Car un pays sans passé est un pays sans avenir...

 
Mythologie
 
 

 

 

adblocktest

 

L'Empire byzantin

 

CHAPITRE DEUXIEME : L'Empire byzantin, entre Antiquité et Moyen âge

 

I : Justin I° et Justinien I° (518 à 565), fondateurs de la dynastie justinienne

           

            Entre le VI° et le VIII° siècle, l’Empire byzantin se trouvait dans une situation intermédiaire : à cette époque, la chute de l’Empire romain d’Occident était récente, et ne semblait pas irrémédiable. En effet, Justinien et ses successeurs intervinrent en Italie, en Afrique et en Hispanie, afin de tenter de recréer l’ancien Empire romain (d’où des liens encore présents avec l’Antiquité.).

Ce n’est qu’au fil des siècles que l’Empire byzantin entra de plain pied dans le Moyen âge, abandonnant les conquêtes de Justinien, abandonnant le latin au profit du grec, et mettant en place une réorganisation administrative du royaume (création des thèmes.).

 

1° Justin I° le Grand (518 à 527) et Justinien I° le Grand (527 à 565) – A la mort d’Anastase, ce fut son neveu, le général Justin I°, qui monta sur le trône. Déjà âgé (né vers 450, il avait près de 68 ans.), Justin décida d’associer son neveu Justinien I° au pouvoir (il en fit aussi son fils adoptif.).

Pièce de monnaie à l'effigie de Justin I°.

Justinien était né en Illyrie en 483. Ses parents, des Illyriens romanisés, étaient des gens modestes, et n’avaient aucun lien avec le pouvoir impérial. Justin I° décida alors de faire donner une bonne éducation à son neveu (ce dernier, qui avait déjà plus de trente ans, n’en avait pas reçu en Illyrie.).

 

Au cours de son règne, il parvint à contenir les Perses, et publia un édit punissant les ariens[1]. En Italie, Théodoric, outré, demanda en vain au pape de faire annuler cette décision. Rome et Constantinople se réconcilièrent alors.

Justin I° mourut en 527, et Justinien monta alors sur le trône, paré à prendre le pouvoir.

Diptyque consulaire à l'effigie de Justinien, vers 540, Bode museum, Berlin.

 

            2° Conquêtes territoriales de Justinien I° – Dès le début de son règne, Justinien eut la volonté de reconstituer les frontières de l’ancien Empire romain. Il y parvint en partie, et fut le dernier souverain byzantin à réussir un tel exploit.

Pièce de monnaie à l'effigie de Justinien, British Museum, Londres.

 

a) Justinien et la Perse (529 à 532) : dès le début de son règne, Justinien voulut intervenir en Occident, et reconstituer ainsi l’ancien Empire romain. Pour cela, il fallait s’assurer de la neutralité des Perses sassanides, qui se faisaient menaçants en Syrie.

Entre 529 et 531, Bélisaire[2], général de Justinien, parvint à remporter de nombreuses victoires sur ses ennemis. Cependant, l’Empereur décida d’acheter la paix avec les Perses en 532.

 

b) La sédition Nika (532) : à cette époque, les courses de char étaient nombreuses, au cirque de Constantinople. Les cochers étaient alors divisés en deux factions rivales, les Bleus et les Verts (appelés ainsi de par les couleurs de leurs casaques.).

Cependant, il faut savoir que ces deux factions ne luttaient pas uniquement lors des courses, mais aussi à l’extérieur du cirque. En effet, Bleus et Verts avaient des relations avec de nombreux citoyens de la cité : politiques, magistrats, militaires, etc.

L’Empereur était un partisan des Bleus, qui étaient généralement les plus forts. Un jour de janvier 532, alors que Justinien et ses proches assistaient à une course de char dans le cirque de Constantinople, les Verts commencèrent à faire du tumulte. L’Empereur leur ordonna de se calmer, mais les Verts insultèrent alors Justinien, provocant la colère des Bleus.

L’Empereur fit arrêter les meneurs les plus virulents afin de mettre fin aux échauffourées, mais les Bleus et les Verts se liguèrent alors contre lui.

La sédition se répandit comme une traitée de poudre, la population (aigrie par la mise en place de nouveaux impôts.) en profitant pour exprimer son mécontentement.

Alors que la ville flambait (détruisant l’église Sainte Sophie et le palais impérial.), les insurgés, se battant au cri de Nika (ce qui veut dire ‘victoire’.), proclamèrent un nouvel Empereur, Hypatios (un neveu d’Anastase I°.).

