Suite à la bataille de Saint Albans, le duc d’York s’empara une nouvelle
fois du pouvoir, tout en laissant Henri VI sur son trône (en effet, Richard
Plantagenêt était loin de recevoir les suffrages de la noblesse anglaise, et
ne pouvait donc se permettre d’éliminer le roi.).
1° La nouvelle
prise de pouvoir de Richard Plantagenêt –
Le duc d’York,
parvenant une nouvelle fois au pouvoir, décida de se proclamer connétable
d’Angleterre, et donna à Warwick la capitainerie de Calais. En outre, la
reine Marguerite fut écartée du pouvoir et chargée de veiller sur
Henri VI, ce dernier ayant de nouveau sombré dans la folie.
Portrait de la reine Marguerite d'Anjou.
Cependant, cet
équilibre fragile ne pouvait durer bien longtemps. En effet, le duc d’York
contribuait à alimenter l’insécurité dans l’île en soutenant les Neville
contre les Percy ; en outre, Richard menaçait les droits à la couronne
d’Angleterre d’Edouard, fils d’Henri VI et de Marguerite.
La reine fit
alors transférer la cour dans ses terres, dans la cité de Coventry (août
1456.). Par la suite, les Percy parvinrent à prendre l’avantage sur les
Neville, redonnant l’avantage à la famille royale. De ce fait, Marguerite
parvint à reprendre l’ascendant sur son rival le duc d’York.
2° Les batailles
de Blore Heath et du pont de Ludford (septembre et octobre 1459) –
Cependant, en
juin 1459, Richard Plantagenêt fut convoqué à Coventry. Ce dernier,
craignant d’être accusé de trahison et arrêté, décida de ne pas se rendre
dans la cité.
En octobre,
Richard Neville, comte de Salisbury, décida alors de rejoindre le duc
d’York, qui se trouvait au château de Ludlow, dans le Shropshire.
La reine, avertie
de la manœuvre, envoya une petite armée à l’encontre des insurgés.
Les lancastre,
deux fois plus nombreux que leurs adversaires, décidèrent alors de charger,
pensant que l’ennemi entamait une manœuvre de retraite. Les York passèrent
donc à l’offensive, causant de graves pertes aux Lancastre.
Plaque commémorative de la bataille de
Saint Albans.
"Guerre des Deux Roses
Bataille de Blore Heath
1459
Ferme de Blore Heath
Ce terrain était le site du camp des
Lancastre."
Au final, la
bataille de Blore Heath fut une nouvelle victoire pour les partisans de
Richard Plantagenêt (septembre 1459.).
Peu de temps
après, Salisbury parvint finalement à opérer une jonction avec les forces
du duc d’York. Les deux hommes décidèrent alors d’affronter les troupes
royales une fois de plus.
Cependant, le
destin ne joua pas en leur faveur car un des lieutenants de Warwick,
dirigeant un contingent de soldats calaisiens, décida de faire défection,
rejoignant le camp des Lancastre. En effet, non content d’apporter de
nombreux hommes au roi d’Angleterre, il lui donna de précieux renseignements
sur l’armée et les plans des York.
De ce fait, en
octobre 1459, les Lancastre remportèrent avec brio la bataille du pont de
Ludford, écrasant les York.
3° Les Lancastre
reprennent le pouvoir… pour une bien courte période (1460)
– Suite à cet affrontement, Richard retourna en Irlande ; Salisbury, Warwick
et Edouard, comte de March (le fils du duc d’York.), se réfugièrent à
Calais.
Le nouveau duc de
Somerset, Henri Beaufort (ce dernier était le fils d’Edmond Beaufort, tué à la
bataille de Saint Albans.), fut nommé gouverneur de Calais. Se rendant dans
la cité, il ne parvint cependant pas à évincer Warwick, qui décida de se
lancer dans des opérations de piraterie contre la cote anglaise.
En 1460, Warwick,
Salisbury et Edouard parvinrent à débarquer en Angleterre, s’établissant
dans le Kent. En juin, ils se rendirent à Londres, profitant de l’absence
de la famille royale, qui se trouvait alors à Coventry.
Apprenant la
nouvelle, le roi décida d’établir son armée à Northampton.
En début d’après
midi, sous une pluie battante, Warwick et ses hommes décidèrent de charger,
sachant qu’une partie de l’armée royale était prête à rejoindre les rangs
des York.
C’est ainsi que
Warwick, profitant de l’effet de surprise, parvint à l’emporter sur l’armée
royale, parvenant par ailleurs à capturer le roi.
Au final, la
bataille de Northampton fut une nouvelle victoire pour les York.
Suite à la
victoire de Warwick, Richard rentra en Angleterre, s’installant à Londres en
octobre 1460.
Le duc d’York,
réclamant la couronne, ne reçut cependant pas le même accueil qu’Henri IV,
qui avait obtenu la couronne dans des conditions quasi similaires.
En effet, Salisbury et Warwick eux-mêmes ne souhaitaient pas déposer Henri
VI, mais seulement éliminer ses plus mauvais conseillers.
Portrait de Richard Neville, comte de
Warwick, XV° siècle.
Richard,
rappelant au parlement qu’il descendait du roi Edouard III, fut ainsi
reconnu comme successeur d’Henri VI (les parlementaires déshéritaient ainsi
le jeune Edouard, fils du roi d’Angleterre.).
L’Acte d’Accord
ne fut évidemment pas accepté par la reine, qui fut écartée du trône. Les
partisans des Lancastre décidèrent alors de former une nouvelle armée, dans
le nord de l’Angleterre.
