1° La prise de pouvoir de Richard III –
A sa mort,
Edouard IV laissait derrière lui deux héritiers, Edouard V et son frère
Richard, âgés tous deux d’une dizaine d’années.
Edouard V, gravure issue de l'ouvrage
Cassell's history of England, Angleterre, 1902.
Le jeune
souverain étant trop jeune pour régner, de nouvelles dissensions apparurent
entre les Woodville (la famille maternelle des deux princes.) et Richard, comte de Gloucester, le frère d’Edouard IV.
Portrait d'Anthony Woodville.
Edouard V ayant
été élevé au château de Ludlow, sous la protection d’Anthony Woodville,
comte de Rivers (le frère de la reine.), Gloucester voyait d’une mauvais œil
l’influence que les Woodville pouvaient avoir sur le jeune garçon.
Le château de Ludlow.
Se rapprochant
des ennemis politiques des Woodville, Richard fit ainsi arrêter le comte de
Rivers, ainsi que la plupart de ses conseillers. Emprisonnés au château de
Pontefract, ils furent ensuite condamnés à mort et exécutés sous prétexte
d’avoir voulu attenter à la vie du jeune Edouard V (Richard décida alors de
faire loger les deux fils d’Edouard IV à la tour de Londres.).
Les Princes dans la Tour, par John Everett Millais, 1878,
Royal Holloway College, Université de Londres, Egham.
Peu de temps après
ces évènements, en juin 1483, Richard III déclara publiquement que le
mariage d’Edouard IV et d’Elisabeth Woodville était invalide et que leurs
deux enfants étaient donc illégitimes (en effet, Edouard aurait épousé ou
promis d’épouser Eléonore Butler, la fille de
John Talbot,
comte de Shrewsbury, avant de rencontrer Elisabeth Woodville.).
Edouard V, roi mineur d'Angleterre, et Richard, duc d'York, son frère
puîné, par Paul DELAROCHE, 1831, musée du Louvre, Paris.
Le parlement,
connaissant les capacités militaires du comte de Gloucester, et considérant
que ce dernier était plus amène de diriger le pays qu’un conseil de régence,
accepta de reconnaitre Richard III comme nouveau roi d’Angleterre (à noter
que ce dernier était le plus proche parent d’Edouard IV, ses frères Edmond
et George ayant perdu la vie au cours des années précédentes.).
Richard III, gravure issue de l'ouvrage
Cassell's history of England, Angleterre, 1902.
Alors que Richard
III était couronné roi d’Angleterre, en juillet 1483, ses neveux étaient
retrouvés morts à la tour de Londres. Sans doute le meurtre fut il commandé par
le nouveau souverain lui-même, mais aucune preuve tangible n’est parvenue
aujourd’hui à accréditer cette thèse.
L'assassinat des princes.
2° La guerre des
Deux Roses recommence –
Richard III, bien
qu’étant parvenu à monter sur le trône d’Angleterre, ne restait pas moins
menacé. En effet, le nouveau souverain était loin d’être populaire, et ne
nombreux complots s’ourdirent contre lui.
a) La révolte
de 1483 : une première révolte éclata contre Richard III en 1483. En
effet, des partisans d’Edouard IV décidèrent de déposer le nouveau
souverain, afin de placer le jeune Edouard V au pouvoir.
Cependant, lorsque
les insurgés apprirent que les princes étaient morts, Henri Stafford,
duc de Buckingham,
proposa de placer Henri Tudor sur le trône.
Henri Tudor, né
en 1457, était par sa mère Marguerite le descendant de Jean de
Gand, père d’Henri IV, premier souverain de la dynastie des
Lancastre.
Marguerite, mère d'Henri Tudor.
Son père
Edmond Tudor, favorable aux Lancastre, avait été tué par des partisans
des York en 1456. Le jeune Henri, n’ayant jamais connu son père, avait été
élevé par son oncle Jasper.
Cependant, à
cause du soutien apporté par les Tudor aux Lancastre, Henri et sa mère
durent fuir, suite à la prise de pouvoir d’Edouard IV, en 1471. Ils se
réfugièrent alors à la cour de François II, duc de Bretagne.
En 1483, soutenu
par son hôte, Henri décida de débarquer en Angleterre, à la demande du duc
de Buckingham.
Cependant,
l’insurrection fit long feu : les navires d’Henri Tudor, pris dans une
tempête, durent faire demi-tour ; l’armée des insurgés, affaiblie par cette
même tempête, fut écrasée par Richard III.
Buckingham,
parvenant à s’enfuir, fut finalement capturé et exécuter en novembre 1483.
b) La révolte
de 1485 : Henri Tudor, se réfugiant en France après que Richard III ait
exigé son extradition au duc de Bretagne, décida de préparer une nouvelle
expédition contre l’Angleterre.
Accueilli avec
bienveillance par les régents Pierre et Anne de Beaujeu (le
roi de France Charles VIII, fils de Louis XI, était encore un
enfant.), ces derniers acceptèrent de lui venir en aide.
Pierre de Beaujeu
et Saint Pierre (à gauche) ; son épouse Anne et Saint Jean (à droite), par
Jean HUEY, début du XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.
En 1485, se
sentant suffisamment puissant, Henri débarqua sur la côte ouest du Pays de
Galles, au Pembrokeshire, à la tête d’un contingent franco-écossais.
Accompagné par
son oncle Jasper Tudor, les insurgés ne tardèrent pas à recueillir le
soutien des Gallois, qui décidèrent de rejoindre la petite troupe.
Richard III,
apprenant la nouvelle, décida alors de partir à la rencontre d’Henri Tudor
afin d’en découdre.
Les deux armées
s’affrontèrent donc au cours de la bataille de Bosworth. Henri Tudor
était à la tête d’environ 5 000 hommes, alors que Richard III avait quelques
milliers d’hommes de plus que son adversaire.
Dans un premier
temps, aucune des deux armées ne parvint à prendre l’avantage. Cependant,
les évènements se précipitèrent lorsque les principaux lieutenants de
Richard III décidèrent de rejoindre le camp d’Henri Tudor.
Combattant
vaillamment, Richard III trouva finalement la mort au cours de la bataille,
et son corps sans vie fut exhibé lors de la parade de l’armée victorieuse.
Richard III ne
laissait pas d’enfants derrière lui ; en effet, son jeune fils Edouard
était mort en 1484, et son épouse Anne Neville était décédée en 1485.
Outre être le
dernier roi anglais à avoir trouvé la mort sur le champ de bataille, Richard
III fut le dernier souverain Plantagenêt (le dernier Plantagenêt étant
Edouard, comte de Warwick (fils de George, duc de Clarence.), exécuté
par Henri Tudor en 1499.).
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