Justinien, rassemblant ses affaires, s’apprêtait à partir, quand il fut retenu par son épouse Théodora[3], qui affirmait préférer mourir dans la pourpre plutôt que fuir.

La situation se retourna alors à l’avantage de l’Empereur : l’eunuque Narsès[4], chambellan de Justinien, parvint à acheter les meneurs des Bleus.

Peu de temps après, Bélisaire, rentrant de son expédition en Perse, vint prêter main forte à son souverain. Il fit reculer les insurgés jusqu’à l’intérieur du cirque, au sommet duquel se trouvaient des archers embusqués. Au final, la répression fut matée dans le sang, faisant  plus de 30 000 victimes.

 

c) Guerre contre les Vandales (533) : l’année suivante, Justinien décida de s’attaquer aux Vandales, installés en Afrique depuis plus d’un siècle. Plusieurs raisons motivèrent ce choix : tour d’abord, les Vandales avaient perdu beaucoup de puissance depuis la fin du règne de Genséric (et étaient donc une proie facile.) ; en outre, ces barbares étaient à la tête d’une importante flotte, qui pouvait perturber les futures opérations militaires en Italie ; enfin, le roi des Vandales Hildéric (favorable aux Byzantins.) avait été renversé par Gélimer.

Pièce de monnaie à l'effigie d'Hildéric.

 

Il est important de noter qu’en 484, à la mort d’Hunéric (qui était le fils de Genséric et le père d’Hildéric.), le pouvoir passa entre les mains du prétendant au trône le plus âgé, Gunthamond, un petit fils de Genséric (c’était la coutume vandale appelée tanistry d’éloigner du pouvoir les plus jeunes.).

Hildéric se rendit alors à Constantinople, où il y résida pendant près de 40 ans (il y noua des liens d’amitié avec Justinien.). Il monta enfin sur le trône vandale en 523, étant devenu le plus ancien membre de la famille royale. Cependant, ce dernier, homosexuel (il n’avait pas de femme ni d’enfants.), débonnaire (il ne s’attaqua pas aux berbères non romanisés qui attaquaient le royaume.), proche des catholiques et de l’Empire byzantin, s’attira rapidement les foudres des Vandales (rappelons que ces derniers étaient ariens.).

Déposé par Gélimer en 530, il fut exécuté en 532, et sa tête fut envoyée à Constantinople.

Pièce de monnaie à l'effigie de Gélimer.

 

Le général Bélisaire débarqua sur les côtes africaines en 533, accompagné de 10 000 fantassins et 5 000 cavaliers (principalement des mercenaires.). Deux batailles suffirent pour ruiner les espoirs des Vandales.

Les deux armées ennemies s’affrontèrent une première fois à la bataille de l’Ad Decimum, en septembre 533. Gélimer envoya une partie de ses forces prendre à revers l’armée byzantine, mais cette dernière parvint à contenir l’attaque vandale. Les Vandales durent alors reculer, et Carthage ouvrit ses portes aux vainqueurs.

En décembre 533, Bélisaire s’opposa à nouveau aux Vandales à la bataille de Tricamarum, et ces derniers furent vaincus.   

Gélimer, capturé par les Byzantins, figura en bonne place au triomphe de Justinien. L’Empereur décida néanmoins de l’épargner, l’exilant en Galatie (il y mourut vers 560.).

 

Finalement, outre l’Afrique du nord, les Byzantins étaient parvenus à s’emparer aussi de nombreuses villes de Méditerranée (Corse, Sicile, Sardaigne.).

 

d) Guerre contre les Ostrogoths (535 à 554) : Justinien utilisa un prétexte simple pour intervenir en Italie. A la mort de Théodoric I°, en 526, sa fille Amalasuntha exerça la régence au nom d’Athalaric (un enfant qu’elle avait eu de son premier mariage avec Eutharic, mort en 523.).

Mausolée de Théodoric, Ravenne.

En 534, peu après qu’elle se soit remariée avec son cousin Théodat en 534, Athalaric mourut. Puis, l’année suivante, Amalasuntha fut emprisonnée puis étranglée par son époux.

Pièce de monnaie à l'effigie d'Athalaric (à gauche) et de Théodat (à droite), vers 530, Neues museum, Berlin.

Les Byzantins envahirent alors l’Italie, attaquant de la Dalmatie et de la Sicile, prenant les Ostrogoths dans un étau. L’offensive, dirigée par Bélisaire, fut un franc succès.