4° La contre
attaque des Lancastre et la victoire finale des York (1460 à 1461) –
Apprenant que
les partisans des Lancastre étaient en train de former une armée dans le
nord du pays, Richard décida de marcher contre ses ennemis.
a) La bataille
de Wakefield, mort du duc d’York et du comte de Salisbury (décembre 1460)
: s’établissant dans une position défensive au château de Sandal,
Richard ne tarda pas à être harcelé par ses ennemis, ces derniers étant deux
fois plus nombreux que les York.
Le duc d’York,
quittant la forteresse, fut contraint d’affronter l’armée des Lancastre au
cours de la bataille de Wakefield (décembre 1460.).
Richard fut tué
au cours de l’affrontement ; son second fils Edmond, comte de
Rutland, ainsi que Richard Neville, comte de Salisbury, furent capturés et
exécutés peu après la bataille.
Gisant de Richard Neville, comte de Salisbury, église de Burghfield (le
monument, très endommagé, aurait subi les foudres des partisans des
Lancastre).
b) La seconde
bataille de Saint Albans, nouvelle victoire des Lancastre (février 1461)
: cependant, bien que le duc d’York et le comte de Salisbury trouvèrent la
mort au cours de la bataille de Wakefield, les Lancastre n’avaient toujours
pas remporté la guerre.
En effet, Edouard
(le fils de Richard Plantagenêt.) et le comte de Warwick ne comptaient pas
abandonner la lutte.
Recrutant des
soldats à la frontière anglo-galloise, Marguerite décida d’envoyer une
petite armée à leur encontre.
Les deux
belligérants s’affrontèrent alors au cours de la bataille de Mortimer’s
Cross, et les York remportèrent la victoire (février 1461.).
Monument commémoratif de la bataille de Mortimer's Cross, 1799.
"Ce piédestal est érigé afin de perpétuer la Mémoire d'une bataille
acharnée, sanglante et décisive qui eut lieu près de ce point, au cours de
la guerre civile opposant les ambitieuses maisons d'York et de Lancastre, le
2 février 1461, entre les forces d'Edouard Mortimer, comte de
March, (plus tard Edouard IV) dans le camp des York, et les
partisans d'Henri VI, dans le camp des Lancastre.
Les troupes du roi étaient commandées par Jasper comte de Pembroke.
Edouard commandait les siennes en personne et fut victorieux. Le
massacre fut grand des deux côtés. 4 000 furent laissés morts sur le champ
de bataille, et de nombreux gallois furent faits prisonniers parmi lesquels
se trouvait Owen Tudor (arrière grand père d'Edouard
VIII et descendant de l'illustre Cadwallader) qui fut
peu après décapité à Hereford.
Ce fut la bataille décisive qui permit à Edouard IV de monter
sur le trône d'Angleterre et qui fut proclamé Roi à Londres le
5 mars de l'année suivante."
Marguerite,
alliée à Marie de Gueldres, reine d’Ecosse, décida alors de se rendre
à la rencontre des York, pillant les régions du sud de l’Angleterre afin de
payer les soldats se battant sous sa bannière.
A Londres,
Warwick décida de profiter des exactions menées par les Lancastre afin de
s’attirer les sympathies des Londoniens (à noter que la cité de Coventry fit
allégeance aux York à cette époque.).
Cependant, le
destin joua en faveur de la reine. En effet, les Lancastre attaquèrent
l’armée de Warwick sur ses flancs, alors que le comte se trouvait à Saint
Albans, tentant de bloquer la route vers Londres.
La seconde
bataille de Saint Albans, en février 1461, fut un nouvel échec pour les
York, Warwick n’ayant pas réussi à faire sa jonction avec les armées
d’Edouard, comte de March (le fils de Richard Plantagenêt.).
A noter qu’Henri
VI (prisonnier des York, il avait été emmené de force sur le champ de
bataille.) fut libéré par ses partisans.
c) La bataille
de Townton donne la victoire aux York (mars 1461) : La victoire des
Lancastre semblait acquise, mais les Londoniens, effrayés par les pillages
auxquels s’étaient livrés les soldats de la reine, refusèrent d’ouvrir les
portes de la capitale.
De ce fait, afin
d’assurer son bon ravitaillement, l’armée des Lancastre fut contrainte de
piller les comtés avoisinants de Middlesex et d’Hertfordshire.
Au même moment,
Edouard, comte de March, décida de marcher sur Londres et de rejoindre les
forces de Warwick. Le jeune homme, se référant à l’Acte d’Accord, affirma
son intention de monter sur le trône après avoir éliminé Henri VI et son
épouse.
Les Lancastre
ayant décidé de se retirer au nord du pays, Edouard et Warwick décidèrent de
les y rejoindre.
En mars 1461, les
deux belligérants s’affrontèrent au cours de la bataille de Townton,
dans le Yorkshire. Les deux armées, comptant chacune entre 20 000 et 30 000
hommes selon les sources, s’affrontèrent pendant de nombreuses heures.
Dans un premier
temps, les York eurent un petit avantage, leurs archers ayant le vent dans
le dos. Puis, les deux formations décidèrent de passer au combat au corps à
corps, ce qui fit beaucoup de victimes (il avait été donné comme consignes
de ne pas faire de prisonniers.).
Si aucun des deux
camps ne parvint à prendre l’avantage pendant plusieurs heures, les York
finirent par recevoir l’aide d’un nouveau contingent, ce qui permit à
Edouard et Warwick d’écraser leurs adversaires.
Poursuivis par
leurs ennemis lors de leur retraite, les Lancastre perdirent plus de 10 000
hommes à l’issue de la bataille (les York, quant à eux, avaient perdu plus
de 5 000 hommes.).
Henri VI et
Marguerite, vaincus, furent contraints de se réfugier à la cour du roi
d’Ecosse Jacques III, accompagnés de quelques fidèles.
Portrait du roi d'Ecosse Jacques III.
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