Philippe
IV, après avoir réduit à néant l’opposition pontificale, eut de fait les
mains libres pour s’attaquer à l’ordre du Temple.
Les Templiers formaient un ordre né en Orient, au
cours des croisades. Au cours du XII° et du XIII°, l’ordre reçut de nombreux
dons et legs, de la part de rois, seigneurs ou ecclésiastiques. Rentrés en
France suite à la perte de la Terre Sainte, le patrimoine des Templiers
continuait à leur rapporter beaucoup d’argent. Ces derniers continuèrent
alors à occuper cette fonction de banquiers, tenant un rôle particulièrement
important dans les activités financières européennes.
Sceau des Templiers (représentant deux
chevaliers montant un même cheval.).
En outre, les Templiers étaient totalement
indépendants du pouvoir royal (en Terre Sainte, ils eurent une politique
personnelle qui causa beaucoup de torts aux seigneuries locales.) et des
autorités ecclésiastiques (ils ne se confessaient qu’entre eux.).
Cette richesse et cette trop grande indépendance
déplaisait fortement à Philippe IV, qui décida de s’attaquer à cet ordre.
Dans un premier temps, le roi demanda à être nommé
chevalier honoraire, afin de devenir grand maître par la suite. Comme cela
lui fut refusé, Philippe IV demanda à ce que fusionne l’ordre des Templiers
et des Hospitaliers.
Cependant, cette proposition fut elle aussi refusée par le grand maître
Jacques de Molay.
Par la suite, le roi de France, assisté dans sa
tâche par Guillaume de Nogaret, décida de s’attaquer à l’ordre une bonne
fois pour toutes. Philippe IV commença par lancer une campagne de calomnie
contre les Templiers, accusant ces derniers d’être des sodomites, ainsi que
de participer à des rituels sataniques. La cour et le peuple n’aimant guère
les Templiers, Philippe IV ne tarda pas à les faire arrêter en grand nombre,
dans le courant de l’année 1307.
Jacques de Molay, Grand Maître des
Templiers, allant à la mort, par Fleury RICHARD, 1806, musée du
château de Malmaison, Rueil-Malmaison.
Longuement torturés, certains Templiers finirent
par reconnaitre leur hérésie. En avril 1312, Clément V se retrouva contraint
de prononcer la dissolution de l’ordre (il avait tenté de défendre les
Templiers avant de se rétracter, critiqué par les proches du roi.).
En 1314, plusieurs dignitaires de l’ordre, ainsi
qu’une trentaine de Templiers, furent finalement condamnés à périr sur le
bûcher : avant de mourir, Jacques de Molay aurait cité Philippe IV, Clément
V et Nogaret à comparaitre, dans quarante jours, devant le tribunal de
Dieu.
L'exécution des Templiers , par
Boccace, enluminure issue de l'ouvrage de casibus, France, XV°
siècle.
L'exécution de Jacques de Molay, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.
Cependant, cette légende semble être ultérieure
aux faits, sachant que Nogaret était mort l’année d’avant, en 1313.
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