En effet, Théodat ne résista pas voyant les Byzantins approcher et courut se réfugier dans Rome. Bélisaire, après avoir pris Naples, s’empara alors de l'ancienne capitale de l'Empire romain(décembre 536.).

Théodat fut alors assassiné par Vitigès, qui s’empara de la couronne (ce dernier avait épousé Matasuntha, la fille d’Amalsuntha.). Le nouveau roi fut bien plus énergique que son prédécesseur : il assiégea Bélisaire dans Rome, mais dut bientôt abandonner son offensive, les Byzantins recevant des secours.

Pièces de monnaie à l'effigie de Vitigès.

Vitigès décida alors de se rendre à Ravenne, où, assiégé par Bélisaire, il ne se rendit qu’en 540. Le roi des Ostrogoths fut alors envoyé à Constantinople, où il participa au triomphe de Justinien (l’Empereur fut aussi clément à l’égard de Vitigès qu’il avait été avec Gélimer.).

 

Bélisaire achevait cette campagne auréolé de gloire, et les Ostrogoths étaient favorables à lui donner la couronne de roi d’Italie. C’est alors que Bélisaire fut disgracié par Justinien, et sommé de rentrer à Constantinople.

Les Ostrogoths décidèrent alors de profiter de ce moment de faiblesse, et repartirent à l’assaut en 541, sous l’impulsion de leur roi Totila. Les Byzantins perdirent alors Naples en 543, furent vaincus lors des batailles de Faënza et Mugillo, et enfin évacuèrent Rome, en décembre 546 (la ville fut alors à mise à sac pour la quatrième fois de son histoire.).

Pièces de monnaie à l'effigie de Totila, vers 540, Neues museum, Berlin.

Bélisaire, qui était rentré en Italie quelques mois après sa disgrâce, ne put rien faire contre les Ostrogoths. Il sollicita des renforts de la part de Justinien, en vain. Il faut cependant savoir qu’à cette époque, Constantinople était menacée par les Bulgares, et que les Perses se faisaient à nouveau menaçants en Syrie (malgré le traité de paix de 532.). Justinien I° dut se résoudre à payer un tribut au roi de Perse Chosroes I°, après s’être en vain opposé à lui.

Bélisaire, voyant que ses efforts en Italie étaient inutiles, demanda à rentrer dans la capitale (après avoir arrêté les Huns sous les murs de Constantinople en 559, il ne lui fut plus confié de commandement important, et il mourut dans la pauvreté en 565. Il n'en fut cependant pas réduit à faire la manche, comme le voudrait la légende colportée par certaines sources.).

Bélisaire demandant l'aumône, par Jacques Louis DAVID, 1784, musée du Louvre, Paris.

 

En 552, après s’être débarrassé des Bulgares grâce à l’aide des Avars, Justinien envoya Narsès en Italie. Ce dernier, bien que n’étant pas un militaire, était à la tête d’une forte armée, et parvint à défaire les Ostrogoths.

Les deux armées s’affrontèrent au cours de la bataille de Taginae, en Ombrie. Totila y fut alors mortellement blessé.

Le nouveau roi des Ostrogoths, Theias, fut vaincu l’année suivante suite à la bataille du Vésuve (appelée aussi bataille du mont Lactarius.). Cet affrontement très violent ne dura pas moins de trois jours.

En 555, une dernière armée barbare, composée de Francs et d’Alamans  s’opposa aux troupes de Narsès. Les Byzantins écrasèrent alors leurs ennemis au cours de la bataille de Casilinum.

 

Narsès fut alors nommé gouverneur d’Italie, et demeura à ce poste jusqu’en 567.

 

e) Obtention de la Bétique (554) : en 554, le roi des Wisigoths Agila était en conflit avec Athanagild, qui avait été proclamé roi par ses partisans. Ce dernier décida alors de se rapprocher de Constantinople, et appela Justinien à l’aide.

L’Empereur envoya alors quelques soldats en Hispanie, qui aidèrent Athanagild à vaincre son rival. Agila fut alors assassiné à Mérida peu de temps après.

Athanagild accepta alors de céder l’ancienne province de Bétique à Justinien, en guise de remerciement.

L'Empire byzantin à la mort de Justinien, en 565 (vous pouvez faire un "clic droit" sur la carte afin de faire un zoom).

 

            3° Œuvre législative de Justinien I° – L’œuvre législative de Justinien, bien que moins spectaculaire que ses conquêtes, furent cependant bien plus durable que ces dernières.

