décida de se concilier les bonnes grâces des Percy, et décida de
leur rendre la moitié est de leurs anciens Etats.
Du fait des
raisons énoncées ci-dessus, les relations entre les Percy et les Neville
étaient plus que tendues. Richard Neville, comte de Salisbury, et
Henri Percy,
comte de Northumberland, étaient deux hommes d’âge mûr, mais leurs enfants
respectifs, John Neville et Thomas Percy, baron d’Egremont,
souhaitaient ardemment prendre les armes l’un contre l’autre.
En août 1453,
Egremont décida alors de recruter des forces dans York, afin de tenter un
coup de force contre les Neville.
A la tête d’un
millier d’hommes, il tendit une embuscade aux Neville, alors que ces
derniers se dirigeaient vers le village de Sheriff Hutton.
Les Neville, qui
n’étaient quelques centaines, parvinrent finalement à rejoindre Sheriff
Hutton en n’ayant que quelques blessés dans leurs rangs.
John Neville, peu
après, décida de se venger en incendiant la résidence des Percy à Catton,
dans le Yorkshire. Le jour suivant, en représailles, les Percy s’attaquèrent
à une maison se trouvant sur les terres des Neville.
Par la suite,
bien décidé à en découdre, Henri Percy décida de rassembler une armée de 10
00 hommes, non loin de Sheriff Hutton, le fief des Neville.
Henri VI, effrayé
que ce conflit dégénère en guerre civile, décida alors de contraindre les
deux familles de baisser les armes et de signer une trêve, en octobre 1454.
Cependant, Thomas
Percy ne l’entendit pas de cette oreille et décida de continuer l’offensive.
A la tête de
quelques centaines d’hommes, il combattit les forces des Neville non loin de
Stamford Bridge en novembre 1454, et fut fait prisonnier par John Neville
suite à l’affrontement.
Richard Neville,
allié à Richard Plantagenêt, rendit service à ce dernier en faisant
emprisonner Edmond Beaufort à la tour de Londres. Le duc d’York, en guise de
remerciement, décida alors de soutenir la lutte contre les Percy.
3° Henri VI
reprend le pouvoir, la première bataille de Saint Albans (mai 1455) –Cependant,
en janvier 1455, Henri VI retrouva ses esprits pendant un temps. Il décida
alors de chasser Richard Plantagenêt du pouvoir, priva Richard Neville de sa
charge de chancelier, libéra Edmond Beaufort de sa prison (ce dernier reçut
la capitainerie de Calais, qui était alors entre les mains du duc d’York.),
et décida de soutenir la cause des Percy.
Cependant,
Richard Plantagenêt et Richard Neville refusèrent de se faire ainsi évincer,
et entreprirent donc de recruter une importante armée dans le nord du pays
et à la frontière galloise.
Edmond Beaufort,
apprenant la nouvelle, décida alors d’en avertir le roi et leva une petite
armée à la hâte.
Le 22 mai, les
deux adversaires se rencontrèrent dans la cité de Saint Albans, dans
l’Hertfordshire, à une trentaine de kilomètres au nord de Londres.
La cité de saint
Albans aujourd'hui.
Comme nous
l’avons dit, l’armée royale, menée par Edmond Beaufort, duc de Somerset,
avait été recrutée dans l’urgence et n’était pas suffisamment entraînée.
Le duc d’York, au
contraire, était à la tête d’une armée expérimentée (les soldats anglais
avaient l’expérience des conflits contre l’Ecosse, et les mercenaires
gallois avaient combattu contre l’Angleterre.). Il était en outre accompagné
de Richard Neville, comte de Warwick, fils de Richard Neville, comte
de Salisbury.
Dans un premier
temps, des pourparlers eurent lieu entre Richard Plantagenêt et Somerset,
mais ces derniers n’aboutirent pas.
Finalement,
Warwick décida de lancer la charge, menant ses 3 000 soldats vers la cité.
Les 2 000 hommes constituant l’armée du roi, alors au repos, furent
surprises par cette attaque éclair, et Somerset fut tué au cours de la
charge ennemie.
Warwick ordonna
alors à ses archers de viser les hommes entourant Henri VI, en tuant un
certain nombre et blessant le roi lui même.
Les Lancastre
décidèrent alors de se retirer, comprenant que la bataille était perdue.
C’est ainsi qu’Henri Percy fut tué au cours de la retraite.
La première
bataille de Saint Albans, qui fut le premier combat de la guerre des
Deux Roses (l’emblème des Lancastre était une rose rouge, celle des York
était une rose blanche.), consacra la victoire des York.
En effet, la
plupart des partisans des Lancastre étaient morts (Edmond Beaufort et Henri
Percy pour ne citer qu’eux.), et Henri VI avait été fait prisonnier.
Plaque commémorative de la bataille de
Saint Albans.
"A cet endroit s'élevait le Castle
Inn (l'auberge du château), où Edmond Beaufort, second duc de
Somerset, fut assassiné au cours de la première bataille de Saint Albans, 22
mai 1455."
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