Le droit romain, qui régissait l’Empire, comprenait la multitude des lois publiées depuis l’œuvre des decemviri en 451 avant Jésus Christ jusqu’à Justinien : l’on y trouvait la loi des XII tables[5], les édits des magistrats, des préteurs et des édiles, les décrets des assemblées, et les rescrits des Empereurs (il fallait en outre rajouter à cette liste l’ensemble des commentaires formulés en leur temps par les grands jurisconsultes, tels Ulpien, Papinien, etc.).

Tous ces textes n’étaient pas classés, et leur nombre pouvait aisément remplir toute une bibliothèque. Il était alors impératif de procéder à une réforme du droit, tant les textes de loi étaient nombreux et contradictoires. Théodose II avait tenté de faire quelque chose dans ce sens, publiant le code théodosien en 421 (il s’agissait d’un recueil contenant toutes les lois romaines promulguées depuis 312[6].).

Justinien parvint à accomplir un travail remarquable en l’espace de six ans (528 à 534.), s’appuyant sur le jurisconsulte[7] Tribonien (ce dernier travailla avec une commission composée d’une dizaine de ses confrères.).

 

Le premier recueil à être publié fut le Code de Justinien (codex Iustinianus ou codex legum.), en 529. Cet ouvrage, rédigé en latin, était un recueil de toutes les constitutions impériales publiées depuis Hadrien[8]. Une seconde édition fut publiée en 534 (Codex juris civilis ou Novus Iustinianius.), afin de recenser les nouvelles lois parues depuis 529 (à noter que seule l’édition de 534 est parvenue jusqu’à nous.).

 

Un second recueil, le Digeste (digesta iustiniani ou codex iuris.), fut alors publié en 533. Ce second ouvrage était un recueil des commentaires des jurisconsultes, disséminés dans plus de 2 000 volumes (il s’agissait d’un immense répertoire de cas pratiques auxquels les jurisconsultes avaient été confrontés. Les matières de ce recueil étaient rangées par titre, comme dans un dictionnaire.). 

 

La même année furent publiés les Institutes, un résumé de tout le droit romain, à l’usage des étudiants.

 

Ces trois ouvrages forment donc le corpus juris civilis.

L’œuvre de Justinien n’est cependant pas exempte de reproches. Elaborée très rapidement, ses auteurs ont parfois mutilé les anciennes lois, accumulant les contradictions et les répétitions (le corpus fut en effet rédigé par plusieurs jurisconsultes, qui n’eurent pas suffisamment d’échanges entre eux.).

Autre problème, Justinien refusa que l’on apporte des corrections au corpus (cependant, cette interdiction ne fut pas respectée, et des commentaires explicatifs, les Indices, furent ajoutés par la suite.).

A noter que le corpus rencontra une certaine hostilité, de par sa rédaction en latin.

 

            4° Politique intérieure de Justinien I° – Le règne de Justinien I° fut au final relativement stable. Ce souverain sut profiter de cet avantage pour mettre en place une politique intérieure de grande ampleur.

 

a) Relation commerciales : tout d’abord, grâce à la disparition des Vandales, la Méditerranée put retrouver son calme d’antan. Les marchands des provinces d’Orient reprirent le commerce avec la Gaule, qui avait retrouvé son calme sous le règne de Clovis. Constantinople reprit le commerce de la soie en direction de la Chine (Justinien importa clandestinement des vers à soie en Orient, afin de mettre fin au monopole chinois.).

Cependant, cette prospérité fut gravement ralentie par la peste de Justinien, une épidémie venue d’Ethiopie, qui frappa tout le bassin méditerranéen (principalement de 490 à 541, mais elle ne prit réellement fin qu’au VIII° siècle.).

A noter que cette épidémie fut à l’origine du déficit démographique qui toucha l’Europe au cours du haut Moyen âge[9].

 

b) Justinien bâtisseur : Justinien resta aussi dans les mémoires pour les nombreux monuments qu’il fit ériger.

Il fit fortifier le mur d’Anastase, qui avait été très endommagé par un tremblement de terre ; il érigea de nombreuses forteresses entre le Danube et l’Euphrate ; restaura Antioche (endommagée par un tremblement de terre et pillée par les Perses.).

Son œuvre la plus magistrale fut cependant la restauration de l’église Sainte Sophie à Constantinople (de son vrai nom Haghia Sophia, ce qui signifie ‘Sagesse divine’.). Cet édifice, érigé sous l’Empereur Constantin I°, fut endommagé et restauré à de nombreuses reprises.

Portail d'entrée de l'église Sainte Sophie lors de sa restauration sous Théodose II (415.).

Ruines de l'église Sainte Sophie (édifice de 415.).

 

Suite à la sédition Nika, Théodora, l’épouse de Justinien, ordonna que l'on reconstruise Sainte Sophie.

Bâti sur les ruines de l’ancienne église, cet édifice fut achevé au bout de cinq années de travail (sous la coordination des architectes Anthemius de Tralles et Isidore de Milet.). Impressionné, Justinien aurait dit, lors de l’inauguration de 537, « Salomon, je t’ai surpassé ! » : en effet, la coupole de l’Eglise, de 32 mètres de diamètre, culmine à 56 mètres de hauteur (la coupole la plus grande resta néanmoins celle du Panthéon de Rome, avec 43 mètres de diamètre. Cependant, aucun édifice, pendant plus de mille ans, ne parvint à imiter Sainte Sophie[10].).

Au fil des siècles, l'intérieur de l'église fut agrémenté de nombreuses mosaïques.

 

Vue extérieure de l'église Sainte Sophie.

Vue intérieure de l'église Sainte Sophie.

Mosaïques ornant les plafonds de l'église Sainte Sophie :

Christ Pantocrator (à gauche.), la Sainte Vierge et l'enfant Jésus entourés de Constantin I° et Justinien I° (à droite.).

 

c) Justinien et la religion : en ce qui concerne la religion, Justinien mit fin aux dernières traces de paganisme dans ses provinces (il ferma ainsi l’Académie d’Athènes.). En ce qui concerne le christianisme, Justinien tenta de mettre fin aux dissensions qui empoisonnaient l’Eglise. Son épouse Théodora étant proche des monophysites (ces derniers ne reconnaissaient pas la nature humaine du Christ.), Justinien tenta de se rapprocher de ses derniers, en vain.

L'Empereur Justinien représenté sur une mosaïque de l’église San Vitale, Ravenne.

L’Empereur s’attaqua aussi aux juifs, aux ariens et aux donatistes[11].

 

Justinien I° mourut en novembre 565, après avoir désigné comme successeur son neveu Justin II.

___________________________________________________________________________________________
comments powered by Disqus  

[1] Les ariens considéraient que Jésus, de par sa nature humaine, ne pouvait pas être placé sur le même pied d’égalité que Dieu (contrairement à ce qu’affirmait l’Eglise.).

[2] Ce dernier était né en 500 en Illyrie.

[3] Théodora, qui avait 17 ans de moins que son époux, était une courtisane, fille d’un dresseur d’ours. En 523, afin que Justinien puisse épouser cette dernière, son oncle Justin I° avait dû abroger une loi interdisant à un sénateur de se marier avec une courtisane.

[4] Narsès, d’origine arménienne, était né en 478.

[5] Pour plus de précisions sur la loi des XII tables et ce qui se passait à Rome en 451 avant Jésus Christ, voir le 4, section I, chapitre troisième, histoire de la Rome antique.

[6] Pour en savoir plus sur le règne de Théodose II, vous pouvez vous référer au 2, section I, chapitre premier, histoire de l’Empire byzantin.

[7] Les jurisconsultes étaient des spécialistes du droit romain.

[8] Pour en savoir plus sur le règne d’Hadrien, voir le 3, section V, chapitre quatrième, histoire de la Rome antique.

[9] On appelle haut Moyen âge la première partie de l’époque médiévale, en opposition à la seconde, le bas Moyen âge. La date de césure entre les deux périodes reste floue, entre le X° et le XII° siècle. A noter que cette division en deux époques est typiquement française, les historiens allemands et anglais découpant le Moyen âge en trois parties.

[10] A la chute de Constantinople, en 1453, Sainte Sophie fut transformée en mosquée (quatre minarets furent érigés autour de l’édifice.). Les mosaïques que contenait l’église furent recouvertes de plâtre par les musulmans, considérant les représentations de l’homme comme blasphématoires. Les sultans tentèrent d’imiter l’architecture de Sainte Sophie, en vain (c’est ainsi que fut érigée au début du XVII° siècle la mosquée bleue, dotée d’une coupole de 23 mètres de diamètre.) En 1934, Sainte Sophie fut finalement reconvertie en musée.

[11] Les donatistes considéraient qu’un sacrement conféré par un prêtre ayant abjuré sa foi (par exemple sous la torture.) devait être considéré comme nul.

 
Publicités
 
Partenaires

  Rois & PrésidentsEgypte-Ancienne

Rois et Reines Historia Nostra

Egypte

 

 Histoire Généalogie